Vision du mardi 22 mai 1945.
(édition de 1985).
76/77> 169.1 – Jésus va
seul et à grands pas sur une route principale .
Il se dirige vers une montagne .
Il me faut expliquer ce à quoi elle ressemble, car je crois bien que je n’y
parviendrais pas par le dessin que voici :
Dessin de Maria Valtorta sur lequel on peut lire, en plus des quatre points
cardinaux, village sur la première
élévation du mont et grand-route au
pied du mont. Les mentions lac de
Génésareth et Tibériade sur la
rive du lac, au début de la grand-route, sont peu lisibles. Le signe en forme
de croix, au nord-est, pourrait indiquer la position du mont Hermon.
Donc
ce mont se dresse près de la route principale qui, partant du lac, se dirige
vers l'ouest. Après quelque temps elle s'engage sur un terrain en pente douce
qui s'étend sur un long espace, formant un plateau
d'où l'on voit tout le lac avec la cité de Tibériade vers le sud et les
autres cités moins belles qui remontent vers le nord .
Puis la montagne s'élève plus rapidement jusqu'à un pic et elle s'abaisse,
puis remonte encore pour former un second pic semblable au premier,
l'ensemble des deux formant une sorte de selle .
Jésus entreprend la montée vers le plateau par un chemin muletier encore
suffisamment beau et il rejoint un petit pays
dont les habitants cultivent ce plateau surélevé où le blé commence à former
des épis. Il traverse le pays et s'avance au travers des champs et des prés
tout parsemés de fleurs ou tout bruissants de moissons.
Le jour est serein et met en valeur toute la beauté de la nature
environnante. au-delà de la petite montagne solitaire vers laquelle se dirige
Jésus, on voit au nord la cime imposante de l'Hermon dont le sommet semble
être une perle gigantesque reposant sur une base d'émeraude tant est blanche
la cime toute enneigée contrastant avec la teinte verte des pentes couvertes
de bosquets. Au-delà du lac, mais entre celui-ci et l'Hermon, la plaine
verdoyante où se trouve le lac de Méron que l'on
n'aperçoit pourtant pas de cet endroit, et puis d'autres montagnes qui vont
vers le lac de Tibériade du côté nord-ouest et, au-delà du lac, des montagnes
encore dans le lointain qui l'adoucissent, et d'autres plaines. Au sud,
au-delà de la route principale, les collines qui, je crois, cachent Nazareth.
Plus l'on monte et plus l'horizon s'élargit. Je ne vois pas ce qu'il y a à
l'ouest parce que la montagne cache la vue.
169.2 – Jésus rencontre en premier
l'apôtre Philippe qui semble mis en sentinelle à
cette place.
"Comment, Maître ? Toi ici ? Nous t'attendions sur la route.
Moi j'attends les compagnons qui sont allés chercher du lait auprès des
bergers qui font paître leurs troupeaux sur les cimes. En bas, sur la route,
il y a Simon et Judas de Simon et avec eux il y a Isaac et... Oh ! voilà. Venez !
Venez ! Le Maître est ici !"
Les apôtres qui descendent avec des gourdes se mettent à courir et naturellement
les plus jeunes arrivent les premiers. Ils font fête au Maître, c'est
émouvant. Enfin ils sont réunis et pendant que Jésus sourit, ils veulent tous
parler, raconter...
Haut
de page.
78> "Mais, nous
t'attendions sur la grand-route !"
"Nous avions pensé que même aujourd'hui tu ne serais pas venu."
"Il y a tant de gens, sais-tu ?"
"Oh! nous étions gênés, car il y avait des scribes et même des disciples
de Gamaliel... "
"Mais oui, Seigneur ! Tu nous as quittés vraiment au bon
moment ! Je n'ai jamais eu aussi peur qu'à ce moment-là. Ne me joue plus
un tour comme celui-ci !"
