"L'Évangile tel qu'il m'a été
révélé" |
aucun accent |
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7.467. - Parabola della distribuzione delle acque. Perdono condizionato per il contadino Giacobbe. Avvertimenti agli
apostoli mentre vanno a Corozim. 4.465. - Parable on the
Distribution of Waters. lundi 13 août 29 (14 Eloul) La parabole sur la distribution des eaux (des
richesses) L’usage de la richesse envers les pauvres Voir Jésus dans le
pauvre La charité, la miséricorde est l'absolution des fautes La séduction du monde : Ils chercheront à vous séduire, en vous
prenant chacun par votre point faible Le trouble trouble la paix. - L'attente des gens autour de la
maison 41 - Discours : (La loi de la
distribution des eaux : 41 - Les riches, providence des
pauvres) 46 - Un pardon conditionnel au paysan
Jacob 47 - Décision d'aller vers la Syro-phénicie 48 - Discours : (Le piège des
honneurs 49 - La Paix c'est Dieu 50 - Qui pardonne à qui se repent) 50 |
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Sommaire
du Tome 7 7.160. |
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41> Certainement s'est
répandue la nouvelle que le Maître est là et qu'il va parler avant le soir.
Les alentours de la maison fourmillent de gens qui parlent tout bas, sachant
que le Maître se repose et ne voulant pas l'éveiller, ils attendent
patiemment sous les arbres qui les défendent du soleil mais pas de la chaleur
qui est encore forte. Il n'y a pas de malades, il me semble du moins, mais
comme toujours il y a des enfants, et Anne, pour les tenir tranquilles, fait
distribuer des fruits. Mais Jésus ne dort pas longtemps, et le soleil
est encore haut sur l'horizon quand il apparaît, écartant le rideau et
souriant à la foule. Il est seul. Les apôtres probablement continuent de
dormir. Jésus se dirige vers les gens pour aller se placer du côté de la
margelle basse d'un puits qui certainement sert pour arroser les arbres de ce
verger, parce que de petits canaux partent en éventail du puits pour s'en
aller ensuite à travers les arbres. Il s'assoit sur la margelle basse, et
aussitôt il se met à parler. Un riche seigneur avait beaucoup de gens, qui
dépendaient de lui, disséminés dans de nombreux endroits de ses possessions. Ces
dernières n'étaient pas toutes riches en eau et en terres fertiles. Il y
avait aussi des endroits qui souffraient du manque d'eau et plus que les
lieux c'étaient les personnes qui souffraient, car si le terrain était
cultivé avec des plantes qui résistaient à la sécheresse, les gens
souffraient beaucoup de la rareté de l'eau. Le riche seigneur avait au
contraire, à l'endroit où il habitait, un lac tout plein d'eau où
s'écoulaient des sources souterraines. Un jour le seigneur se décida à faire un
voyage à travers ses possessions. Il vit que certaines, les plus proches du
lac, avaient de l'eau en abondance; les autres, éloignées, en étaient
privées : ils n'avaient que le peu d'eau que Dieu leur envoyait avec les
pluies. 42> Il vit aussi que ceux qui avaient de l'eau en abondance
n'étaient pas bons avec leurs frères qui manquaient d'eau et ils lésinaient
même une seille [1] d'eau s'excusant par
la crainte de rester privés d'eau. Le seigneur réfléchit. Il prit une
décision : "Je vais dévier les eaux de mon lac vers les plus
proches, et je leur donnerai l'ordre de ne plus refuser l'eau à mes
serviteurs éloignés et qui souffrent de la sécheresse du sol". Il entreprit tout de suite les travaux. Il fit
creuser des canaux qui amenaient la bonne eau du lac aux possessions les plus
proches où il fit creuser de grandes citernes, de façon que l'eau se réunisse
en quantité augmentant ainsi les ressources d'eau qui étaient dans le lieu.
