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"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 9.600 - L'ultima Cena pasquale.

 5.598 - The Passover Supper.

 5.600 - La Última Cena pascual.

 11.660 - Das Passahmahl.

 Évangile :
-
Matthieu 26,19-30.
-
Marc 14,17-26.
-
Luc 22,13-38.
-
Jean 13,1 jusqu'à 17, 26.
-
1Corinthiens 11,23-25.





Le Grand Miracle de l'Eucharistie.



Quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui, d'après Benoît Molin.



Je vous enverrai le Consolateur.


Jeudi 4 avril 30
(15 Nissan 3790)
Jérusalem, le Cénacle.


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 Le rituel de la Pâque.

 J'ai ardemment désiré de manger avec vous cette Pâque.

 Quand tu sera repenti, affermis tes frères.

 Le lavement des pieds.

 L'institution de l'Eucharistie.

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Vous n'êtes pas tous purs.

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Jésus désigne le traître à Jean.

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Le grand miracle contenu dans l'Eucharistie.

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif C'est pour peu de temps que je suis encore avec vous.

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Je vous donne un commandement nouveau.

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Avant que le coq ne chante, tu m'auras renié trois fois.

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Que votre cœur ne se trouble pas.

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Je suis le chemin, la Vérité et la Vie.

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Qui me voit, voit le Père.

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Je vous laisse Ma paix, Je vous donne Ma paix.

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Je suis la vraie vigne, vous êtes les sarments.

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront.

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Je vous enverrai le Consolateur.

 Les faveurs divines n'exemptent pas de la sainteté.

 Mon agonie avait déjà commencé.

 Malheur à qui reçoit le sacrement sans en être digne.

 La mort du juste et la mort du damné.

 

Accueil >> Plan du Site >> Sommaire du Tome.

Ancienne édition : Tome 9, chapitre 19.
Nouvelle édition : Tome 9, chapitre 600.

600
La dernière Cène.
2
ème partie.

1ère partie. 
 600.1 : Les apôtres préparent le Cénacle.  600.2 : Tous semblent mal à l'aise.  600.3 : Judas soulève la colère de Jude en accusant Jésus de démence.  600.4 : À son arrivée, Jésus note que Judas a la joue enflée et rouge.  600.5 : Judas, nerveux, soulève l'agressivité du Zélote.  600.6 : Jésus répartit les apôtres autour de la table.  600.7 : Il préside le rite pascal qui commence.  600.8 : Le plus grand d'entre vous est celui qui sert.  600.9 : Satan a demandé à vous éprouver, mais toi, quand tu seras repenti, affermis tes frères.  600.10 : Les épées de Pierre et du Zélote.  600.11 : Le lavement des pieds.  600.12 : Préparation du vin et du pain. Judas troublé, chante faux.  600.13 : Fin du rite pascal. Le serviteur n'est pas plus que le Maître.  600.14 : L'institution de l'Eucharistie.         
2ème partie.          
 600.15 : Jésus va communier sa mère.  600.16 : L'un de vous me trahira.   600.17 : Jean demande à Jésus qui est le traître.  600.18 : Assoyons-nous les uns près des autres.  600.19 : Le grand miracle de l'Eucharistie.  600.20 : Allusion à la mort-résurrection.  600.21 : Le rôle de Marie.  600.22 : Le commandement nouveau.  600.23 : Tu m'auras renié trois fois.  600.24 : Je vais vous préparer une place.  600.25 : Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie.  600.26 : Montre-nous le Père.  600.27 : Promesse d'un autre Consolateur.  600.28 : Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix.  600.29 : Le prince de ce monde vient.  600.30 : Je suis la Vigne et vous les sarments.  600.31 : Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.  600.32 : Le traître, l'incarnation de Satan.  600.33 : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître.  600.34 : Le rôle du Consolateur.  600.35 : Parabole de la parturiente : Votre tristesse se changera en joie.  600.36 : Le Pain de la déification.  600.37 : La prière sacerdotale de Jésus (Jean 17).  600.38 : Mettons nos manteaux et partons.        
Commentaires.     
 600.39 : Obéissance à la Loi.  600.40 : Puissance de la prière de Marie.   600.41 : La charité d'endurer l'offense.  600.42 : Effets bénéfiques de l'Eucharistie.

Le vendredi 9 mars 1945.

<= Retour au début du chapitre 600.

509> Jésus est extrêmement triste. Tout sourire, toute trace de lumière, de couleur l’ont quitté. Il a déjà un visage d’agonie. Les apôtres le regardent anxieusement.    

 600.15 - Puis il se lève en disant :       

«Ne bougez pas, je reviens tout de suite.»    

Il prend le treizième morceau de pain et la coupe, et sort du Cénacle.  

«Il va trouver sa Mère» murmure Jean.      

Et Jude soupire : 

«Pauvre femme !»          

Pierre demande tout bas :        

«Tu crois qu’elle sait ?  

– Elle sait tout. Elle a toujours tout su.»     

Ils chuchotent tous comme devant un mort.                     

«Croyez
vous donc que, vraiment… demande Thomas, qui ne veut pas encore y croire.   

– Tu en doutes ? C’est son heure, répond Jacques, fils de Zébédée.      

– Que Dieu nous donne la force de rester fidèles, soupire Simon le Zélote.   

– Oh ! moi…» commence Pierre.       

Mais Jean, qui est aux aguets, murmure :   

«Chut ! Le voici.»           

Jésus rentre. Il a dans les mains la coupe vide. C’est à peine s’il reste, au fond, une trace de vin et, sous la lumière du lampadaire, elle ressemble vraiment à du sang.       

