"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 7.459. - Il perdono a Samuele di Nazareth e lezione sulle cattive amicizie.

 4.457. - Be as Wise as Serpents and as Simple as Doves.

 4.459 - El perdón a Samuel de Nazaret y lección sobre las malas amistades.


 8.508 - Seid klug wie die Schlangen und sanft wie die Tauben.


 Évangile :
Matthieu 10,16.


Vendredi 10 août 29
(14 Ab 3789)
Capharnaüm.


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 Tout homme est pécheur.

 Le germe du Mal et les aspirations au Bien se trouvent dans l'homme.

 La mauvaise amitié.

 Soyez prudents comme des serpents et simples comme des colombes.


Les références de l'Ancien Testament sont de David Amos : voir ses travaux.

Accueil >> Plan du Site >> Sommaire du Tome.

Ancienne édition : Tome 6, chapitre 151.
Nouvelle édition : Tome 7, chapitre 459.

459
Pardon accordé à Samuel de Nazareth et leçon sur les mauvaises amitiés.

Le mercredi 17 juillet 1946.

209>  459.1 - "Dans la chambre du haut, il y a des hommes de Nazareth. Et hier, tes frères sont venus te chercher. Et puis des pharisiens et de nombreux malades. Et quelqu'un d'Antioche" communique l'Iscariote dès qu'il voit Jésus entrer dans la maison.   

"Ils sont repartis, peut-être ?"  

"Non,
celui d'Antioche est allé à Tibériade, mais il revient après le sabbat. Les malades sont répartis dans les maisons, mais les pharisiens, en les entourant de beaucoup d'honneurs, ont voulu avoir avec eux tes frères. Ils sont tous les hôtes de Simon le pharisien."   

"Hum… !" gémit
Pierre. 

"Qu'as-tu ? Tu n'es pas content qu'ils honorent le Maître dans la personne de ses parents ?" demande
l'Iscariote.     

"Oh ! s'il s'agit d'honneur et de rencontre utile... je suis très heureux !"  

"Se méfier, c'est juger. Le Maître ne veut pas que l'on juge."          

"Mais oui ! Mais oui ! Mais pour être sûr, je vais attendre pour juger. Ainsi, je ne serai pas sot ni pécheur."     

"Montons là-haut trouver les nazaréens. Demain, nous irons trouver les malades" dit Jésus.         

L'Iscariote se tourne vers Jésus :         

"Tu ne peux pas, c'est le sabbat. Veux-tu que les pharisiens te fassent des reproches ? Si tu ne penses pas à ton honneur, moi, j'y pense" dit très théâtralement Judas.     

Et il achève :         

"Plutôt, puisque je comprends ton désir de guérir de suite ceux qui te cherchent, voilà, nous allons y aller nous et nous imposerons les mains en ton Nom et..."  

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210> "Non." *      

Un "non" tellement sec qu'il n'admet pas la discussion.     

"Tu ne veux pas que nous fassions un miracle ? Tu veux que ce soit Toi qui le fasses ? Eh bien... nous allons dire que tu es ici et que tu promets de les guérir. Ils seront déjà heureux..."         

"Ce n'est pas nécessaire. Les pêcheurs nous ont vus, on sait donc que je suis ici. Et que je guérisse celui qui a foi en Moi, ils le savent, étant venus me chercher." 

Judas se tait, mécontent, avec son visage sombre des mauvais moments.        

 459.2 - Jésus sort sans se soucier de l'averse que l'orage précipite sur la terre, et il monte à la chambre du haut. Il pousse la porte et entre suivi des apôtres. Les femmes sont déjà là-haut et elles parlent avec les nazaréens. Dans un coin un homme qui m'est inconnu. 

"Paix à vous."       

"Maître !"  

Les nazaréens s'inclinent, puis ils disent : Voici
l'homme" et ils montrent du doigt l'inconnu.   

"Viens ici" commande Jésus.    

"Ne me maudis pas !"     

"Pour le faire, il n'était pas nécessaire que je t'appelle ici. Tu n'as que cette parole à dire au Sauveur ?"       

Jésus est austère, mais en même temps encourageant.      

L'homme le regarde... Puis il éclate en sanglots et il crie en se jetant sur le sol : "Si tu ne me pardonnes pas, je n'aurai pas de paix..."          

"Quand je voulais te rendre bon, pourquoi ne l'as-tu pas voulu ? Maintenant c'est tard pour réparer. Ta
mère est morte."  

