10.629 - Apparizione agli apostoli con Tommaso. Discorso sul sacerdozio e sui future sacerdoti.
7.625 - Jesus
Appears to the Apostles with Thomas. Speech on
Priesthood.
7.629- Aparición a los apóstoles, esta vez con Tomás. Jesús habla sobre el
sacerdocio y los futuros sacerdotes.
12.691. Jesus
erscheint den Aposteln
mit Thomas.
Évangile :
- Jean
20, 26-29.
Dimanche
14 avril 30
(25 Nissan 3790)
Jérusalem, au Cénacle.
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Sommaire
du Tome.
Ancienne édition : Tome 10, chapitre 15.
Nouvelle édition : Tome 10, chapitre 629.
629
Apparition aux apôtres en présence de Thomas. Discours sur la dignité du
sacerdoce et sur les futurs prêtres.
Vision du mercredi 9 août 1944.
304> […]
629.1 Les apôtres sont
rassemblés au Cénacle, autour de la table où fut consommée la Pâque. Par
respect, la place centrale, celle de Jésus, est restée vide.
Maintenant que celui qui les groupait et les disposait autour de la table,
selon sa volonté et par un choix inspiré par l’amour, n’est plus là, les
apôtres se sont répartis différemment. Pierre est encore à sa place, mais Jude a pris celle de Jean.
305> Puis
vient le plus âgé des apôtres — j’ignore encore de
qui il s’agit —, suivi de Jacques, le frère de Jean,
presque au coin de la table, du côté droit pour moi qui regarde. Près de
Jacques, mais sur le plus petit côté de la table, est assis Jean. Après
Pierre, de l’autre côté, vient Matthieu et après lui Thomas, Philippe, André, puis Jacques, le frère de Jude, et
Simon le Zélote sur les autres côtés.
Le plus long côté, en face de Pierre, est vide car les apôtres ont des sièges
plus rapprochés qu’ils ne l’étaient pour la Pâque.
Les fenêtres sont barrées et les portes verrouillées. La lampe, dont deux
becs seulement sont allumés, répand une faible lumière sur la table. Le reste
de la vaste pièce est dans la pénombre.
Jean, qui a derrière lui une crédence, a la charge de présenter à ses
compagnons ce qu’ils désirent. Leur frugale nourriture se compose de poisson,
qui est sur la table, de pain, de miel et de petits fromages frais. C’est en
se retournant vers la table pour tendre à son frère le fromage qu’il a
demandé, que Jean voit le Seigneur.
629.2 Jésus est apparu
d’une manière très curieuse. Le mur derrière les convives, tout d’une pièce
sauf le coin de la porte, s’est éclairé en son milieu, à une hauteur
d’environ un mètre du sol, d’une lueur ténue et phosphorescente comme celle
que produisent certaines gravures qui ne sont lumineuses que dans l’obscurité
de la nuit. La lumière, haute d’environ deux mètres, a une forme ovale comme
une niche. Dans la clarté, comme si elle avançait de derrière les voiles d’un
brouillard lumineux, se dégage avec une netteté grandissante Jésus.
Je ne sais pas si j’arrive à bien m’expliquer. On dirait que son corps coule à travers l’épaisseur
du mur. Celui‑ci ne s’ouvre pas, il
reste compact, mais le corps passe tout de même. La lumière parait être la
première émanation de son corps, l’annonce de son approche. Le corps de Jésus
est d’abord formé de légères lignes de lumière, comme je vois au Ciel le Père
et les anges saints : immatériel. Puis il se matérialise de plus
en plus jusqu’à prendre en tout point l’aspect d’un corps réel, celle de son
divin corps glorifié.
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de page.
306> Je
me suis attardée à le décrire, mais tout s’est passé en quelques secondes.
Jésus est vêtu de blanc, comme lorsqu’il est ressuscité et apparu à sa Mère. Très beau,
affectueux et souriant, il garde les bras le long du corps, un peu écartés,
avec les mains vers la terre et les paumes tournées vers les apôtres. Les
plaies des mains ressemblent à deux étoiles de diamant d’où sortent deux
rayons très vifs.
