Le dimanche 8 juillet 1945.
422> 212.1 – La ville de Yutta est,
accourue toute entière à la rencontre de Jésus avec les fleurs sauvages des
pentes de la montagne et les prémices de ses cultures, sans compter le
sourire de ses enfants et les bénédictions de ses habitants. Et, avant même
que Jésus puisse mettre les pieds dans le pays, il est entouré par tous ces
braves gens qui, prévenus par Judas de Kérioth et Jean envoyés en avant, sont
accourus avec tout ce qu'ils ont trouvé de meilleur pour faire honneur au
Sauveur, et surtout avec leur amour.
Jésus ne cesse de bénir par le geste et la parole tous ces gens grands et
petits qui se serrent contre Lui en embrassant ses vêtements et ses mains et
qui Lui mettent les bébés dans les bras pour qu'il
les bénisse par un baiser. La première à le faire c'est Sarah qui Lui met sur
le cœur ce splendide petit amour de dix mois qu'est maintenant Jésaï.
L'amour gêne la marche, tant il est impétueux. C'est comme une vague qui
soulève. Je crois que Jésus, dans sa marche est plutôt porté par ce flot que
par ses pieds, et certainement son Cœur est transporté bien haut dans la
sérénité par la joie que Lui donne cet amour. Son visage brille des moments
de sa plus vive joie d'Homme-Dieu. Ce n'est pas le visage puissant au regard
magnétique des heures de miracle, ni le visage majestueux des moments où il
exprime son union continuelle avec son Père, ni non plus le visage sévère
qu'il a quand il s'oppose à une faute.
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423> Tous ces visages
brillent d'une lumière différente, mais celle de maintenant c'est la lumière
des heures de détente de tout son moi, assailli de partout, contraint
de surveiller toujours ses plus petits gestes ou ses paroles ou les paroles
d'autrui, enveloppé par les pièges du monde qui, comme une araignée
malfaisante, jettent leurs fils sataniques autour du divin Papillon de
l'Homme-Dieu dans l'espoir de paralyser son vol, d'emprisonner son esprit,
pour qu'il ne sauve pas le monde; de bâillonner sa parole pour
qu'il n'instruise pas les suprêmes et coupables ignorances de la terre; de
Lui lier les mains, ses mains de Prêtre Éternel, pour qu'elles ne sanctifient
pas les hommes que le démon et la chair ont dépravés; de Lui voiler les yeux
pour que la perfection de son regard qui est l'aimant, le pardon, l'amour et
qui est fascination victorieuse de toute résistance qui ne soit pas celle
d'un vrai satan, n’attire pas à Lui les cœurs.
212.2 – Oh ! n'en est-il pas
encore et toujours ainsi à l'égard du Christ par le travail des ennemis du
Christ ? Encore la Science et l’Hérésie, encore aussi la Haine et
l'Envie, encore les ennemis de l'Humanité sortis de cette Humanité même,
comme des rameaux empoisonnés d'un arbre bon, est-ce qu'ils ne font pas tout
cela pour faire mourir l'Humanité eux qui la haïssent plus encore qu'ils ne
haïssent le Christ parce qu'ils la haïssent activement en la privant de sa
joie par la déchristianisation alors qu’à Jésus ils ne peuvent rien ôter,
puisqu'Il est Dieu, et eux poussière ?
Oui, ils le font. Mais le Christ se
réfugie dans les cœurs fidèles et de là il regarde, de là il parle, de là il
bénit l'Humanité et puis... et puis il se donne à ces cœurs, et eux... et eux
touchent le Ciel avec sa béatitude, tout en restant ici-bas, mais en brûlant
jusqu'à en éprouver un délicieux tourment de tout l'être : dans les sens
et les organes, les sentiments et la pensée et dans l'esprit, enfin... Larmes
et sourires, gémissements et chants, épuisement et aussi activité vitale sont
nos compagnons, plus que des compagnons, ils sont notre être même. En effet,
comme les os sont dans la chair et les veines et les nerfs sous l'épiderme et
que tout ne fait qu'un seul homme, ainsi également toutes ces choses
embrasées, nées car Jésus s'est donné à nous, sont en nous, dans notre pauvre
humanité.
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424>
Et que sommes-nous dans ces moments qui ne pourraient durer éternellement car
s'ils duraient plus que quelques instants on mourrait brûlé et brisé ?
