"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 1.17 - La disubbidienza di Eva e l'ubbidienza di Maria.

 1.17 – The Disobedience of Eve and the Obedience of Mary.

 1.17 - La desobediencia de Eva y la obediencia de María.

 1.24 - Der Ungehorsam der Alten Eva.




d’après Hans Baldung.


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 L’âme.

 Les trois états de l'Homme.

 Le Mal, Lucifer.

 Le paradis terrestre, l’arbre défendu, le péché originel.


Accueil >> Plan du Site >> Sommaire du Tome 1.

Ancienne édition : Tome 1, chapitre 24.
Nouvelle édition : Tome 1, chapitre 17.
Ce nouveau chapitre regroupe en un seul,
trois chapitres de l’ancienne édition.

17
La désobéissance d’Ève et l’obéissance de Marie
(Début).

 17.1 : Demandez à votre âme les vérités célestes.  17.2 : L'homme était appelé à dominer sur tout.  17.3 : La naissance du mal en Lucifer.  17.4 : La procréation voulue par Dieu.  17.5 : Satan éveille la chair en Ève qui ne se tourne pas vers le Père.  17.6 : Une condamnation plus grande pèse sur la femme.  17.7 : La Grâce contre les trois concupiscences.   
 17.8 : Exulte mon esprit.  17.9 : J’ignorais que j'étais sans tache.  17.10 : La joie d'être mère d'un homme et de Dieu.  17.11 : Joie d’avoir rendu Dieu heureux.  17.12 : La désobéissance d'Ève et ses conséquences.  17.13 : J'ai obéi dans la joie et dans la douleur.  17.14 : Mon “oui” a effacé le “non” d’Ève au commandement de Dieu.  17.15 : Être un tremplin pour que les autres réussissent à marcher vers la Croix.         
 17.16 : L'arbre métaphorique ou symbolique.  17.17 : Gravité de la première faute.  17.18 : L’amour des hommes devait être sans luxure.  17.19 : Ève a cru Satan et a désiré ce qui n’était pas bon sans remords.  17.20 : Recevez la Lumière.  17.21 : Les bêtes sauvages vous dépassent par l’honnêteté de leurs amours.
 Annexe : Rien n’est impossible à Dieu.

Le dimanche 5 mars 1944.

110>  17.1 - Jésus dit :      

« […]
[1].       

Ne lit-on pas dans la Genèse
[2] que Dieu donna à l’homme la domination sur tout ce qui existe sur terre, autrement dit sur tout sauf sur Dieu et ses ministres angéliques[3] ? N’y lit-on pas qu’il a créé la femme pour servir de compagne à l’homme pour partager sa joie et sa domination sur tous les êtres vivants[4] ? N’y lit-on pas qu’ils avaient le droit de manger de tout à l’exception du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal[5] ? Pourquoi donc ? Qu’est-ce que sous-entendent ces mots : “afin qu’il domine”, ou “l’arbre de la connaissance du bien et du mal” ? Vous l’êtes-vous jamais demandé, vous qui demandez tant de choses inutiles, mais ne savez demander à votre âme les vérités célestes ?        

Si votre
âme était vivante, elle vous le dirait, elle qui, quand elle est en état de grâce, est comme une fleur dans les mains de votre ange gardien, comme une fleur sous le baiser du soleil, baignée de rosée par l’Esprit Saint qui la réchauffe et l’illumine, l’arrose et la pare de célestes lumières.

Combien de vérités votre âme ne vous révèlerait-elle pas si vous saviez converser avec elle, si vous l’aimiez comme celle qui vous donne la ressemblance de Dieu, qui est Esprit comme votre âme est esprit !         

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111> Quelle grande amie vous auriez si vous aimiez votre âme au lieu de la détester au point de la tuer ! Quelle parfaite et sublime amie avec laquelle vous pourriez vous entretenir des choses du Ciel, vous qui êtes si avides de parler, alors que vous vous dégradez l’un l’autre par des amitiés qui, loin d’être toutes indignes, n’en sont pas moins presque toujours inutiles et s’étalent en flots nuisibles de vaines paroles toutes terrestres.

N’ai-je pas dit : “Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure chez lui
[6]” ? L’âme en état de grâce possède l’amour et par-là même elle possède Dieu, c’est-à-dire le Père qui la maintient, le Fils qui l’enseigne et l’Esprit qui l’éclaire. Elle possède donc la connaissance, la science et la sagesse. Elle possède la lumière. Imaginez donc quelles sublimes conversations vous pourriez lier avec votre âme ! Ce sont elles qui ont comblé le silence des prisons, le silence des cellules, le silence des ermitages, le silence des chambres de saints malades. Elles ont réconforté les prisonniers dans l’attente du martyre, les cloîtrés à la recherche de la Vérité, les solitaires aspirant à une connaissance anticipée de Dieu, elles ont aidé les malades à supporter, que dis-je, à aimer leur croix.   