Je ne vois pas ses pieds, couverts par son vêtement, ni son côté. Mais
l’étoffe de son habit, qui n’est pas terrestre, laisse passer une lumière là
où elle recouvre les divines blessures. Au début, il semble que Jésus ne soit
qu’un corps de clarté lunaire puis, quand il s’est concrétisé en apparaissant
hors du halo de lumière, il a les couleurs naturelles de ses cheveux, de ses
yeux, de sa peau. C’est Jésus, en somme, Jésus‑homme‑Dieu, mais devenu plus solennel maintenant qu’il est
ressuscité.
629.3 Jean le voit quand il
est déjà ainsi. Aucun autre ne s’était encore aperçu de l’apparition. Il bondit sur ses
pieds, laissant tomber sur la table le plateau de petits fromages ronds et,
prenant appui sur le bord de la table, il se penche un peu vers elle et de
côté comme si un aimant l’attirait vers elle, et il pousse à voix basse un
“Oh !” pourtant intense.
Les autres lèvent la tête de leurs assiettes au bruit de la chute du plat de
petits fromages et au saut que fait Jean. Ils regardent avec étonnement son
attitude extatique et suivent son regard. Ils tournent la tête ou pivotent
sur eux-mêmes, selon leur
position par rapport au Maitre, et ils voient Jésus. Ils se lèvent tous, émus
et heureux, et courent vers lui. Accentuant son sourire, Jésus avance vers
eux, en marchant désormais sur le sol comme tous les mortels.
Au début, Jésus ne fixait que Jean qui, je pense, a dû se sentir attiré par
ce regard caressant. Désormais, il les dévisage tous et dit :
«Paix
à vous.»
Tous sont groupés autour de lui, les uns à genoux à ses pieds, dont Pierre et
Jean — Jean baise un pan de son vêtement et en recouvre son visage comme pour
en être caressé —, les autres plus en arrière, debout, mais inclinés dans une
attitude de respect.
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307> Pour arriver plus
vite, Pierre a fait un vrai bond au‑dessus de son siège,
sans attendre que Matthieu sorte le premier et lui libère le passage. Il faut
se rappeler que les sièges servaient à deux personnes à la fois.
629.4 Le seul qui reste un
peu éloigné, l’air embarrassé, c’est Thomas. Il s’est agenouillé près de la
table, mais n’ose avancer. Il semble même essayer de se cacher derrière le
coin de la table.
Jésus, en donnant ses mains à baiser — les apôtres les recherchent avec une
sainte et affectueuse convoitise — passe les yeux sur les tètes inclinées
comme s’il cherchait le onzième. Bien entendu, il l’a vu dès le premier
instant et, s’il agit ainsi, c’est pour laisser à Thomas le temps de
s’enhardir et de s’approcher. En voyant que l’incrédule, honteux de son
manque de foi, n’ose le faire, il l’appelle :
«Thomas, viens ici.»
Thomas lève la tête, confus, presque en larmes, mais il n’ose s’avancer. Il
baisse de nouveau la tête. Jésus fait quelques pas dans sa direction et dit
de nouveau :
«Viens ici, Thomas !»
La voix de Jésus est plus impérieuse que la première fois. L’air réticent,
confus, Thomas se lève et s’approche de Jésus.
«Voilà donc celui qui ne croit pas s’il ne voit
pas !» s’écrie Jésus, mais dans sa voix, il y a un sourire de pardon.
Thomas s’en aperçoit, il ose lever les yeux vers Jésus et se rend compte
qu’il sourit vraiment. Alors il prend courage et se hâte davantage.
«Viens tout près. Regarde. Mets un doigt, s’il ne te suffit pas de regarder,
dans les blessures de ton Maître.»
Jésus a présenté ses mains et a ouvert son vêtement sur la poitrine pour
découvrir la large blessure du côté.
La lumière ne sort plus des blessures depuis que, sortant de son halo de
lumière lunaire, il s’est mis à marcher comme un homme mortel, de sorte que
les plaies apparaissent dans leur sanglante réalité : deux trous
irréguliers — celui de gauche va jusqu’au pouce — qui transpercent un poignet
et une paume à leur base, et une longue entaille, qui dans le côté supérieur
forme légèrement un accent circonflexe, à son côté.
Thomas tremble, regarde et ne touche pas. Il remue les lèvres, mais n’arrive
pas à parler clairement.