Pierre se lamente et Jésus sourit et demande:
"Mais vous est-il arrivé malheur?"
"Oh ! non ! Au contraire... Oh ! mon Maître ! Mais
tu ne sais pas que Jean a parlé ? ...Il semblait que
c'était Toi qui parlais en lui.
Moi... nous étions abasourdis... Ce garçon qui, il y a un an, était seulement
capable de jeter le filet ...
oh !"
Pierre
est encore sous le coup de l'admiration et il secoue Jean tout riant qui se
tait.
"Regardez s'il semble possible que cet enfant, avec sa bouche rieuse,
ait dit ces paroles-là ! On aurait dit Salomon."
"Simon aussi a bien parlé, mon Seigneur. Il a été vraiment le
"chef" dit Jean.
"Je n'en sais rien ! Il m'a mis au pied du mur ! Mais... Ils
disent que j'ai bien parlé. C'est possible. Moi, je ne sais... car à cause de
la stupeur que m'ont donnée les paroles de Jean et la peur de parler au
milieu de tant de gens et de te faire faire piètre figure, j'étais
bouleversé..."
"De me faire faire piètre figure ? À Moi Mais c'était toi qui
parlais et la piètre figure c'était toi qui l'aurais faite, Simon" lui
dit Jésus pour le taquiner.
"Oh ! pour moi... Peu m'importait. Je ne voulais pas qu'ils se
moquent de Toi pour avoir pris pour apôtre un imbécile."
Jésus étincelle de joie pour l'humilité et l'amour de Pierre. Mais il demande
seulement :
"Et les autres ?"
"Le Zélote aussi a bien parlé, mais lui... on le sait. Mais celui-ci a
été une surprise ! Mais depuis que nous avons été en oraison
le garçon semble avoir toujours l'âme au Ciel."
Haut
de page.
79> "C'est vrai ! c'est
vrai !"
Tous confirment les paroles de Pierre. Et puis on continue à parler.
"Et sais-tu ? Parmi les disciples il y en a maintenant deux qui, au dire
de Judas de Simon, sont très importants.
Judas s'affaire beaucoup. Hé ! c'est vrai ! Lui connaît beaucoup
ces gens-là... de la haute, et il sait leur parler. Et il aime parler... Il
parle bien. Mais les gens préfèrent entendre Simon, tes frères, et surtout ce
garçon. Hier un homme m'a dit : "Il parle bien ce jeune - c'était
de Judas qu'il parlait - mais je te préfère à lui". Oh ! mon
pauvre ! Me préférer moi qui ne sais dire que quatre mots !... Mais
pourquoi es-tu venu ici ? Le rendez-vous était sur la route et c'était
là que nous étions."
"Parce que je savais que je vous trouverais ici.
169.3 – Maintenant écoutez. Descendez et
dites aux autres de venir, aux disciples connus aussi. Que les gens ne
viennent pas pour aujourd'hui. Je veux parler à vous seuls."
"Alors il est mieux d'attendre le soir. Au coucher les gens
s'éparpillent dans les bourgades voisines et reviennent le matin t'attendre.
Sinon... qui les retiendra ?"
"C'est bien. Faites ainsi. Je vous attends là-haut, sur la cime.
Maintenant la nuit est tiède. Nous pouvons même dormir à la belle
étoile."
"Où tu veux, Maître. Il suffit que tu sois avec nous."
Les disciples s'en vont et Jésus reprend l'ascension jusqu'en haut de la
cime. C'est celle que j'ai déjà vue dans la vision de l'an passé
pour la fin du discours sur la montagne et la première rencontre avec Marie de Magdala. Encore
plus étendu est le panorama qui s'éclaire au coucher du soleil.
