| Le vendredi 4 février
  1944. 290>  45.6 -Jésus dit : 
 «Jean  n’avait pas besoin de
  signe pour lui-même. Son âme, sanctifiée dès le sein de sa mère, possédait
  cette vue de l’intelligence surnaturelle qui aurait été le lot de tous les
  hommes sans la faute d’Adam.
 
 Si l’homme était resté en état de grâce, dans l’innocence et la fidélité à
  son Créateur, il aurait reconnu Dieu à travers les apparences extérieures. Il
  est dit dans la Genèse que le Seigneur Dieu parlait familièrement avec
  l’homme innocent et que l’homme, loin de s’évanouir au son de cette voix, la
  discernait sans se tromper. Tel était le destin de l’homme : voir et
  comprendre Dieu, comme un fils à l’égard de son père. Puis la faute est venue
  et l’homme n’a plus osé regarder Dieu, il n’a plus su découvrir et comprendre
  Dieu. Et il le sait de moins en moins.
 
 Mais Jean, mon cousin Jean, avait été purifié
  de la faute quand la Pleine
  de Grâce s’était penchée avec amour
  pour embrasser celle qui, de stérile, était devenue féconde, Élisabeth. Le bébé avait tressailli de joie dans son sein en sentant les
  écailles de la faute tomber de son âme comme une croûte tombe d’une plaie au
  moment de la guérison. L’Esprit Saint, qui avait fait de Marie la Mère du
  Sauveur, commença son œuvre de salut à travers Marie, Ciboire vivant du Salut
  incarné pour cet enfant qui allait naître et était destiné à m’être uni,
  moins par le sang que par la mission qui fit de nous comme les lèvres qui
  forment la parole. Jean était les lèvres et moi la Parole. Il était le Précurseur
  dans l’Evangile et par sa destinée de martyr. Moi, celui qui transmet ma
  divine perfection à l’Evangile inauguré par Jean et son martyre pour la
  défense de la Loi de Dieu.
 
 Jean n’avait besoin d’aucun signe, mais pour l’épaisseur de l’esprit des
  autres, un signe était nécessaire. Sur quoi Jean aurait-il fondé son
  affirmation sinon sur une preuve irrécusable que les yeux des hommes lents à
  voir et les oreilles paresseuses auraient perçue ?
 
 
  45.7 - De même, je n’avais pas
  besoin de baptême. Mais la sagesse du Seigneur avait jugé que ce devait être
  l’instant et la façon de nous rencontrer. En faisant sortir Jean de sa grotte
  dans le désert et moi de ma maison, il nous a unis à ce moment précis pour
  ouvrir sur moi le Ciel et descendre lui-même, en Colombe divine, sur celui
  qui aurait à baptiser les hommes avec cette Colombe ; il voulut aussi faire
  descendre du Ciel cette annonce encore plus puissante que l’annonciation de
  l’ange, puisqu’elle provenait de mon Père : “Voici mon Fils bien-aimé, en qui
  je mets ma complaisance.” Cela pour que les hommes n’aient pas d’excuse ou de
  doute pour savoir s’ils devaient me suivre ou non. 
 Haut
  de page
 
 291>
  45.8
  - Les manifestations du Christ ont été nombreuses. La première
  après la Nativité fut celle des mages, la seconde au Temple, la troisième sur
  les rives du Jourdain. Puis vinrent les autres manifestations innombrables
  que je te ferai connaître, car mes miracles sont des manifestations de ma
  nature divine jusqu’aux dernières, celles de ma Résurrection et de mon
  Ascension au Ciel. 
 Ma patrie fut comblée de mes manifestations. Comme des semences jetées aux
  quatre points cardinaux, elles se produisirent dans toutes les couches
  sociales et en tout lieu de vie : aux bergers, aux puissants, aux savants,
  aux incrédules, aux pécheurs, aux prêtres, aux dominateurs, aux enfants, aux
  soldats, aux Hébreux, aux païens. De nos jours encore, elles se répètent
  mais, comme autrefois, le monde ne les accepte pas ou plutôt il n’accueille
  pas les miracles actuels et il oublie ceux du passé. Eh bien, je ne renonce
  pas. Je me répète pour vous sauver, pour vous amener à la foi en moi.
 
 
  45.9 - Sais-tu, Maria, ce que tu
  fais ? Ce que je fais, plutôt, en te dévoilant l’Evangile ? C’est une tentative plus forte pour amener les
  hommes vers moi. Tu l’as désiré par des prières ardentes. Je ne me borne plus
  à la parole. Elle les fatigue et les éloigne. C’est un péché, mais c’est
  comme ça. J’ai recours à la vision, à la vision de mon Evangile et je
  l’explique pour la rendre plus claire et plus attrayante. 
 À toi, je donne le réconfort de la vision. À tous, je donne le moyen de
  désirer me connaître. Et si une fois encore elle ne sert à rien, si, comme
  des enfants cruels, ils rejettent le don sans en comprendre la valeur, à toi,
  mon don restera et à eux ira mon indignation. Je pourrai, une fois encore
  leur faire cet ancien reproche : “Nous avons joué de la flûte et vous
  n’avez pas dansé. Nous avons entonné des lamentations et vous n’avez pas
  pleuré.”
 
 Mais peu n’importe. Laissons les “inconvertibles” accumuler sur leurs têtes
  des charbons ardents et tournons-nous vers les brebis qui cherchent à
  connaître le Pasteur. Le Pasteur, c’est moi et tu es la houlette qui les
  conduit à moi.»
 |