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308> «Donne‑moi ta main, Thomas» dit Jésus avec beaucoup de
douceur.
De sa main droite, il prend la main droite de l’apôtre et en saisit l’index.
Il le fait entrer profondément dans la déchirure de sa main gauche, pour lui
faire sentir que la paume est transpercée, puis il le guide vers son côté. Il
va même jusqu’à saisir les quatre gros doigts de Thomas à leur base, au
métacarpe, mais il ne se borne pas à les appuyer sur le bord de la déchirure
de la poitrine, il les y fait entrer et les y maintient sans quitter Thomas
des yeux.
Son regard se fait sévère et néanmoins doux, tandis qu’il reprend :
«Mets‑la ton doigt, enfonce tes doigts et même ta main, si
tu veux, dans mon côté et ne sois pas incrédule, mais croyant.»
Ce sont les paroles qui accompagnent le geste que je viens de décrire.
Il semble que la proximité du cœur divin que Thomas touche presque, lui ait
communiqué du courage, car il arrive enfin à parler distinctement. Tombant à
genoux, les bras levés et avec des larmes abondantes de repentir, il
s’écrie :
«Mon
Seigneur et mon Dieu !»
Il ne sait dire rien d’autre.
Jésus lui pardonne. Il lui pose la main droite sur la tête et répond :
«Thomas, Thomas ! Tu crois parce que tu as vu… Mais heureux ceux qui
croiront en moi sans avoir vu ! Quelle récompense devrai‑je leur donner si je dois vous récompenser, vous,
dont la foi a été secourue par la force de la vision ?…»
629.5 Puis Jésus passe le
bras sur l’épaule de Jean, prend Pierre par la main et s’approche de la
table. Il s’assied à sa place. Cette fois, ils se sont disposés comme le soir
de Pâques. Cependant Jésus veut que Thomas s’asseye après Jean.
«Mangez,
mes amis» dit Jésus.
Mais plus personne n’a faim. La joie de contempler les rassasie.
Alors Jésus prend les petits fromages épars sur la table, les rassemble sur
le plat, les coupe, les distribue, et tend le premier morceau à Thomas, en le
posant sur un morceau de pain et en le passant derrière Jean. Il verse le vin
des amphores dans le calice et le tend à ses amis : cette fois, c’est
Pierre le premier servi. Puis il se fait donner des rayons de miel, il les
brise et en donne pour commencer un morceau à Jean avec un sourire qui est
plus doux que le miel blond et filant. Pour les encourager, il en mange lui
aussi. Il ne goûte que le miel.
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309> Jean, avec son geste
habituel, appuie sa tête contre l’épaule de Jésus. Jésus l’attire sur son
cœur et il parle en le tenant ainsi.
629.6 «Mes amis, il ne faut
pas que vous vous troubliez quand je vous apparais. Je serai toujours pour
vous le Maître qui a partagé avec vous nourriture et sommeil, et qui vous a
choisis parce qu’il vous a aimés. Maintenant aussi, je vous
aime.»
Jésus
insiste fortement sur ces derniers mots.
«Vous,
poursuit‑il, vous avez été avec
moi dans les épreuves… Vous serez aussi avec moi dans la gloire. Ne baissez
pas la tête. Le dimanche soir, quand je suis venu à vous pour la première
fois après ma Résurrection, je vous ai infusé l’Esprit Saint… même sur toi
qui n’étais pas présent, que vienne l’Esprit… Ignorez‑vous que l’infusion de l’Esprit est comme un baptême
de feu, puisque l’Esprit est Amour et que l’amour efface les fautes ?
Pour cette raison, votre péché de désertion au moment où je mourais vous est
pardonné.»
À ces mots, Jésus embrasse la tête de Jean qui n’a pas déserté, et Jean
pleure de joie.
«Je
vous ai donné le pouvoir de remettre les péchés. Mais on
ne peut donner ce que l’on ne possède pas. Vous devez donc être certains
que je possède ce pouvoir parfaitement, et j’en use pour vous qui devez être tout à fait purs
pour purifier ceux qui viendront à vous, souillés par le péché. Comment
pourrait‑on juger et purifier, si
l’on méritait d’être condamné et si l’on était personnellement impur ?
Comment quelqu’un pourrait‑il juger un autre s’il
avait une poutre dans son œil et des poids infernaux dans le cœur ?
