Vision du 28 septembre 1946.
52> 506.1 - Jésus est encore à Jérusalem, mais pas à
l'intérieur du Temple. Il est pourtant certainement dans une vaste pièce bien
ornée, une des si nombreuses qui se trouvent à l'intérieur de l'enceinte,
grande comme un village.
Il y est entré depuis peu; il est encore en train de marcher à côté de celui
qui l'a invité à entrer, peut-être pour le mettre à l'abri du vent froid qui
court sur le Moriah, Derrière Lui, marchent les apôtres et quelques
disciples. Je dis "quelques" car, en dehors d'Isaac
et de Marziam,
il y a Jonathas et, parmi les gens
qui entrent derrière le Maître, il y a ce lévite Zacharie
qui, peu de jours avant, Lui a dit
qu'il voulait être son disciple et il y a aussi deux autres que j'ai déjà vus
avec les disciples mais dont je ne connais pas le nom. Mais parmi eux,
bienveillants, il y a aussi les habituels, les inévitables et immanquables
pharisiens. Ils s'arrêtent presque sur la porte, comme s'ils s'étaient
trouvés là par hasard pour parler d'affaires, mais ils sont là pour écouter.
Vive est parmi ceux qui sont présents l'attente de la parole du Seigneur. Il
regarde cette assemblée de gens de nationalités visiblement différentes, pas toutes palestiniennes, bien que de religion hébraïque.
Il regarde cette assemblée de personnes dont beaucoup de membres, demain
peut-être, se répandront dans les régions d'où ils viennent et y porteront sa
parole en disant : "Nous avons entendu l'Homme dont on dit qu'il est
notre Messie." Et à eux, qui sont déjà instruits dans la Loi, il ne
parle pas de la Loi, comme souvent il le fait quand il comprend qu'il a en
face de Lui des gens ignorants ou dont la foi est ébranlée. Mais il parle de
Lui-même pour qu'ils le connaissent.
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53> Il dit :
"Je suis la Lumière du monde et
celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière
de la vie." Et il se tait après avoir énoncé le thème du discours qu'il
développera comme il fait habituellement quand il va prononcer un grand
discours. Il se tait pour laisser aux gens le temps de décider si le sujet
les intéresse ou non, et aussi pour donner à ceux que le sujet annoncé
n'intéresse pas le temps de s'en aller. De ceux qui sont présents, personne
ne s'en va; et même les pharisiens, qui étaient sur la porte occupés à une
conversation contrainte et étudiée, se sont tus et se sont tournés vers
l'intérieur de la synagogue au premier mot de Jésus, et ils entrent en se
frayant un passage, autoritaires comme toujours.
506.2 - Quand tout bruit a cessé, Jésus répète la phrase déjà dite, à plus
forte voix encore. Il commence et poursuit :
"Je suis la Lumière du monde étant le Fils du Père qui est le Père de la
Lumière. Le fils ressemble toujours au père qui l'a engendré et il a la même
nature. De même, je ressemble à Celui qui m'a engendré et j'ai la même
nature. Dieu,
le Très-Haut, l'Esprit Parfait et Infini, est Lumière d'Amour, Lumière de
Sagesse, Lumière de Puissance, Lumière de Bonté, Lumière de Beauté. Il est le
Père des Lumières et celui qui vit de Lui et en Lui voit parce qu'il est dans
la Lumière, de même que Dieu désire que les créatures voient. Il a donné à
l'homme l'intelligence et le sentiment pour qu'il puisse voir la Lumière,
c'est-à-dire Lui-même, et la comprendre et l'aimer. Et à l'homme Il a donné
les yeux pour qu'il puisse voir la chose la plus belle parmi les choses
créées, la perfection des éléments, qui rend visible la Création, celle qui
est une des premières actions du Dieu Créateur et porte le signe le plus
visible de Celui qui l'a créée : la lumière, incorporelle, lumineuse,
béatifique, consolante, nécessaire comme l'est le Père de tous : Dieu Éternel
et Très-Haut.