Haut de page.       

510> Judas, qui a la coupe devant lui, la regarde, comme fasciné, puis il détourne les yeux. Jésus l’observe, et il a un frisson que ressent Jean, appuyé comme il l’est sur sa poitrine. 

«Dis
moi, mais tu trembles ! s’écrietil.     

– Non. Je ne tremble pas de fièvre…  

 600.16 - Je vous ai tout dit et je vous ai tout donné. Je ne pouvais vous donner davantage. C’est moimême que je vous ai donné.»       

Il a son doux geste des mains qui, jointes au
début, se séparent et s’écartent tandis qu’il baisse la tête comme pour dire : “Excusezmoi si je ne puis davantage. C’est ainsi.” 

«Je vous ai tout dit, et je vous ai tout donné. Je le répète, le nouveau rite est accompli. Faites ceci en mémoire de moi. Je vous ai lavé les pieds pour vous apprendre à être humbles et purs comme votre Maître. Car je vous dis qu’en vérité les disciples doivent être comme leur Maître. Souvenez
vousen bien. Même quand vous serez haut placés, souvenezvousen. Le disciple n’est pas plus grand que son Maître. De même que je vous ai lavé les pieds, faitesle entre vous. En d’autres termes, aimezvous comme des frères, en vous aidant et en vous vénérant mutuellement, et en étant un exemple les uns pour les autres.   

Et soyez purs, pour être dignes de manger le Pain vivant descendu du Ciel et pour avoir en vous et par lui la force d’être mes disciples, dans un monde ennemi qui vous haïra à cause de mon nom. Mais l’un de vous n’est pas pur. L’un de vous me trahira. Mon esprit en est fortement troublé… La main de celui qui me trahit est avec moi sur cette table, et ni mon amour, ni mon corps, ni mon sang, ni ma parole ne le font se raviser et se repentir. Je lui aurais pardonné, en allant à la rencontre de la mort pour lui aussi.»   

Terrifiés, les disciples se regardent. Ils se scrutent, se suspectant l’un l’autre. Pierre fixe Judas, tous ses doutes sont réveillés.    

Jude se lève brusquement pour dévisager Judas au
-dessus de Matthieu.       

Mais Judas montre une telle assurance ! À son tour, il observe attentivement Matthieu comme s’il le suspectait, puis il regarde Jésus et sourit en demandant :  

«Serait
ce moi ?»           

Il paraît être le plus sûr de son honnêteté. Il me semble qu’il dit cela pour ne pas laisser tomber la conversation.    

Jésus réitère son geste en disant :     

Haut de page.       

511> «Tu le dis, Judas, fils de Simon. Ce n’est pas moi, c’est toi qui le dis. Je ne t’ai pas nommé. Pourquoi t’accusestu ? Interroge ton conseiller intérieur, ta conscience d’homme, la conscience que Dieu le Père t’a donnée pour te conduire en homme, et vois si elle t’accuse. Tu le sauras avant tous les autres. Mais si elle te rassure, pourquoi parler, et pourquoi y penser ? En parler ou y penser est anathème, même pour plaisanter.»          

Jésus s’exprime tranquillement. Il semble soutenir la thèse proposée comme peut le faire un savant à ses élèves. L’émoi est grand, mais le calme de Jésus l’apaise.     

 600.17 - Cependant, Pierre, qui soupçonne le plus Judas — peutêtre Jude aussi, mais il paraît moins suspicieux, désarmé comme il l’est par la désinvolture de Judas —, tire Jean par la manche. Quand Jean, qui s’est tout serré contre Jésus en entendant parler de trahison, se retourne, il lui murmure :           

«Demande
lui qui c’est.»         

Jean reprend sa position et lève seulement la tête comme pour embrasser Jésus, et en même temps il lui murmure à l’oreille :       

«Maître, qui est
ce ?»    

Et Jésus, très doucement, en lui rendant le baiser dans les cheveux :  

«Celui à qui je vais donner un morceau de pain trempé.»           

Il prend alors un pain encore entier, pas le reste de celui qui a servi pour l’Eucharistie, en détache une grosse bouchée, la trempe dans la sauce de l’agneau dans le plateau, étend le bras par-dessus la table, et dit :        

«Prends, Judas. Tu aimes cela.           

– Merci, Maître. Oui, j’aime cela.»     

Ne sachant pas ce qu’est cette bouchée, il mange à pleines dents le pain accusateur, tandis que Jean, horrifié, va jusqu’à fermer les yeux pour ne pas voir l’horrible rire de Judas.    

«Bon ! Va, maintenant que je t’ai fait plaisir» dit Jésus à Judas.           

« Tout est accompli,
ici (il souligne fortement ce mot). Ce qu’il te reste à faire ailleurs, faisle vite, Judas, fils de Simon.       

– Je t’obéis aussitôt, Maître. Je te rejoindrai plus tard, à Gethsémani. C’est bien là que tu vas, comme toujours, n’est
-ce pas ?

– J’y vais… comme toujours… oui.    

– Qu’est
ce qu’il doit faire ?» demande Pierre. «Il part seul ?    

– Je ne suis pas un enfant, plaisante Judas tout en mettant son manteau.     

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512> – Laissele aller. Lui et moi savons ce qu’il doit faire, répond Jésus.      

– Bien, Maître.»  

Pierre se tait. Peut
être pensetil avoir péché en soupçonnant son compagnon. La main sur le front, il réfléchit.         

Jésus serre Jean sur son cœur et se tourne pour lui murmurer dans les cheveux :  

«Ne dis rien à Pierre pour le moment. Ce serait un scandale inutile.   

– Adieu, Maître. Adieu, mes amis.»   