Nous ne sommes plus des hommes. Nous ne sommes plus des animaux doués de
raison et vivant sur la terre. Nous sommes, nous sommes, oh !
Seigneur ! Laisse-moi le dire une fois, non par orgueil, mais pour
chanter tes gloires puisque ton regard me brûle et me fait délirer... Nous
sommes alors des séraphins. Et je m'étonne que de nous il ne sorte pas des
flammes et des ardeurs, sensibles aux personnes et à la matière, ainsi comme
il advient dans les apparitions des damnés. En effet, si le feu de l'Enfer est tel
qu'un seul reflet émané d'un damné peut brûler le bois et faire fondre les
métaux, qu'en est-il de ton feu, ô Dieu, en qui tout est infini et
parfait ?
On ne meurt pas de la fièvre, ce n'est pas elle qui nous brûle. Ce n'est pas
la fièvre des maux de la chair qui nous consume. C'est Toi qui es notre
fièvre, Amour ! Et c'est de lui que l'on brûle, que l'on meurt, qu'on se
consume, de lui et par lui que se déchirent les fibres du cœur qui ne peut
résister à chose si grande. Mais je me suis mal exprimée car l'amour est
délire, c'est une cascade qui brise les digues et descend en abattant tout ce
qui n'est pas lui, l'amour est dans l'âme affolement des sensations toutes
vraies, toutes présentes, mais la main ne peut les transcrire tant l'esprit
est rapide pour traduire en pensée le sentiment qu'éprouve le cœur. Ce n'est
pas vrai que l'on meurt. On vit d'une vie décuplée, d'une vie double,
en vivant en hommes et en bienheureux : la vie de la terre, celle du
Ciel. On rejoint et on dépasse, oh ! j'en suis certaine, la vie sans
tares, sans amoindrissement ni limites que Toi, Père, Fils et Esprit- Saint,
Toi, Dieu Créateur, Un et Trin, avais donnée à Adam, prélude à la Vie qui
suit la montée vers Toi, la vie de jouissance au Ciel après un tranquille
passage du Paradis terrestre au Paradis céleste et un voyage fait dans les
bras aimants des anges comme fut le doux
sommeil et la douce montée de Marie au Ciel pour venir vers Toi, vers Toi,
vers Toi ! On
vit la vraie Vie,
Et
puis on se retrouve ici et, comme je le fais maintenant, on s'étonne, on a
honte d'un pareil dépassement et on dit : "Seigneur, je ne suis pas
digne de choses si élevées.
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425> Pardon,
Seigneur, et on se bat la poitrine parce qu'on a la terreur d'être tombé dans
l'orgueil et on laisse tomber un voile plus épais sur cette splendeur qui, si
elle ne continue pas à flamber d'une ardeur plus que complète, par pitié pour
nos limites, se rassemble pourtant au centre de notre cœur, prête à
s'enflammer puissamment pour Un nouveau moment de béatitude voulu de Dieu. On
descend le voile sur le sanctuaire où Dieu brûle de ses feux, de ses
lumières, de ses amours... et, épuisés et pourtant régénérés, on reprend sa
marche... ivres d'un vin fort et suave qui n'émousse pas la raison mais qui
empêche de tourner ses yeux et ses pensées vers ce qui n'est pas le Seigneur,
Toi, mon Jésus, anneau qui joins notre misère à la Divinité, moyen de
rédemption pour notre faute, créateur de béatitude pour notre âme, Toi, Fils,
qu'avec tes mains blessées tu mets nos mains dans les mains spirituelles du
Père et de l'Esprit, pour que nous nous soyons en Vous, maintenant et
toujours. Amen.
212.3 – Mais où suis-je allée pendant
que Jésus me brûle en brûlant de son regard d'amour les habitants de
Yutta ? Vous aurez remarqué que je ne parle plus, ou bien rarement de
moi. Que de choses je pourrais dire. Mais la fatigue et la faiblesse physique
qui m'accablent tout de suite après les dictées et la pudeur spirituelle
toujours plus forte à mesure que j'avance me persuadent, m'obligent à
me taire. Mais aujourd'hui... je suis allée trop haut et, vous savez, l'air
de la stratosphère fait perdre le contrôle... Je suis allée beaucoup plus
haut que la stratosphère... et je n'ai plus eu la possibilité de me
contrôler... Et puis, je crois que si nous nous taisions toujours, nous qui
sommes pris par ces tourbillons d'amour, on finirait par éclater comme des
projectiles ou plutôt comme des chaudières surchauffées et closes.
