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  10.601 – Introduzione. 
 
  5.599 - The Passion: Spiritual Anguish and
  Mental Torment at Gethsemane. 
 
  6.601 – Introducción. 
 
  11.642 - Verschiedene
  Einführungen : I. «Der Sohn Gottes
  und der Frau ohne Makel war wie
  ein Wurm geworden».
 
 
  d’après
  Lorenzo Ferri.
 
 
 
  
  Aucune douleur
  ne m’a été épargnée. 
 
  Ce que vous
  m'avez le plus blessé c'est le sentiment et l'esprit. 
 
  Préfères ces
  contemplations sanglantes.
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  Plan du Site >> Sommaire du Tome. Ancienne
  édition : Tome 9, chapitre 1.Nouvelle édition : Tome 10, chapitre 601.
 601Passion et mort de Jésus.
 Introduction.
 Le jeudi 10 février 1944. 11>  601.1
  - Jésus dit : 
 «Maintenant,
  viens. Même si, ce soir, tu sembles sur le point d’expirer, viens : je
  veux te conduire à mes souffrances. Long sera
  le chemin que nous devrons parcourir ensemble, car aucune douleur ne m’a été
  épargnée : ni celles de la chair, ni celles de l’esprit, ni celles du
  cœur, ni celles de l’âme. Je les ai toutes connues, j’ai fait de chacune
  d’elles ma nourriture et ma boisson, jusqu’à en mourir.
 
 Si tu posais ta bouche contre mes lèvres, tu sentirais qu’elles gardent
  encore l’amertume d’une telle souffrance. Si tu pouvais voir mon humanité
  sous son aspect aujourd’hui étincelant, tu te rendrais compte de l’éclat avec
  lequel rayonnent les milliers de blessures qui couvrirent comme d’un vêtement
  pourpre vivant mes membres lacérés, exsangues, battus, transpercés par amour
  pour vous.
 
 Aujourd’hui, mon humanité resplendit. Mais elle a été semblable à celle d’un
  lépreux, tant elle était frappée et humiliée. L’Homme‑Dieu, dont la beauté physique atteignait la
  perfection, puisqu’il était Fils de Dieu et de la Femme sans tache,
  apparaissait bien laid aux yeux de ceux qui le regardaient avec amour,
  curiosité ou mépris : il était un “ver”, comme dit David, l’opprobre des
  hommes, le rebut du peuple.
 
 Mon amour pour le Père et pour les créatures de mon Père m’a conduit à
  abandonner mon corps à ceux qui me frappaient, à offrir mon visage à ceux qui
  me giflaient et à ceux qui me crachaient à la figure, à ceux qui croyaient
  faire une bonne œuvre en s’en prenant à moi : ceux-là m’arrachaient les
  cheveux, me tiraient la barbe, ils me transpercèrent la tête avec les épines,
  en rendant jusqu’à la terre et ses fruits, complices des tourments infligés à
  son Sauveur.
 
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 12> Ils disloquèrent mes membres, découvrirent mes os, m’arrachèrent
  mes vêtements, infligeant ainsi à ma pureté la plus grande des tortures, ils
  me crucifièrent sur le bois et m’élevèrent comme un agneau saigné sur des
  crochets de boucher, en aboyant, autour de mon agonie, comme une meute de
  loups faméliques que l’odeur du sang rend encore plus féroces.
 
 Je fus trahi, vendu, renié ; accusé, condamné, mis à mort ; abandonné par
  Dieu lui-même,
  car sur moi pesaient les crimes que j’avais endossés ; rendu plus pauvre
  qu’un mendiant dévalisé par des brigands, car on ne me laissa pas un vêtement
  pour couvrir ma livide nudité de martyr. Même au-delà de la mort,
  l’insulte d’une blessure, puis les calomnies de mes ennemis ne me furent pas
  épargnées. Je fus submergé sous la fange de tous vos péchés, précipité
  jusqu’au fond de l’obscurité de la douleur, sans aucune lumière du Ciel pour
  répondre à mon regard de mourant, sans voix divine pour répondre à mon ultime
  invocation.
 
 
  601.2 - Isaïe indique la
  raison d’un tel acharnement : “Vraiment, c’étaient nos souffrances qu’il
  portait, nos douleurs dont il était chargé.” 
 Nos douleurs ! Oui, c’est pour vous
  que je les ai subies ! Pour soulager les vôtres, pour les adoucir, pour
  les supprimer, si vous m’étiez restes fidèles. Mais vous ne l’avez pas voulu.
  Et qu’avez‑vous obtenu ?
  Vous m’avez considéré “comme un lépreux, un homme frappé par Dieu”. Oui,
  j’avais la lèpre de vos péchés infinis, comme un habit de pénitent, comme un
  cilice. Mais comment n’avez‑vous pas vu rayonner
  l’infinie charité de Dieu sous ce vêtement endossé pour vous sur sa
  sainteté ?
 
 “Couvert de plaies à cause de nos iniquités, brisé à cause de nos crimes”,
  dit Isaïe, dont les yeux de prophète voyaient le Fils de l’homme couvert de
  contusions pour soigner celles des hommes. Et s’il s’était agi seulement des
  plaies de ma chair !
 