Judas salue.         

«Adieu» dit Jésus.          

Et Pierre : 

«Je te salue, mon garçon.»      

Jean, la tête posée presque sur le cœur de Jésus, murmure :     

«Satan !»  

Jésus seul l’entend, et il soupire.       


À ce moment, tout s’arrête, mais Jésus explique : 

«Je suspends cette vision par pitié pour toi. Je te montrerai la fin de la Cène à un autre moment.»    


 600.18 - (La vision de la Cène reprend)         

Il y a quelques minutes de silence absolu. Jésus, la tête penchée, caresse machinalement les cheveux blonds de Jean.          

Puis il se secoue, lève la tête, tourne les yeux, a un sourire qui réconforte les disciples. Il déclare :       

«Levons
nous de table et asseyonsnous tous les uns près des autres, comme des fils autour de leur père.»   

Ils prennent les lits
sièges qui étaient derrière la table (ceux de Jésus, Jean, Jacques, Pierre, Simon, André et de Jacques, le cousin de Jésus) et ils les portent de l’autre côté.  

Jésus prend place sur le sien, toujours entre Jacques et Jean.   

Mais quand il voit qu’André s’apprête à s’asseoir à la place laissée par Judas, il s’écrie :  

«Non, pas là !»     

C’est un cri impulsif que son extrême prudence ne parvient pas à retenir. Puis il se reprend :         

«Nous n’avons pas besoin de tant de place. En restant assis, on peut tenir sur ces seuls sièges. Ils suffisent. Je vous veux très proches de moi.»          

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513> Par rapport à la table, ils sont maintenant placés comme suit[1] :

Autrement dit, ils sont assis en U. Jésus est au centre et a devant lui la table — débarrassée de nourriture désormais —, et la place de Judas.

Jacques, fils de Zébédée, appelle Pierre :      

«Mets
toi ici. Moi, je m’assieds sur ce petit tabouret, aux pieds de Jésus.       

– Que Dieu te bénisse, Jacques ! J’en avais tellement envie !» dit Pierre,       

Et il se presse contre son Maître, qui est ainsi serré de près par Jean et Pierre, avec Jacques à ses pieds.         

Jésus sourit :       

«Je vois que mes paroles de tout à l’heure commencent à opérer : les bons frères s’aiment. Moi aussi, je te dis, Jacques : “Que Dieu te bénisse.” Même ce geste, l’Éternel ne l’oubliera pas, et tu le trouveras là
haut.  

 600.19 - Moi, je puis tout ce que je demande. Vous l’avez vu. Il m’a suffi  d’un désir pour que le Père accorde au Fils de se donner en nourriture à l’homme. Avec ce qui vient d’arriver, le Fils de l’homme a été glorifié, car pouvoir opérer un tel miracle — qui n’est possible qu’aux amis de Dieu — est un témoignage. Plus grand est le miracle, plus sûre et plus profonde est cette amitié divine. C’est un miracle qui, par sa forme, sa durée et sa nature, par son étendue et les limites qu’il atteint, est le plus fort qui puisse exister. Je vous le dis : il est si puissant, surnaturel, inconcevable pour l’homme orgueilleux, que bien peu le comprendront comme il doit être compris, et que beaucoup le négligeront. Que diraije alors ? Qu’ils doivent être condamnés ? Non. Bien plutôt : pitié pour eux !    

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514> Mais plus grand est le miracle, plus grande est la gloire qui en revient à son auteur. C’est Dieu luimême qui dit : “Mon bienaimé l’a voulu, il l’a obtenu, et c’est moi qui le lui ai accordé, parce qu’il possède une grande grâce à mes yeux.” Il dit encore ici : “Il a une grâce infinie, comme est infini le miracle qu’il a accompli.”     

La gloire que Dieu rend à l’auteur du miracle est égale à la gloire que son auteur rend au Père. Car toute gloire spirituelle, venant de Dieu, remonte à sa source. Et la gloire de Dieu, bien qu’elle soit infinie, s’accroît toujours plus et brille par la gloire de ses saints.        

C’est pourquoi je vous dis : de même que le Fils de l’homme a été glorifié par Dieu, Dieu a été glorifié par le Fils de l’homme. J’ai glorifié Dieu en moi
même. À son tour, Dieu glorifiera son Fils en lui… et dans bien peu de temps !      

 600.20 - Exulte, toi qui reviens à ton Siège, ô essence spirituelle de la seconde Personne ! Exulte, ô chair qui vas remonter après un si long exil dans la fange ! Et ce n’est pas le paradis d’Adam, mais le Paradis sublime du Père qui va t’être donné pour demeure. S’il a été dit[2] que, sous l’effet de la stupéfaction devant un commandement de Dieu transmis par la bouche d’un homme, le soleil s’est arrêté, que n’arriveratil pas aux astres quand ils verront le prodige de la chair de l’Homme monter prendre place à la droite du Père dans sa perfection de matière glorifiée ?   

   I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif Mes petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je reste avec vous. Vous me chercherez comme des orphelins leur père mort. En larmes, vous marcherez en parlant de lui ; vous frapperez en vain à son tombeau muet, vous frapperez aux portes azurs du Ciel, de toute votre âme lancée dans une suppliante recherche d’amour. Et vous direz : “Où est notre Jésus ? Nous voulons le retrouver. Sans lui, il n’est plus de lumière dans le monde, ni de joie, ni d’amour. Rendezlenous, ou bien laisseznous entrer. Nous voulons être là où il se trouve.” Mais, pour le moment, vous ne pouvez venir où je vais. Ce que j’ai dit aux juifs[3] : “Vous me chercherez, mais là où je vais, vous ne pouvez venir”, à vous aussi je le dis maintenant.         

