"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 5.342 - A Cedes. Il segno chiesto dai farisei la profezia di Abacuc.

 3.341 - At Kedesh. The Signs of the Times.

 4.342- En Quedes. Los fariseos piden un signo. La profecía de Habacuc.

 6.387 - Jesus in Kedes.

 Évangile :
Matthieu 16,1-4.
Marc 8,11-13.
Luc 12,54-56
.


Mardi 6 février 29
(3 Adar)
Cédès.


   Vers l'index des thématiques
 Moi, je ne mens pas.

 Les prophéties ont toujours un contenu spirituel.

 Le signe de la main transpercée.

 Les signes des temps et celui de Jonas.

 Venez à Moi, Refuge des pécheurs.

 Le signe promis sera donné.


Accueil >> Plan du Site >> Sommaire du Tome.

Ancienne édition : Tome 5, chapitre 30.
Nouvelle édition : Tome 5, chapitre 342.

342
Jésus à Cédès. Le signe demandé par les pharisiens et la prophétie d’Habacuc.

 342.1 : Arrivée dans la ville refuge et descriptif.  342.2 : Sur la place principale, les sanhédristes hostiles les attendent.  342.3 : Sans se troubler, Jésus commence à parler de l'âme humaine.  342.4 : Le Messie est là comme annoncé par Habacuc. Il triomphera au final.  342.5 : Matthias invite Jésus à poursuivre son enseignement dans sa synagogue.  342.6 : Les adversaires demandent un signe. Jésus donne celui de sa main blessée.  342.7 : Matthias prend la défense de Jésus qui annonce que le signe de Jonas sera donné. Il s'en va.  342.8 : La foule rejoint Jésus à l’auberge et veut l’entendre encore.  342.9 : Jésus, Refuge des pécheurs. L'orgueil des incrédules. Le signe sera donné.  342.10 : Jésus récite, avec la foule, la prière d'Habacuc.  342.11 : Il pardonne à Judas son indiscrétion, cause de ces déboires.

Le lundi 26 novembre 1945.

325>  342.1 – La ville de Cédès est sur une petite montagne un peu isolée, à l'est d'une longue chaîne qui va du nord au sud, alors qu'à l'ouest une chaîne de collines presque parallèle va également du nord au sud. Deux lignes parallèles qui se rapprochent en formant une sorte de X. Au point le plus étroit et plutôt appuyé à la chaîne orientale qu'à l'occidentale; se trouve le mont qui a sur ses pentes Cédès, qui s'étend de la cime à ses côtés en pente douce, et qui domine la vallée fraîche et verte très étroite à l'est, plus large à l'ouest.     

C'est une belle ville entourée de murs, avec de belles maisons et une synagogue imposante, comme est imposante la fontaine aux multiples orifices qui laissent tomber une eau fraîche et abondante dans un bassin inférieur d'où partent des ruisseaux qui vont alimenter d'autres fontaines, peut-être, ou des jardins. Je ne sais.      

Jésus y pénètre un jour de marché : Sa main n'est plus bandée, mais elle a encore une croûte noire et un large bleu sur le dos. Jacques d'Alphée aussi a une croûte brune à la tempe et un large bleu tout autour. André et Jacques de Zébédée, moins blessés, n'ont plus de marques de l'aventure passée et ils marchent avec agilité en regardant autour, et spécialement par derrière et sur les côtés, car ils sont échelonnés tout près les uns des autres, devant et derrière Jésus.        

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326> J'ai l'impression qu 'ils se sont arrêtés à l'endroit décrit hier ou bien aux alentours deux ou trois jours, peut-être pour se reposer, ou pour se tenir à distance des rabbins, dans la crainte qu'ils se soient dirigés dans les principales villes dans l'espoir de les prendre en faute et de leur nuire encore. C'est du moins ce que font penser leurs conversations.         

"Mais c'est une ville de refuge !" dit André.   

"Tu penses qu'ils ont l'habitude de respecter ce refuge et la sainteté d’un lieu ? Comme tu es naïf, mon frère !" lui répond
Pierre.    

Jésus est entre les deux Jude. Devant Lui sont Jacques et
Jean en avant-garde, et puis l'autre Jacques avec Philippe et Matthieu; derrière Lui, André et Thomas avec Pierre. En dernier lieu, Simon le Zélote et Barthélemy.      

 342.2 – Tout va bien jusqu'à l'entrée dans une belle place, celle du bassin et de la synagogue, sur laquelle se pressent des gens qui parlent d'affaires. Le marché, par contre, est plus bas et au sud-ouest de la ville, là où débouche la route principale qui vient du sud et l'autre, celle suivie par Jésus, qui vient de l'ouest. Ces routes confluent à angle droit et se fondent en une route unique qui pénètre sous la porte et se transforme en une vaste place oblongue où il y a des ânes et des claies, des vendeurs et des acheteurs et l'habituel vacarme...        