Jésus s'assied sur un rocher et se recueille pour la méditation. Et il reste
ainsi jusqu'à ce que le bruit des pas sur le sentier l'avertisse que les
apôtres sont de retour. On arrive au soir. Mais à cette altitude le soleil
continue de faire exhaler un parfum aux plantes et aux fleurs. Des muguets
sauvages dégagent une forte odeur et les grandes tiges des narcisses secouent leurs étoiles et leurs boutons comme pour
appeler la rosée.
Haut de page.
80> Jésus se lève et salue en disant :
"La paix soit avec vous."
Nombreux sont les disciples qui montent avec les apôtres. Isaac les conduit
avec son sourire d'ascète sur son fin visage. Tous se groupent autour de
Jésus qui salue en particulier Judas l'Iscariote et Simon le Zélote.
"J'ai voulu vous avoir tous avec Moi pour rester quelques heures avec
vous seuls et pour vous parler, à vous seuls. J'ai quelque chose à vous dire
pour vous préparer toujours plus à la mission. Nous prendrons la nourriture
et puis nous parlerons et, pendant le sommeil, l'âme continuera de savourer
la doctrine."
Ils consomment le repas frugal et puis se pressent en cercle autour de Jésus
qui est assis sur un rocher. Ils sont une centaine environ, peut-être plus,
entre disciples et apôtres. Une couronne de visages attentifs que la flamme
de deux feux éclaire d'une façon bizarre.
169.4 – Jésus
parle doucement avec des gestes paisibles. Son visage paraît plus blanc, se
détachant sur son habit bleu foncé, éclairé par un rayon de la nouvelle lune
qui descend justement à son niveau, une petite virgule dans le ciel ,
une lame de lumière qui caresse le Maître du ciel et de la terre.
"J'ai voulu vous avoir ici, en particulier, parce que vous êtes mes amis.
Je vous ai appelés après la première épreuve à laquelle les douze ont été
soumis, et pour élargir le cercle de mes disciples au travail et pour
entendre de vous les premières réactions sur ceux qui vous dirigent et que je
vous donne comme mes continuateurs. Je sais que tout s'est bien passé. Je
soutenais de ma prière les âmes des apôtres, sortis de l'oraison avec une
force nouvelle dans l'esprit et dans le cœur. Une force qui ne vient pas de
l'étude mais du complet abandon à Dieu.
169.5 – Ceux
qui ont le plus donné, ce sont ceux qui se sont le plus oubliés. S'oublier soi-même est chose ardue. L'homme
est fait de souvenirs, et ceux qui élèvent le plus haut la voix sont les
souvenirs du propre moi. Il faut distinguer entre le moi et le moi.
Il y a le moi spirituel qui vient de l'âme qui se souvient de Dieu
et de son origine divine. Il y a le moi inférieur de la chair, qui se
replie sur ses mille exigences et ses passions. Il en sort tant de voix qui
font un chœur qui domine, si l'esprit n'est pas très robuste, la voix
solitaire de l'esprit qui se souvient de sa noblesse de fils de Dieu. Il
faudrait donc - sauf pour ce souvenir saint qu'il faudrait toujours plus
exciter, raviver et fortifier - il faudrait pour être parfaits comme
disciples savoir s'oublier soi-même pour tous les souvenirs, les exigences et
les réflexions craintives du moi humain.
Haut
de page.
81> Dans cette première épreuve de mes
douze, ceux qui ont le plus donné sont ceux qui se sont le plus oubliés.