Comment pourrait‑il dire : “Je
t’absous au nom de Dieu” si, à cause de ses péchés, il n’avait pas Dieu avec
lui ?
629.7 Mes amis,
réfléchissez à votre dignité de prêtres.
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310> Auparavant, j’étais
parmi les hommes pour juger et pardonner. Maintenant, je vais au Père. Je reviens
dans mon Royaume. La faculté de juger ne m’est pas enlevée. Elle est même
tout entière entre mes mains puisque le Père me l’a confiée. Mais c’est un
jugement redoutable, car il se fera quand il ne sera plus possible à l’homme
de se faire pardonner par des années d’expiation sur la terre. Toute créature viendra
à moi avec son âme quand elle laissera, à cause de la mort matérielle, sa
chair comme une dépouille inutile. Et je la jugerai une
première fois. Puis l’humanité reprendra son vêtement de chair sur
commandement céleste, pour être
séparée en deux parties : les agneaux avec le Pasteur, les boucs sauvages
avec leur Tortionnaire. Mais combien d’hommes seraient avec leur Pasteur si,
après le bain du baptême, il ne se trouvait plus quelqu’un pour pardonner en
mon nom ?
Voilà pourquoi je crée les prêtres : pour sauver ceux qui ont été sauvés par mon sang. Mon sang sauve. Mais les
hommes continuent à tomber dans la mort, à retomber dans la Mort. Il faut que
quelqu’un, qui en a le pouvoir, les lave continuellement en lui, soixante‑dix et soixante‑dix fois sept fois,
pour qu’ils ne soient pas la proie de la Mort. Vous et vos successeurs le
ferez. C’est pourquoi je vous absous de tous vos péchés. Car vous
avez besoin de voir, or la faute aveugle, car elle enlève à l’esprit la
lumière qui est Dieu. Vous avez besoin de comprendre, or la faute abêtit,
car elle enlève à l’esprit l’intelligence qui est Dieu. Votre ministère est
de purifier, or la faute souille, car elle enlève à l’esprit la
pureté qui est Dieu.
Que votre ministère de juger et d’absoudre en mon nom est grand ! Quand
vous consacrerez
pour vous le pain et le vin, et en ferez mon corps et mon sang,
vous accomplirez un acte grand, surnaturellement grand et sublime. Pour le
faire dignement, il vous faudra être purs puisque
vous toucherez celui qui est le Pur, et que vous vous nourrirez de la chair
d’un Dieu. Vous devrez être purs de cœur, d’esprit,
de membres et de langue, car c’est avec votre cœur que vous devrez aimer l’Eucharistie. Il ne faudra pas mêler
à cet amour céleste des amours profanes qui seraient un sacrilège.
Purs d’esprit, parce que vous devrez croire et comprendre ce mystère d’amour,
or l’impureté de la pensée tue la foi et l’intelligence. La science du monde
a beau rester, la sagesse de Dieu meurt en vous. Vous devrez être purs de
membres, car le Verbe descendra dans votre sein comme il est descendu dans le
sein de Marie grâce à l’amour.
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311> 629.8 Vous avez l’exemple
vivant de ce que doit être un sein qui accueille le Verbe qui se fait chair.
Cet exemple est celui de la femme sans faute originelle ni individuelle qui
m’a porté.
Observez comme est pur le sommet de l’Hermon encore enveloppé dans le voile
de la neige d’hiver. Vu de l’oliveraie,
il parait être un tas de lys effeuillés ou d’écume de mer qui s’élève comme
une offrande en face de cette autre blancheur que constituent les nuages,
portés par le vent d’avril à travers les champs azurés du ciel. Observez un
lys qui ouvre maintenant sa corolle à un sourire parfumé. Ces deux puretés
sont pourtant moins vives que celle du sein qui m’a formé. La poussière
apportée par les vents est tombée sur les neiges de la montagne et sur la
soie de la fleur. L’œil humain ne la perçoit pas tant elle est légère, mais
elle est bien présente, et elle corrompt la blancheur.