Par un ordre de sa Pensée, Il a créé
le firmament et la terre, c'est-à-dire la masse de l'atmosphère et la masse
de la poussière, l'incorporel et le corporel, ce
qui est très léger et ce qui est lourd, mais tous les deux pauvres et vides
encore, informes encore, parce qu'enveloppés dans les ténèbres, sans astres
et sans vie.
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54> Mais pour donner à la terre et au firmament
leur vraie physionomie, pour en faire deux choses belles, utiles, adaptées à
la continuation de l'œuvre créatrice, l'Esprit de Dieu — qui se tenait
au-dessus des eaux et qui était tout un avec le Créateur qui créait et
l'Inspirateur qui poussait à créer, pour pouvoir aimer non seulement Lui-même
dans le Père et dans le Fils, mais aussi un nombre infini de créatures
portant le nom d'astres, planètes, eaux, mers, forêts, plantes, fleurs,
animaux qui volent, se meuvent, rampent, courent, sautent, grimpent, et enfin
l'homme, la plus parfaite des créatures, plus
parfait que le soleil parce qu'il a une âme en plus de la matière,
l'intelligence en plus de l'instinct, la liberté en plus de l'ordre, l'homme
semblable à Dieu par l'esprit, semblable à l'animal par la chair, le demi-dieu
qui devient dieu par la grâce de Dieu et sa propre volonté, l'être humain qui
par sa volonté peut se transformer en ange, le plus aimé de la Création
sensible pour lequel, tout en le sachant pécheur dès avant l'existence du
temps, Il a préparé le Sauveur, la Victime dans l'Être aimé sans mesure, dans
le Fils, dans le Verbe, pour qui tout a été fait.
Mais pour donner à la terre et au firmament leur vraie physionomie,
disais-je, voilà que l'Esprit de Dieu qui se tenait dans le cosmos crie, et
c'est la Parole qui pour la première fois se manifeste : "Que la lumière
soit", et la lumière existe, bonne, salutaire, puissante pendant le
jour, affaiblie pendant la nuit, mais qui ne périra pas tant que le temps
existera.
De l'océan des merveilles qu'est le trône de Dieu, le sein de Dieu, Dieu tire
la gemme la plus belle, et c'est la lumière qui précède la gemme la plus
parfaite qui est la création de l'homme, en qui se trouve non pas un joyau de
Dieu, mais Dieu Lui-même, avec son souffle qu'il a envoyé sur la boue pour en
faire une chair et une vie et son héritier dans le Paradis céleste où Lui
attend les justes, ses enfants, pour jouir en eux et eux en Lui.
Si au début de la création Dieu a voulu sur
ses œuvres la lumière, si pour faire la lumière Il s'est servi de sa Parole,
si Dieu donne à ceux qu'il aime davantage sa ressemblance la plus parfaite : la lumière, lumière matérielle
joyeuse et incorporelle, la lumière spirituelle sage et sanctifiante,
pourra-t-il n'avoir pas donné au Fils de son amour ce qu'il est Lui-même ?
En vérité, à Celui en qui ab æterno
,
Il se complaît, le Très-Haut a tout donné, et de ce tout, Il a voulu que la
première chose et la plus puissante fût la Lumière, pour que
sans attendre de monter au Ciel les hommes connaissent la merveille de la
Triade, ce qui fait chanter les Cieux dans les chœurs bienheureux, chanter à
cause de l'harmonie de la joie éblouie qui vient aux anges de la
contemplation de la Lumière, c'est-à-dire de Dieu, la Lumière qui remplit le
Paradis et fait la béatitude de tous ses habitants.
