| Le jeudi 28 juin 1945 333>  203.1 – Jésus sort avec
  les siens d’une maison qui est près des murs. Je crois que c’est toujours
  dans le quartier de Bézéta car, pour sortir des murs, on doit encore passer
  devant la maison de Joseph qui est près de la Porte que j’ai entendu nommer la
  Porte d’Hérode. La ville est à moitié déserte dans la soirée tranquille au
  clair de lune. Je me rends compte qu’on a consommé la Pâque dans une des
  maisons de Lazare. Ce n’est pas la maison du Cénacle. Celle-ci est à
  l’opposé. L’une est au nord, l’autre au sud de Jérusalem. 
 Sur le seuil de la maison, Jésus, avec sa grâce gentille, fait ses adieux à Jean d’En-Dor qu’il laisse à la garde des femmes et qu’il remercie
  pour cette garde. Il baise Marziam qui est venu lui aussi sur le seuil et puis s’éloigne
  par la porte dite d’Hérode.
 
 "Où allons-nous, Seigneur ?"
 
 "Venez avec Moi. Je vous emmène couronner la Pâque avec une perle rare
  et désirée. C’est pour cela que j’ai voulu être avec vous seuls. Mes
  apôtres ! Merci, mes amis, de votre grand amour pour Moi. Si vous
  pouviez voir comme il me console, vous en resteriez étonnés.
 
 Haut de page.
 
 334> Voyez : je marche à travers
  des obstacles et des déceptions continuels. Déceptions pour vous. Pour Moi,
  soyez-en persuadés, je n’ai pas de déceptions, car il ne m’a pas été accordé
  le don d’ignorer... Même pour cela, je vous conseille de vous laisser
  conduire par Moi. Si je permets ceci ou cela, n’y apportez pas d’obstacles.
  Si je n’interviens pas pour mettre fin à quelque chose, ne songez pas à le
  faire, vous. Chaque chose en son temps. Ayez confiance en Moi, par-dessus
  tout."
 
 Ils sont à l’angle nord-est de l’enceinte des murs. Ils tournent et côtoient
  le mont Moriah jusqu’à l’endroit où ils peuvent franchir le Cédron par un
  petit pont.
 
 "Nous allons à Gethsémani ?" demande Jacques d’Alphée.
 
 "Non, plus haut. Sur le mont des Oliviers."
 
 "Oh ! ce sera beau !" dit Jean.
 
 "Cela aurait fait plaisir au petit aussi" murmure Pierre.
 
 "Oh ! Il y viendra bien d’autres fois ! Il était fatigué. Et
  c’est un enfant. Je veux vous donner une grande chose, parce que
  désormais il est juste que vous l’ayez."
 
 
  203.2 – Ils montent à travers les
  oliviers, laissant Gethsémani sur leur droite et s’élèvent encore sur le mont
  jusqu’à atteindre la crête où bruissent les oliviers. 
 Jésus s’arrête et dit :
 
 "Faisons une pause... Mes chers, si chers disciples et mes continuateurs
  dans l’avenir, venez près de Moi. Un jour, et pas seulement un jour, vous
  m’avez dit :
  "Apprends-nous à prier comme tu pries. Apprends-nous comme Jean l’a fait
  pour les siens afin que nous, disciples, nous puissions prier avec les
  paroles mêmes du Maître". Et je vous ai toujours répondu : "Je
  le ferai quand je verrai en vous un minimum de préparation suffisant pour que
  la prière ne soit pas une vaine formule de paroles humaines, mais une vraie
  conversation avec le Père". Nous y sommes. Vous êtes en possession de ce
  qui suffit pour pouvoir connaître les paroles qu’il convient de dire à Dieu.
  Et je veux vous les enseigner ce soir, dans la paix et l’amour qui existent
  entre nous, dans la paix et dans l’amour de Dieu et avec Dieu. Nous avons, en
  effet, obéi au précepte pascal en véritables israélites, et au commandement
  divin de la charité envers Dieu et envers le prochain.
 
 Haut de page.
 