"Ah ! ne me le dis pas. Tu es cruel !"    

"Non. Je suis la Vérité. J'étais la Vérité quand je te disais que tu aurais tué ta mère. Je le suis encore. Et toi, alors, tu te moquais de Moi. Pourquoi me cherches-tu maintenant ? Ta mère est morte. Tu as péché, tu as continué de pécher tout en sachant que tu péchais. Je te l'avais dit. C'est là une grande faute : tu as voulu pécher en repoussant la Parole et l'Amour. Pourquoi te lamenter si maintenant tu n'as pas de paix ?"

"Seigneur ! Seigneur ! Pitié ! J'étais fou et tu m'as guéri, j'ai espéré en Toi, auparavant je désespérais de tous. Ne déçois pas mon espérance..."        

"Et pourquoi désespérais-tu ?"

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211> "Parce que... j'ai fait mourir ma mère de douleur... même le dernier soir... elle était à bout... et je n'ai pas eu pitié... Je l'ai frappée, Seigneur !!!"     

Et c'est un vrai cri de désespoir qui remplit la pièce.

"Je l'ai frappée !... Elle est morte dans la nuit !... Et elle ne m'avait dit que d'être bon... Ma mère !... Je l'ai tuée..."          

"Il y a des années que tu l'as tuée, Samuel ! Du moment où tu as cessé d'être un juste. Pauvre
Esther ! Que de fois je l'ai vue pleurer ! Et quand elle me demandait une caresse de fils, à la place des tiennes... Et tu sais que ce n'était pas par amitié pour toi, qui es du même endroit et du même âge que Moi[1], mais par pitié pour elle que je venais chez toi... Je ne devrais pas te pardonner. Mais deux mères ont prié pour toi, et ton repentir est sincère. Je te pardonne donc. Par une vie honnête, efface du cœur de tes concitoyens le souvenir d'un Samuel pécheur, et reconquiers ta mère. Tu le feras si par une vie de juste tu conquiers le Ciel et ta mère avec lui. Mais rappelle-toi, et rappelle-toi bien que ton péché a été bien grand et que par conséquent ta justice doit être grande à proportion pour éteindre ta dette."     

 459.3 - "Oh ! Tu es bon ! Pas comme celui des tiens qui est sorti tout de suite après être rentré, et qui est venu à Nazareth seulement pour me terroriser ! Eux peuvent le dire...      

Jésus se retourne... Des apôtres il manque uniquement
l'Iscariote. C'est donc lui qui a maltraité Samuel. Que doit faire Jésus ? Pour éviter que l'on critique l'apôtre, comme apôtre sinon comme homme, il dit :          

"Tout homme ne peut qu'être sévère à cause de ton péché. Quand on fait le mal, il faudrait réfléchir que les hommes jugent, penser qu'on leur donne l'occasion de juger... Mais n'aie pas de rancœur. La mortification que tu as reçue, mets-la comme expiation sur la balance de Dieu.    

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212> Allons. Ici, parmi les justes, c'est de la joie pour ta rédemption. Tu es parmi des frères qui ne te méprisent pas.  C'est que tout homme peut pécher, mais il n'est méprisable que quand il persiste dans le péché."       

"Je te bénis, Seigneur. Je te demande pardon aussi pour toutes les fois que je t'ai méprisé... Je ne sais comment remercier... C'est la paix, tu sais ? La paix qui revient en moi."        

Il pleure maintenant calmement...      

"Remercie ma Mère. Si tu es pardonné, si je t'ai guéri du délire pour te donner la possibilité du repentir,
c'est à cause d'elle. 
 459.4 - Allons en bas. Le souper est prêt et nous partagerons la nourriture."        

Et il descend en tenant l'homme par la main.

En effet le repas est prêt, mais Judas n'est pas en bas non plus. Il n'est nulle part dans la maison.
La maîtresse explique : 

"Il est sorti. Il a dit : "Je reviens tout de suite".         

"C'est bien. Assoyons-nous et mangeons."    

Jésus offre la nourriture, la bénit et la partage. Mais une ombre glaciale est dans la pièce éclairée par deux lampes et le foyer. Au-dehors, l'orage continue...

Judas revient, essoufflé, trempé comme s'il était tombé dans le lac. Bien qu'il eût mis le manteau sur sa tête, quand il le dépose tout trempé à terre, ses cheveux paraissent raides et détrempés, collés aux joues, au cou. Tous le regardent, mais personne ne parle.     