 600.21 - Pensez à ma Mère… Elle non plus ne pourra venir là où je vais. Pourtant, j’ai quitté le Père pour venir à elle et devenir Jésus dans son sein sans tache. Pourtant, c’est de l’Inviolée que je suis venu dans l’extase lumineuse de ma nativité ; et c’est de son amour, devenu lait, que je me suis nourri ; je suis fait de pureté et d’amour, car Marie m’a nourri de sa virginité, fécondée par l’Amour parfait qui vit au Ciel. Pourtant, c’est grâce à elle que j’ai grandi, en lui coûtant fatigues et larmes…    

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515> Quoi qu’il en soit, je lui demande un héroïsme tel que jamais il n’en fut, et auprès duquel celui de Judith et de Yaël apparaît comme le courage de bonnes femmes se disputant avec leur rivale près de la fontaine de leur village. Pourtant, nul ne saurait l’égaler quand il s’agit de m’aimer. Et, malgré cela, je la quitte et je pars là où elle ne viendra que beaucoup plus tard.           

Je n’adresse pas à ma Mère le commandement que je vous laisse : “Sanctifiez
vous année après année, mois après mois, jour après jour, heure après heure, pour pouvoir venir à moi quand votre heure viendra” : d’ores et déjà, elle est toute grâce et toute sainteté. Elle est la créature qui a tout eu et qui a tout donné. Il n’y a rien à ajouter ni à enlever. Elle est le très saint témoignage de ce que peut Dieu.        

 600.22 - Mais, pour être certain que vous avez en vous la capacité de me rejoindre, et d’oublier la douleur du deuil de la séparation de votre Jésus, je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimezvous les uns les autres. C’est ainsi que l’on saura que vous êtes mes disciples. Quand un père a de nombreux enfants, à quoi reconnaîton qu’ils le sont ? C’est moins l’aspect physique qui le montre — car il y a des hommes qui ressemblent à un autre homme avec lequel ils n’ont aucun lien commun de sang ou de nation —, que leur amour commun pour leur famille, pour leur père, et entre eux. Après la mort du père, une bonne famille ne se désagrège pas : c’est le même sang — provenant de la semence du père — qui coule dans les veines de tous, et cela tisse des liens que la mort ellemême ne dénoue pas, parce que l’amour est plus fort que la mort. Or, si vous vous aimez même après mon départ, tous reconnaîtront que vous êtes mes fils et par conséquent mes disciples, et que vous êtes frères, ayant eu un seul père.        

 600.23 – Seigneur Jésus, où vastu ? demande Pierre.      

– Là où je vais, tu ne peux me suivre pour le moment. Plus tard, tu me suivras.     

– Pourquoi pas dès maintenant ? Je t’ai toujours suivi depuis que tu m’as dit : “Suis
moi.” J’ai tout abandonné sans regret…           

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516> Or, si tu t’en allais sans ton pauvre Simon, en me laissant sans toi, mon Tout, alors que pour toi j’ai quitté le peu de bien que je possédais, ce ne serait ni juste ni beau de ta part. Tu vas à la mort ? C’est bien. Je viens moi aussi. Partons ensemble dans l’autre monde. Mais auparavant, je t’aurai défendu. Je suis prêt à donner ma vie pour toi.      

– Tu donnerais ta vie pour moi ? Maintenant ? Non, pas
maintenant. En vérité, je te l’affirme : le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois. Nous en sommes encore à la première veille. Puis viendra la seconde… et puis la troisième. Avant que résonne le chant du coq, tu auras par trois fois renié ton Seigneur.        

– Impossible, Maître ! Je crois à tout ce que tu dis, mais pas à cela. Je suis sûr de moi.           

– Tu en es sûr pour l’instant, parce que tu m’as encore. Tu as Dieu avec toi. D’ici peu, le Dieu incarné sera pris, et vous ne l’aurez plus. Et Satan, après vous avoir déjà appesantis — ton assurance elle
même est une ruse de Satan, un poids pour t’appesantir —, vous effraiera. Il vous insinuera : “Dieu n’existe pas. Moi, j’existe.” Et malgré l’aveuglement de votre esprit causé par l’épouvante, vous raisonnerez encore, et vous comprendrez que, lorsque Satan est le maître du moment, le Bien est mort et le Mal est à l’œuvre, l’esprit est abattu et l’humain triomphe. Alors vous resterez comme des guerriers sans chef, poursuivis par l’ennemi ; dans votre frayeur de vaincus, vous courberez l’échine devant le vainqueur et, pour n’être pas tués, vous renierez le héros tombé.          

 600.24 - Mais, je vous en prie, que votre cœur ne se trouble pas. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi, en dépit des apparences. Que tous croient en ma miséricorde et en celle du Père, celui qui reste comme celui qui prend la fuite, celui qui se tait comme celui qui dira : “Je ne le connais pas.” Croyez également en mon pardon. Et sachez que, quels que soient vos actes futurs, dans le bien et dans ma doctrine, dans mon Eglise par conséquent, ils vous vaudront une même place au Ciel.     

Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures. S’il n’en était pas ainsi, je vous l’aurais dit. Je pars en avant pour vous préparer une place. Les bons pères n’agissent
ils pas ainsi quand ils doivent emmener leur petite famille ailleurs ? Ils partent à l’avance préparer la maison, le mobilier, les provisions, puis ils viennent chercher leurs enfants les plus chers. C’est par amour qu’ils font cela, pour que rien ne manque aux petits et qu’ils ne souffrent pas dans le nouveau village. J’agis de même, et pour le même motif.        