Pardonnez-moi, Père. Et maintenant poursuivons.
212.4 – Jésus entre à Yutta, et on le
conduit sur la place du marché et de là à la pauvre cabane où Isaac souffrit
pendant trente années. Ils expliquent :
"C'est ici que nous venons pour parler de Toi
et pour prier comme dans une synagogue, la plus vraie, parce que c'est ici
que nous avons commencé à te connaître et ici que les prières d'un saint
t'ont rappelé à nous. Entre. Vois comment nous avons arrangé sa
demeure."
La maisonnette jusqu'à l'année dernière comprenait trois petites
pièces : la première celle où mendiait Isaac infirme, la seconde un
débarras et la troisième une petite cuisine qui donnait sur la cour.
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426> On
les a réunis en une pièce et il y a des bancs qui servent pour les réunions.
Dans la cour, dans une petite baraque, on a mis le peu de meubles d'Isaac
comme des reliques et le respect des habitants de Yutta a rendu la cour moins
désolée, on y a mis des plantes grimpantes qui maintenant couvrent de leurs
fleurs la rustique palissade et font un commencement de tonnelle en suivant
des cordes qui forment des filets au-dessus de la cour, au niveau du toit peu
élevé.
Jésus les félicite et il dit :
"Nous pouvons séjourner ici. Je vous prie seulement de loger les femmes
et l'enfant."
"Oh ! notre Maître ! Jamais de la vie ! Nous viendrons
ici avec Toi et tu nous parleras, mais Toi et les tiens, vous êtes nos hôtes.
Accorde-nous la bénédiction de te recevoir ainsi que les serviteurs de Dieu.
La seule chose qui nous déplaise c'est qu'il n'y en ait pas autant que de
maisons..."
Jésus accepte et sort de la maisonnette pour aller dans la maison de Sara qui
ne cède à personne son droit de recevoir à dîner Jésus et les siens...
212.5 – ...Jésus, dans la maison
d'Isaac, parle. Les gens occupent la pièce et la cour et s'entassent même sur
la place. Jésus, pour que tout le monde l'entende, se met au milieu de la
pièce, de façon que sa voix se fasse entendre tant dans la cour que sur la place.
Il doit traiter un sujet suggéré par une question qu'on Lui a posé ou par un
événement. Il dit :
"...Mais, n'en doutez pas. Comme dit Jérémie, ils verront à l'épreuve combien il
est douloureux et amer d'avoir abandonné le Seigneur. Pour certains crimes,
amis, il n'y a pas de salpêtre ni de bore qui puissent en enlever la marque.
Même le feu de l'Enfer ne peut enlever ce signe. Il est indélébile.
Ici encore il faut remarquer la justesse de la parole de Jérémie. Nos grands
d'Israël semblent vraiment les ânes sauvages dont parle le prophète. Habitués
au désert de leur cœur parce que, croyez-le, tant que quelqu'un est avec
Dieu, même s'il est pauvre comme Job, même s'il est seul, même s'il est nu,
il n'est jamais seul, il n'est jamais pauvre, il n'est jamais dépouillé, il
n'est jamais un désert. Mais eux ont chassé Dieu de leur cœur et ainsi ils se
trouvent dans un désert aride.
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427> Comme
les ânesses sauvages, ils flairent dans le vent l'odeur des mâles, qui dans
notre cas, en raison de leurs passions, s’appellent puissance, argent, sans
compter la luxure proprement dite et ils suivent cette odeur jusqu'au crime.
