Vision du dimanche 28 mai 1944, 2 heures du matin.
Veille de la Pentecôte.
279> Jésus dit :
"Maria (Valtorta), dis : "Me voici" comme les étoiles
dont parle la prophétie et, pleine de joie, viens m'écouter.
C'est la veille de la Pentecôte. La Sagesse n'est pas descendue une seule
fois avec son feu. Elle descend toujours pour vous donner ses lumières. Il suffit que vous l'aimiez et la cherchiez comme un
trésor très précieux. Le monde périt parce qu'il s'est moqué de la Sagesse et
l'a repoussée en marchant hors de ses voies. L'homme a accumulé dans son
esprit beaucoup de science, mais il est plus ignorant que dans son état
primitif. Alors il cherchait le chemin du Seigneur et il tendait son âme pour
en accueillir les paroles. Maintenant il cherche tout, sauf ce qu'il devrait
chercher et il remplit son être de toutes les plus inutiles et dangereuses
paroles, mais pas de celles qui seraient sa vie.
"Le Seigneur,
dit Baruch, n'a pas choisi les géants pour leur communiquer les paroles de la
Sagesse". Non. Le Seigneur ne choisit pas les géants. Il
ne les choisit pas. Il ne les choisit pas, laïcs ou consacrés qui vous
croyez beaucoup uniquement parce que vous êtes pleins d'orgueil, mais à mes
yeux vous êtes moins que des cigales stridulantes. Le Seigneur ne regarde pas
vos diplômes et vos charges, ni l'habit et le nom que vous portez. Tout cela
n'est qu'oripeaux sur ce que Dieu regarde pour en mesurer la valeur : l'esprit.
Et si votre esprit n'est pas enflammé de charité, généreux dans le sacrifice,
humble, chaste, non, le Seigneur ne vous choisit pas pour ses préférés, pour
les dépositaires des richesses de sa Sagesse.
Ce n'est pas vous qui pouvez me dire : "Je veux être celui qui
sait". C'est Moi qui peux dire :
"Je veux que celui-ci sache". Je puis avoir pour vous de la pitié,
cela encore, parce que vous êtes des malheureux, atteints par les lèpres les
plus laides. Mais, quant à vous choisir pour mes préférés, non, vous ne le
méritez pas.
Sachez le mériter par une vie de rectitude en toute chose. Si vous conservez
la foi pour vos obligations les plus lourdes, mais que vous manquiez pour les
choses moins visibles mais plus profondes, vous n'êtes plus droits. Vous
ne l'êtes pas. Et cette rancœur que vous avez n'est qu'un motif humain,
qui s'affuble d'un vêtement trompeur de zèle. L'intention n'est pas droite et
elle ne vaut rien.
Et toi, viens converser avec ton Maître. Viens pour que je t'arrache au
tombeau de la douleur, et que je ne t'accable pas par une vision d'ailleurs
déjà vue d'une terrifiante majesté. De la résurrection des morts, conserve
seulement le côté spirituel appliqué à la solennité actuelle. C'est l'Esprit de Dieu qui, infusé en
vous, vous donne la Vie.
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280> Aime-le, invoque-le, sois-lui
fidèle. Tu auras la Vie et la Paix. La première au-delà de la terre, la
seconde dès cette terre."
Je vois un endroit qui n'est certainement pas une plaine. Ce n'est pas non
plus la montagne. Il y a des montagnes à l'orient, mais elles sont un peu loin.
Puis il y a une petite vallée et des hauteurs plus basses et plates; des
plateaux herbeux. Il semble que ce soit les premières pentes d'un groupe de
collines. Le terrain est plutôt aride et sans arbres. Il y a une herbe courte
et rare, disséminée sur un terrain caillouteux. Çà et là quelques rares
touffes de buissons épineux. Du côté de l'occident, l'horizon s'élargit vaste
et lumineux. Je ne vois pas autre chose comme nature. il fait encore jour
mais je dirais que le soir commence, car l'occident est rouge à cause du
crépuscule alors que les monts du côté de l'orient sont déjà violets dans la
lumière qui devient crépusculaire. Un commencement de crépuscule qui rend
plus sombres les failles profondes, et presque violettes les parties plus
élevées.
