Le 2 avril 1944. Dimanche des Rameaux.
90> 606.1 – Jésus
dit :
"Le couple Jésus-Marie est l'antithèse du couple Adam-Ève. C'est lui qui
est destiné à annuler toute l'œuvre d'Adam et Ève et de ramener l'Humanité au
point où elle était quand elle fut créée : riche de grâce et de tous les dons
dont le Créateur l'avait comblée. L'Humanité a subi une régénération totale
par l'œuvre du couple Jésus-Marie qui sont ainsi devenus les nouveaux parents
de l'Humanité. Tout le temps précédent est annulé. Le temps et l'histoire de
l'homme se compte à partir de ce moment où la nouvelle Ève, par un
renversement de la création, tire de son sein inviolé le nouvel Adam, par
l'œuvre du Seigneur Dieu.
Mais pour annuler les œuvres des deux
Premiers, cause de mortelles infirmités, d'une perpétuelle mutilation,
d'appauvrissement, et davantage : d'indigence spirituelle — en effet, après
le péché, Adam et Ève se trouvaient dépouillés de tout ce que, richesse
infinie, le Père saint leur avait donné — ils ont dû, ces deux Seconds,
opérer en tout et pour tout d'une manière opposée à celle des deux Premiers.
Par conséquent pousser l'obéissance jusqu'à la perfection qui s'anéantit et
s'immole dans la chair, dans le sentiment, dans la pensée, dans la volonté
pour accepter tout ce que Dieu veut. Par conséquent pousser la pureté jusqu'à
une chasteté absolue par laquelle la chair... que fut la chair pour Nous les
deux purs ?
Haut de page.
91> Un voile d'eau sur l'esprit
triomphant, une caresse de vent sur l'esprit roi, un cristal qui isole
l'esprit-seigneur et ne le corrompt pas, une impulsion qui soulève et non un
poids qui accable. Voilà ce que fut la chair pour Nous. Moins lourde et moins
sensible qu'un vêtement de lin, une substance légère mise entre le monde et
la splendeur du moi surhumain, un moyen pour faire ce que Dieu voulait. Rien
d'autre.
606.2 – Avons-nous
connu l'amour ? Certainement. Le "parfait amour" nous l'avons
connu. Ce n'est pas de l'amour, Ô hommes, la faim sensuelle qui vous
pousse à vous rassasier avidement d'une chair. Cela c'est de la luxure, rien
de plus. Tellement vrai qu'en vous aimant ainsi — vous croyez que c'est de
l'amour — vous ne savez pas avoir de l'indulgence, vous aider, vous
pardonner. Qu'est-ce alors votre amour ? C'est de la haine. C'est uniquement
un désir paranoïaque qui vous pousse à préférer la saveur d'un aliment
faisandé à la nourriture saine, fortifiante des nobles sentiments.
Nous avions le "parfait amour", Nous, les parfaitement chastes. Cet
amour embrassait Dieu au Ciel et uni à Lui, comme le sont les branches au
tronc qui les nourrit, il s'épanchait et descendait en prodiguant le repos,
l'abri, la nourriture, le confort sur la Terre et ses habitants. N'étaient
exclus de cet amour aucun de nos semblables, ni les êtres inférieurs, ni la
nature végétale, ni les eaux et les astres. Les mauvais eux-mêmes n'étaient
pas exclus de cet amour. Eux aussi, en effet, bien que membres morts, étaient
pourtant membres du grand corps de la Création et nous voyions donc en eux,
bien que défigurée et souillée par leur méchanceté, la sainte figure du
Seigneur qui les avait formés à son image et à sa ressemblance.
En nous réjouissant avec les bons, en
pleurant sur ceux qui ne l'étaient pas, en priant (amour actif qui
s'extériorise en demandant et en obtenant la protection pour ceux qu'on aime)
en priant pour les bons afin qu'ils fussent toujours meilleurs pour
s'approcher toujours plus de la perfection du Bon qui nous aime du haut des
Cieux, en priant pour ceux qui vacillent entre la bonté et la méchanceté pour
qu'ils se fortifient et sachent demeurer sur le chemin saint, en priant pour
les mauvais pour que la Bonté parle à leurs esprits, les abatte peut-être par
la foudre de sa puissance, mais les convertisse au Seigneur leur Dieu, Nous
aimions. Comme personne d'autre n'a aimé.