De celles-ci, il fit partir des canaux moins importants pour alimenter
d'autres citernes plus éloignées. Ensuite il appela ceux qui vivaient dans
ces endroits et il leur dit : "Souvenez-vous que ce que j'ai fait,
je ne l'ai pas fait pour vous donner le superflu, mais pour favoriser par
votre intermédiaire ceux qui manquent même du nécessaire. Soyez donc
miséricordieux comme je le suis" et il les congédia. Il se passa du temps, et le riche seigneur se
décida à faire un nouveau voyage à travers toutes ses possessions. Il vit que
celles qui étaient les plus proches s'étaient embellies et qu'elles n'étaient
pas seulement riches de plantes utiles, mais aussi de plantes ornementales,
de bassins, de piscines, de fontaines établis dans leurs maisons un peu
partout et dans le voisinage. "Vous avez fait de ces demeures des
maisons de riches" observa le seigneur. "Même moi, je n'ai pas tant
de beautés superflues" et il demanda : "Mais les autres
viennent ? Leur avez-vous donné abondamment ? Les petits canaux
sont-ils alimentés ?" "Oui, ils ont eu tout ce qu'ils ont
demandé. Ils sont même exigeants, ils ne sont jamais contents, ils n'ont ni
prudence ni mesure, ils viennent demander à toutes les heures comme si nous
étions leurs "serviteurs, et nous devons nous défendre pour protéger ce que
nous avons. Ils ne se contentaient plus des canaux et des petites citernes,
ils viennent jusqu'aux grandes". "Et c'est pour cela que vous avez enclos
les propriétés et mis en chacune des chiens féroces ?" "Pour cela, seigneur. Ils entraient sans
précautions, ils prétendaient tout nous enlever et abîmaient tout..." "Mais leur avez-vous réellement
donné ? Vous savez que c'est pour eux que j'ai fait cela, et que je vous
ai faits intermédiaires entre le lac et leurs terres arides ? Je ne
comprends pas... J'avais fait prendre du lac suffisamment pour qu'il y en ait
pour tous, mais sans gaspillage". 43> "Et pourtant,
crois bien que nous n'avons jamais refusé l'eau". Le seigneur se dirigea vers ses possessions
plus lointaines. Les grands arbres adaptés à l'aridité du sol étaient verts
et feuillus. "Ils ont dit vrai" dit le seigneur en les voyant de
loin qui frémissaient au vent. Mais il s'en approcha et vit par dessous le
terrain brûlé, presque mortes les herbes que broutaient péniblement des
brebis épuisées, envahis par le sable les jardins près des maisons, et puis
il vit les premiers cultivateurs, souffrants, l’œil fébrile et humiliés...
Ils le regardaient et baissaient la tête en s'éloignant comme s'ils avaient
peur. Étonné de cette attitude, il les appela à
lui. Ils s'approchèrent, tremblants. "Que craignez-vous ? Ne
suis-je plus votre bon seigneur qui a eu soin de vous et qui par des travaux
prévoyants vous a soulagé de la pénurie de l'eau ? Pourquoi ces visages
de malades ? Pourquoi ces terres arides ? Pourquoi les troupeaux
sont-ils si petits ? Et pourquoi semblez-vous avoir peur de moi ?
Parlez sans crainte, dites à votre seigneur ce qui vous fait souffrir". Un homme parla au nom de tous.
"Seigneur, nous avons eu une grande déception et beaucoup de peine. Tu
nous avais promis du secours et nous avons perdu même ce que nous avions
auparavant et nous avons perdu l'espoir en toi". "Comment ? Pourquoi ? N'ai-je
pas fait venir l'eau en abondance aux plus proches, en leur donnant l'ordre
de vous faire profiter de l'abondance ?" "C'est ce que tu as dit ?
Vraiment ?" "Bien sûr, certainement. Le sol
m'empêchait de faire arriver l'eau jusqu'ici directement, mais avec de la
bonne volonté, vous pouviez aller aux petits canaux des citernes, y aller
avec des outres et des ânes prendre autant d'eau que vous vouliez.