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517> Maintenant, je m’en vais. Et quand j’aurai préparé une place pour chacun dans la Jérusalem céleste, je reviendrai vous prendre pour que vous soyez avec moi là où je suis, là où il n’y aura ni mort, ni deuil, ni larmes, ni cris, ni faim, ni douleur, ni ténèbres, ni feu, mais seulement lumière, paix, béatitude et chant.         

Oh ! chant des Cieux très hauts quand les douze élus siègeront sur les trônes aux côtés des douze patriarches des douze tribus d’Israël… Dressés sur la mer des béatitudes, ils chanteront, dans l’ardeur du feu de l’amour spirituel, le cantique éternel qui aura pour arpège l’éternel alléluia de l’armée angélique…          

 600.25 - Je veux que, là où je serai, vous soyez vous aussi. Et vous savez où je vais, vous en connaissez le chemin.          

– Seigneur, nous ne savons rien ! Tu ne nous dis pas où tu vas. Comment donc pouvons
nous connaître le chemin à prendre pour venir vers toi et pour abréger l’attente ? demande Thomas. 

– Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Vous me l’avez entendu dire et expliquer plusieurs fois et, en vérité, certains qui ignoraient jusqu’à l’existence d’un Dieu, ont progressé sur ce chemin — sur
mon chemin — et ont déjà de l’avance sur vous. Oh ! où estu, brebis perdue de Dieu que j’ai ramenée au bercail ? Où estu, toi dont l’âme est ressuscitée ? 

– De qui parles
tu ? De Marie, sœur de Lazare ? Elle est à côté, avec ta Mère. Tu veux la voir ? Ou bien Jeanne ? Elle est sûrement dans son palais, mais si tu veux, nous allons l’appeler…          

– Non. Non, je ne parle pas d’elles… Je pense à celle qui ne sera dévoilée qu’au Ciel… et à Photinaï
[4]… Elles m’ont trouvé et n’ont plus quitté mon chemin. À l’une, j’ai indiqué le Père comme vrai Dieu et l’Esprit comme lévite dans cette adoration individuelle. À l’autre, qui ignorait même qu’elle avait une âme, j’ai dit : “Mon nom est Sauveur. Je sauve celui qui a la volonté d’être sauvé. Je suis celui qui vais à la recherche des égarés pour leur donner la vie, la vérité et la pureté. Qui me cherche me trouve.” Et toutes deux ont trouvé Dieu… Je vous bénis, Éves faibles devenues plus fortes que Judith… Je viens, je viens là où vous êtes … Vous me consolez… Soyez bénies !     

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518>  600.26 – Seigneur, montrenous le Père, et nous serons semblables à elles, demande Philippe.           

– Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ? Qui me voit, voit le Père. Comment peux
tu dire : “Montrenous le Père” ? Tu n’arrives pas à croire que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moimême ; mais c’est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit toutes mes œuvres. Vous ne croyez pas que je suis dans le Père et lui en moi ? Que doisje dire pour vous faire croire ? Si vous ne croyez pas à mes paroles, croyez au moins à cause des œuvres.     

Oui, vraiment, je vous l’affirme : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père. Tout ce que vous demanderez en invoquant mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous me demandez quelque chose en invoquant mon nom, je le ferai. Mon nom est connu, pour ce qu’il est réellement, de moi seul, du Père qui m’a engendré et de l’Esprit qui procède de notre amour. Et par ce nom tout est possible. Qui pense à mon nom avec amour m’aime, et obtient.

Mais il ne suffit pas de m’aimer. Il faut observer mes commandements pour avoir le véritable amour. Ce sont les œuvres qui témoignent des sentiments et, au nom de cet amour, je prierai le Père, et lui vous donnera un autre Consolateur pour rester à jamais avec vous. C’est l’Esprit de vérité que Satan et le monde ne peuvent atteindre, que le monde ne peut recevoir et ne peut frapper, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas. Il s’en moquera.

Mais lui est si élevé que le mépris ne pourra l’atteindre. Infiniment compatissant, il demeurera toujours avec celui qui l’aime, même s’il est pauvre et faible. Vous le connaîtrez, car il demeure déjà
avec vous et sera bientôt en vous.  

 600.27 - Je ne vous laisserai pas orphelins. Je vous l’ai déjà dit : “Je reviendrai à vous.” Mais je viendrai avant l’heure de venir vous prendre pour aller dans mon Royaume. Je viendrai à vous. Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus. Mais vous, vous me voyez et vous me verrez, parce que je vis et que vous vivez, parce que je vivrai et que, vous aussi, vous vivrez. Ce jourlà, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous.   

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519> Car celui qui fait bon accueil à mes commandements et les observe, celuilà m’aime ; or celui qui m’aime sera aimé de mon Père et il possédera Dieu, car Dieu est charité et celui qui aime a Dieu en lui. Et moi aussi je l’aimerai, car en lui je verrai Dieu, et je me manifesterai à lui en lui faisant connaître les secrets de mon amour, de ma sagesse, de ma Divinité incarnée. Tels seront mes retours parmi les fils des hommes, car je les aime, bien qu’ils soient faibles, sinon même ennemis. Mais ceuxci seront seulement faibles. Je les fortifierai et je leur dirai : “Lèvetoi !”, “Viens dehors !”, “Suismoi”, “Écoute”, “Écris”… et vous êtes de ceuxci.    

– Pourquoi, Seigneur, te manifestes
tu à nous et pas au monde ? demande Jude.          