 335>
  203.3 – L'un
  d'entre vous a beaucoup souffert, ces jours-ci. Souffert pour un acte
  immérité, et souffert par l'effort qu'il a fait sur lui-même pour contenir
  l'indignation que cet acte avait provoqué. Oui, Simon de Jonas, viens ici. Il
  n'y a pas eu un frémissement de ton cœur honnête qui m'ait été inconnu, et il
  n'y a pas eu une peine que Moi je n'ai partagée avec
  toi. Tes compagnons et Moi..." 
 "Mais Toi, Seigneur, tu as été bien plus offensé que moi ! Et
  c'était pour moi une souffrance plus... plus grande, non, plus sensible... et
  pas pourtant... plus... plus. Voilà : que Judas ait été dégoûté de participer à ma fête j'en ai
  souffert comme homme. Mais de voir que tu étais affligé et offensé, cela m'a
  fait mal d'une autre façon et j'en ai souffert le double... Moi... je ne veux
  pas me vanter et me faire valoir en me servant de tes paroles... Mais je dois
  dire, et si c'est de l'orgueil dis-le-moi, que j'ai souffert en mon âme... et
  cela fait plus mal."
 
 "Ce n'est pas de l'orgueil, Simon. Tu as souffert spirituellement car Simon de Jonas,
  pêcheur de Galilée, est en train de se transformer en Pierre de Jésus Maître
  de l'esprit, grâce auquel aussi ses disciples deviennent spirituellement
  actifs et sages. Et c'est pour te faire progresser dans la vie de l'esprit,
  pour vous faire progresser que je veux ce soir vous apprendre à prier.
  Combien vous êtes changés, depuis la retraite solitaire !"
 
 "Tous, Seigneur ?" demande Barthélemy
  un peu incrédule.
 
 "Je comprends ce que tu veux dire... mais je parle à vous les onze, pas
  à d'autres..."
 
 "Mais qu'a-t-il Judas de Simon, Maître ? Nous ne le comprenons
  plus. ..il paraissait tellement changé, et
  maintenant, depuis que nous avons quitté le lac..." dit André désolé.
 
 "Tais-toi, frère. La clef du mystère, c'est moi qui l'ai ! Il s'est
  attaché un brin à Belzébuth. Il est allé le chercher dans la caverne d'En-Dor pour
  étonner les gens et... et il a été servi ! Le Maître le lui a dit ce
  jour-là. À Gamala les diables sont entrés dans les porcs. À Endor les
  diables, sortis de ce malheureux de Jean, sont entrés en lui... On comprend
  que... on comprend... Laisse-moi le dire, Maître ! Je l'ai ici, dans la
  gorge et, si je ne le dis pas, cela y reste et m'empoisonne..."
 
 "Simon, sois bon !"
 
 Haut de page.
 
 336> "Oui, Maître... et je t'assure que je ne lui ferai
  pas d'impolitesses. Mais je dis et je pense que Judas étant vicieux - nous
  l'avons tous compris - il est un peu parent du porc... et on comprend que les démons choisissent volontiers les porcs pour
  leur... changement de domicile. Voilà, c'est dit."
 
 "Tu dis que c'est ainsi ?" demande Jacques de
  Zébédée.
 
 "Et que veux-tu qu'il y ait d'autre ? Il n'y a pas eu de raison
  pour qu'il devienne aussi intraitable. C'est pire qu'à "La Belle Eau" ! Et là, on pouvait
  penser que c'était l'endroit et la saison qui l'énervaient. Mais
  maintenant..."
 
 
  203.4 – "Il y a une autre raison,
  Simon..." 
 "Dis-le, Maître. Je suis content de changer d'avis sur mon
  compagnon."
 
 "Judas est jaloux et agité à cause de sa jalousie."
 
 "Jaloux ? De qui ? Il n'a pas de femme et même s'il en avait
  une et était avec les femmes, je crois que personne de nous ne montrerait de
  mépris pour lui, notre condisciple..."
 
