"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 3.171. - Terzo discorso della Montagna: i consigli evangelici che perfezionano la Legge.

 2.171. - The Sermon of the Mount. The Beatitudes (Part Two).

 3.171 - Tercer discurso de la Montaña: los consejos evangélicos que perfeccionan la Ley.

 3.210 - Die Bergpredigt : Die Selipreisungen (Zweiter Teil).

 Évangile :
- Matthieu 5, 38-48;
- Matthieu 7, 12
- Luc 6, 27-35




Mardi 15 février 28
(2 Adar I 3788)
Mont des Béatitudes.


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 Condensé de la Doctrine de Jésus.

 Le plus petits des commandements.

 Gardez-vous des faux prophètes.

 Un bon arbre donne de bons fruits.

 Tendez l'autre joue.

 Donnez aussi la tunique.

 Œil pour œil.

 Aimez vos ennemis.

 Soyez parfait comme votre Père est parfait.

 Celui qui aura insulté son frère.

 Va d'abord te réconcilier avec ton frère.


 Les références de l'Ancien Testament sont de David Amos.

 Les commentaires de bas de page sont de Jean-François Lavère.

 Voir aussi l'infographie de Carlos Martinez.


Qui est Jean-François Lavère.

Les cornes d'Hattin et les Béatitudes.

Jésus donne rendez-vous à ses apôtres au pied du lieu nommé actuellement les Cornes d’Hattin (EMV 165.10). Là Simon le zélote commence à prêcher : « nous voyons qu'il en est comme de l'aqueduc que nous apercevons d'ici… L'arcade n'existerait pas s'il n'y avait pas la base sur la route... » (EMV 166.5).
La présence d’un aqueduc en ce lieu
était méconnue jusqu’en 1989, époque où la découverte de vestiges en attestèrent l’existence, près de Kafr Sabt[1] justement là où se situe la scène décrite par Maria Valtorta, plus de quarante ans avant cette trouvaille !
Les eaux abondantes du Wadi Fidjdjas étaient donc transportées, dans l'antiquité, vers Tibériade par cet aqueduc, dont l’Histoire et l’Archéologie semblaient avoir oublié l’existence.
Jésus retrouve ses apôtres comme convenu « vers une montagne qui s'élève près de la route principale et qui, partant du lac, se dirige vers l'ouest » (...) Une importante voie romaine, la via maris, qui reliait Césarée Maritime à Tibériade, passait effectivement à proximité.
... « la montagne s'élève plus rapidement jusqu'à un pic et elle s'abaisse, puis remonte encore pour former un second pic semblable au premier, l'ensemble des deux formant une sorte de selle »
(EMV 169.1).
Il s’agit du mont du Sermon sur la Montagne, dont la description est on ne peut plus minutieuse : « la vallée entre les deux cimes » (
EMV 170.1) ...
« le sommet de la colline en forme de joug ou plutôt en forme de bosse de chameau... offre un amphithéâtre naturel où la voix résonne avec netteté » (
EMV 174.11)…
« Nous étions plus haut, là où la cime paraît fourchue comme un large bident qui voudrait embrocher les nuages » (EMV 244.4).
... »on voit de cette cime la selle du mont des Béatitudes, au pied duquel passe la voie principale qui va de la Méditerranée à Tibériade » (
EMV 276.1).
Tout cela décrit parfaitement et désigne sans ambiguïté le lieu connu depuis les croisades sous le nom des Cornes d'Hattin
[2].
En décrivant comme lieu du "Sermon sur la Montagne" le site des "Cornes d’Hattin", Maria Valtorta semble totalement ignorer que "l’emplacement officiel du mont des Béatitudes" est situé loin de là, à (Tabgha) à quelques trois kilomètres dans l’arrière pays de Capharnaüm. Mais ce site prétendument "officiel" paraît avoir été choisi pour des motifs essentiellement touristiques, et n’a jamais réellement fait l’unanimité, loin s’en faut[3] !
Le site isolé des cornes d’Hattin s’avère bien plus probable
[4] , et concilie "la montagne" de Matthieu 5,1 et "le plateau" de Luc 6,17.

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Ancienne édition : Tome 3, chapitre 31.
Nouvelle édition : Tome 3, chapitre 171.
Le Sermon sur la Montagne.

171
Troisième sermon sur la Montagne : les conseils évangéliques qui perfectionnent la Loi.

Le vendredi 25 mai 1945.