– Parce que vous m’aimez et observez mes paroles. Celui qui agira ainsi sera aimé de mon Père, nous viendrons à lui et nous établirons notre demeure chez lui, en lui. En revanche, celui qui ne m’aime pas n’observe pas mes paroles et agit selon la chair et le monde. Maintenant, sachez que ce que je vous ai dit n’est pas parole de Jésus de Nazareth, mais parole du Père, car je suis le Verbe du Père qui m’a envoyé. Je vous ai dit cela en parlant ainsi, avec vous, parce que je veux vous préparer moi
même à la possession complète de la vérité et de la sagesse. Mais vous ne pouvez encore comprendre et vous souvenir. Quand le Consolateur viendra sur vous, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, alors vous pourrez comprendre. Il vous enseignera tout et vous rappellera ce que je vous ai dit.

 600.28 - Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix. Je vous la donne, non comme la donne le monde, ni même comme je vous l’ai donnée jusqu’à présent : la salutation bénie du Béni à ceux qui sont bénis. Plus profonde est la paix que je vous donne maintenant. Au moment de ces adieux, je me communique moimême à vous, avec mon Esprit de paix, comme je vous ai communiqué mon corps et mon sang, pour qu’il reste en vous une force dans la bataille imminente.     

Satan et le monde vont déchaîner la guerre contre votre Jésus. C’est leur heure. Ayez en vous la paix, mon Esprit qui est un esprit de paix, car je suis le Roi de la paix. Gardez
la pour ne pas vous sentir trop abandonnés. Souffrir avec la paix de Dieu en soi permet d’éviter tout blasphème et tout désespoir.

Ne pleurez pas. Vous m’avez entendu dire : “Je vais au Père, puis je reviendrai.” Si vous m’aimiez au
delà de la chair, vous vous réjouiriez, car je vais au Père après un si long exil… Je vais vers celui qui est plus grand que moi et qui m’aime.        

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520> Je vous le dis maintenant, avant l’événement, comme je vous ai annoncé toutes les souffrances du Rédempteur avant d’aller vers elles afin que, lorsque tout sera accompli, vous croyiez toujours plus en moi. Ne vous troublez pas ainsi ! Ne vous effrayez pas. Votre cœur a besoin d’équilibre…   

 600.29 - Je n’ai plus beaucoup à m’entretenir avec vous… et j’ai encore tant à dire ! Arrivé au terme de mon évangélisation, il me semble n’avoir encore rien dit, et il reste tant à faire ! Votre état augmente cette sensation. Que diraije, alors ? Que j’ai manqué à mon devoir ? Ou que vous êtes si durs de cœur que cela n’a servi à rien ? Vaisje douter ? Non. Je me fie à Dieu et je vous confie à lui, vous, mes bienaimés. C’est lui qui accomplira l’œuvre de son Verbe. Je ne suis pas un père qui meurt et n’a d’autre lumière que l’humaine. Moi, j’espère en Dieu. Je m’avance donc vers mon sort sereinement, malgré mon envie pressante de vous donner les conseils dont je me rends compte que vous avez besoin… mais je vois fuir le temps. Je sais que sur les semences tombées en vous, une rosée va descendre qui les fera toutes germer ; puis viendra le soleil du Paraclet, et elles deviendront un arbre puissant. Le prince de ce monde vient, et je n’ai rien à faire avec lui. D’ailleurs, si ce n’avait été dans un but de rédemption, il n’aurait rien pu sur moi. Mais cela arrive afin que le monde sache que j’aime le Père, que je l’aime jusqu’à l’obéissance qui me soumet à la mort, et que j’agis comme il me l’a ordonné.   

 600.30 - C’est l’heure de partir. Levezvous, et écoutez mes ultimes paroles. 

Je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui ne porte pas de fruit, il le retranche ; tout sarment qui donne du fruit, il l’émonde, pour qu’il en donne davantage. Vous êtes déjà purifiés, grâce à ma parole. Demeurez en moi, et moi en vous pour le rester. De même que le sarment coupé de la vigne ne peut donner du fruit, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis la vigne, et vous les sarments. Celui qui reste uni à moi porte beaucoup de fruit. Mais si l’un se détache, il devient un rameau sec que l’on jette au feu et que l’on brûle : car si vous ne m’êtes pas uni, vous ne pouvez rien faire. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et vous l’obtiendrez. Ce qui glorifie mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit, et qu’ainsi vous deveniez mes disciples.         

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521>  600.31 - Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour, qui sauve. Si vous m’aimez, vous serez obéissants, et l’obéissance fait croître l’amour réciproque. Ne dites pas que je me répète. Je connais votre faiblesse, et je veux que vous soyez sauvés. Je vous ai dit cela afin que la joie que j’ai voulu vous donner soit en vous et soit parfaite. Aimezvous, aimezvous ! C’est mon commandement nouveau. Aimezvous les uns les autres plus que chacun de vous ne s’aime luimême. Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis et moi, je donne ma vie pour vous. Faites ce que je vous enseigne et commande.     

Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître, alors que vous, vous savez ce que je fais. Vous savez tout de moi. Je vous ai manifesté non seulement moi
même, mais aussi le Père et le Paraclet, et tout ce que j’ai entendu de Dieu.          

Ce n’est pas vous qui vous êtes choisis. C’est moi qui vous ai choisis, et je vous ai élus afin que vous alliez parmi les peuples, que vous portiez du fruit en vous et dans le cœur des personnes qui seront évangélisées, et que votre fruit demeure. Et tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.           