 "Il est jaloux de Moi. Réfléchis : Judas a changé après En-Dor et
  après Esdrelon. C'est-à-dire quand il a vu que je m'occupais de Jean et de
  Yabeç (Jabé).
  Mais maintenant que Jean, que Jean surtout, s'éloignera en passant de Moi à Isaac, tu
  verras qu'il redeviendra allègre et bon."
 
 "Eh... bien ! Tu ne me diras pas qu'il n'est pas possédé par un
  petit démon. Et surtout... Non, je le dis ! Et surtout tu ne me diras
  pas qu'il est devenu meilleur ces derniers mois. J'étais jaloux, moi aussi
  l'an dernier... Je n'aurais pas voulu quelqu'un en plus de nous six, les six
  premiers, tu t'en souviens ? Maintenant, maintenant... laisse-moi, pour
  une fois, prendre Dieu à témoin de ma pensée. Maintenant je dis que je suis
  heureux de voir augmenter le nombre des disciples autour de Toi. Oh ! je
  voudrais avoir tous les hommes et les amener à Toi et tous les moyens pour
  pouvoir subvenir à ceux qui sont dans le besoin afin que la misère ne soit
  pour personne un obstacle pour arriver jusqu'à Toi. Dieu voit si je dis vrai.
  Mais pourquoi suis-je ainsi maintenant ? Parce que je me suis laissé
  changer par Toi. Lui... n'a pas changé. Au contraire... Voilà, Maître...
  C'est un petit démon qui l'a pris..."
 
 "Ne le dis pas. Ne le pense pas. Prie pour qu'il guérisse. La jalousie
  est une maladie..."
 
 "Qu'à tes côtés, on guérit si on le veut. Ah ! Je le supporterai, à
  cause de Toi... Mais quel travail !..."
 
 Haut
  de page.
 
 337> "Je t'ai pour cela donné la
  récompense : l'enfant. Et maintenant je t'apprends à prier..."
 
 "Oh ! oui, frère" dit Jude
  Thaddée. "Parlons de cela... et
  que l'on ne se souvienne de mon homonyme qu'à cause du besoin qu'il en a. Mais il me semble qu'il a déjà son châtiment. Il n'est pas avec nous
  à cette heure !"
 
 
  203.5 – "Écoutez.
  Quand vous priez dites ainsi : "Notre Père qui es
  aux Cieux, que soit sanctifié ton Nom, que vienne ton Royaume sur la terre
  comme il l’est dans le Ciel, et que sur la terre comme au Ciel soit faite ta
  volonté. Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien, remets-nous nos dettes
  comme nous les remettons à nos débiteurs. Ne nous induis pas en tentation,
  mais délivre-nous du Malin." 
 Jésus s’est levé pour dire la prière et tous l’ont imité, attentifs, émus.
 
 "Il ne faut pas autre chose, mes amis. Dans ces mots est renfermé comme
  en un cercle d’or tout ce qu’il faut à l’homme pour l’esprit, pour la chair
  et le sang. Avec cela demandez ce qui est utile à celui-là ou à ceux-ci. Et
  si vous faites ce que vous demandez, vous acquerrez la vie éternelle. C’est
  une prière si parfaite que les vagues des hérésies et le cours des siècles ne
  l’entameront pas. Le christianisme sera morcelé par la morsure de Satan et
  beaucoup de parties de ma chair mystique seront détachées, séparées, formant
  des cellules dans le vain désir de se créer un corps parfait comme le sera le
  Corps mystique du Christ, c’est-à-dire formé de tous les fidèles unis dans
  l’Église apostolique qui sera, tant que la terre existera, l’unique véritable
  Église. Mais ces petits groupes séparés, privés par conséquent des dons que
  je laisserai à l’Église Mère pour nourrir mes enfants, garderont toujours le
  titre d’églises chrétiennes à cause de leur culte pour le Christ et, au sein
  de leur erreur, elles se souviendront toujours qu’elles sont venues du
  Christ. Eh bien, elles aussi prieront avec cette prière universelle.
  Rappelez-vous-en. Méditez-la continuellement. Appliquez-la à votre action. Il
  ne faut pas autre chose pour se sanctifier. Si quelqu’un était seul, dans un
  milieu païen, sans églises, sans livres, il aurait déjà tout ce que l’on peut
  savoir en méditant cette prière et dans son cœur une église ouverte pour la
  dire. Il aurait une règle de vie et une sanctification assurée.
 
