Le lundi 17
septembre 1945.
403> 278.1 - Une
fois les pauvres renvoyés après le repas, Jésus reste avec les apôtres et les
disciples dans le jardin de Marie de Magdala. Ils vont s'asseoir à sa limite,
justement près des eaux tranquilles du lac sur lequel font voile des barques
occupées à la pêche.
"Ils vont faire une bonne pêche" commente Pierre qui les observe.
"Toi aussi, tu feras une bonne pêche, Simon de Jonas."
"Moi, Seigneur, quand ? Tu veux que je sorte pour pêcher pour la
nourriture de demain ? J'y vais de suite et ..."
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404> "Nous n'avons
pas besoin de nourriture dans cette maison. La pêche que tu feras, c'est dans
l'avenir, et dans le domaine spirituel. Et avec toi seront d'excellents
pêcheurs, la plus grande partie de ceux-ci."
"Pas tous, Maître ?" demande Matthieu.
"Pas tous. Mais ceux qui en persévérant deviendront mes prêtres, feront
bonne pêche."
"Des conversions, hein ?" demande Jacques de Zébédée.
"Conversions, pardons, retours à Dieu. Oh ! tant de choses."
278.2 - "Écoute, Maître. Tu nous
as dit précédemment que si quelqu'un n'écoute pas son frère, pas même en
présence de témoins, que la synagogue le reprenne. Maintenant, si j'ai bien
compris ce que tu nous as dit, depuis que nous nous connaissons, il me semble
que la synagogue sera remplacée par l'Église, cette chose que tu fonderas.
Alors, où irons-nous pour conseiller les frères obstinés ?"
"Vous irez chez vous, parce que c'est vous qui serez mon Église. Par
conséquent, les fidèles viendront à vous ou pour avoir un conseil pour
eux-mêmes, ou pour donner un conseil à d'autres. Je vous dis davantage :
non seulement vous pourrez donner des conseils, mais vous pourrez aussi
absoudre en mon Nom. Vous pourrez délier des chaînes du péché et vous pourrez
lier deux personnes qui s'aiment en en faisant une seule chair.
Et ce que vous aurez fait, sera valide aux yeux de Dieu comme si Dieu Lui-même
l'avait fait. En vérité, je vous dis : ce que vous
aurez lié sur la terre sera lié au Ciel, ce que vous aurez délié sur la terre
sera délié au Ciel. Et je vous dis encore, pour vous faire comprendre la
puissance de mon Nom, à propos de l'amour fraternel et de la prière : si deux de mes disciples, et je considère
maintenant comme tels tous ceux qui croiront au Christ, se réunissent pour
demander quelque chose de juste en mon Nom, cela leur sera accordé par mon
Père. Car c'est une grande puissance que la prière, une grande puissance que
l'union fraternelle, une très grande, une infinie puissance que mon Nom et ma
présence parmi vous. Et là où deux ou trois seront réunis en mon Nom, je
serai au milieu d'eux et je prierai avec eux, et le Père ne refusera rien à
ceux qui prient avec Moi. Car beaucoup n'obtiennent pas parce qu'ils prient
seuls ,
ou pour des motifs illicites, ou par orgueil, ou avec le péché sur leur cœur.
Faites-vous un cœur pur pour que je puisse être avec vous et puis priez, et
vous serez écoutés."
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405> Pierre est pensif,
Jésus le voit et lui en demande la raison. Et Pierre explique :
"Je réfléchis à quel grand devoir nous sommes destinés, et j'en ai peur,
peur de ne pas savoir bien faire."
"En effet, Simon de Jonas ou Jacques d'Alphée ou Philippe ou d'autres ne
sauraient pas bien faire, mais le prêtre Pierre, le prêtre Jacques, le prêtre
Philippe ou Thomas, sauront bien faire parce qu'ils agiront en même temps que
la Divine Sagesse."
278.3 - "Et...
combien de fois devrons-nous Pardonner aux frères ? Combien de fois
s'ils pèchent contre les prêtres, et combien de
fois s'ils pèchent contre Dieu ? Parce que si
cela se passe comme maintenant, certainement ils pécheront contre nous
puisqu'ils pèchent contre Toi, tant et tant de
fois. Dis-moi si je dois pardonner toujours ou un certain nombre de fois.
Sept fois, ou plus encore, par exemple ?"
"Je ne te dis pas sept fois mais septante fois sept fois. Un nombre
illimité. Car le Père des Cieux vous pardonnera à vous bien des fois, un
grand nombre de fois, à vous qui devriez être parfaits. Et comme Il se
comporte avec vous, vous devez aussi vous comporter parce que vous
représenterez Dieu sur la terre. D'ailleurs, écoutez. Je vais vous raconter
une parabole qui sera utile à tous."