N'aviez-vous pas assez d'ânes et d'outres ? Et n'étais-je pas là pour
vous les donner ?" "Voilà ! Moi, je l'avais dit !
J'ai dit: 'Ce ne peut être le seigneur qui a donné l'ordre de refuser l'eau.
Si nous étions allés !" "Nous avons eu peur. Ils nous disaient
que l'eau était une récompense pour eux et que nous étions punis". Et
ils racontèrent au bon patron que les fermiers des possessions bénéficiaires
leur avaient dit que le seigneur, pour punir les serviteurs des terres arides
qui ne savaient pas produire davantage, avait donné l'ordre de mesurer non
seulement l'eau des citernes, mais celle des puits primitifs. 44> De cette façon, si
auparavant ils en avaient jusqu'à deux cent bâtés par jour pour eux et leurs
terres qu'il leur fallait porter péniblement sur un long parcours, ils n'en avaient
maintenant que cinquante et, pour avoir cette quantité pour les hommes et
pour les animaux, ils devaient aller aux ruisselets voisins des lieux bénis,
là où débordait l'eau des jardins et des bains, pour y prendre une eau
trouble, et ils mouraient. Ils mouraient de maladie et de soif, et les
jardins mouraient et aussi les brebis... "Oh ! c'en est trop ! Il faut
que cela finisse. Prenez votre mobilier et vos animaux et suivez-moi. Vous
allez fatiguer un peu, épuisés comme vous l'êtes, mais ensuite ce sera la
paix. J'irai lentement, pour permettre à votre faiblesse de me suivre. Je
suis un bon maître, un père pour vous, et je pourvois aux besoins de mes
enfants". Et il se mit lentement en chemin, suivi de la triste foule de
ses serviteurs et de leurs animaux tout heureux cependant du réconfort de
l'amour de leur bon maître. Ils arrivèrent aux terres bien pourvues
d'eau. En y arrivant, le maître en prit quelques-uns parmi les plus forts et
il leur dit : "Allez en mon nom demander de quoi vous
désaltérer". "Et s'ils lancent les chiens contre
nous ?" "Je suis derrière vous, ne craignez pas.
Allez dire que je vous envoie et qu'ils ne ferment pas leurs cœurs à la
justice parce que toutes les eaux appartiennent à Dieu, et que les hommes
sont frères. Qu'ils ouvrent tout de suite les canaux". Ils allèrent, et le maître derrière eux. Ils
se présentèrent à un portail, et le maître resta caché derrière le mur de
clôture. Ils appelèrent. Les fermiers accoururent. "Que
voulez-vous ?" "Ayez miséricorde de nous, nous mourons.
Le maître nous envoie avec l'ordre de prendre l'eau qu'il a fait venir pour
nous. Il dit que c'est Dieu qui lui l'a donnée; et que lui vous l'a donnée pour
nous, car nous sommes frères, et il dit d'ouvrir tout de suite les
canaux". "Ah ! Ah !" dirent en
riant les cruels. "Des frères, cette troupe de déguenillés ? Vous
mourez ? Tant mieux. Nous prendrons vos terrains, nous y amènerons
l'eau. Alors, oui, nous l'amènerons et nous rendrons ces lieux fertiles.
L'eau pour vous ? Imbéciles ! L'eau nous appartient". "Pitié, nous mourons. Ouvrez, c'est
l'ordre du maître". Les fermiers méchants se consultèrent puis
ils dirent : "Attendez un moment" et ils s'en allèrent en
courant. Puis ils revinrent et ouvrirent, mais ils avaient des chiens et de
lourdes matraques... Les pauvres prirent peur. "Entrez, entrez... Vous
n'entrez pas maintenant que nous avons ouvert ? Ensuite vous direz que
nous n'étions pas généreux..." 45> Un imprudent entra et
une grêle de coups de bâtons lui tombèrent dessus, pendant que les chiens
détachés s'élançaient sur les autres. Le maître sortit de derrière le mur.