Haut de page.
92> Nous poussions l'amour au sommet de la
perfection pour combler par notre océan d'amour l'abîme creusé par le manque
d'amour des Premiers qui s'aimèrent eux-mêmes plus que Dieu, en voulant avoir
plus qu'il ne leur était permis pour devenir supérieurs à Dieu.
606.3 – Par
conséquent à la pureté, à l'obéissance, à la charité, au détachement de
toutes les richesses de la Terre : chair, puissance, argent, le trinôme de
Satan opposé au trinôme de Dieu : foi, espérance, charité; par conséquent à
la haine, à la luxure, à la colère, à l'orgueil : les quatre passions
perverses opposées aux quatre vertus saintes : force, tempérance, justice,
prudence, Nous devions unir une pratique constante de tout ce qui était
opposé à la manière d'agir du couple Adam-Ève.
Et si beaucoup, à cause de notre bonne volonté sans limite, il nous fut
encore facile de le faire, l'Eternel seul sait à quel point il fut
héroïque d'accomplir cette pratique à certains moments et dans certains cas. Je
ne veux ici ne parler que d'un seul, et de ma Mère, pas de Moi. De la nouvelle Ève qui déjà avait repoussé
dès ses plus tendres années les flatteries employées par Satan pour la
pousser à mordre le fruit et en goûter la saveur qui avait rendue folle la
compagne d'Adam; de la nouvelle Ève qui ne s'était pas bornée à repousser
Satan mais l'avait vaincu en l'écrasant par une volonté d'obéissance,
d'amour, de chasteté, tellement vaste que lui, le Maudit, en était resté
écrasé et dompté. Non ! Non que Satan ne se lève pas de dessous le talon de
la Vierge ma Mère ! Il bave et écume, rugit et blasphème. Mais sa bave coule
en bas, mais son hurlement ne touche pas l'atmosphère qui entoure ma Sainte
qui ne sent pas la puanteur et n'entend pas ses éclats de rire démoniaques,
qui ne voit pas, ne voit pas même la bave répugnante du Reptile éternel parce
que les harmonies célestes et les célestes parfums dansent énamourés autour
de la belle et sainte personne et parce que son œil, plus pur que le lys et
plus énamouré que celui de la tourterelle qui roucoule, fixe seulement son
Seigneur éternel dont elle est la fille, la Mère et l'Épouse.
606.4 – Quand Caïn tua Abel, la bouche
de sa mère proféra les malédictions que son esprit, séparé de Dieu, lui
suggérait contre son prochain le plus intime : le fruit de ses entrailles
profanées par Satan et souillées par un désir indécent. Et cette malédiction
fut la tache dans le royaume du moral humain, comme le crime de Caïn la tache
dans le royaume de l'animal humain. Le sang sur la Terre, répandu par la main
d'un frère. Le premier sang qui attire comme un aimant millénaire tout le
sang qu'une main d'homme répand en le tirant des veines de l'homme.
Haut de page.
93> Malédiction sur la Terre proférée
par une bouche humaine, comme si la Terre n'avait pas été suffisamment
maudite à cause de l'homme révolté contre son Dieu et avait dû connaître les
ronces et les épines et la dureté de la glèbe, la sécheresse, la grêle, le gel, la canicule, elle qui avait été créée parfaite et
servie par des éléments parfaits pour être une demeure attrayante et belle
pour l'homme son roi.
Marie doit annuler Ève. Marie voit le second Caïn : Judas. Marie sait
qu'il est le Caïn de son Jésus : du second Abel. Elle sait que le sang de ce
second Abel a été vendu par ce Caïn et que déjà il est répandu. Mais elle ne
maudit pas, elle aime et pardonne. Elle aime et rappelle.