Mieux encore : regardez la perle la plus pure que l’on ait arrachée à la
mer, au coquillage ou elle est née, pour orner le sceptre d’un roi. Elle est
parfaite, son irisation compacte ignore le contact profanateur de toute
chair, puisqu’elle s’est formée dans la cavité nacrée de l’huître, isolée
dans le fluide saphir des profondeurs marines. Elle est cependant moins pure
que le sein qui m’a porté. À son centre se trouve un petit grain de sable, un
corpuscule très menu, mais toujours terrestre. En Marie, la Perle de la mer,
il n’existe ni grain de péché, ni tendance au péché. C’est une perle née dans
l’océan de la Trinité pour en porter sur la terre la seconde Personne. Elle
est compacte autour de son centre, qui n’est pas une semence de la
concupiscence terrestre, mais une étincelle de l’Amour éternel. Cette
étincelle a trouvé en elle une correspondance et a engendré les tourbillons
du divin Météore, qui maintenant appelle et attire à lui les enfants de
Dieu : moi, le Christ, l’Étoile du Matin.
C’est cette pureté inviolée que je vous donne en exemple.
629.9 Mais quand ensuite,
tels des vendangeurs près d’une cuve, vous plongez les mains dans la mer de
mon sang et en puisez de quoi purifier les étoles corrompues des misérables
qui ont péché, il ne vous suffit pas d’être purs : il vous faut être
parfaits pour ne pas vous souiller d’un péché plus grand et même de
plusieurs péchés en
rependant et en touchant d’une manière sacrilège le sang d’un Dieu, ou en
manquant à la charité et à la justice, si vous le refusez ou le donnez avec
une rigueur qui n’est pas du Christ. Lui, il s’est montré bon avec les
mauvais pour les attirer à son cœur, et trois fois plus avec les faibles pour
les porter à la confiance. Si vous faites preuve d’une telle rigueur, vous
serez trois fois indignes, car vous vous opposerez à ma volonté, à mon
enseignement et à la justice. Comment être sévères avec les agneaux quand on
est des pasteurs idolâtres ?
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312> O mes bien-aimés amis que j’envoie parcourir les chemins du
monde pour continuer l’œuvre que j’ai commencée et qui sera poursuivie tant
que le temps existera, rappelez‑vous mes paroles. Je
vous les dis pour que vous les répétiez à ceux que vous consacrerez pour le
ministère auquel je vous ai consacrés.
629.10 Je vois… Je regarde
le déroulement des siècles… Le temps et les foules infinies des hommes à
venir sont tous devant mes yeux… Je vois… les massacres et les guerres, les
paix mensongères et les horribles carnages, la haine et les vols, la
sensualité et l’orgueil. De temps en temps, une oasis verdoyante : une
période de retour à la Croix. Telle un obélisque qui
indique une eau pure au milieu des sables arides du désert, ma Croix sera
élevée avec amour, après que le venin du mal aura rendu les hommes malades de
la rage.
Autour d’elle, plantés sur les bords des eaux salutaires, fleuriront les
palmiers d’une période de paix et de bien dans le monde. Les âmes, comme des
cerfs et des gazelles, comme des hirondelles et des colombes, accourront,
pour guérir de leurs douleurs et espérer de nouveau, à ce refuge reposant,
frais, nourrissant. Il resserrera ses branches comme une coupole pour
protéger des tempêtes et des grandes chaleurs, et il tiendra au loin les
serpents et les fauves avec le Signe qui met le Mal en fuite. Il en sera
ainsi aussi longtemps que les hommes le voudront.
Je vois… des hommes en multitude… des femmes, des vieillards, des enfants,
des guerriers, des étudiants, des docteurs, des paysans… Tous viennent et
passent avec leur fardeau d’espoirs et de souffrances. J’en vois beaucoup
vaciller, car l’excès de douleur a fait glisser de ce fardeau trop lourd, en
premier lieu, l’espérance, et elle s’est effritée sur le sol…
J’en vois beaucoup tomber au bord du chemin parce que d’autres, plus forts ou
plus chanceux en raison d’un fardeau léger, les poussent de côté. Enfin, j’en
vois beaucoup qui se sentent abandonnés, sinon même piétinés par les passants
: se sentant mourir, ils en viennent à haïr et à maudire.