Oubliant non seulement leur passé, mais aussi leur personnalité limitée. Ce
sont ceux qui ne se sont plus souvenus de ce qu'ils étaient et qui se sont
tellement fondus en Dieu qu'ils n'ont plus peur, de rien. Pourquoi les
réserves de certains ? Parce qu'ils se sont souvenus de leurs scrupules
habituels, de leurs habituelles considérations, de leurs habituelles
préventions. Pourquoi le laconisme des autres ? Parce qu'ils se sont
souvenus de leur incapacité doctrinale et parce qu'ils ont craint de faire ou
de me faire faire piètre figure. Pourquoi les exhibitions trop visibles
d'autres encore ? Parce que ces derniers se sont souvenus de leur
orgueil habituel, de leurs désirs de se mettre en vedette, d'être applaudis,
de sortir du commun, d'être "quelque chose". Enfin, pourquoi la
révélation imprévue des autres dans un discours magistral, sûr de lui-même,
persuasif, triomphal ? Parce que ceux-ci, et ceux-ci seuls, ont su se
souvenir de Dieu. Il en a été de même de ceux qui étaient humbles et
cherchaient à passer inaperçus et qui, au bon moment, ont su assumer d'un
coup la primauté qu'on leur conférait et qu'ils ne voulaient pas exercer par
crainte d'être présomptueux. Les trois premières catégories se sont souvenues
de l’être inférieur. La quatrième de l’être supérieur et ils
n'ont pas craint. Oh ! Sainte hardiesse qui vient de l'union avec
Dieu !
169.6 – Or
donc, écoutez, et vous, et vous : apôtres et disciples. Vous, apôtres, avez
déjà entendu ces idées .
Mais maintenant, vous les comprendrez plus profondément. Vous, disciples,
vous ne les avez pas entendues, ou d'une manière fragmentaire. Il faut les
graver dans vos cœurs, car je vais me servir toujours plus de vous puisque le
troupeau du Christ ne cesse d'augmenter, car le monde vous assaillira
toujours plus, le nombre des loups allant croissant contre Moi, le Pasteur,
et contre mon troupeau. Je veux vous mettre entre les mains les armes qu'il
faut pour défendre la Doctrine et mon troupeau. Ce qui suffit au troupeau ne
suffit pas à vous, petits bergers. S'il est permis aux brebis de faire des
erreurs en broutant des herbes qui rendent le sang amer et exaspèrent les
désirs, il ne vous est pas permis à vous de commettre les mêmes erreurs en
amenant un troupeau nombreux à sa ruine. Réfléchissez que là où se trouve un
berger idolâtre, les brebis périssent empoisonnées ou assaillies par les
loups.
Haut
de page.
82> 169.7 – Vous êtes le sel de la terre
et la lumière du monde. Mais si vous manquez à votre mission, vous deviendrez
un sel insipide et inutile. Rien ne pourra plus vous rendre la saveur si Dieu
n'a pu vous la donner si, en ayant reçu le don, vous lui avez fait perdre sa
saveur en le diluant dans les eaux fades et souillées de l'humanité, en
l'adoucissant avec la douceur corrompue des sens, en mêlant au sel pur de
Dieu des déchets et des déchets d'orgueil, de convoitise, de gourmandise, de
luxure, de colère, de paresse, de sorte que l'on a un grain de sel pour sept
fois sept grains de chaque vice. Votre sel alors n'est qu'un mélange de
pierraille où se trouve perdu le pauvre grain de sel, de pierraille qui
grince sous les dents, qui laisse dans la bouche un goût de terre et rend la
nourriture répugnante et désagréable. Il n'est même plus bon pour des usages
inférieurs car un savoir pétri des sept vices nuirait même aux missions
humaines. Et alors le sel n'est bon qu'à être jeté et à être foulé aux pieds
insouciants des hommes. Que de peuple, que de peuple pourra ainsi piétiner
les hommes de Dieu ! Car ces appelés auront permis au peuple insouciant
de les piétiner, car ils ne sont plus la substance vers laquelle on accourt
pour trouver la saveur de choses nobles, célestes, mais ils seront
uniquement: des déchets.
Vous
êtes la
lumière du monde. Vous êtes comme ce sommet qui a
été le dernier à perdre le soleil et le premier à recevoir la lumière
argentée de la lune. Celui qui se trouve en haut brille, et on le voit car
l’œil, même le plus distrait, se pose parfois sur les hauteurs. Je dirais que
l’œil matériel, dont on dit qu'il est le miroir de l'âme, reflète le désir de
l'âme, le désir souvent inaperçu, mais toujours vivant tant que l'homme n'est
pas un démon, le désir des hauteurs, des hauteurs où la raison place
instinctivement le Très-Haut. Et en cherchant les Cieux il lève, au moins
quelquefois dans le courant de la vie, l’œil vers les hauteurs.