Oh ! Maternité de Marie Martyre ! Maternité sublime autant que ta Maternité
virginale et divine ! De cette dernière, c'est Dieu qui t'a fait don ! Mais
de la première, toi, Mère sainte, Corédemptrice, tu t'es fait don, car toi,
toi seule as su en cette heure, alors que tu sentais déjà ton cœur brisé par
la flagellation qui m'avait brisé la chair, dire à Judas ces paroles, toi,
toi seule as su en cette heure, alors que tu sentais déjà la croix te briser
le cœur, aimer et pardonner.
606.5 – Marie : la nouvelle Ève. Elle
vous enseigne la nouvelle religion qui pousse l'amour à pardonner à celui qui
vous tue un fils. Ne soyez pas comme Judas qui à cette Maîtresse de Grâce
ferme son cœur et désespère en disant : "Lui ne peut me pardonner"
faisant douter des paroles de la Mère de la Vérité et par conséquent de mes
paroles qui n'avaient pas cessé de répéter que j'étais venu pour sauver et
non pour perdre, pour pardonner à qui venait vers Moi repenti.
Marie : nouvelle Ève, elle a eu de Dieu un nouveau fils ''à la place d'Abel
tué par Caïn". Mais elle ne l'eut pas dans une heure de joie brutale qui
assoupit la douleur sous les vapeurs de la sensualité et les lassitudes de
l'assouvissement. Elle l'a eu dans une heure de douleur totale, au pied d'un
gibet, au milieu des râles du Mourant qui était son Fils, des insultes d'une
foule déicide et une désolation imméritée et totale puisque Dieu aussi ne la
consolait plus.
La vie nouvelle commence pour l'Humanité et
pour chaque homme par Marie. Dans ses vertus et sa manière de vivre se trouve
votre école. Et dans sa douleur qui eut tous les visages, même celui du
pardon au meurtrier de son Fils, se trouve votre salut."
Haut de page.
94> 606.6 – Jésus
dit :
Un jour je te parlerai encore de Caïn et des Premiers Parents. Il y a
beaucoup à dire et à méditer."
Le mercredi 5 avril 1944 (mercredi
saint).
606.7 – Jésus
dit :
"Dans la Genèse on lit : "Alors Adam donna à sa femme le nom d'Ève parce qu'elle était la mère de tous les vivants"
Oh ! oui. La femme était née de la "Virago"
formée par Dieu pour être la compagne d'Adam, en la tirant de la côte de
l'homme. Elle était née avec son destin douloureux parce qu'elle avait voulu
naître. Parce qu'elle avait voulu connaître ce que Dieu lui avait
caché, en se réservant la joie de lui donner la joie de la postérité sans
avilir ses sens. La compagne d'Adam avait voulu connaître le bien qui se
cache dans le mal et surtout le mal qui se cache dans le bien, dans le bien
apparent. En effet, séduite comme elle l'était par Lucifer, elle avait désiré
des connaissances que Dieu seul pouvait connaître sans danger, et elle
s'était faite créatrice. Mais en usant indignement de cette force de bien,
elle l'avait corrompue en en faisant un acte mauvais car il était
désobéissance à Dieu et malice et avidité de la chair.
Désormais elle était la "mère". Lamentation infinie des choses
autour de l'innocence de leur reine profanée ! Et lamentation désolée de la
reine sur cette profanation dont elle comprend l'importance et l'impossible
annulation ! Si les ténèbres et des cataclysmes accompagnèrent la mort de
l'Innocent, les ténèbres et la tempête accompagnèrent la mort de l'Innocence
et de la Grâce dans les cœurs des Premiers Parents. La Douleur était née sur
la Terre. Et la Providence de Dieu ne l'a pas voulue éternelle, en vous
donnant après des années de douleur la joie de sortir de la douleur pour
entrer dans la joie si vous savez vivre en âme droite.
Malheur à l'homme s'il avait dû se rendre maître humainement de la vie ! Et
vivre avec le souvenir de ses crimes et de leur continuel accroissement car
vivre sans pécher est pour vous plus impossible que de vivre sans respirer,
créatures qui aviez été créées pour connaître la Lumière et que les Ténèbres
ont empoisonnées en faisant de vous ses victimes.
Haut de page.