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55> Je suis la Lumière du monde. Celui
qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres,
mais il aura la lumière de la Vie ! De même que la lumière sur la terre
informe a permis la vie pour les plantes et les animaux, ainsi ma Lumière
permet aux esprits la Vie éternelle. Moi, la Lumière que je suis, je crée en
vous la Vie et je la conserve, la développe, vous recrée en elle, vous
transforme, vous amène à la Demeure de Dieu par des chemins de sagesse,
d'amour, de sanctification. Celui qui a en lui-même la Lumière, possède Dieu
en lui, car la Lumière est une avec la Charité et qui a la Charité possède
Dieu. Celui qui a en lui-même la Lumière a en lui la Vie, car Dieu est là où
on accueille son Fils bien-aimé."
506.3 - "Tu dis des paroles dépourvues
de raison. Qui a vu ce qu'est Dieu ? Moïse même n'a pas vu Dieu . En effet, sur
l'Horeb, dès qu'il sut qui parlait du buisson ardent, il se couvrit le
visage; et même les autres fois il ne put le voir parmi les éclairs
éblouissants. Et tu dis que tu as vu Dieu ? À Moïse, qui seulement l'entendit
parler, il resta une splendeur sur le visage. Mais Toi, quelle lumière as-tu
sur le visage ? Tu es un pauvre galiléen dont le visage est pâle comme la
plupart d'entre vous. Tu es un malade, fatigué et maigre. En vérité, si tu
avais vu Dieu et s'il t'aimait, tu ne serais pas comme quelqu'un qui est près
de mourir. Tu veux donner la vie, Toi qui ne l'as même pas pour Toi-même
?"
Ils hochent la tête avec une compassion ironique.
"Dieu est Lumière et Moi, je sais ce
qu'est sa Lumière car les enfants connaissent leur père et chacun se connaît
lui-même. Moi, je connais mon Père, et je sais qui je suis. Je suis la
Lumière du monde. Je suis la Lumière car mon Père est la Lumière et qu'il m'a
engendré en me donnant sa Nature. La Parole n'est pas dissemblable de la
Pensée car la parole exprime ce que pense l'intelligence. Et, du reste, ne
connaissez-vous plus les prophètes ? Ne vous rappelez-vous pas Ezéchiel et
surtout Daniel ?
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56> Pour décrire Dieu, dont il avait la
vision sur le char des quatre animaux, le premier dit :
"Sur le trône se trouvait quelqu'un dont l'aspect semblait celui d'un
homme et en lui et autour de lui, je vis une sorte d'ambre jaune miel
qui avait l'apparence du feu, et de ses reins, au-dessus et au-dessous, j'ai vu comme une sorte de feu qui resplendissait tout
autour, ayant l'aspect de l'arc-en-ciel quand il se forme dans les nuages un
jour de pluie, tel était l'aspect de cette splendeur tout alentour". Et
Daniel dit :
"J'étais occupé à regarder jusqu'à ce qu'on élevât des trônes et que
s'assît l'Ancien des jours. Ses vêtements étaient blancs comme la neige, ses
cheveux comme de la laine d'une blancheur éclatante, son trône était des
flammes vives et les roues de son trône était un feu flamboyant. Un fleuve de
feu courait avec rapidité devant sa face". C'est ainsi qu'est Dieu,
et c'est ainsi que je serai quand je viendrai vous juger."
506.4 - "Ton témoignage n'est pas
valable. Tu te rends témoignage à Toi-même. Alors ton témoignage quelle
valeur a-t-il ? Pour nous, il n'est pas vrai."
"Bien que je me rende témoignage à Moi-même, mon
témoignage est vrai car je sais d'où je suis venu et où je vais. Mais vous
vous ne savez ni d'où je viens ni où je vais. Vous avez pour sagesse ce que
vous voyez. Moi, je connais au contraire tout ce qui est inconnu à l'homme,
et je suis venu pour que vous aussi le connaissiez. C'est pour cela que j'ai
dit que je suis Lumière, car la lumière fait connaître ce qui était caché par
les ombres. Dans le Ciel, il y a la Lumière; sur la Terre, c'est surtout le
règne des Ténèbres, et elles cachent les vérités aux esprits car les Ténèbres
haïssent les esprits des hommes et elles ne veulent pas qu'ils connaissent la
Vérité et les vérités pour qu'ils ne se sanctifient pas. Et c'est pour cela
que je suis venu, pour que vous ayez la Lumière et par conséquent la Vie.