 
  Mais vos coups qui m’ont le plus fortement atteint
  s’en prenaient à mes sentiments et à l’esprit. Vous les avez pris pour cible.
  Vous m’avez blessé dans mon amitié pour vous, à travers Judas ; dans la
  fidélité que j’attendais de vous, à travers Pierre qui renie ; dans la reconnaissance pour mes bienfaits, à
  travers ceux qui me hurlaient “Meurs donc !” alors que je les avais
  guéris de tant de maladies ; dans l’amour, par la torture infligée à ma
  Mère ; à travers la religion, en me déclarant blasphémateur, moi qui,
  par zèle pour la cause de Dieu, m’étais remis entre les mains de l’homme en
  m’incarnant, en souffrant toute ma vie et en m’abandonnant à la férocité
  humaine sans prononcer le moindre mot ni élever la moindre plainte. 
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 13> J’aurais
  pu réduire
  en cendres les accusateurs, les juges et les bourreaux en un clin d’œil. Mais j’étais venu de
  mon plein gré accomplir le sacrifice. Donc, comme un agneau — puisque j’étais
  l’Agneau de Dieu et que je le suis éternellement —, je me
  suis laissé mener pour être dépouillé et tué. C’est ainsi que j’ai fait de ma
  chair, votre Vie.
 
 Lorsque je fus élevé de terre, je me consumais déjà de souffrances sans nom,
  ou plutôt qui portaient tous les noms. C’est à Bethléem que j’ai commencé à
  mourir, à la vue de la lumière de la terre : elle était si différente
  pour moi, le Vivant du Ciel, que cela m’angoissait. J’ai continué à mourir
  dans la pauvreté, la fuite, l’exil, le travail, l’incompréhension, la
  fatigue, la trahison, les arrachements dans mes affections, les tortures, les
  mensonges, les blasphèmes… Voilà ce que l’homme m’a donné, à moi qui venait
  le réconcilier avec Dieu !
 
 
  601.3 - Maria, regarde ton Sauveur. Son vêtement n’est pas
  blanc, ses cheveux ne sont pas blonds. Il n’a pas les yeux de saphir que tu
  lui connais. Son vêtement est rouge de sang, il est lacéré, couvert
  d’immondices et de crachats. Son visage est tuméfié. Il a l’air hagard. Le
  sang et les larmes voilent son regard, et c’est à travers la croûte qu’ils
  forment, mélangée a la poussière qui alourdit ses
  paupières, qu’il pose les yeux sur toi. Mes mains — tu les vois ? — ne
  sont qu’une plaie et attendent la plaie ultime. 
 Regarde, petit Jean, comme ton frère Jean l’a fait. Je laisse
  des traces de sang sur mon passage. La sueur délave le sang qui reste de
  l’agonie au Jardin ou qui suinte des lacérations dues au fouet. Ce sont des
  lèvres brulantes et tuméfiées qui laissent passer ma parole, en un souffle
  haletant d’un cœur qui meurt sous toutes sortes de tortures.
 
 
  Désormais, tu me verras souvent ainsi. Je suis le Roi
  de douleur, et je viendrai te parler de ma souffrance en vêtement royal. Suis‑moi malgré ton agonie. Puisque je suis le
  Miséricordieux, je saurai aussi mettre devant tes lèvres, intoxiquées par ma
  douleur, le miel parfumé des plus sereines contemplations. Tu dois néanmoins
  préférer celles du sang, car c’est grâce à elle que tu as la Vie et que tu la
  porteras aux autres. Baise ma main ensanglantée, et veille en méditant sur
  moi, ton Rédempteur.» 
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 14>
  601.4 - Je vois Jésus tel
  qu’il se décrit. Depuis 19 h ce soir (il est maintenant 1 h 15), je suis
  réellement agonisante. 
 
  601.5 - Jésus me dit ce matin
  — le 11 février, à 7 h 30 — : 
 «Hier
  soir, je n’ai pas voulu te parler d’autre chose que de mes souffrances, car
  j’en ai commencé la description et la vision. Hier, c’était l’introduction.
  Et tu étais si épuisée, mon amie ! Mais avant que l’agonie recommence,
  il me faut te faire un doux reproche.
 
 Hier matin, tu t’es montrée égoïste. Tu as dit au Père Migliorini : “Espérons que je
  vais pouvoir durer, car c’est moi qui souffre le plus.” Non, sa souffrance
  est plus grande que la tienne : non seulement elle est lourde, mais elle
  n’est pas compensée par le bonheur de voir et d’avoir Jésus présent, comme
  toi, dans sa sainte humanité. Ne sois jamais égoïste, même dans les plus
  petites choses. Un disciple, un petit Jean, doit être très humble et
  charitable, comme son Jésus.
 
 Et maintenant, viens avec moi. “Les fleurs se montrent… Le temps d’émonder
  est venu, le roucoulement de la tourterelle se fait entendre…” Ces fleurs ont
  poussé dans les mares du sang de ton Christ. Et celui qui sera coupé comme
  une branche élaguée, c’est ton Rédempteur. La voix de la tourterelle, qui
  appelle l’épouse à son banquet de noces douloureuses et saintes, c’est la
  mienne qui t’appelle.
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