"Que faites-vous, cruels ? Maintenant je vous connais, vous et vos
animaux, et je vous frappe" et il lança des flèches contre les chiens et
entra ensuite, sévère et courroucé. "C'est ainsi que vous exécutez mes
ordres ? C'est pour cela que je vous ai donné ces richesses ?
Appelez tous les vôtres, je veux vous parler. Et vous" dit-il en
s'adressant aux serviteurs assoiffés, "entrez avec vos femmes et vos
enfants, vos brebis et vos ânes, vos pigeons et vos autres animaux, buvez,
rafraîchissez-vous et cueillez ces fruits juteux, et vous, petits innocents,
courez parmi les fleurs. Profitez-en. La justice est dans le cœur du bon
maître et la justice sera pour tous": Et pendant que les assoiffés couraient aux
citernes et se plongeaient dans les piscines, que les bestiaux allaient aux
bassins, et que tout était allégresse pour eux, les autres accouraient de
tous côtés, craintifs. Le maître monta sur le bord d'une citerne et
il dit : "J'avais fait ces travaux et je vous avais fait
dépositaires de mes ordres et de ces trésors, car je vous avais choisis pour
être mes ministres. Vous avez échoué dans l'épreuve. Vous paraissiez bons.
Vous deviez l'être, car le bien-être devrait rendre bons, reconnaissants
envers le bienfaiteur, et je vous avais toujours favorisés en vous donnant la
location de ces terres bien arrosées. L'abondance et mon élection vous ont
rendus durs, plus arides que les terres que vous avez rendues complètement
arides, plus malades que ces assoiffés. Eux en effet, avec l'eau peuvent
guérir, alors que vous, avec votre égoïsme, avez brûlé votre esprit qui aura
beaucoup de mal à guérir, et c'est bien difficilement que reviendra en vous
l'eau de la charité. Maintenant, je vous punis. Allez dans les leurs terres
et souffrez ce qu'eux ont souffert". "Pitié, Seigneur ! Pitié pour
nous ! Tu veux donc nous y faire périr ? Tu as moins de pitié pour
nous hommes que nous pour les animaux ?" "Et eux, que sont-ils ? Ne sont-ils
pas des hommes vos frères ? Quelle pitié aviez-vous ? Ils vous
demandaient de l'eau, vous leur donniez des coups de bâtons et des sarcasmes.
Ils vous demandaient ce qui m'appartient et que je vous avais donné, et vous
le refusiez en disant que c'était à vous. A qui est l'eau ? Je ne dis
même pas moi, que l'eau du lac m'appartient bien que le lac m'appartienne. 46> L'eau appartient à
Dieu. Qui de vous a créé une seule goutte de rosée ? Allez !... Et
à vous je dis, à vous qui avez souffert: soyez bons. Faites-leur ce que vous
auriez voulu qu'il vous soit fait. Ouvrez les canaux qu'eux ont fermés et
faites-leur couler l'eau dès que vous le pourrez. Je vous fais mes
distributeurs pour ces frères coupables auxquels je laisse la possibilité et
le temps de se racheter. Et c'est le Seigneur Très-Haut, plutôt que moi, qui
vous confie la richesse de ses eaux pour que vous deveniez la providence de
ceux qui en manquent. Si vous savez le faire avec amour et justice, en vous
contentant du nécessaire, en donnant le superflu aux malheureux, en étant
justes, en n'appelant pas vôtre ce qui est don reçu et plutôt don confié,
grande sera votre paix, et l'amour de Dieu et le mien seront toujours avec
vous". La parabole est finie, et tout le monde peut
la comprendre. Je vous dis seulement
que celui qui est riche est le dépositaire de la richesse que Dieu lui
accorde avec l'ordre d'en être le distributeur pour ceux qui souffrent.