97/98>  171.1 – Le sermon sur la montagne continue.         

Le lieu et l'heure sont toujours les mêmes. Il y a encore plus d'affluence. Dans un coin, près d'un sentier, comme s'il voulait entendre sans provoquer l'hostilité de la foule, il y a un romain
[5]. Je le reconnais parce qu'il a un vêtement court et un manteau différent. Étienne et Hermas sont encore là.        

Jésus regagne lentement sa place et se remet à parler.       

 "Avec ce que je vous ai dit hier, vous ne devez pas penser que je suis venu pour abolir la Loi [6]. Non. Seulement, puisque je suis l'Homme et que je comprends les faiblesses de l'homme, j'ai voulu vous encourager à la suivre en dirigeant votre regard spirituel non pas vers l'abîme noir mais vers l'Abîme lumineux. Car si la peur du châtiment peut retenir trois fois sur dix, la certitude de la récompense vous donne de l'élan sept fois sur dix. La confiance est donc plus efficace que la peur. Et je veux que vous la possédiez pleine, assurée, pour pouvoir réaliser non pas sept parts de bien sur dix, mais dix parts sur dix et conquérir cette très sainte récompense du Ciel.       

Je ne change pas un iota de la Loi. Et qui l'a donnée au milieu des foudres du Sinaï ? Le Très-Haut. Qui est le Très-Haut ? Le Dieu Un et Trin. D'où l'a-t-Il tirée ? De sa Pensée. Comment l'a-t-Il donnée ? Par sa Parole. Pourquoi l'a-t-Il donnée ? À cause de son Amour. Vous voyez donc que la Trinité était présente. Et le Verbe, obéissant comme toujours à la Pensée et à l'Amour, a parlé au nom de la Pensée et au nom de l'Amour.    

Pourrais-je me démentir Moi-même ? Non, je ne le pourrais pas. Mais je puis, parce que je puis tout, compléter la Loi, la faire divinement complète, non pas telle que l'on faite les hommes qui au cours des siècles l'ont faite, non pas complète mais seulement indéchiffrable, inexécutable, en y superposant lois et règlements, règlements et lois, tirés de leur pensée en accord avec leurs intérêts de manière à lapider et étouffer, à enterrer et rendre stérile la Loi très sainte donnée par Dieu. Est-ce qu'une plante peut survivre si on la submerge continuellement sous des avalanches, des décombres, des inondations ? Non. La plante meurt. La Loi est morte dans beaucoup de cœurs, étouffée sous l'avalanche de trop de superstructures. Je suis venu les enlever toutes et, la Loi une fois sortie du tombeau, une fois ressuscitée, voici que j'en fais non plus une loi mais une reine.          

 171.2 – Ce sont les reines qui promulguent les lois. Les lois sont l’œuvre des reines, mais elles ne sont pas plus que des reines. Moi, au contraire, je fais de la Loi la reine : je la complète, je la couronne en mettant à son sommet le diadème des conseils évangéliques. D'abord, il y avait l'ordre. Maintenant, il y a plus que l'ordre. D'abord il y avait l'indispensable. Maintenant, il y a plus que l'indispensable. Maintenant, c'est la perfection. Celui qui dispose de la Loi comme je vous la donne, à l'instant est roi, car il a rejoint le "parfait", parce qu'il n'a pas été seulement obéissant, mais héroïque, c'est-à-dire saint. Car la sainteté est l'ensemble des vertus portées au sommet le plus haut que puisse atteindre la créature, des vertus aimées héroïquement et servies avec le détachement complet de tout ce qui est appétit ou réflexion humaine pour quelque chose que ce soit.         

Je pourrais dire que le saint est celui auquel l'amour et le désir s'opposent à toute vue qui n'est pas Dieu. N'étant pas distrait par des vues inférieures, il a les yeux du cœur fixés sur la Splendeur tout sainte qui est Dieu et dans laquelle il voit. Car tout est en Dieu, les frères qui s'agitent et tendent leurs mains suppliantes, et sans détacher ses yeux de Dieu, le saint s'épanche sur ses frères suppliants.