Lui veut s'excuser bien que personne ne lui demande rien :          

"J'ai couru chez
tes frères pour leur dire que tu es ici. Je t'ai obéi, pourtant. Je ne suis pas allé trouver les malades. D'ailleurs c'était impossible. Une eau ! Un déluge !... Mais j'ai voulu sans tarder honorer tes parents... N'es-tu pas content, Maître ? Tu ne parles pas… !"

"Je t'écoute. Prends et mange. 
 459.5 - Et en attendant d'aller nous reposer, parlons entre nous.  

Écoutez : il est dit de ne pas confier son cœur à l'étranger parce que nous ne connaissons pas ses habitudes
[2]. Mais pouvons-nous dire que nous connaissons le cœur même de celui qui est notre compatriote ? Le cœur de l'ami ? Celui du parent ? Il n'y a que Dieu qui connaisse parfaitement le cœur de l'homme, et l'homme n'a qu'un moyen pour connaître le cœur de son semblable et comprendre s'il est vraiment son compatriote, ou bien son véritable ami et son vrai parent.          

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213> Quel est ce moyen ? Où se trouve-t-il ? Dans le prochain lui-même et en nous. Dans ses actions et ses paroles et dans le jugement droit que nous formons. Quand, dans les paroles du prochain, dans ses actions, ou dans les actions qu'il voudrait que nous fassions, nous nous rendons compte, par le jugement droit que nous formons, qu'il n'y a pas de bien, alors nous pouvons dire : "II n'a pas un cœur bon, et je dois m'en méfier". Il faut le traiter avec charité, parce qu'il souffre du malheur le plus grave : d'avoir l'esprit malade, mais il ne faut pas le suivre dans ses actions, ni prendre ses paroles comme vraies et sages et encore moins suivre ses conseils. 

Ne vous laissez pas ruiner par l'orgueilleuse pensée : "Moi, je suis fort et le mal des autres n'entre pas en moi. Moi, je suis juste, et même si j'écoute ceux qui sont injustes, je me garde juste".         

L'homme est un abîme profond, où sont tous les éléments du bien et du mal. Nous aident à grandir et à devenir rois, les premiers, les aides de Dieu ; aident à développer les éléments mauvais et à faire régner la nocivité, les passions et les amitiés mauvaises.
 Tous les germes du mal et toutes les aspirations au bien dorment dans l'homme par la volonté aimante de Dieu, par la volonté mauvaise de Satan qui suggestionne, qui tente, qui excite, alors que Dieu attire, réconforte, aime[3]. Satan tente pour séduire. Dieu travaille pour conquérir. Et ce n'est pas toujours Dieu qui a la victoire, car la créature est lourde tant qu'elle ne fait pas de l'amour sa loi et, à cause de sa lourdeur, elle descend et se laisse attirer plus facilement vers ce qui est assouvissement immédiat et de ce qu'il y a de plus bas dans l'homme.     

 Pour ce que je dis de la faiblesse humaine, vous pouvez comprendre combien il est nécessaire de se méfier de soi-même et de faire grandement attention à notre prochain, pour ne pas unir le venin d'une conscience impure à ce qui fermente déjà en nous. Quand on comprend qu'un ami est la ruine de notre cœur, quand ses paroles troublent la conscience, quand ses conseils apportent le scandale, il faut savoir quitter l'amitié qui est dommageable. En y demeurant, on finirait par voir périr l'esprit, parce que l'on passerait à des actions qui éloignent Dieu, qui empêchent la conscience endurcie de comprendre les inspirations de Dieu. 

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214/215> Si un homme qui est coupable de péchés graves pouvait, voulait parler, pour dire comment il est arrivé à ces péchés, on verrait qu'à l'origine il y a eu une amitié mauvaise..."  

"C'est vrai !" reconnaît à voix basse Samuel de Nazareth.   

 459.6 - "Méfiez-vous de ceux qui, après vous avoir combattu sans motif, vous comblent tout à coup d'honneurs et de cadeaux.      

Méfiez-vous de ceux qui louent toutes vos actions et sont prêts à toutes les louanges : c'est-à-dire ils louent le paresseux comme un bon travailleur, l'adultère comme un mari fidèle, le voleur comme un homme honnête, le brutal comme un homme doux, le menteur comme un homme sincère, le mauvais fidèle et le pire des disciples comme des modèles. Ils le font pour vous ruiner et se servir de votre ruine pour leurs projets astucieux.      