Réfléchissez à l'honneur que Dieu vous fait en vous appelant à collaborer à
l’œuvre de la Providence en faveur des pauvres, des malades, des veuves, des
orphelins. Dieu pourrait faire pleuvoir de l'argent, des vêtements, des
vivres sur les pas des pauvres. Mais alors il enlèverait au riche de grands
mérites : ceux de la charité envers les frères. Tous les riches ne
peuvent être savants, mais tous peuvent être bons. Tous les riches ne peuvent
soigner les malades, ensevelir les morts, visiter les malades et les
prisonniers. Mais tous les riches, ou même simplement ceux qui ne sont pas
pauvres, peuvent donner un pain, une gorgée d'eau, un vêtement qu'on ne porte
plus, accueillir près du feu celui qui tremble de froid, sous son toit celui
qui n'a pas de maison, et qui est sous la pluie ou en plein soleil. Le
pauvre, c'est celui qui manque du nécessaire pour vivre. Les autres ne sont
pas pauvres, ils ont des moyens limités, mais ils sont toujours riches par
rapport à ceux qui meurent de faim, de privations, de froid. Je m'en vais. Je ne puis faire de bien aux
pauvres de ces parages. Et mon cœur souffre en pensant qu'ils perdent un
ami... Eh bien, Moi qui vous parle, et vous savez qui je suis, je vous
demande d'être la providence des pauvres qui restent sans leur Ami
miséricordieux. Faites l'aumône, et aimez-les en mon nom, en souvenir de
Moi... Soyez mes continuateurs. Soulagez par cette promesse mon cœur
accablé : que dans les pauvres, vous me verrez toujours, et que vous les
accueillerez comme les plus vrais représentants du Christ qui est pauvre, qui
a voulu être pauvre pour l'amour de ceux qui sont les plus malheureux sur la
Terre, et pour expier par ses privations et son poignant amour les
prodigalités injustes et les égoïsmes des hommes. 47> Souvenez-vous !
La charité, la
miséricorde est récompensée éternellement. Souvenez-vous ! La charité,
la miséricorde est l'absolution des fautes. Dieu pardonne beaucoup à celui
qui aime, et l'amour pour les indigents qui ne peuvent rien donner en échange
est l'amour le plus méritoire aux yeux de Dieu. Rappelez-vous les paroles que
je vous dis jusqu'à la fin de la vie et vous serez sauvés et bienheureux dans
le royaume de Dieu. Que ma bénédiction descende sur ceux qui
reçoivent la parole du Seigneur et la font action. " Les apôtres et Margziam avec les disciples
sont sortis tout doucement de la maison pendant qu'il parlait et ils forment
un groupe compact derrière les gens. Mais ils s'avancent quand Jésus a fini
de parler et recueillent en passant l'obole de ceux qui l'offrent et ils
apportent l'argent à Jésus. Derrière eux s'insinue un homme souffreteux
qui a bien pauvre mine. Il avance la tête si penchée que je ne puis voir son
visage. Il va aux pieds de Jésus et en se battant la poitrine, il
gémit : "J'ai péché, Seigneur, et tu m'as puni. Je l'ai mérité,
mais donne-moi au moins ton pardon avant de partir. Aie pitié de Jacob le
pécheur ! " Il lève le visage, et je reconnais, plutôt parce
qu'il se nomme que par son aspect ravagé, le paysan favorisé une fois, puni
une autre fois à cause de sa dureté envers les deux orphelins. "Mon pardon ! Tu voulais guérir de
cela autrefois, et tu t'inquiétais parce que ton grain était abîmé. Eux ont
semé pour toi. Es-tu sans pain, par hasard ? " "J'en ai suffisamment. " "Et n'est-ce pas peut-être du