Oui, ils la suivent et la suivront davantage. Ils ne savent pas que ce ne
sont pas leurs pieds qui sont nus mais leur cœur exposé aux flèches de
Dieu qui vengera leurs crimes. Comme ils seront alors confus, le roi et les
princes, les prêtres et les scribes qui en vérité ont dit et disent à ce qui
est le néant, ou pire, le péché : Tu es pour moi un père. C'est toi qui
m'as engendré ! "
En vérité, en vérité je vous dis que
Moïse brisa avec colère les Tables de la Loi à la vue du peuple idolâtre et puis
il retourna sur la montagne, pria, adora, obtint grâce. Il y a des siècles de
cela. Mais elle n'a pas encore disparu, elle ne
disparaîtra pas, mais au contraire elle grandit comme le levain qu'on met
dans la farine, l'idolâtrie dans le cœur des hommes. Maintenant chaque homme
presque a son veau d'or. La terre est une forêt d'idoles, car chaque cœur est
un autel et il est difficile d'y trouver Dieu. Celui qui n'a pas une passion
mauvaise en a une autre, qui n'a pas un désir mauvais en a un qui porte un
autre nom. Celui qui ne pense pas à l'or ne pense qu'à sa situation, celui
qui n'est pas uniquement charnel est possédé par l'égoïsme. Combien d’êtres
devenus des veaux d'or ne reçoivent-ils pas l'adoration des cœurs !
À cause de cela, il viendra le jour où frappés ils appelleront le Seigneur et
s'entendront répondre : "Adresse-toi à tes dieux. Moi, je ne te
connais pas".
Je ne te connais pas ! Parole redoutable, si c'est Dieu qui la dit à un
homme. Dieu a créé la race humaine et connaît chaque homme en particulier.
Donc si Dieu dit : "Je ne te connais pas" c'est signe que de
toute la force de sa volonté, Il a effacé cet homme de son souvenir. Je ne te
connais pas ! Dieu est-il trop sévère en prononçant ce verdict ?
Non. L'homme a crié au Ciel : "Je ne te connais pas" et le
Ciel a répondu à l'homme : "Je ne te connais pas". Fidèle
comme l'écho...
212.6 – Et réfléchissez : l'homme
est obligé de connaître Dieu par devoir de reconnaissance, et par respect
pour sa propre intelligence.
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428> Par
reconnaissance : Dieu a créé l'homme en lui donnant le don ineffable
de la vie et en le pourvoyant du don encore plus ineffable de la Grâce. Cette
dernière perdue par sa propre faute, l'homme s'entend faire une grande
promesse : "Je te rendrai la Grâce". C'est Dieu, l'offensé,
qui parle à l'offenseur comme s'il était Lui, Dieu, le coupable qui est
obligé de réparer. Et Dieu tient sa promesse. Voilà, je suis ici pour rendre
la Grâce à l'homme. Dieu ne se borne pas aux dons surnaturels, mais Il
abaisse son Essence Spirituelle à pourvoir aux lourdes nécessités de la chair
et du sang de l'homme et Il lui donne la chaleur du soleil, le soulagement de
l'eau, les grains, les vignes, les arbres de toutes espèces et les animaux de
toutes espèces. Ainsi l'homme reçoit de Dieu tout ce qu'il lui faut
pour vivre. C'est le Bienfaiteur. Il faut Lui être reconnaissant et le Lui
montrer en s'efforçant de le connaître.
Par respect pour sa propre raison. Le
fou, l'idiot ne sont pas reconnaissants à ceux qui les soignent parce qu'ils
ne comprennent pas la valeur réelle des soins, et pour celui qui les lave ou
les fait manger, pour celui qui les mène ou les met au lit, pour celui qui
veille à leur faire éviter les dangers, ils n'ont que de la haine parce que semblables à des animaux à cause de leur infirmité, ils prennent
les soins pour des tortures. L'homme qui manque à ses devoirs envers Dieu
se déshonore lui-même, être doué de raison. Seuls les idiots ou les fous
n'arrivent pas à distinguer le père de l'étranger, le bienfaiteur de
l'ennemi. Mais l'homme intelligent connaît son père et son bienfaiteur et il
se plaît à le connaître toujours plus, même dans les choses qu'il ignore
parce qu'elles sont arrivées avant sa naissance ou que son père ou son bienfaiteur
l'en aient fait bénéficier. On doit donc agir ainsi avec le Seigneur pour
montrer que l'on est un être intelligent et pas une brute.
Mais il y en a trop en Israël qui ressemblent à ces fous qui ne
reconnaissent pas leur père et leur bienfaiteur.
Jérémie se demande : "Est-ce que la vierge peut oublier ses parures
et une épouse sa ceinture ?"