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Contre la chair, contre les richesses, contre le confort, il dresse son idéal : servir. Le saint, un être pauvre ? Un être amoindri ? Non. Il est arrivé à posséder la vraie sagesse et la vraie richesse. Il possède donc tout. Et il ne sent pas la fatigue, car s'il est vrai qu'il ne cesse de produire, il est vrai aussi qu'il ne cesse de se nourrir. Car s'il est vrai qu'il comprend la douleur du monde, il est vrai aussi qu'il se nourrit de la joie du Ciel. De Dieu lui vient sa nourriture, en Dieu il a sa joie. C'est la créature qui a compris le sens de la vie. 

Comme vous voyez, je ne change ni ne mutile la Loi, comme je ne la corromps pas en lui superposant des théories humaines toujours en fermentation. Mais je la complète. Elle est ce qu'elle est, et telle elle restera jusqu'au dernier jour, sans qu'on en change un seul mot ou qu'on en supprime un commandement
[7]. Mais elle est couronnée de perfection. Pour avoir le salut, il suffit de l'accepter comme elle a été donnée. Pour s'unir immédiatement à Dieu, il faut la vivre comme je conseille de le faire. Mais puisque les héros sont l'exception, je vais parler pour les âmes ordinaires, pour la masse des âmes, pour qu'on ne dise pas que pour vouloir la perfection je laisse inconnu ce qui est nécessaire.  Cependant, de ce que je vous dis, retenez bien ceci : celui qui se permet de violer un des plus petits de ces commandements sera considéré comme un des plus petits dans le Royaume des Cieux. Et celui qui en amènera d'autres à les violer sera considéré comme très petit pour lui et pour celui qu'il a amené à les violer. Celui, au contraire, qui par sa vie et ses œuvres plus encore que par ses paroles, aura persuadé les autres d'obéir, celui-là sera grand dans le Royaume des Cieux et sa grandeur s'accroîtra pour chacun de ceux qu'il aura porté à obéir et à se sanctifier de cette façon [8].          

 171.3 – Je sais que ce que je vais dire sera désagréable pour un grand nombre. Mais je ne puis mentir même si la vérité que je vais dire me crée des ennemis.        

En vérité je vous dis que, si votre justice ne se recrée pas en se détachant complètement de cette pauvre chose qu'on a injustement dénommée justice, celle des scribes et des pharisiens, que si vous n'êtes pas beaucoup plus, et vraiment, justes que les pharisiens et les scribes qui croient l'être en accumulant les formules mais sans changer profondément leurs esprits, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux.
[9]

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 Gardez-vous des faux prophètes et de ceux qui enseignent l'erreur. Ils viennent à vous comme des agneaux et ce sont des loups rapaces [10]. Ils viennent à vous sous des dehors de sainteté et ils se moquent de Dieu. Ils disent aimer la vérité et se nourrissent de mensonges. Étudiez-les avant de les suivre.        

L'homme a la langue pour parler, les yeux pour voir et les mains pour faire des gestes. Mais il y a une autre chose qui témoigne avec plus de vérité de ce qu'il est réellement: ses actes. Et que voulez-vous que soient deux mains jointes pour la prière si ensuite l'homme est voleur et adultère ? Et que sont deux yeux qui voulant faire les inspirés chavirent de tous côtés, si ensuite, finie l'heure de la comédie, ils se plaisent à regarder avidement la femme ou l'ennemi dans un désir de luxure ou d'homicide ? Et que voulez- vous que soit la langue qui sait siffler la chanson mensongère de la louange et séduire par ses paroles mielleuses alors qu'ensuite par derrière elle vous calomnie et est capable de se parjurer pour vous faire passer pour des gens méprisables ? Qu'est la langue qui fait de longues oraisons hypocrites et s'en va tuer aussitôt la réputation du prochain ou séduire sa bonne foi ? Elle est répugnante ! Répugnants sont les yeux et les mains qui mentent. Mais les actes de l'homme, les vrais actes, c'est-à-dire sa façon de se comporter en famille, dans le commerce, envers le prochain et les serviteurs, voilà ce qui témoigne : "Celui-ci est un serviteur du Seigneur". Car les actions saintes sont le fruit d'une religion vraie.          

 Un bon arbre ne donne pas de mauvais fruits et un arbre mauvais ne donne pas de bons fruits [11]. Ces broussailles piquantes pourront-elles donner des raisins savoureux ? Et ces chardons encore plus piquants pourront-ils faire mûrir des figues délicieuses [12] ? Non, en vérité vous ne cueillerez sur les premières que quelques mûres peu agréables et ce sont des fruits immangeables que donneront ces fleurs épineuses tout en étant des fleurs.        