95> Les Ténèbres ! Elles vous entourent
continuellement. Elles vous enveloppent en réveillant ce que le Sacrement a
effacé, et puisque vous ne lui opposez pas la volonté d'appartenir à Dieu,
elle réussit à vous empoisonner de nouveau de son venin que le Baptême avait
rendu inoffensif.
606.8 – Le Dieu Père éloigna l'homme
dont étaient visibles les signes de sa désobéissance du lieu des délices
paradisiaques pour qu'il ne péchât pas une autre fois et davantage encore en
levant sa main avide vers l'arbre de Vie. Il ne pouvait plus se fier à ses
enfants le Père, ni se sentir sûr dans son Paradis terrestre. Satan y était
pénétré une fois pour tromper les créatures privilégiées et, s'il avait pu les amener à la faute quand ils étaient innocents, il aurait
pu plus aisément le faire maintenant qu'ils n'étaient plus innocents.
L'homme avait voulu tout posséder sans laisser à Dieu le trésor d'être
le Générateur. Qu'il s'en aille par conséquent avec la richesse qu'il avait
acquise par la violence et l'amène avec lui sur la terre d'exil pour lui
rappeler toujours son péché, roi avili et dépouillé de ses dons. La créature
paradisiaque était devenue une créature terrestre. Et il devait se passer des
siècles de douleur pour que le Seul, qui put tendre la main vers le fruit de
Vie, vînt et cueillît pour toute l'Humanité ce fruit. Le cueillît avec ses
mains transpercées et le donnât aux hommes pour qu'ils redevinssent
cohéritiers du Ciel et possesseurs de la Vie qui éternellement ne meurt pas.
606.9 – La Genèse dit encore :
"Adam connut ensuite sa femme Ève"
Ils avaient voulu connaître les secrets du bien et du mal. Il était juste
qu'ils connussent aussi maintenant la douleur de devoir se reproduire
eux-mêmes dans la chair, n'ayant l'aide directe de Dieu que pour ce que
l'homme ne peut créer : l'esprit, étincelle qui part de Dieu, souffle que
Dieu nous infuse, sceau qui sur la chair appose le signe du Créateur Éternel.
Et Ève enfanta Caïn. Ève était chargée de sa faute.
J'appelle ici votre attention sur un fait qui échappe à la plupart. Ève était
chargée de sa faute. La douleur n'avait pas encore atteint tout de suite une
mesure suffisante pour diminuer sa faute. Comme un organisme chargé de
toxines elle avait transmis à son fils ce qui pullulait en elle.
Haut de page.
96> Et Caïn, premier fils d'Ève, était
né dur, envieux, irascible, luxurieux, pervers, peu différent des fauves pour
l'instinct, de beaucoup supérieur pour le surnaturel bien que dans son moi
féroce il refusait le respect à Dieu qu'il regardait comme un ennemi en se
croyant permis de ne pas avoir de culte sincère. Satan le poussait à se
moquer de Dieu. Qui se moque de Dieu ne respecte personne au monde. Aussi
ceux qui sont au contact de ceux qui se moquent de l'Éternel connaissent
l'amertume des larmes car il n'y a pas pour eux d'espérance d'amour
respectueux de leurs enfants, pas d'assurance d'amour fidèle dans le
conjoint, pas de certitude d'amitié honnête chez l'ami.
Des larmes et des larmes baignèrent le visage d'Ève et baignèrent son cœur à
cause de la dureté de son fils, en jetant dans son cœur le germe du repentir.
Des larmes et des larmes qui lui obtinrent une diminution de la faute, car
Dieu pardonne à la douleur de celui qui se repent. Et
le cadet d'Ève eut l'âme lavée dans les pleurs de sa mère et il fut doux et
respectueux envers ses parents et dévoué à son Seigneur dont il sentait la
toute puissance qui rayonnait des Cieux. Il était la joie de sa mère déchue.