Mais vous vous ne voulez pas m'accueillir. Vous voulez juger ce que vous ne
connaissez pas et cela vous ne pouvez juger, car c'est tellement au-dessus de
vous et c'est incompréhensible pour quiconque ne le contemple pas avec l'œil
de l'esprit et un esprit humble et nourri de foi. Mais vous, vous jugez selon
la chair et vous ne pouvez être dans la vérité de jugement. Moi, au
contraire, je ne juge personne pourvu que je puisse m'abstenir de juger. Je
vous regarde avec miséricorde et je prie pour vous; pour que vous vous
ouvriez à la Lumière.
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57> Mais quand je dois vraiment juger,
alors mon jugement est vrai car je ne suis pas seul, mais je suis avec le
Père qui m'a envoyé et Lui, de sa gloire, voit l'intérieur des cœurs. Et
comme Il voit le vôtre, Il voit le mien. Et s'il voyait dans mon cœur un
jugement injuste, par amour pour Moi et pour l'honneur de sa Justice, il m'en
avertirait. Mais le Père et Moi, nous jugeons d'une seule manière, et nous
sommes à deux et non à un seul pour juger et témoigner. Dans votre Loi, il
est écrit que le témoignage de deux témoins qui affirment la même chose
doit être compté pour vrai et valable . Je rends
donc témoignage à ma Nature et avec Moi le Père qui m'a envoyé témoigner de
la même chose. Par conséquent ce que je dis est vrai."
506.5 - "Nous, nous n'entendons pas la voix
du Très-Haut. C'est Toi qui dis qu'il est ton Père..."
"Il vous a parlé de Moi sur le Jourdain..."
"C'est bien. Mais tu n'étais pas seul au Jourdain, il y avait Jean aussi. Il pouvait parler de lui.
C'était un grand prophète."
"C'est par vos propres lèvres que vous vous condamnez. Dites-moi : qui
parle sur les lèvres des prophètes ?"
"L'Esprit de Dieu."
"Et pour vous, Jean était un prophète ?"
"Un des plus grands, sinon le plus grand."
"Et alors, pourquoi n'avez-vous pas cru
à ses paroles et pourquoi n'y croyez-vous pas ? Lui m'avait indiqué comme l'Agneau
de Dieu, venu pour effacer les péchés du monde. À qui lui
demandait s'il était le Christ, il disait : "Je ne suis pas le Christ,
mais celui qui le précède. Et derrière moi est Celui qui en réalité me
précède car il existait avant moi, et moi, je ne le connaissais pas, mais
Celui qui m'a pris du ventre de ma mère, et qui m'a investi dans le désert et
m'a envoyé baptiser m'a dit : 'Celui sur lequel tu verras descendre l'Esprit
est celui qui baptisera avec L'Esprit Saint et dans le feu" .
Vous ne vous le rappelez pas ? Et pourtant beaucoup d'entre vous étaient
présents... Pourquoi donc ne croyez-vous pas au prophète qui m'a désigné
après avoir entendu les paroles du Ciel ? Est-ce cela que je dois dire à mon
Père que son peuple ne croit plus aux prophètes ?"
"Et où est donc ton père ? Joseph le menuisier
dort depuis des années dans le tombeau. Tu n'as plus de père."
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58> "Vous ne connaissez ni mon Père,
ni Moi. Mais si vous vouliez me connaître, vous connaîtriez aussi mon vrai
Père."
"Tu es un obsédé et un menteur. Tu es un blasphémateur quand tu veux
soutenir que le Très-Haut est ton Père. Et tu mériterais que l'on te frappe
conformément à la Loi."
Les pharisiens et d'autres du Temple poussent des cris menaçants alors que
les gens les regardent de travers, pour défendre le Christ.
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