pardon ? " Jésus est très sévère. "Non, je voudrais mourir de faim, mais
sentir que mon âme est en paix. Avec le peu que j'avais, j'ai essayé de
réparer... J'ai prié et pleuré... Mais Toi seul peut pardonner et donner la
paix à mon esprit. Seigneur, je ne te demande que le pardon... " Jésus le regarde fixement... Il lui fait
lever le visage, que l'homme a baissé, et il le sonde de ses yeux splendides
en restant un peu penché sur lui... Puis il dit : "Va, tu auras ou
n'auras pas le pardon selon la façon dont tu vivras dans le temps qui te
reste. " "Oh ! mon Seigneur, pas
ainsi ! Tu as pardonné à des fautes plus grandes... " 48> "Ce
n'étaient pas des personnes qui avaient reçu des bienfaits comme toi et elles
n'avaient pas péché contre des innocents. Le pauvre est toujours sacré, mais
plus sacrés que tous l'orphelin et la veuve. Tu ne connais pas la
Loi ?... " L'homme pleure. Il voulait un pardon
immédiat. Jésus résiste : "Tu es descendu
deux fois et tu ne t'es pas pressé de remonter... Souviens-toi. Ce que tu
t'es permis, toi, homme, Dieu peut se le permettre. Dieu est toujours très
bon s'il te dit qu'il ne te refuse pas absolument le pardon, mais le fait
dépendre de ta façon de vivre jusqu'à la mort. Va. " "Bénis-moi, au moins... Pour que j'aie
davantage la force d'être juste. " "J'ai déjà béni. " "Non, pas ainsi. Bénis-moi en
particulier. Tu vois mon cœur... " Jésus lui met la main sur la tête et lui
dit : "J'ai dit. Mais que cette caresse te persuade que si je suis
sévère, je ne te hais pas. Mon amour sévère c'est pour te sauver, pour te
traiter en ami malheureux, non parce que tu es pauvre, mais parce que tu as
été mauvais. Souviens-toi que je t'ai aimé, que j'ai eu compassion de ton
esprit, et que ce souvenir te rende désireux de m'avoir pour ami, qui ne soit
plus sévère. " "Quand, Seigneur ? Où te
trouverai-je, si tu dis que tu t'en vas ? " "Dans mon Royaume. " "Quel royaume ? Où le
fondes-tu ? Moi, j'y viendrai... " "Mon Royaume sera dans ton cœur si tu le
rends bon, et puis il sera au Ciel. Adieu. Je dois partir parce que le soir
arrive et je dois bénir ceux que je quitte " et Jésus le congédie,
en s'adressant ensuite aux disciples et aux maîtres de la maison qu'il bénit
un par un. Puis il reprend la route après avoir donné l'argent à Judas... Le vert de la campagne l'engloutit alors
qu'il marche vers le sud-ouest en direction de Capharnaüm... "Tu marches trop,
Maître ! " s'écrie Pierre. "Nous sommes las. Nous avons
déjà fait tant de stades... " "Sois bon, Simon. Nous allons être en
vue de Corozaïn. Vous y entrerez et irez dans les
quelques maisons qui nous sont amies et spécialement chez la veuve, et vous
direz au petit Joseph que je veux le saluer à l'aube. Vous me le conduirez
sur la route qui monte vers Giscala... " "Mais tu n'entres pas dans Corozaïn? " "Non, je vais prier sur la
montagne. " "Tu es à bout, tu es pâle. Pourquoi te
négliges-tu ? Et pourquoi ne viens-tu pas avec nous ? Pourquoi
n'entres-tu pas dans la ville ? " Ils 49> l'accablent
de questions. Leur affection est parfois fatigante. Mais Jésus est patient... et patiemment il
répond : "Vous le savez ! Pour Moi l'oraison est repos. Et
fatigue d'être parmi les gens quand je n'y suis pas pour guérir ou pour
évangéliser. J'irai donc sur la montagne, là où je suis allé d'autres fois.