 600.32 - Ne dites pas : “Si tu nous as choisis, pourquoi avoir aussi choisi un traître ? Si tu connais tout, pourquoi avoir fait cela ? ”Ne vous demandez pas non plus qui est cet homme. Ce n’est pas un homme, c’est Satan. Je l’ai dit à mon ami fidèle, et je l’ai laissé dire par mon enfant bienaimé. C’est Satan. Si Satan, l’éternel singe de Dieu, ne s’était pas incarné en une chair mortelle, ce possédé n’aurait pu se soustraire à mon pouvoir de Jésus. J’ai dit : “possédé”, mais non, il est bien davantage. Il est anéanti en Satan.  

– Pourquoi, toi qui as chassé les démons, ne l’as
tu pas délivré ?          demande Jacques, fils d’Alphée.         

– Demandes
tu cela par amour pour toi, par peur de l’être ? Ne crains rien.  

– Moi alors ?       

– Moi ?

– Moi ?      

– Taisez
vous. Je ne révèlerai pas ce nom. Je fais preuve de miséricorde. Faitesen autant.

– Mais pourquoi ne l’as
tu pas vaincu ? Tu ne le pouvais pas ?  

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522> – Si, je le pouvais. Mais pour empêcher Satan de s’incarner pour me tuer, j’aurais dû exterminer l’espèce humaine avant la Rédemption. Qu’auraisje racheté, dans ce cas ?     

– Dis
lemoi, Seigneur, dislemoi !»

Pierre s’est laissé glisser à genoux, et il secoue frénétiquement Jésus, comme s’il était en proie au délire.    

«Est
ce moi ? Estce moi ? Je m’examine… Il ne me semble pas. Mais… tu as dit que je te renierai… Et j’en tremble… Quelle horreur si c’était moi !…       

– Non, Simon, fils de Jonas, pas toi.  

– Pourquoi m’as
tu enlevé mon nom de “Pierre” ? Je suis donc redevenu Simon ? Tu vois ? Tu le dis toimême ! C’est moi ! Mais comment aije pu ? Ditesle… ditesle, vous… Quand aije pu devenir traître ?… Simon ?… Jean ?… Mais parlez !    

– Pierre, Pierre, Pierre ! Je t’appelle Simon parce que je pense à notre première rencontre, lorsque tu étais Simon. Et je pense combien tu as toujours été loyal dès le premier moment. Ce n’est pas toi. C’est moi qui te l’affirme, or je suis la Vérité.   

– Qui, alors ?       

– Mais c’est Judas ! Tu ne l’as pas encore compris ? crie Jude, qui n’arrive plus à se contenir.          

– Pourquoi ne pas me l’avoir dit plus tôt ? Pourquoi ? crie aussi Pierre.        

– Silence ! C’est Satan. Il n’a pas d’autre nom. Où vas
tu, Pierre ?        

– Le chercher.     

– Dépose immédiatement ce manteau et cette arme. Ou bien devrais
je te chasser et te maudire ? 

– Non, non ! Oh ! mon Seigneur ! Mais moi… mais moi… Je suis peut
être malade de délire, moi ? Oh !» 

Pierre se jette à terre aux pieds de Jésus et pleure.

 600.33 – Ce que je vous commande, c’est de vous aimer et de pardonner. Avezvous compris ? Si le monde connaît la haine, n’ayez en vous que de l’amour. Pour tous. Combien de traîtres trouverezvous sur votre route ! Mais vous ne devez pas haïr et rendre le mal pour le mal. Autrement, le Père ne vous pardonnera pas. J’ai été haï et trahi avant vous. Et pourtant, vous le voyez, je ne hais personne.       

Le monde ne peut aimer ce qui n’est pas comme lui. Il ne vous aimera donc pas. Si vous lui apparteniez, il vous aimerait ; mais vous n’êtes pas du monde, car je vous ai pris du milieu du monde, et c’est pour cela que vous êtes détestés.    

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523> Je vous ai dit : le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi. S’ils m’ont écouté, ils vous écouteront vous aussi. Mais ils feront tout à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas, ne veulent pas connaître Celui qui m’a envoyé. Si je n’étais pas venu et ne leur avais pas parlé, ils ne seraient pas coupables, mais maintenant leur péché est sans excuse. Ils ont vu mes œuvres, entendu mes paroles, et pourtant ils m’ont haï, et avec moi le Père, parce que le Père et moi, nous sommes une seule Unité avec l’Amour. Mais il était écrit[5] : “Tu m’as haï sans raison.” Cependant, quand viendra le Consolateur, l’Esprit de vérité qui procède du Père, ce sera lui qui rendra témoignage en ma faveur, et vous aussi, vous me rendrez témoignage parce que vous êtes avec moi depuis le commencement[6].     

Je vous dis tout cela pour que, l’heure venue, vous ne succombiez pas et ne vous scandalisiez pas. Le temps va venir où on vous chassera des synagogues et où quiconque vous mettra à mort s’imaginera rendre un culte à Dieu. Ceux
là n’ont connu ni le Père ni moi. C’est là leur excuse. Je ne vous ai pas autant explicité ces vérités auparavant, parce que vous étiez comme des enfants nouveau-nés.    

Mais maintenant, votre mère vous quitte. Je m’en vais. Vous devez vous accoutumer à une autre nourriture. Je veux que vous la connaissiez. 

 600.34 - Personne ne me demande plus : “Où vastu ?” La tristesse vous rend muets. Pourtant, c’est votre intérêt que je m’en aille, sinon le Consolateur ne viendra pas. C’est moi qui vous l’enverrai. À sa venue, par la sagesse et la parole, les œuvres et l’héroïsme qu’il déversera en vous, il convaincra le monde de son péché déicide et de la justice de ma sainteté. Et le monde sera nettement divisé en réprouvés, ennemis de Dieu, et en croyants. Ces derniers seront plus ou moins saints, selon leur volonté. Mais le prince du monde et ses serviteurs seront déjà condamnés. Je ne puis vous en dire davantage, car vous ne pouvez encore comprendre. Mais lui, le divin Paraclet, vous apprendra la vérité tout entière. Il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira tout ce qu’il aura entendu de l’Esprit de Dieu, et il vous annoncera l’avenir. Il reprendra ce qui vient de moi, c’estàdire ce qui encore appartient au Père, pour vous le faire connaître.  