Et Jésus, qui était entouré des seuls apôtres en un endroit enclos par des
buis, se dirige vers les disciples qui sont, de leur côté, respectueusement
groupés sur un emplacement agrémenté d'une vasque pleine d'une eau limpide.
Le sourire de Jésus est comme un signal qu'il va parler. Et pendant que Lui
va, de son pas lent et allongé, avec lequel il fait beaucoup de chemin en peu
de temps, et donc sans hâte, eux se réjouissent tous, et comme des enfants
autour de quelqu'un qui leur fait plaisir, ils l'entourent en formant un
cercle. Une couronne de visages attentifs jusqu'à ce que Jésus se place
contre un grand arbre et commence à parler.
278.4 - "Ce que j'ai d'abord dit au
peuple doit être perfectionné pour vous qui êtes choisis parmi eux.
Il m'a été demandé par l'apôtre Simon de Jonas : "Combien de fois
je dois pardonner ? À qui ? Pourquoi ?" Je lui ai répondu
en particulier, et maintenant, je répète pour tous ma réponse parce qu'il est
juste que vous le sachiez désormais. Écoutez combien de fois, et comment, et
pourquoi il faut pardonner.
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406> Il faut pardonner
comme Dieu pardonne Lui qui, si on pèche mille fois et si on s'en repent,
pardonne mille fois, pourvu qu'Il voie que chez le coupable il n'y a pas la
volonté de pécher, la recherche de ce qui fait pécher, mais si au contraire
le péché n'est que le fruit d'une faiblesse de l'homme. Dans le cas où l'on persiste
volontairement dans le péché, il ne peut y avoir de pardon pour les offenses
à la Loi. Mais bien que ces fautes vous affligent vous, individuellement,
pardonnez. Pardonnez toujours à qui vous fait du mal. Pardonnez pour être
pardonnés; car vous aussi commettez des fautes contre Dieu et vos frères. Le
pardon ouvre le Royaume des Cieux, tant à celui qui reçoit le pardon qu'à
celui qui l'accorde. Cela ressemble à ce fait survenu entre un roi et ses
serviteurs.
Un roi voulut faire ses comptes avec ses
serviteurs. Il les appela donc l'un après l'autre, en commençant par ceux du
plus haut rang. Il en vint un qui lui devait dix mille talents,
mais celui-ci n'avait pas de quoi payer les avances que le roi lui avait
faites pour pouvoir se construire des maisons et pour des biens de tous
genres. C'est qu'en réalité, pour des raisons plus ou moins justes, il
n'avait pas employé avec beaucoup de soin la somme reçue pour ces projets. Le
roi-maître, indigné de sa paresse et de son manque de parole, commanda qu'il
fût vendu, lui, sa femme, ses enfants et tout ce qu'il avait jusqu'à ce qu'il
eût payé sa dette. Mais le serviteur se jeta aux pieds du roi et il le priait
avec des larmes et des supplications : "Laisse-moi aller. Aie
encore un peu de patience et je te rendrai tout ce que je te dois, jusqu'au
dernier denier". Le roi ému par tant de douleur - c'était un bon roi -
non seulement consentit à sa demande mais, ayant su que parmi les causes de
son peu de soin et de l'inobservation des échéances, il y avait aussi les maladies,
en arriva à lui faire remise de sa dette.
Cet homme s'en alla tout heureux. En sortant de là pourtant, il trouva sur
son chemin un autre sujet, un pauvre sujet auquel il avait prêté cent deniers
pris
sur les dix mille talents qu'il avait eus du roi. Persuadé de la faveur du
souverain, il se crut tout permis et, ayant saisi le malheureux à la gorge,
il lui dit : "Rends-moi, tout de suite, ce que tu me dois".
Inutilement l'homme se courba en pleurant pour lui baiser les pieds, en
gémissant: "Aie pitié de moi qui aie tant de malheurs. Aie encore un peu
de patience et je te rendrai tout jusqu'à la dernière piécette". Le
serviteur impitoyable appela les soldats et fit conduire le malheureux en
prison pour le décider à le payer, sous peine de perdre la liberté ou même la
vie.