 Haut de page.
 
 338>
  203.6 – "Notre
  Père". 
 Je l’appelle "Père". C’est le Père du Verbe, c’est le Père de Celui
  qui s’est incarné. C’est ainsi que je veux que vous, vous l’appeliez parce
  que vous êtes un avec Moi, si vous demeurez en Moi.
  Il fut un temps où l’homme devait se
  prosterner pour soupirer au milieu des craintes de l’épouvante :
  "Dieu !" Celui qui ne croit pas en Moi ni dans ma parole est
  encore dans cette crainte paralysante... 
 Observez l’intérieur du Temple. Non seulement Dieu,
  mais aussi le souvenir de Dieu est
  caché aux yeux des fidèles par un triple voile. Séparation par la distance,
  séparation par les voiles, tout a été pris et appliqué pour dire à celui qui
  prie : "Tu es fange. Lui est Lumière. Tu es abject. Lui est Saint.
  Tu es esclave. Lui est Roi".
 
 Mais maintenant !... Relevez-vous ! Approchez-vous ! Je suis
  le Prêtre Éternel. Je puis vous prendre par la main et vous dire :
  "Venez". Je puis saisir les rideaux du vélarium et les ouvrir,
  ouvrant tout grand l’inaccessible lieu fermé jusqu’à maintenant.
  Fermé ? Pourquoi ? Fermé à cause de la Faute, oui, mais encore plus
  étroitement fermé par la pensée avilie des hommes. Pourquoi fermé si Dieu est
  Amour, si Dieu est Père ? Je peux, je dois, je veux vous conduire non
  pas dans la poussière mais dans l’azur ; non pas au loin, mais tout
  près ; non pas comme esclaves, mais comme fils sur le cœur de Dieu.
  "Père ! Père !" dites cette parole et ne vous lassez pas de la dire. Ne savez-vous pas que chaque fois
  que vous la dites, le Ciel rayonne de la joie de Dieu ? Ne diriez-vous
  que ce mot, avec un amour véritable, vous feriez déjà une prière agréable au
  Seigneur. "Père ! Mon père !" disent les petits à leur
  père. C’est la parole qu’ils disent la première : "Mère,
  père". Vous êtes les petits enfants de Dieu. Je vous ai engendrés du
  vieil homme que vous étiez. Ce vieil homme, je l’ai détruit par mon amour,
  pour faire naître l’homme nouveau, le chrétien. Appelez donc du nom que les
  petits connaissent le premier le Père Très Saint qui est aux Cieux.
 
 
  203.7 – "Que
  ton Nom soit sanctifié". 
 Oh ! Nom, plus que tout autre, saint et suave, Nom que la terreur du
  coupable vous a appris à voiler sous un autre nom. Non, plus Adonaï, plus.
  C’est Dieu. C’est le Dieu qui dans un excès d’amour a créé l’humanité.
 
 Haut
  de page.
 
 339> Que l’Humanité de l’avenir, avec les
  lèvres purifiées par le bain que je prépare, l’appelle de son Nom, se
  réservant de comprendre avec la plénitude de la sagesse le sens de cet
  Incompréhensible lorsque, fondue avec Lui, l’Humanité avec les meilleurs de
  ses enfants, sera élevée jusqu’au Royaume que je suis venu fonder.
 
 
  203.8 – "Que vienne ton
  Règne sur la terre comme au Ciel". 
 Désirez de toutes vos forces cet avènement. Ce serait la joie sur la terre,
  s’il venait.
 