L'homme qui n'est pas juste pourra inspirer le respect par son aspect, mais par cela uniquement. Même ce chardon plumeux semble une touffe de fils d'argent très fins que la rosée a orné de diamants. Mais si par inadvertance vous le touchez, vous voyez que cette touffe n'est qu'une masse de piquants qui vous font souffrir, nuisibles aux brebis. Aussi les bergers les arrachent de leurs pâturages et les jettent au feu allumé pendant la nuit pour que les graines n'échappent pas à la destruction. Juste mesure de prévoyance.    

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Moi, je ne vous dis pas : "Tuez les faux prophètes et les fidèles hypocrites" [13]. Au contraire je vous dis : "Laissez-en la charge à Dieu". Mais je vous dis : "Faites attention, écartez-vous-en pour ne pas être empoisonnés par leurs sucs".         

 171.4 – Comment Dieu doit être aimé, je l'ai dit hier. J'insiste sur la façon dont on doit aimer le prochain.         

Autrefois on disait : "Tu aimeras ton ami et tu détesteras ton ennemi"
[14]. Non. Non pas ainsi. C'était bon pour les temps où l'homme n'avait pas le réconfort du sourire de Dieu. Mais maintenant viennent des temps nouveaux, des temps où Dieu aime tant l'homme qu'Il lui envoie son Verbe pour le racheter. Maintenant le Verbe parle. Et c'est déjà la Grâce qui se répand. Puis le Verbe consommera le sacrifice de paix et de rédemption et la Grâce non seulement sera répandue mais sera donnée à tout esprit qui croit au Christ. C'est pour cela qu'il faut élever l'amour du prochain à la perfection qui ne distingue pas l'ami de l'ennemi.

 On vous calomnie ? Aimez et pardonnez [15]. On vous frappe ? Aimez et présentez l'autre joue à qui vous gifle, en pensant qu'il vaut mieux que la colère s'attaque à vous qui savez la supporter plutôt qu'à un autre qui se vengerait de l'affront.  On vous a volés ? Ne pensez pas : "Mon prochain est un être cupide", mais pensez charitablement : "Mon pauvre frère est dans le besoin" et donnez-lui aussi la tunique s'il vous a déjà enlevé le manteau[16]. Vous le mettrez dans l'impossibilité de faire un double vol car il n'aura plus besoin de voler la tunique d'un autre. Vous dites : "Ce pourrait être vice et non besoin". Eh bien, donnez-le quand même. Dieu vous en récompensera et l'injuste expiera. Mais, souvent, et cela rappelle ce que j'ai dit hier de la douceur, de se voir ainsi traité, le pécheur renoncera sincèrement à son vice et se rachètera en réparant le vol par la restitution.    

Soyez généreux envers ceux qui, plus honnêtes, vous demandent, au lieu de vous voler, ce dont ils ont besoin. Si les riches étaient réellement pauvres en esprit comme je vous l'ai enseigné hier, il n'y aurait plus ces pénibles inégalités sociales causes de tant de malheurs humains et surhumains.       

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Pensez toujours : "Mais, si moi j'avais été dans le besoin, quel effet m'aurait produit le refus d'une aide ?" et d'après la réponse, agissez. Faites aux autres ce que vous voudriez qu'on vous fasse et ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'il vous soit fait [17].    

 L'ancienne parole : "œil pour œil, dent pour dent"[18] n'est pas dans les dix commandements mais on l'a ajoutée parce que l'homme privé de la Grâce est tellement féroce qu'il ne peut comprendre que la vengeance. Elle est annulée, bien sûr qu'elle est annulée, par la nouvelle parole :  "Aime celui qui te hait, prie pour celui qui te persécute, justifie celui qui te calomnie, bénis celui qui te maudit, fais du bien à celui qui te fait du tort, sois pacifique avec le querelleur, condescendant avec celui qui t'importune, volontiers secourable pour celui qui te sollicite. Ne sois pas usurier, ne critique pas, ne juge pas". Vous ne connaissez pas les raisons des actions des hommes. En toutes sortes d'aides, soyez généreux, soyez miséricordieux. Plus vous donnerez et plus l'on vous donnera, et Dieu versera dans le sein de l'homme généreux une mesure pleine et bien tassée[19]. Dieu vous donnera non seulement pour ce que vous avez donné, mais davantage et davantage encore. Cherchez à aimer et à vous faire aimer. Les procès coûtent plus qu'un arrangement à l'amiable et la bonne grâce est comme du miel dont la saveur reste longtemps sur la langue. 