Vous connaissez l'endroit. " "Sur le sentier qui va chez
Joachim ? [2]" "Oui, vous savez où me trouver. A
l'aube, je viendrai à votre rencontre... " "Et... nous irons vers Giscala ? " "C'est la bonne route pour aller vers
les confins syro-phéniciens. J'ai dit à Afec que j'y
serais allé. J'y irai. " "C'est que... Tu ne te rappelles pas
l'autre fois ? [3]" "Ne crains pas, Simon. Ils ont changé de
manière. Pour le moment, ils m'honorent... " "Oh! Ils t'aiment
alors ? " "Non, ils me haïssent plus qu'avant. Mais
ne pouvant pas m'abattre par la force, ils essaient d'y arriver par leurs
ruses. Ils essaient de séduire l'Homme... Et pour séduire, ils se servent des
honneurs, même s'ils sont faux. Au contraire... Venez tous près de
Moi " dit-il ensuite aux autres qui avançaient en groupe, voyant
que Jésus parlait avec Pierre en particulier. Ils se réunissent. Jésus dit : "Je
disais à Simon - et je le dis à tous, car je n'ai pas de secret pour mes amis
- je disais à Simon que ceux qui sont mes ennemis ont changé de manière pour
me nuire, mais qu'ils n'ont pas changé de pensée à mon égard. Aussi, de même
qu'auparavant ils se servaient de l'insulte et de la menace, maintenant ils
se servent des honneurs. Pour Moi, et sûrement aussi pour vous. Soyez forts
et sages. Ne vous laissez pas tromper par des paroles mensongères, par des
cadeaux, par des séductions. Rappelez-vous ce que dit le Deutéronome :
"Les cadeaux aveuglent les yeux des sages et altèrent les paroles des
justes [4]". Rappelez-vous
Samson. Il était nazir [5] de Dieu, depuis sa
naissance, dès le sein de sa mère, qui le conçut et le forma dans
l'abstinence par l'ordre de l'ange pour qu'il fût un juste juge d'Israël.
Mais tant de bien, où finit-il ? Et comment ? Et par qui ? Et
pas autrement que par les honneurs et l'argent, et par des femmes payées dans
ce but, sa force fut abattue pour faire le jeu des ennemis [6] ? Maintenant
prenez garde, veillez pour n'être pas surpris par le mensonge et pour ne pas
servir les ennemis, même inconsciemment. Sachez vous garder libres comme les
oiseaux qui préfèrent une nourriture frugale et une 50> branche
pour se reposer, plutôt que des cages dorées où la nourriture est abondante et
où il y a un nid confortable, mais où le caprice des hommes les retient
prisonniers. Pensez que vous êtes mes apôtres, donc serviteurs seulement pour
Dieu, comme Moi je suis voué seulement à la Volonté du Père. Ils chercheront
à vous séduire, peut-être ils l'ont déjà fait, en vous prenant chacun par
votre point faible, car les serviteurs du Mal sont rusés, étant instruits par
le Malin. Ne croyez pas à leurs paroles : elles ne sont pas sincères. Si
elles l'étaient, je vous dirais tout le premier : "Saluons-les
comme nos bons frères". Au contraire, il faut se défier de leurs actions
et prier pour eux pour qu'ils deviennent bons. Moi, je le fais. Je prie pour
vous, pour que vous ne soyez pas trompés par cette nouvelle guerre, et pour
eux, pour qu'ils cessent d'ourdir des complots contre le Fils de l'homme et
d'offenser Dieu son Père. Et vous, imitez-moi. Priez beaucoup l'Esprit-Saint,
qu'il vous donne des lumières pour y voir clair et soyez purs si vous voulez
l'avoir pour ami. Moi, avant de vous quitter, je veux vous fortifier. Je vous
absous si jusqu'à présent vous avez péché. Je vous absous de tout. Soyez bons
à l'avenir. Bons, sages, chastes, humbles et fidèles. Que la grâce de mon
absolution vous fortifie... Pourquoi pleures-tu, André ? Et toi, pourquoi
te troubles-tu, mon frère ? " "Parce que cela me semble un
adieu..." dit André. "Et crois-tu que c'est avec si peu de
paroles que je vous saluerais ? Ce n'est qu'un conseil pour ces temps.