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313> Mes pauvres
enfants ! Parmi tous ceux-là, qui ont été
frappés par la vie, qui passent ou tombent, mon amour a, intentionnellement,
répandu
les Samaritains pleins de pitié, les bons médecins, les lumières dans la
nuit, les voix dans le silence. Grâce à eux, les faibles chancelants
trouveront une aide, ils reverront la Lumière, et ils réentendront la Voix
qui dit : “Espère. Tu n’es pas seul. Dieu est au‑dessus de toi, Jésus est avec toi.” J’ai placé, intentionnellement,
ces
charités actives pour que mes pauvres enfants ne meurent pas spirituellement
et ne perdent pas la demeure du Père, mais pour que la vue de mes ministres
qui me reflètent leur permette de continuer à croire en moi, qui suis la
Charité.
629.11 Mais une grande
douleur fait saigner la blessure de mon cœur comme quand elle fut ouverte au
Golgotha… Que voient mes yeux divins ? Il n’y a peut-être pas de prêtres dans les foules innombrables qui
passent ? Est‑ce pour cela que mon
cœur saigne ? Les séminaires sont‑ils vides ? Mon
divin appel ne trouve‑t‑il donc plus d’écho dans les âmes ? Le cœur de
l’homme n’est‑il plus capable de
l’entendre ?
Non. Au cours des siècles, il y aura des séminaires, et dans ceux‑ci des lévites. Il en sortira des prêtres, car mon
appel aura résonné avec une voix céleste en de nombreux cœurs d’adolescents,
et ils l’auront suivi. Mais, une fois venues la jeunesse et la maturité,
quantité d’autres voix auront retenti et elles auront étouffé ma voix dans
ces cœurs. Ma voix parle au cours des siècles à ses ministres, pour qu’ils
soient toujours ce que vous êtes actuellement : des apôtres à l’école du
Christ. Le vêtement est resté, mais le prêtre est mort.
Cela se produira chez un trop grand nombre, au cours des siècles. Ombres
inutiles et sombres, ils ne seront pas un levier qui soulève, une corde qui
tire, une source qui désaltère, un grain qui nourrit, un cœur qui est un
oreiller, une lumière dans les ténèbres, une voix qui répète ce que le Maître
lui dit. Mais ils seront pour la pauvre humanité un fardeau de scandale, un
poids de mort, un parasite, une pourriture… Quelle horreur !
Les plus grands Judas de l’avenir se trouveront encore et toujours parmi mes
prêtres !
629.12 Mes amis, je suis
dans la gloire, et pourtant je pleure. J’ai pitié de ces foules innombrables,
troupeaux sans pasteurs ou avec des pasteurs trop peu nombreux. J’en ai
infiniment pitié ! Eh bien, je le jure par ma Divinité : je leur
donnerai le pain, l’eau, la lumière, la voix que leur refusent ceux qui ont
été choisis pour cette œuvre. Je réitérerai au cours des siècles le miracle
des pains et des poissons. Avec
quelques pauvres petits poissons et avec quelques quignons de pain — des âmes
humbles et laïques —, je donnerai à manger à un grand nombre ; ils en
seront rassasiés et il en restera pour ceux de l’avenir, car “j’ai compassion
de ce peuple”, et je ne veux pas qu’il périsse.
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314> Bienheureux ceux qui
mériteront de jouer ce rôle. Ils seront bénis, non
pour ce qu’ils sont, mais parce qu’ils l’auront mérité par leur amour et
leurs sacrifices. Et trois fois bénis seront les prêtres qui sauront rester
apôtres, c’est‑à‑dire pain, eau, lumière,
voix, repos et remède de mes pauvres enfants. Ils brilleront dans le Ciel
d’une lumière spéciale. Je vous le promets, moi qui suis la Vérité.
629.13 Levons‑nous, mes amis, et venez avec moi pour que je vous
enseigne encore à prier. L’oraison est ce qui alimente les forces de
l’apôtre, car elle l’unit à Dieu.»
Jésus,
se levant, se dirige vers l’escalier.
Mais, arrivé en bas, il se retourne et me regarde.
Oh ! Père ! Il me regarde ! Il pense à moi ! Il cherche sa petite
“voix” ! La joie de se trouver avec ses amis ne l’empêche pas de penser
à moi ! Il me regarde
par‑dessus la tête des
disciples et me sourit. Il lève la main pour me bénir et me dit :
«Que
la paix soit avec toi.»
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