Oh ! oui. Israël est composé de ces vierges folles qui oublient leurs
parures et de ces épouses impudiques qui oublient leurs ceintures pour se
mettre des oripeaux de prostituées ; et cela se trouve dans une
proportion d'autant plus grande que l'on monte davantage dans l'échelle
sociale. Et pourtant celles qui ont une situation plus élevée devraient
donner l'exemple au peuple. Et c'est à elles que vont les reproches de Dieu,
avec son courroux et ses pleurs :
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429> "Pourquoi essaies-tu de faire
valoir l'honnêteté de ta conduite pour chercher l'amour, toi qui, au
contraire, enseignes la perversion et tes manières d'agir et dont les pans de
ton vêtement évoquent le sang des pauvres et des innocents ?"
212.7 – Amis, la distance est un bien
et un mal. Être très loin des endroits où je parle facilement, est un mal,
parce que cela vous empêche d'entendre les paroles de la Vie. Vous vous en
lamentez. C'est vrai. Mais c'est un bien parce que cela vous tient éloignés
des lieux où fermente le péché, où bouillonne la corruption, où siffle le
serpent insidieux pour agir sur Moi, en me gênant dans mon travail, et dans
les cœurs en insinuant des doutes et des mensonges sur ma personne. Mais je
préfère que vous soyez loin des corrompus. Je pourvoirai à votre formation.
Vous voyez que Dieu a pourvu d'abord à ce que nous nous connaissions et donc
que nous nous aimions. Je vous étais connu avant que nous ne nous fussions
jamais vus. C'est Isaac qui m'a annoncé à vous. J'enverrai beaucoup d'Isaac
pour vous parler mes paroles. Et sachez du reste que Dieu peut parler
partout, Seul à seul avec l'esprit de l'homme et le perfectionner par son
enseignement.
Ne craignez pas que la solitude puisse vous conduire à l'erreur. Non. Si vous ne le voulez pas, vous
ne serez pas infidèles au Seigneur et à son Christ. Du reste que celui qui
vraiment ne peut rester loin du Messie sache que le Messie lui ouvre son cœur
et ses bras et lui dit : "Viens". Venez, vous qui voulez
venir. Restez, vous qui voulez rester. Mais les uns comme les autres annoncez
le Christ par une vie honnête. Prêchez-le à l'encontre de la malhonnêteté qui
se niche dans trop de cœurs. Prêchez-le à l'encontre de la légèreté des gens
innombrables qui ne savent pas rester fidèles et qui oublient leurs parures
et leurs ceintures d'âmes invitées aux noces du Christ. Vous m'avez dit avec
joie : "Depuis que tu es venu, nous n'avons pas eu de malades ni de
morts. Ta bénédiction nous a protégés". Oui, c'est une chose importante
que la santé. Mais faites que ma venue présente vous donne à tous la santé de
l'esprit, et toujours, et en tout. Dans ce but, je vous bénis et vous donne
ma paix, à vous, à vos enfants, à vos champs, à vos maisons, à vos moissons,
à vos troupeaux, à vos vergers. Servez-vous-en saintement, non en vivant pour
eux ; mais en vivant d'eux et en donnant le surplus aux nécessiteux, en
achetant ainsi la pleine mesure des bénédictions du Père et une place aux
Cieux.
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de page.
430> Allez. Moi, je reste pour prier..."
Le 9 juillet [1945].
212.8 – Je relis, Père, ce que j’ai
écrit hier, pour réécrire certains mots inintelligibles, par pitié pour vos
yeux. Je suis désolée en le relisant… c’est tellement au-dessous de ce que
j’éprouvais pendant que je décrivais mon état d’âme ! J’ai pourtant
appelé mon saint Jean pour m’aider à exprimer ce que le Seigneur me faisait
éprouver, à la fois par peur de mal m’expliquer et pour trouver en lui un réconfort
– car c’est aussi une souffrance, savez-vous ? –. Je lui ai dit : "Tu
connais bien ces choses. Tu les as éprouvées. Aide-moi." Et sa présence
ne m’a pas fait défaut, ni son sourire d’éternel enfant bon, ni ses caresses.
Néanmoins, je sens maintenant que ma pauvre parole est tellement inférieure
au sentiment que j’éprouvais… Tout est paille de ce qui est humain, il n’y a
que le surnaturel qui soit de l’or. Mais l’humain ne peut pas même le décrire !
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