Fuyez ceux qui veulent vous enivrer de louanges et de promesses, pour vous faire faire des actions que vous n'accepteriez pas de faire si vous n'étiez pas ivres.          

Et quand vous avez juré fidélité à quelqu'un, évitez de traiter avec ses ennemis ; ils ne peuvent vous fréquenter que pour nuire à celui qu'ils haïssent et lui nuire avec votre aide même.   

 Ouvrez les yeux. J'ai dit[4] : soyez rusés comme les serpents outre que d'être simples comme des colombes, car pour traiter des choses de l'esprit, la simplicité est sainte, mais pour vivre dans le monde sans se nuire à soi-même et à ses amis, il faut une ruse qui sache découvrir les ruses de ceux qui haïssent les saints. Le monde est un nid de serpents. Sachez connaître le monde et ses combinaisons. Et puis, en restant des colombes, pas dans la boue où restent les serpents, mais à l'abri, en haut du rocher, ayez le cœur simple des fils de Dieu. Et priez, priez car, en vérité je vous le dis, le grand Serpent siffle autour de vous, et parce que vous êtes en grand danger et que celui qui ne veille pas périra.        
 459.7 - Oui. Parmi les disciples, il y en aura qui périront, pour la plus grande joie de Satan et l'infinie douleur du Christ."  

"Qui donc, Seigneur ? Peut-être quelqu'un qui n'est pas des nôtres, un prosélyte, quelqu'un... qui n'est pas de Palestine, quelqu’un..."     

"Ne cherchez pas. N'est-il pas dit par hasard que l'abomination entrera, comme déjà elle est entrée, dans le lieu saint
[5] ? Or, si on peut pécher même près du Saint, est-ce que quelqu'un de ceux qui me suivent ne pourra pas pécher, qu'il soit galiléen ou juif ? Veillez, veillez, mes amis. Veillez sur vous-mêmes et sur les autres, veillez sur ce que vous disent les autres et sur ce que vous dit votre conscience. Et si par vous-mêmes vous n'avez pas la lumière pour voir clair, venez à Moi. Je suis la Lumière."



Pierre s’agite et murmure derrière le dos de Jean qui fait des signes de dénégation. Jésus tourne vers lui son regard, le voit... Pierre se donne une contenance et fait semblant de s'éloigner. Jésus se lève, sourit légèrement... Puis il entonne la prière, bénit, prend congé. Il reste seul pour prier encore.        

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Fiche mise à jour le 06/03/2024.

 



[1] IMPRÉCISIONS DE M.V. DANS LA RETRANSCRIPTION DES VISIONS : "du même endroit" : c’est nous qui rectifions. Par distraction probablement, Maria Valtorta avait écrit : contemporain et du même âge. Ce qui répète la même information. À l’intérieur de la couverture du quatrième cahier autographe, qui comprend les chapitres EMV 453 à EMV 459, elle a noté : Je vous prie de m’excuser si ce cahier est particulièrement mal écrit. Ce sont des épisodes que j’ai vus alors que j’étais entre la vie et la mort après ce funeste 2 juillet 1946… Je l’ai écrit couchée, avec une forte fièvre… et d’atroces douleurs… Cela explique aussi l’indécision que nous avons signalée en note en EMV 457.2.           
La raison du funeste 2 juillet 1946 se trouve en
EMV 454.8.     
D’autres malaises ou gênes de l’écrivain sont attestés en
EMV 54.9 | EMV 113.1 | EMV 131.6 | EMV 154.9 | EMV 165.11 | EMV 215.7 (en note) | EMV 227.1 | EMV 230.1 | EMV 361.1 | EMV 402.1 | EMV 456.1 (passage entre parenthèses) | EMV 487.2 (en note) | EMV 515.6 (dernières lignes) | EMV 574.4 (en note) | EMV 590.4 | EMV 634.18.  

VISIONS ET DICTÉES : La différente manière de recevoir les “visions” et les “dictées” est expliquée en
EMV 3.1 | EMV 21.7 | EMV 361.1.

[2] Il est dit en Siracide 8,18-19.     

[3] Cf. Romains 7,19 : Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas.         

[4] J’ai dit, en EMV 265.7.   

[5] Deutéronome 9,27 | Deutéronome 11,31 | Deutéronome 12,11.