Je vois que vous êtes tous troublés. Cela ne doit pas se produire. Le trouble trouble
la paix. La paix doit toujours être en vous. Vous êtes au service de la Paix
et elle vous aime tant qu'elle vous a choisis comme ses premiers serviteurs.
Elle vous aime. Vous devez donc penser qu'elle vous aidera toujours, même
quand vous serez restés seuls. La Paix c'est Dieu. Si vous êtes fidèles à
Dieu, Il sera en vous. Et avec Lui en vous, qu'avez-vous à craindre ? Et
qui pourra vous séparer de Dieu, si vous ne vous mettez pas dans le cas de le
perdre ? Seul le péché sépare de Dieu. Mais le reste : tentations,
persécutions, mort, même la mort, ne séparent pas de Dieu. Mais elles
unissent davantage à Lui, car toute tentation vaincue vous fait monter d'un
degré vers le Ciel, car les persécutions vous obtiennent un redoublement
d'amour protecteur de Dieu et la mort d'un saint ou d'un martyr n'est qu'une
fusion avec le Seigneur Dieu. En vérité je vous dis que, sauf les fils de
perdition, aucun de mes grands disciples ne mourra plus avant que j'aie
ouvert les portes des Cieux. 51> Aucun donc de mes
disciples fidèles ne devra attendre l’embrassement de Dieu après être passé
de cet exil ténébreux aux lumières de l'autre vie. Je ne vous le dirais pas
si ce n'était pas vrai. Vous voyez. Même aujourd'hui vous avez vu quelqu'un
qui, après l'égarement, est revenu sur les chemins de la justice. Il ne
faudrait pas pécher, mais Dieu est miséricordieux et Il pardonne à celui qui
se repent. Et celui qui se repent peut surpasser même celui qui n'a pas
péché, si son repentir est absolu et héroïque la vertu qui succède au
repentir. Il sera si doux de se trouver là-haut ! Vous voir monter vers
Moi et Moi courir à votre rencontre pour vous embrasser, et vous conduire à
mon Père en disant : "Voici un des mes bien-aimés. Il m'a toujours
aimé et il t'a donc toujours aimé du moment où je lui ai parlé de Toi.
Maintenant il est venu. Bénis-le mon Père, et que ta bénédiction soit sa
couronne resplendissante". Mes amis... Amis ici, et amis au Ciel. Ne
vous semble-t-il pas que tout sacrifice soit léger pour obtenir cette
éternelle joie ? Vous êtes rassérénés désormais. Séparons-nous ici. Moi,
je monte là-haut et vous soyez bons... Donnons-nous un baiser... " Et il les embrasse un par un. Judas pleure en
l'embrassant. Il a attendu d'être le dernier, lui qui cherche toujours à être
le premier, et il reste enlacé à Jésus, Lui donnant plusieurs baisers et Lui
murmurant dans les cheveux près de l'oreille : "Prie, prie, prie pour
moi... " Ils se séparent. Jésus va vers la colline et les autres poursuivent jusqu'à Corozaïn qui déjà blanchit dans la verdure des arbres. |
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[1] Seille : seau de
bois
[2] Peut-être Joachim, le pharisien
comploteur de Capharnaüm qui, de ce fait, aurait sa propriété en dehors de la
ville, sur la route de Corozaïn.
[3] Giscala
est un grand centre de formation rabbinique situé au nord-ouest du Mont Méron, près des ruines de l’antique Hazor.
La troupe apostolique s’est fait chasser à coup de pierres par une centaine de
rabbins et leurs élèves. L’une d’elles, lancée par Sadoc le scribe, a blessé
Jésus à la main. Cf. 5.28.
[5] Consacré à Dieu par vœu.