 17.2 - Si vous saviez interroger votre âme, elle vous apprendrait la signification véritable, exacte, aussi vaste que la création, de ce mot “qu’il domine” : “Pour que l’homme domine sur tout. Sur ses trois niveaux[7] : le niveau inférieur, animal ; le niveau intermédiaire, moral ; et le niveau supérieur, spirituel. Tous trois tendent à une seule fin : posséder Dieu.” Le posséder en le méritant par cette maîtrise absolue qui tient assujetties toutes les forces du “ moi ” pour les faire servir à ce seul but : mériter de posséder Dieu.

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112> Elle vous dirait que, si Dieu a interdit la connaissance du bien et du mal, c’est parce qu’il avait accordée gratuitement le bien à ses créatures, et il ne voulait pas que vous connaissiez le mal ; car le mal est un fruit doux au palais mais, une fois son suc descendu dans le sang, il y crée une fièvre qui tue et suscite une soif ardente de sorte que, plus on boit de ce suc mensonger, plus on en a soif.          

 17.3 - Vous objecterez : “Et pourquoi l’y a-t-il mis ?” Parce que ! Parce que le mal est une force qui est née toute seule, comme certaines maladies monstrueuses peuvent s’en prendre aux corps les plus sains.        

Lucifer était un ange, le plus beau des anges, un esprit parfait qui n’était inférieur qu’à Dieu. Dans son être de lumière, naquit pourtant une bouffée d’orgueil. Au lieu de la dissiper, il la condensa en la couvant. Le mal est né de cette incubation. Il existait avant l’apparition de l’homme.

Dieu avait précipité hors du paradis cet Incubateur du mal qui l’avait souillé. Mais il est resté l’éternel Incubateur du mal et, comme il ne pouvait plus souiller le paradis, il s’en est pris à la terre.   

 17.4 - La métaphore de l’arbre tend à démontrer cette vérité. Dieu avait dit à l’homme et à la femme : “Vous connaissez toutes les lois et tous les mystères de la création. Mais n’essayez pas de m’usurper le droit d’être le Créateur de l’homme. Mon amour, qui circule en vous, suffira à la propagation de la race humaine, sans luxure ; le seul mouvement de la charité suscitera les nouveaux Adam de la race humaine. Je vous donne tout. Je me réserve uniquement ce mystère de la formation de l’homme.”

 17.5 - Satan a voulu retirer à l’homme cette virginité intellectuelle ; de sa langue de vipère, il a flatté et caressé les membres et les yeux d’Ève, provoquant en elle des réflexes et une excitation qu’ils n’avaient pas avant, quand la malice ne les avait pas encore intoxiqués. 

Elle “
vit”. Elle voulut essayer. C’était l’éveil de la chair. Ah, si elle avait appelé Dieu ! Si elle avait couru lui dire : “Père ! Je suis malade. Le Serpent m’a caressée et le trouble est en moi[8].” Le Père l’aurait purifiée et guérie par son souffle : de même qu’il lui avait infusé la vie, il aurait pu lui infuser une nouvelle innocence en lui faisant oublier le poison du serpent et même en suscitant en elle de la répulsion pour le Serpent, comme cela arrive chez ceux qui, attaqués par une maladie, en gardent une instinctive répugnance.  

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113> Mais Ève ne va pas vers le Père. Elle revient vers le Serpent.

Cette sensation lui est douce. “La femme vit que l’arbre était bon à manger et séduisant à voir… Elle prit de son fruit et mangea
[9].”          

Alors elle “
comprit”. Désormais la morsure du mal était descendue en elle. Elle vit avec des yeux neufs et entendit avec des oreilles nouvelles les mœurs et les voix des brutes. Et elle les désira d’un désir fou.      

 17.6 - Elle a commencé seule à pécher, mais elle termina avec son compagnon. Voilà pourquoi une condamnation plus lourde pèse sur la femme. Si l’homme est devenu rebelle à Dieu, s’il a connu la luxure et la mort, c’est à cause d’elle. C’est à cause d’elle qu’il n’a plus su dominer ses trois règnes : celui de l’esprit, puisqu’il a permis que l’esprit désobéisse à Dieu ; celui de la conduite morale, parce qu’il a permis que les passions le dominent ; celui de la chair, parce qu’il l’a rabaissée aux lois instinctives des bêtes. “C’est le serpent qui m’a séduite”, dit Ève. “C’est la femme que tu as mise auprès de moi qui m’a donné du fruit de l’arbre, et j’en ai mangé”, dit Adam. Depuis lors, la triple convoitise s’attache aux trois règnes de l’homme[10].



 17.7 - Seule la grâce peut desserrer l’étreinte de ce monstre impitoyable. Si elle est vivante, très vivante, si la volonté d’un enfant de Dieu fidèle la maintient toujours plus vivante, elle parvient à étrangler le monstre et à n’avoir plus rien à craindre : ni les tyrans intérieurs – ceux de la chair et des passions –, ni les tyrans extérieurs – ceux du monde et des puissants de ce monde –, ni les persécutions, ni la mort. Et, comme dit l’apôtre Paul[11] : “ Mais je n’attache aucun prix à ma propre vie, pourvu que je mène à bonne fin ma course et le ministère que j’ai reçu du Seigneur Jésus : rendre témoignage à l’Évangile de la grâce de Dieu[12]. ”

Suite du chapitre =>

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Fiche mise à jour le
03/11/2022.