 Le Règne de Dieu dans les cœurs, dans les familles, entre les citoyens, entre
  les nations. Souffrez, prenez de la peine, sacrifiez-vous pour ce Règne. Que
  la terre soit un miroir qui reflète en chacun la vie des Cieux. Il viendra.
  Un jour tout cela viendra. Des siècles et des siècles de larmes et de
  sang, d’erreurs, de persécutions, de brouillard traversé d’éclairs de lumière
  qu’irradiera le Phare mystique de mon Église - si elle est une barque qui ne
  sombrera pas, elle est aussi un rocher qui résistera aux vagues et elle
  tiendra bien haut la Lumière, ma Lumière, la Lumière de Dieu - tout cela
  précédera le moment où la terre possèdera le Royaume de Dieu. Ce sera alors
  comme le flamboiement d’un astre qui, après avoir atteint la perfection de
  son existence, se désagrège, fleur démesurée des jardins éthérés pour exhaler
  dans une rutilante palpitation son existence et son amour aux pieds de son
  Créateur. Mais cela viendra. Et ensuite, ce sera le Royaume parfait,
  bienheureux, éternel du Ciel.
 
 
  203.9 – "Et
  que sur la terre comme au Ciel soit faite ta volonté". 
 L’anéantissement de la volonté propre au profit de celle d’un autre ne peut
  se produire que lorsqu’on a atteint le parfait amour pour cette créature.
  L’anéantissement de la volonté propre au profit de celle de Dieu ne peut se
  produire que quand on a atteint la perfection des vertus théologales à un
  degré héroïque. Au Ciel, où tout est sans défauts, s’accomplit la volonté de
  Dieu. Sachez, vous, fils du Ciel, faire ce que l’on fait au Ciel.
 
 Haut de page.
 
 340>
  203.10 – "Donne-nous
  notre pain quotidien". 
 Quand vous serez au Ciel, vous ne vous nourrirez que de Dieu. La béatitude
  sera votre nourriture. Mais, ici-bas, vous avez encore besoin de pain. Et
  vous êtes les petits enfants de Dieu. Il est donc juste de dire : "Père,
  donne-nous le pain". Avez-vous peur qu’Il ne vous écoute pas ?
  Oh ! non ! Réfléchissez : supposez que l’un de vous ait un ami et
  qu’il s’aperçoive qu’il manque de pain pour rassasier un autre ami ou un
  parent arrivé chez lui à la fin de la seconde veille. Il va trouver l’ami son
  voisin et lui dit : "Ami, prête-moi trois pains, car il m’est arrivé un
  hôte et je n’ai rien à lui donner à manger". Peut-il s’entendre répondre
  de l’intérieur de la maison : "Ne m’ennuie pas car j’ai déjà fermé la
  porte et bloqué les battants, et mes enfants dorment déjà à mes côtés. Je ne
  peux me lever et te donner ce que tu veux" ? Non. S’il s’est
  adressé à un véritable ami et qu’il insiste, il aura ce qu’il demande.
  Il l’aurait même s’il s’était adressé à un ami pas très bon. Il l’aurait à
  cause de son insistance car celui auquel il demande ce service, pour n’être
  plus importuné, se hâterait de lui en donner autant qu’il en veut.
 
 Mais vous, quand vous priez le Père, vous ne vous adressez pas à un ami de la
  terre, mais vous vous tournez vers l’Ami Parfait qui est le Père du Ciel.
  Aussi, je vous dis : "Demandez et l’on vous donnera, cherchez et
  vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira". En effet, à qui
  demande on donne, qui cherche finit par trouver, à qui frappe on ouvre la
  porte.
 
 Qui, parmi les enfants des hommes, se voit présenter une pierre, s’il demande
  du pain à son propre père ? Qui se voit donner un serpent à la place
  d’un poisson grillé ? Il serait un criminel le père qui agirait ainsi à
  l’égard de ses enfants. Je l’ai déjà dit
  et je le répète pour vous encourager à des sentiments de bonté
  et de confiance. De même donc que quelqu’un dont l’esprit est sain ne
  donnerait pas un scorpion à la place d’un œuf, avec quelle plus grande bonté
  Dieu ne vous donnera-t-Il pas ce que vous demandez ! Puisque
  Il est bon, alors que vous, plus ou moins, vous êtes mauvais. Demandez
  donc avec un amour humble et filial votre pain au Père.
 