Je vous prie de vous rappeler ce que tous nous faisons, depuis la plus tendre
enfance, en entrant à Jérusalem. Où se précipitent les regards ? Vers le
mont Moriah
que couronne le triomphe de marbre et d'or du Temple. Et quand nous sommes
dans son enceinte ? Nous regardons les coupoles précieuses qui
resplendissent au soleil.
Que de beautés il y a dans l'enceinte sacrée, répandues dans ses atriums,
dans ses portiques et ses cours !
Haut
de page.
83> Mais l’œil s'élance vers le haut.
Je vous prie encore de vous souvenir de nos voyages. Où va notre œil, comme
pour oublier la longueur du chemin, la monotonie, la fatigue, la chaleur, ou
la boue ? Vers les cimes, même si elles sont peu élevées, même si elles
sont lointaines. Et comme nous sommes soulagés de les voir apparaître, quand
nous sommes dans une plaine uniformément plate ! Y a-t-il de la boue en
bas ? En haut c'est la pureté. Y a-t-il une chaleur étouffante en
bas ? En haut c'est la fraîcheur. L'horizon est-il limité en bas ?
Là-haut il s'étend sans limites. Et, rien qu'à les regarder, il semble que le
jour soit moins chaud, la boue moins gluante, la marche moins triste.
Et puis, si une cité brille au sommet d'une montagne ,
voilà qu'alors il n'est pas d'yeux qui ne l'admirent. On dirait même qu'une
localité sans importance s'embellit si on la place, presque aérienne, au
sommet d'une montagne. Et c'est pour cela que dans la religion vraie et
celles qui sont fausses, toutes les fois qu'on l'a pu, on a construit les
temples sur un lieu élevé et, s'il n'y avait pas de colline ou de montagne,
on leur a fait un piédestal de pierre en construisant à force de bras la
plate-forme sur laquelle on placerait le temple. Pourquoi agit-on
ainsi ? Parce qu'on veut que l'on voie le temple pour qu'il rappelle par
sa vue la pensée vers Dieu.
J'ai dit également que vous étiez une lumière. Celui qui le soir allume une
lampe dans la maison, où la met-il ? Dans un trou, sous le four ?
Dans la grotte qui sert de cave ? Ou renfermée dans un coffre ? Ou
encore simplement et seulement la cache-t-il sous un boisseau ?
Non, parce qu'alors il serait inutile de l'allumer. Mais il place la lampe
sur le haut d'une console ou bien il l'accroche à son porte-lampe pour
qu'étant placée en haut elle éclaire toute la pièce et illumine tous les
habitants qui s'y trouvent. Mais précisément parce que tout ce que l'on place
en hauteur est chargé de rappeler Dieu et de donner la lumière, ce doit être
à la hauteur de son devoir.
169.8 – Vous qui devez rappeler le
Vrai Dieu, faites alors en sorte de ne pas avoir en vous le paganisme aux
sept éléments .
Autrement vous deviendriez des hauts lieux profanes avec des bois sacrés,
dédiés à tel ou tel dieu et vous entraîneriez dans votre paganisme ceux qui
vous regardent comme des temples de Dieu. Vous devez porter la lumière de
Dieu. Une lampe sale, une lampe qui n'est pas garnie d'huile, fume et ne
donne pas de lumière, elle sent mauvais et n'éclaire pas. Une lampe cachée
derrière un tube de quartz sale ne crée pas la gracieuse splendeur, ne crée
pas le brillant jeu de la lumière sur le minéral propre, mais elle languit
derrière le voile de fumée noire qui rend opaque son abri diamantin.