 171.5 – Aimez, aimez ! Aimez amis et ennemis pour être semblables à votre Père [20] qui fait pleuvoir sur les bons et les méchants et fait luire son soleil sur les justes et les injustes, se réservant de donner un soleil et des rosées éternels, et le feu et la grêle infernaux quand on aura trié les bons comme des épis choisis, dans les gerbes de la récolte. Il ne suffit pas d'aimer ceux qui vous aiment et de qui vous espérez un retour [21]. Il n'y a pas de mérite à cela : c'est une joie et même les hommes naturellement honnêtes savent le faire. Même les publicains le font et aussi les gentils. Mais vous, aimez à la ressemblance de Dieu et aimez par respect pour Dieu qui est le Créateur même de ceux qui sont pour vous des ennemis ou des gens peu aimables.  Je veux en vous la perfection de l'amour, et pour cela je vous dis : "Soyez parfaits comme est parfait votre Père qui est dans les Cieux". [22] 

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Si grand est le commandement d'amour pour le prochain, le perfectionnement du commandement d'amour pour le prochain, que je ne vous dis plus comme il était dit : "Ne tuez pas" [23] car celui qui tue sera condamné par les hommes. Mais je vous dit :  "Ne vous fâchez pas" parce que vous êtes soumis à un jugement plus élevé et qui tient compte même des actions immatérielles. Celui qui aura insulté son frère sera condamné par le Sanhédrin. Mais celui qui l'aura traité de fou et aura ainsi fait du tort sera condamné par Dieu [24].  Il est inutile de faire des offrandes à l'autel si auparavant, du fond du cœur, on n'a pas sacrifié ses propres rancœurs pour l'amour de Dieu et si on n'a pas accompli le rite très saint de savoir pardonner. Par conséquent, quand tu es sur le point de faire une offrande à Dieu, si tu te souviens d'avoir mal agi envers ton frère ou d'avoir en toi de la rancœur pour une de ses fautes, laisse ton offrande devant l'autel, immole d'abord ton amour propre en te réconciliant avec ton frère[25] et viens ensuite à l'autel et saint sera alors, seulement alors, ton sacrifice. Le bon accord est toujours la meilleure des affaires. Précaire est le jugement de l'homme et celui qui le brave obstinément pourrait bien perdre sa cause et devoir payer à son adversaire tout ce qu'il possède ou languir en prison. 

En toutes choses, élevez votre regard vers Dieu. Demandez-vous : "Ai-je le droit de faire aux autres ce que Dieu ne me fait pas ?" Car Dieu n'est pas inexorable et obstiné comme vous. Malheur à vous s'Il l'était ! Personne ne se sauverait. Que cette réflexion vous amène à des sentiments doux, humbles, pleins de pitié. Et alors, ici-bas et ensuite, vous aurez de la part de Dieu la récompense.         

 171.6 – Ici, devant Moi, il y a un homme qui me hait et qui n'ose me dire : "Guéris-moi" parce qu'il sait que je connais ses pensées. Mais Moi, je dis : "Qu'il te soit fait comme tu le désires. Et comme les écailles tombent de tes yeux, qu'ainsi te tombent du cœur la rancœur et les ténèbres". Partez tous avec ma paix. Demain je vous parlerai encore."    

Les gens s'éloignent lentement attendant peut-être l'annonce d'un miracle qui ne se produit pas.

Même les apôtres et les disciples les plus anciens, restés sur la montagne, demandent :         

"Mais qui était-ce ? Il n'est peut-être pas guéri ?"    

Et ils insistent auprès du Maître resté debout, les bras croisés, et qui regarde les gens descendre.         

Mais Jésus, tout d'abord ne répond pas, puis il dit : 

"Les yeux sont guéris. L'âme non. Elle ne peut pas car elle est chargée de haine."       

"Mais, qui est-ce ? Ce romain, peut-être ?"    

"Non. Un pauvre homme."       

"Mais pourquoi l'as-tu guéri, alors ?" demande Pierre.       

"Devrais-je foudroyer tous ceux qui lui ressemblent ?"      

"Seigneur... je sais que tu ne veux pas que je dise : "oui", par conséquent je ne le dis pas... mais je le pense... et cela revient au même..."