Mais le chemin de la douleur d'Ève devait être long et douloureux, en
proportion de son chemin dans l'expérience du péché. Dans ce dernier,
frémissement des sens; dans l'autre, frémissement des douleurs. Dans l'un,
les baisers; dans l'autre, le sang. De l'un, un fils; de l'autre, la mort
d'un fils, de celui qu'elle préférait à cause de sa bonté. Abel devint un
instrument de purification pour la coupable. Mais quelle douloureuse
purification ! Elle emplit de ses cris de douleur la Terre terrifiée par le fratricide
et mêla les larmes d'une mère au sang d'un fils, alors que celui qui l'avait
répandu en haine de Dieu et de son frère aimé de Dieu fuyait poursuivi par
son remords.
606.10 – Le Seigneur dit à Caïn :
"Pourquoi es-tu irrité ?" Pourquoi si tu me manques, t'irrites-tu que
je ne te regarde pas avec bienveillance ?
Combien il y a de Caïns sur la Terre ! Ils me
donnent un culte dérisoire et hypocrite ou ne m'en donnent pas du tout, et
ils veulent que je les regarde avec amour et que je les comble de félicité.
Haut de page.
97> Dieu est votre Roi, pas votre
serviteur. Dieu est votre Père. Mais un père n'est jamais un serviteur si on
juge selon la justice. Dieu est juste, vous ne l'êtes pas. Mais Lui l'est. Il
ne peut certainement pas, vous comblant démesurément de ses bienfaits si
seulement vous l'aimez un peu, ne pas vous châtier puisque vous le méprisez à
ce point. La Justice ne connaît pas deux chemins. Unique est son chemin.
Comme vous agissez, ainsi vous obtenez. Si vous êtes bons, vous avez le bien;
si vous êtes mauvais, vous avez le mal. Et, croyez-le, toujours plus grand
est le bien que vous avez en comparaison du mal que vous devriez avoir à
cause de votre manière de vivre en révolte contre la Loi divine.
606.11 – Il est dit par Dieu :
"N'est-il pas vrai que si tu fais le bien tu auras le bien et si tu fais
le mal le péché sera tout de suite à ta porte ?"
En fait le bien porte à une constante élévation spirituelle et rend toujours
plus capable d'accomplir un bien toujours plus grand jusqu'à atteindre la
perfection et devenir saints. Alors qu'il suffit de céder au mal pour se
dégrader et s'éloigner de la perfection, connaître la domination du péché qui
entre dans le cœur et le fait descendre graduellement à une culpabilité
toujours plus grande.
"Mais" dit encore Dieu "mais sous toi sera son désir et tu
dois le dominer". Oui. Dieu ne vous a pas fait
esclaves du péché. Les passions sont sous vous, pas au-dessus. Dieu vous a
donné l'intelligence et la force pour vous dominer. Même aux premiers
hommes, frappés par la rigueur de Dieu, Il a laissé l'intelligence et la
force morale. Puis maintenant que le Rédempteur a consommé pour vous le
Sacrifice vous avez pour aider l'intelligence et la force les fleuves de la
Grâce et vous pouvez, et vous devez dominer le désir du mal. Avec votre
volonté fortifiée par la Grâce, vous devez le faire. Voilà pourquoi les anges
de ma Naissance ont chanté à la Terre : "Paix aux hommes de bonne
volonté". J'étais venu pour vous ramener la Grâce et moyennant son
alliance avec votre bonne volonté, la Paix serait venue aux hommes. La Paix :
gloire du Ciel de Dieu.
606.12 – "Et
Caïn dit à son frère : "Allons dehors" .
Mensonge qui cache sous un sourire la trahison qui tue. La criminalité est
toujours mensongère, envers ses victimes et envers le monde qu'elle cherche à
tromper. Et elle voudrait aussi tromper Dieu, mais Dieu lit dans les cœurs.
"Allons dehors".
Tant de siècles après quelqu'un a dit : "Salut, Maître" et l'a
embrassé. Les deux Caïns ont caché le crime sous
une apparence inoffensive et ont épanché leur envie, leur colère, leur
violence et tous leurs mauvais instincts sur la victime, parce qu'ils ne
s'étaient pas dominés eux-mêmes, mais par leur propre moi corrompu avaient
rendu leur esprit esclave.
Haut de page.