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407> La chose fut connue
par les amis du malheureux, qui, tout contristés, allèrent la rapporter au
roi et maître. Ce dernier, informé, ordonna de lui amener le serviteur
impitoyable, et le regardant sévèrement, il lui dit : "Mauvais
serviteur, moi je t'avais aidé précédemment pour que tu deviennes
miséricordieux puisque je t'avais rendu riche et que je t'ai aidé encore en
te remettant ta dette pour laquelle tu m'avais tant demandé de patienter. Tu
n'as pas eu pitié d'un de tes semblables, alors que moi, le roi, j'en avais tant
eu pour toi. Pourquoi n'as tu
pas fait ce que j'ai fait pour toi ?" Et, indigné, il le remit aux
gardiens de prison pour qu'ils le gardassent jusqu'à ce qu'il eût tout payé,
en disant : "Comme il n'a pas eu pitié de quelqu'un qui lui devait
bien peu, alors que moi qui suis roi ai eu tant pitié de lui, de la même
façon qu'il ne bénéficie pas de ma pitié".
278.5 - Mon Père agira pareillement
avec vous si vous êtes impitoyables pour vos frères, si vous, ayant tant reçu
de Dieu, devenez coupables plus que ne l'est un fidèle. Rappelez-vous que vous avez l'obligation
d'être plus que tous les autres sans faute. Rappelez-vous que Dieu vous
avance un grand trésor mais Il veut que vous Lui en rendiez compte.
Rappelez-vous que personne comme vous ne doit savoir pratiquer l'amour et le
pardon.
Ne soyez pas des serviteurs qui, pour vous, exigez beaucoup et puis ne donnez
rien à ceux qui vous demandent. Comme vous faites, ainsi on vous fera. Et il
vous sera demandé compte aussi de la conduite des autres entraînés au bien ou
au mal par votre exemple. Oh ! en vérité, si vous êtes des
sanctificateurs, vous posséderez une gloire immense dans les Ciel Mais de la
même façon, si vous êtes causes de la perversion ou même seulement paresseux
dans le travail de sanctification, vous serez durement punis.
Je vous le dis encore une fois, si quelqu'un de vous ne se sent pas le
courage d'être victime de sa propre mission, qu'il s’en aille. Mais qu'il n'y
manque pas. Et je dis qu'il n'y manque pas dans les choses vraiment ruineuses
pour sa propre formation et celle d’autrui. Et qu'il sache avoir Dieu pour
ami, en ayant toujours au cœur le pardon pour les faibles. Alors voilà qu'à
chacun de vous qui sait pardonner, il sera, par le Dieu Père, donné le
pardon.
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408> 278.6 - Le
séjour est terminé. Le temps des Tabernacles
est proche. Ceux auxquels j'ai parlé en particulier ce matin, à partir de
demain iront en me précédant et en m'annonçant aux populations. Que ceux qui
restent ne se découragent pas. J'ai gardé certains d'entre eux pour une
raison de prudence, non par mépris à leur égard. Ils vont rester avec Moi, et
bientôt je les enverrai comme j'envoie les soixante-douze premiers. La moisson est abondante, et les ouvriers
sont toujours peu nombreux pour le travail à faire. Il y aura donc du travail
pour tous. Et ils n'y suffiront pas encore. Donc, sans jalousie, priez le
Maître de la moisson qu'Il envoie toujours de nouveaux ouvriers pour sa
moisson.
Pour le moment, allez. Les apôtres et Moi, en ces jours de repos, nous avons
complété votre instruction pour le travail que vous avez à faire, en répétant
ce que j'ai dit avant d'envoyer les douze .
L'un de vous m'a demandé : "Mais comment je guérirai en ton
nom ?" Guérissez d'abord l'esprit. Promettez aux infirmes le
Royaume de Dieu s'ils savent croire en Moi et, après avoir vu en eux la foi,
commandez à la maladie de s'en aller, et elle s'en ira. Et agissez ainsi pour
ceux qui ont l'esprit malade. Allumez tout d'abord la Foi. Par une parole
assurée communiquez l'Espérance. Je viendrai à mon tour mettre en eux la
divine Charité, comme je l'ai mise dans votre cœur après que vous avez cru en
Moi et espéré en ma Miséricorde. Et n'ayez peur ni des hommes ni du démon.
Ils ne vous feront pas de mal. Les seules choses que vous devez craindre, ce
sont la sensualité, l'orgueil, la cupidité. Par elles, vous pourriez vous
livrer à Satan et aux hommes-satans, qui existent aussi.
Allez donc en me précédant sur les routes du Jourdain. Arrivés à Jérusalem,
allez rejoindre les bergers dans la vallée de Bethléem, et venez me trouver
avec eux à l'endroit que vous savez (le champ des galiléens au mont des
oliviers). Ensemble, nous célébrerons la fête sainte en revenant ensuite
plus affermis que jamais à notre ministère.
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