"C'est la même chose, Simon de Jonas, mais tu sais qu'alors... Oh ! que de cœurs couverts des écailles de la haine autour de Moi ! Viens. Allons justement sur la cime regarder de là-haut notre belle mer de Galilée. Moi et toi, seuls."        

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Fiche mise à jour le 20/02/22.

 



[1] Situé à 10,5 km au Sud-ouest de Tibériade.

[2] C’est à cet endroit que le 4 juillet 1187 les troupes de Saladin écrasèrent les croisés de Guy de Lusignan.

[3] S Munk (Palestine 1845), décrit les Cornes d’Hattin et ajoute, p. 5 : "les chrétiens l’appellent montagne des béatitudes, car selon la tradition, ce fut là que Jésus prononça son discours appelé le sermon sur la montagne". Et Baedeker (Palestine et Syrie 1898, p. 247) ajoute même que cette tradition (le site d’Hattin comme site des Béatitudes) remonte à la fin des croisades.

[4] Cette localisation est attestée par Brocardus (c. 4 p 173) en 1283. C'est également ce lieu que choisirent les membres d'une expédition de Napoléon pour y situer le sermon sur la Montagne.

[5] Il faut attendre EMV 177.1 pour apprendre qu'il s'agit du centurion de Capharnaüm.

[6] Des quatre évangélistes, seul Matthieu rapporte ce propos (Matthieu 5,17). Matthieu prenait en notes des enseignements de Jésus, ce qui explique peut-être qu'il soit celui qui ait rapporté le discours sur la Montagne avec plus de détails. Le fait qu'il place son appel beaucoup plus loin dans son évangile (Matthieu 9,9-10) confirme qu'il ne faut pas y rechercher un récit chronologique.

[7] Conforme à Matthieu 5,18 et à Luc 16,17. Jésus le confirmera à nouveau devant les scribes, chez Ismaël, en EMV 335.9.

[8] Tout se paragraphe est résumé dans Matthieu 5,19.

[9] Celui-ci est résumé dans Matthieu 5,20.

[10] Cf. Matthieu 7,15.

[11] Cf. Matthieu 7,18.

[12] Cf. Matthieu 7,16.

[13] Comme le fit Élie (1 Rois 18,40) et après lui Jéhu (2 Rois 10,18-25).

[14] Cf. Matthieu 5,43. L'amour de l'ami est évoqué dans Lévitique 19,18 | Lévitique 22,39. Si la Bible n'indique pas directement de haïr ses ennemis, l'Ecclésiastique (Siracide 11,29 à Siracide 12,18) éclaire sur l'attitude recommandée vis-à-vis de l'étranger et de l'ennemi.

[15] Cf. Matthieu 5,39 | Luc 6,29.

[16] Cf. Luc 6,29.

[17] Cf. Matthieu 7,12 | Luc 6,31. Cette recommandation peut être rapprochée de la pensée attribuée à Hillel: "Ce qui est mauvais pour toi, ne le fais pas aux autres. Voici toute la Loi". Jésus y revient souvent, sous différentes variantes (EMV 82.1 | EMV 98.12 | EMV 275.10 | EMV 329.10 | EMV 383.6 | EMV 467.5 | EMV 534.7).

[18] La loi du talion telle qu'énoncée en Exode 21,24 | Lévitique 24,20 ou Deutéronome 19,21, a déjà été évoquée la veille (EMV 170.10).

[19] Cf. Luc 6,38. En EMV 407.4, Nicodème rappelle ces paroles à ses paysans. (Étienne lui a-t-il rapporté ces propos, lui qu'on retrouve sur les terres de Nicodème ce jour-là ?). Puis c'est Lazare qui évoque ce discours de Jésus (EMV 581.5).

[20] Rapporté par Matthieu 5,45. Jésus reprend cet enseignement en EMV 448.6.

[21] Cf. Matthieu 5,46.

[22] Seul Matthieu rapporte ce propos (Matthieu 5,48) présenté par Jésus comme un fondement de son enseignement. Il le rappellera aux apôtres à Bethsaïda, en EMV 180.4, et en EMV 353.1, puis à Lazare en EMV 550.4 et encore en EMV 596.42 et enfin sur le Thabor en EMV 634.

[23] Exode 20,13 | Deutéronome 5,17.

[24] Cf. Matthieu 5,22.

[25] Matthieu 5,23-25 | Marc 11,25 | Luc 12,58.