Jésus est debout sur un gros rocher et il parle à une foule très
nombreuse répandue sur le plateau. Les disciples l'entourent. Lui,
encore plus haut sur son rustique piédestal, domine une foule de gens de tous
âges et de toutes conditions qui l'entourent.
Il doit avoir accompli des miracles car
je l'entends dire : "Ce n'est pas à Moi mais à Celui qui m'a envoyé
que vous devez offrir louange et reconnaissance. Et la louange, ce n'est pas
celle qui sort comme un souffle des lèvres distraites. Mais c'est celle
qui monte du cœur et qui est le véritable sentiment de votre cœur. Celle-là
est agréable à Dieu. Que ceux qui sont guéris aiment le Seigneur d'un amour
de fidélité, et que l'aiment les parents de ceux qui sont guéris. Du don de
la santé retrouvée ne faites pas un mauvais usage. Plus que des maladies du
corps, ayez peur des maladies du cœur. Et n'ayez pas la volonté de pécher. Car
tout péché est une maladie. Et il y en a qui sont tels qu'ils peuvent
donner la mort. Maintenant donc vous tous, qui à cette heure vous vous
réjouissez, ne détruisez pas par le péché la bénédiction de Dieu. Votre
joie tarirait car les mauvaises actions enlèvent la paix, et là où il n'y a
pas de paix, il n'y a pas de joie. Mais soyez saints, soyez
parfaits comme votre Père le veut. Il le veut parce qu'Il vous aime, et à
ceux qu'il aime, il veut donner un Royaume. Mais dans son Royaume saint
n'entrent que ceux que la fidélité à la Loi rend parfaits. La paix de Dieu
soit avec vous."
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281> Jésus se tait. il croise les bras sur la poitrine et,
les bras ainsi croisés, il observe la foule qui est autour de Lui. Puis il
regarde tout autour. Il lève les yeux vers le ciel serein qui devient
toujours plus sombre à mesure que la lumière décroît. Il réfléchit. Il
descend de son rocher. Il parle aux disciples : "J'ai pitié de ces gens. Ils me suivent
depuis trois jours. Ils n'ont plus de provisions avec eux. Nous sommes loin
de tout village. Je crains que les plus faibles souffrent trop, si Moi je les
renvoie sans les nourrir."
"Et comment veux-tu faire, Maître ? Tu le dis : nous
sommes loin de tout village. Dans ce lieu désert, où trouver du pain ?
Et qui nous donnerait assez d'argent pour en acheter pour tout le
monde ?"
"N'avez-vous rien avec vous ?"
"Nous avons quelques poissons et quelques morceaux de pain :
les restes de notre nourriture, Mais cela ne suffit pour personne. Si tu les
donnes à ceux qui sont les plus proches, cela va faire du grabuge. Tu nous en
prives et tu ne fais du bien à personne." C'est Pierre qui parle.
"Apportez-moi ce que vous avez." Ils apportent un petit panier
avec à l'intérieur sept morceaux de pain. Ce ne sont même pas des pains
entiers. Il semble que ce soit de gros morceaux coupés dans de grandes
miches. Ensuite les poissons petits, c'est une poignée de pauvres bestioles
roussies.
"Faites asseoir cette foule par groupes de cinquante et qu'ils
restent tranquilles et silencieux, s'ils veulent manger."
Les disciples, les uns montant sur des pierres, les autres circulant
parmi les gens, se donnent du mal pour mettre l'ordre réclamé par Jésus. À
force d'insister ils y réussissent. Quelque enfant pleurniche parce qu'il a
faim et sommeil, quelque autre parce que, pour le faire obéir, la mère ou quelque autre parent lui a administré une
gifle.
Jésus prend les pains, pas tous naturellement : deux à la fois, un
dans chaque main, les offre et puis les pose et le bénit. Il prend les petits
poissons. Il y en a si peu qu’ils tiennent tous dans le creux de ses longues
mains. Il les offre eux aussi et puis les pose et les bénit aussi.
"Et maintenant : prenez, faites le tour de la foule et donnez abondamment
à chacun."
Les disciples obéissent.
Jésus, debout, blanche silhouette qui domine tout ce peuple assis en
larges groupes qui couvrent tout le plateau, observe et sourit.
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