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524> Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus. Puis encore un peu, et vous me reverrez.      

 600.35 - Vous murmurez entre vous et dans votre cœur. Écoutez une parabole, la dernière de votre Maître.           

Quand une femme a conçu et arrive à l’heure de l’enfantement, elle est dans une grande affliction, car elle souffre et gémit. Mais une fois que son bébé est né et qu’elle le serre sur son cœur, toute peine cesse, et sa douleur se change en joie parce qu’un homme est venu au monde.  

Vous de même, vous pleurerez et le monde se gaussera de vous. Mais ensuite votre tristesse se changera en joie, une joie que le monde ne connaîtra jamais. Vous êtes maintenant dans la tristesse, mais quand vous me reverrez, votre cœur se réjouira et personne ne pourra vous ravir votre joie. Elle sera si grande qu’elle estompera tout besoin de demander, que ce soit pour l’esprit, pour le cœur ou pour la chair
[7]. Vous vous repaîtrez seulement de ma vue, oubliant toute autre chose. Dès lors, quoi que vous demandiez au Père en mon nom, il vous l’accordera, afin que votre joie soit parfaite. Demandez, et vous recevrez.   

L’heure vient où je pourrai vous entretenir ouvertement du Père. Ce sera parce que vous aurez été fidèles dans l’épreuve et que tout sera surmonté. Votre amour sera parfait, car il vous aura donné la force dans l’épreuve. Et ce qui vous manquera, je vous l’ajouterai en puisant dans mon immense trésor. Je dirai au Père : “Tu le vois : ils m’ont aimé et ils ont cru que je suis venu de toi.” Je suis descendu dans le monde ; maintenant, je le quitte, je vais vers le Père, et je prierai pour vous.      

 600.36 –Ah ! maintenant, tu t’expliques. Maintenant, nous savons ce que tu veux dire et que tu connais tout, et que tu n’as pas besoin qu’on t’interroge pour répondre. Vraiment, tu viens de Dieu !           

– Vous croyez à présent ? À la dernière heure ? Cela fait trois ans que je vous parle ! Mais déjà opèrent en vous le Pain, qui est Dieu, et le Vin, qui est Sang, qui n’est pas venu de l’homme et vous donne le premier frisson de la déification. Vous deviendrez des dieux si vous persévérez dans mon amour et dans ma possession. Non pas comme Satan l’a dit à Adam et Ève, mais comme je vous le dis, moi. C’est le véritable fruit de l’arbre du bien et de la vie. Le mal est vaincu par qui s’en nourrit, et la mort est morte. Qui en mange vivra éternellement et deviendra “dieu” dans le Royaume de Dieu.    

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525> Vous serez des dieux si vous demeurez en moi. Et pourtant … vous avez beau avoir en vous ce Pain et ce Sang, l’heure vient où vous serez dispersés : vous vous en irez chacun de votre côté et vous me laisserez seul… Mais je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi. Père, Père ! Ne m’abandonne pas ! Je vous ai tout dit… pour vous donner la paix, ma paix. Vous serez encore opprimés. Mais ayez foi, j’ai vaincu le monde.»      

 600.37 - Jésus se lève, ouvre les bras en croix et dit avec un visage lumineux la sublime prière au Père. Jean la rapporte intégralement[8].      

Les apôtres pleurent plus ou moins ouvertement et bruyamment. Pour finir, ils chantent un hymne. 

 600.38 Jésus les bénit, puis il ordonne :      

«Mettons nos manteaux et partons. André, demande au maître de maison de tout laisser en l’état, c’est ma volonté. Demain… cela vous fera plaisir de revoir ce lieu.»    

Jésus le regarde. Il paraît bénir les murs, le mobilier, tout. Puis il prend son manteau et s’éloigne, suivi des disciples. Près de lui se trouve Jean, auquel il s’appuie.    

"Tu ne salues pas ta Mère ? lui demande le fils de Zébédée.       

– Non, tout est déjà fait. Au contraire, ne faites pas de bruit."

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Simon, qui a allumé une torche à la lampe, éclaire le vaste corridor qui mène à la porte. Pierre ouvre avec précaution le portail, et ils sortent tous sur le chemin, puis, faisant jouer une clé, ils ferment du dehors et se mettent en route.        

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Fiche mise à jour le
02/04/2021

 



[1] Les deux dessins de Maria Valtorta représentent les deux manières successives dont les apôtres sont disposés.

[2] Josué 10,12-14.

[3] Cf. EMV 488.2.

[4] Photinaï, la Samaritaine (sainte Photine), rencontrée en EMV 143 | EMV 144 et EMV 147.4, et mentionnée en EMV 571.4 ainsi qu’en EMV 572.2.        
L’autre est
Aglaé, rencontrée la première fois en EMV 77.

[5] Au psaume 34,19 (hébreu 35) et 68,5 (hébreu 69).

[6] Critère retenu pour l’élection de Matthias en remplacement de Judas. Cf. Actes 1,21-22.

[7] Lien avec l’apparition au bord du lac : les apôtres ne posent pas de questions à Jésus (cf. EMV 633).

[8] Jean la rapporte intégralement en Jean 17.