 




[1] […] Ce signe indiquera toujours l’omission d’un passage, généralement reçu à la même date, mais dont le sujet ne concerne pas directement l’épisode. On le retrouvera soit dans l’un des volumes intitulés “
Les cahiers”, soit à un autre passage de cet ouvrage.          
La catéchèse du 5 mars 1944, traite de la figure des martyrs, revenus à l’innocence originelle par l’œuvre de la grâce, ainsi que leur mission de sanctifier le monde et de témoigner de l’Évangile par leur sacrifice.


[2] Ne lit-on pas dans la Genèse… Référence constante à l’histoire des origines (création de l’univers et de l’homme, faute d’Adam et Eve avec ses conséquences). Une fois pour toutes, nous renvoyons le lecteur à Genèse 1-3.           
Le thème de la création sera traité avec plus d’acuité dans le discours de Jésus rapporté par Jean
en EMV 244 5/8 et en celui prononcé par Jésus en EMV 506.2 ; il sera traité également en EMV 540.8/10 et EMV 651.14/15.     
En plus de ce chapitre, le thème du péché originel est traité en :
EMV 514.15 | EMV 29.7/12 | EMV 45.6 | EMV 47.6 (consulter aussi la note) | EMV 122.8 | EMV 126.3 | EMV 131.2 | EMV 140.3 | EMV 174.9 (avec une longue note) | EMV 188.6 | EMV 196.5 (avec note) | EMV 207.10 | EMV 242.6 (en note), EMV 265.4 | EMV 267.3 | EMV 286.7 |EMV 307.6/7 | EMV 317.4 | EMV 365.6 | EMV 381.6 | EMV 406.10 | EMV 412.2 | EMV 414.8 | EMV 420.10/11 | EMV 477.3 (dernières lignes), EMV 511.3 | EMV 515.3 | EMV 527.7 | EMV 553.6 | EMV 554.10 (expliqué sous forme de parabole) | EMV 567.19.23 (en note) | EMV 593.6 | EMV 596.29 (avec note) | EMV 600.36 | EMV 606  (le chapitre entier) | EMV 620.5 | EMV 635.2 | EMV 642.8 | EMV 643.2 | EMV 645.12.


[3]
Genèse 1, 26-27.


[4]
Genèse 2, 23-24.


[5]
Genèse 2, 16-17.


[6] Cf.
Jean 14, 23. (EMV 600.27).


[7] Trois niveaux. C’est ce que rappelle saint Paul en 1 Thessaloniciens 5,23. Les œuvres de Maria Valtorta présentent fréquemment cette division tripartite de l’homme en corps (ou chair, matière, sensualité, etc.),
âme (ou intelligence, pensée, morale, cœur, etc.) et esprit (ou âme spirituelle, essence spirituelle, etc.). Tout en conservant toujours la gradualité de ces trois parties, elle appelle souvent “âme” l’âme spirituelle ou esprit, jusqu’à la définir, en EMV 651.17, comme “la partie élue de l’âme”.         
Cette division tripartite de l’homme se retrouve en :
EMV 35.10 | EMV 36.9 | EMV 37.8 | EMV 46.13 | EMV 47.4 | EMV 69.1.3 | EMV 80.9 | EMV 122.8 | EMV 125.2 | EMV 137.5 | EMV 174.9 (dans la note sur le péché originel) | EMV 196.4 | EMV 204.5 | EMV 209.6 | EMV 212.2 | EMV 225.8 | EMV 237.2 | EMV 243.10 | EMV 272.4 | EMV 275.13 | EMV 286.7 | EMV 346.5 | EMV 406.10 | EMV 465.4 | EMV 473.9 | EMV 524.7/8 | EMV 527.7 | EMV 548.18 | EMV 555.6 (note) | EMV 567.21 | EMV 601.1 | EMV 608.13 | EMV 610.16 | EMV 613.9 | EMV 651.4.17.


[8] Cf. Catéchisme de l'Église catholique,
§ 377 et 379 : "La "maîtrise" du monde que Dieu avait accordée à l’homme dès le début, se réalisait avant tout chez l’homme lui-même comme maîtrise de soi. L’homme était intact et ordonné dans tout son être, parce que libre de la triple concupiscence (cf. 1 Jean 2,16) qui le soumet aux plaisirs des sens, à la convoitise des biens terrestres et à l’affirmation de soi contre les impératifs de la raison".   
§ 379 "C’est toute cette harmonie de la justice originelle, prévue pour l’homme par le dessein de Dieu, qui sera perdu par le péché de nos premiers parents."


[9]
Genèse 3,6.


[10] Voir, sur ce point, le Catéchisme de l'Église catholique :
§ 2514 et 2515.


[11] Comme dit l’Apôtre Paul, en :
Actes 20,24.


[12] Cf.
2 Corinthiens 4,8-16.