Haut
de page.
84> La lumière de Dieu
resplendit là où se trouve une volonté diligente pour enlever chaque jour les
scories que produit le travail lui-même, avec les contacts inévitables, les
réactions, les déceptions. La lumière de Dieu resplendit quand la lampe est
garnie d'un liquide abondant d'oraison et de charité. La lumière de Dieu se
multiplie en d'infinies splendeurs quand s'y trouvent les perfections de Dieu
dont chacune suscite dans le saint une vertu qui s'exerce héroïquement si le
serviteur de Dieu tient le quartz inattaquable de son âme à l'abri de la
noire fumée de toutes les mauvaises passions fumeuses. Quartz inattaquable.
Inattaquable ! (Jésus parle d'une voix de tonnerre dans cette conclusion
et la voix résonne dans l'amphithéâtre naturel.) Dieu seul a le droit et le
pouvoir de rayer ce cristal, d'y écrire son Nom très saint avec le diamant de
sa volonté. Alors ce Nom devient un ornement qui multiplie les facettes de
surnaturelle beauté sur le quartz très pur.
Mais si l'imbécile serviteur du Seigneur, en perdant le contrôle de lui-même
et la vue de sa mission toute entière et uniquement surnaturelle, laisse
marquer sur ce cristal de faux ornements, des égratignures et non des
gravures, des chiffres mystérieux et sataniques tracés par la griffe de feu
de Satan, alors non, la lampe admirable n'a plus sa splendide et toujours
intacte beauté, mais elle se lézarde et se ruine, étouffant la flamme sous
les débris du cristal éclaté ou, si elle ne se lézarde pas, produit un amas
de signes d'une nature non équivoque sur lesquels sa suie se dépose,
s'insinue et corrompt.
Malheur ! Trois fois malheur aux pasteurs qui perdent la charité, qui se
refusent de monter jour après jour pour faire monter le troupeau qui attend
leur ascèse pour monter. Je les frapperai en les faisant tomber de leur place
et en éteignant toute leur fumée.
169.9 – Malheur ! Trois fois
malheur aux maîtres qui repoussent la Sagesse pour se saturer d'une science
souvent contraire, toujours orgueilleuse, parfois satanique parce qu'elle les
réduit à leur humanité car - écoutez bien et retenez - alors que le destin de
tout homme est de devenir semblable à Dieu par la sanctification qui fait de
l'homme un fils de Dieu, le maître, le prêtre devrait dès cette terre en
posséder déjà l'aspect, le seul, celui de fils de Dieu. Il devrait avoir
l'aspect d'une créature toute âme et toute perfection. Il devrait avoir, pour
aspirer vers Dieu ses disciples. Anathème aux maîtres chargés d'assurer
l'enseignement surhumain qui deviennent des idoles de savoir humain.
Haut
de page.
85> Malheur ! Sept fois malheur à ceux,
parmi mes prêtres, dont l'esprit est mort, qui sont devenus insipides, dont
la chair souffre d'une tiédeur maladive, dont le sommeil est rempli
d'apparitions hallucinantes de tout ce qui existe, sauf le Dieu Un et Trin;
plein de toutes sortes de calculs, sauf le désir surnaturel d'augmenter les
richesses des cœurs et de Dieu. Ils vivent, ensevelis dans leur humanité,
mesquins, engourdis, entraînant dans leurs eaux mortes ceux qui les suivent
croyant qu'ils sont la "vie".
Malédiction de Dieu sur ceux qui corrompent mon petit troupeau, mon troupeau
aimé. Ce n'est pas à ceux qui périssent par suite de votre indolence, ô
serviteurs défaillants du Seigneur, mais à vous que je demanderai des comptes
et que j'imposerai une punition, pour toute heure et pour tout temps gâchés
pour tout le mal qui a pu survenir ou en résulter.
|