 Haut de page.
 
 341>
  203.11 – "Remets-nous
  nos dettes comme nous les remettons à nos débiteurs". 
 Il y a les dettes matérielles et les dettes spirituelles. Il y a encore les
  dettes morales. C’est une dette matérielle, l’argent ou la marchandise qu’on
  vous a prêtés et qu’on doit rendre. C’est une dette morale, l’estime que l’on
  exige sans réciprocité, et l’amour que l’on veut mais que l’on ne donne pas.
  C’est une dette spirituelle, l’obéissance à Dieu, de qui on exigerait
  beaucoup, quitte à Lui donner bien peu, et l’amour qu’on doit avoir pour Lui.
  Mais Il nous aime et doit être aimé comme on aime une mère, une épouse, un
  fils de qui on exige tant de choses. L’égoïste veut avoir et ne donne pas.
  Mais l’égoïste est aux antipodes du Ciel. Nous avons des dettes envers
  tout le monde. De Dieu au parent, de celui-ci à l’ami, de l’ami au prochain,
  du prochain au serviteur et à l’esclave, car tous sont des êtres comme nous.
  Malheur à qui ne pardonne pas ! Il ne sera pas pardonné. Dieu ne peut
  pas, par justice, remettre ce que l’homme Lui doit à Lui Très Saint si
  l’homme ne pardonne pas à son semblable.
 
 
  203.12 – "Ne nous induis pas
  en tentation, mais délivre-nous du Malin". 
 L’homme qui n’a pas éprouvé le besoin de partager avec nous le souper de la
  Pâque m’a demandé, il y a moins d’un an : "Comment ? Tu as
  demandé de ne pas être tenté et d’être aidé dans la tentation contre
  elle-même ?" Nous étions
  nous deux, seuls... et j’ai répondu .
 
 Une autre fois, nous étions quatre dans un endroit isolé, et j’ai répondu de
  nouveau. Mais il n’était
  pas encore satisfait, car dans un esprit compliqué, il faut d’abord ouvrir
  une brèche en démolissant la forteresse perverse de sa suffisance. Et, pour
  cette raison, je le dirai encore une fois, dix, cent fois jusqu’à ce que tout
  soit accompli.
 
 Mais vous qui n’êtes pas cuirassés par des doctrines malheureuses et des
  passions plus malheureuses encore, veuillez prier ainsi. Priez avec humilité
  pour que Dieu empêche les tentations. Oh ! l’humilité ! Se
  connaître pour ce que l’on est ! Sans s’avilir, mais se connaître.
  Dire : "Je pourrais céder même s’il me semble que je ne le puisse
  pas car je suis, pour moi-même, un juge imparfait. Par conséquent, mon Père,
  délivre-moi, si possible, des tentations en me tenant tellement proche de Toi
  afin de ne pas permettre au Malin de me nuire". Car, souvenez-vous-en,
  ce n’est pas Dieu qui porte au Mal, mais c’est le Mal qui tente. Priez le
  Père pour qu’Il soutienne votre faiblesse au point qu’elle ne puisse être
  induite en tentation par le Malin.
 
 Haut
  de page.
 
 342>
  203.13 – J’ai
  dit, mes bien-aimés. C’est ma seconde Pâque au milieu de vous. L’an dernier
  nous avons seulement ensemble rompu le pain et partagé l’agneau. Cette année,
  je vous donne la prière. J’aurai d’autres dons pour mes autres Pâques parmi
  vous afin que, quand je serais allé là où me veut le Père, vous ayez un
  souvenir de Moi, l’Agneau, dans toute fête de l’agneau mosaïque. 
 Levez-vous et partons. Nous rentrerons en ville à l’aurore. Ou plutôt :
  demain, toi Simon, et toi mon frère (il indique Jude), vous irez prendre les
  femmes et l’enfant. Toi, Simon de Jonas, et vous autres, resterez avec Moi
  jusqu’à ce qu’ils reviennent. Ensuite nous irons ensemble à Béthanie."
 |