98> Ève monte dans l'expiation. Caïn
descend vers l'enfer. Le désespoir le prend et l'y précipite. Et avec le
désespoir, dernier coup mortel pour l'esprit déjà languissant à cause de son
crime, vient la peur physique, lâche, de la punition humaine. Il n'est plus
un être qui se souvient du Ciel l'homme dont l'âme est morte, mais c'est un
animal qui tremble pour sa vie animale. La mort dont l'aspect est un sourire
pour les justes, puisque par elle ils vont à la joie de la possession de
Dieu, est de la terreur pour ceux qui savent que mourir veut dire passer de
l'enfer du cœur à l'Enfer de Satan pour toujours. Et comme hallucinés, ils
voient partout la vengeance prête à les frapper.
606.13 – Mais
sachez, je parle aux justes, sachez que si le remords et les ténèbres d'un
cœur coupable permettent et fomentent les hallucinations du pécheur, il n'est
permis à personne de s'ériger en juge pour un frère, et encore moins en
justicier. Un seul est Juge : Dieu. Si la justice de l'homme a créé ses
tribunaux, et il faut leur confier le soin de rendre la justice, malheur à
ceux qui profanent ce nom et jugent poussés par
leurs passions personnelles, ou sous la pression des puissances humaines. Malédiction
à celui qui se fait le justicier privé de l'un de ses semblables ! Mais
malédiction encore plus grande à ceux qui. sans l'influence d'une indignation
impulsive mais par un froid calcul humain, envoient à la mort ou au
déshonneur de la prison sans juste raison. Que si à celui qui tue celui qui a
tué sera donné un châtiment sept fois plus grand, comme a dit le Seigneur
qu'il serait arrivé à celui qui aurait frappé Caïn, celui qui sans justice
condamne par asservissement à Satan, en qualité de Puissance humaine, sera
frappé soixante-dix-sept fois par la rigueur de Dieu. Cela, il faudrait
toujours l'avoir présent à l'esprit et particulièrement à cette heure, hommes
qui vous tuez réciproquement pour faire de ceux qui sont tombés la base de
votre triomphe sans savoir que vous creusez sous vos pieds la trappe où vous
serez précipités, maudits par Dieu et par les hommes. Puisque j'ai dit :
"Tu ne tueras pas".
Haut de page.
99> 606.14 – Ève
monte sur son chemin d'expiation. Le repentir grandit en elle devant les
épreuves de son péché. Elle voulait connaître le bien et le mal. Et le
souvenir du bien perdu est pour elle comme le souvenir du soleil subitement
obscurci; et le mal est devant elle dans la dépouille de son fils tué, et
autour d'elle à cause du vide laissé par son fils meurtrier et fugitif.
Et Set naquit. Et de Set, Enos .
Le premier prêtre. Vous vous gonflez l'esprit des fleuves de votre science et
vous parlez d'évolution comme d'un signe de votre génération spontanée.
L'homme-animal s'évoluant, dites-vous, atteindra le surhomme. Oui, c'est
vrai. Mais à ma manière, dans mon camp, pas dans le vôtre. Non pas en passant
du sort de quadrumanes à celui d'hommes, mais en passant de celui d'hommes à
celui d'esprits. Plus l'esprit grandira et plus vous vous évoluerez.
Vous qui parlez de glandes et en avez plein la bouche quand vous parlez
d'hypophyse et de glande pinéale, et qui mettez en elle le siège de la vie
non pas dans le temps où vous vivez mais dans les temps qui ont précédé et
qui succéderont à votre vie actuelle, sachez que votre vraie glande, celle
qui fait de vous les possesseurs de la Vie éternelle, c'est votre esprit.
Plus il sera développé et plus vous posséderez les lumières divines et
évoluerez d'hommes à dieux, dieux immortels, en obtenant ainsi, sans
contrevenir au désir de Dieu, à son commandement au sujet de l'arbre de Vie
de posséder cette Vie vraiment comme Dieu veut que vous la possédiez, puisque
Lui l'a créée pour vous, éternelle et resplendissante, embrassement béatifique avec son éternité qui vous absorbe en
elle-même et vous communique ses propriétés.
|