Mais c'est quand ils arrivent à cette place qui est la plus belle - je crois le cœur de la ville, non pas tant parce qu'elle soit au centre de l'enceinte que parce qu'elle est le centre de la vie spirituelle et commerciale de Cédès dont le cœur bat ici, et il semble que le dise sa situation surélevée au-dessus du pays qu'elle domine, et que l'on pourrait défendre comme une citadelle - que commencent les difficultés. Comme autant de chiens hargneux qui vont s'attaquer à un chiot sans défense, ou plutôt comme des chiens de chasse qui ont flairé l'odeur du gibier, un groupe nombreux de pharisiens et de sadducéens auxquels se mêlent pour les épicer une poignée de rabbins vus à Giscala, parmi lesquels le dénommé
Uziel, s'adossent au portail large et embelli de sculptures et de frises de la riche synagogue. Et tout de suite ils se montrent du doigt Jésus et les apôtres.     

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327> "Hélas, Seigneur ! Ils sont ici aussi !" dit Jean effrayé en se retournant pour parler à Jésus.        

"Ne crains pas. Avance tranquillement. Pourtant que ceux qui ne se sentent pas en mesure d'affronter ces malheureux se retirent à l'auberge. Je veux absolument parler ici, ancienne ville lévitique et de refuge."         

Tous protestent : 

"Maître, et peux-tu penser qu'on va te laisser seul ?! Qu'ils nous tuent tous, s'ils le veulent. Mais nous partagerons ton sort."     

 342.3 – Jésus passe devant le groupe ennemi et il va se placer contre le mur d'un jardin d'où pleuvent les blancs pétales d'un poirier en fleurs. Le mur sombre et la blanche nuée encadrent le Christ qui a devant Lui ses douze.        

Jésus commence à parler :        

"O vous ici rassemblés, venez écouter la Bonne Nouvelle car plus utile que le commerce et que l'argent est la conquête du Royaume des Cieux."          

Sa belle et forte voix remplit la place et fait retourner les gens qui s'y trouvent.        

"Oh ! mais c'est le Rabbi galiléen !" dit quelqu'un. "Venez, allons l'écouter. Peut-être il va faire un miracle."          

Et un autre :         

"Moi, à
Bet-Ginna [1], je l'ai vu en faire un [2]. Et comme il parle bien ! Pas comme ces éperviers rapaces et ces serpents rusés." 

Jésus est vite entouré par la foule, et il continue de parler à cette foule attentive.  

"Au cœur de cette ville lévitique je ne veux pas rappeler la Loi. Je sais qu'elle est présente à vos cœurs comme dans peu de villes d'Israël, et ce qui le manifeste, c'est l'ordre que j'y ai remarqué, l'honnêteté dont m'ont donné la preuve les marchands auxquels j'ai acheté la nourriture pour mon petit troupeau et Moi, et cette synagogue, ornée comme il convient au lieu où l'on honore Dieu. Mais en vous aussi il y a un endroit où l'on honore Dieu, un endroit où sont les aspirations les plus saintes, où résonnent les paroles qui nous donnent les plus douces espérances de notre foi et les prières les plus ardentes pour que notre espérance se change en réalité. L'âme, voici le lieu saint et unique où l'on parle de Dieu et avec Dieu, en attendant que la Promesse s'accomplisse.      

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328> Mais la Promesse est accomplie. Israël a son Messie qui vous apporte la parole et la certitude que le temps de la Grâce est venu, que la Rédemption est proche, que le Sauveur est parmi vous, que le Royaume sans défaites est commencé.

 342.4 – Combien de fois vous aurez entendu lire Habacuc ! Et les plus méditatifs parmi vous auront murmuré: "Moi aussi je peux dire : 'Jusqu'à quand, Seigneur, devrai-je crier sans que Tu m'écoutes? [3]". Cela fait des siècles qu'Israël gémit ainsi. Mais maintenant le Sauveur est venu. La grande violence, la perpétuelle angoisse, le désordre et l'injustice causés par Satan, vont tomber car l'Envoyé de Dieu va réintégrer l'homme dans sa dignité de fils de Dieu et de cohéritier du Royaume de Dieu. Regardons la prophétie d 'Habacuc avec des yeux nouveaux, et nous comprendrons qu'elle porte témoignage de Moi, et qu'elle parle déjà le langage de la Bonne Nouvelle que j'apporte aux fils d'Israël.        

Mais ici, c'est Moi qui dois gémir : "Le jugement est fait, mais l'opposition triomphe". Et j'en gémis avec tant de douleur. Non pas tant pour Moi qui suis au-dessus du jugement humain, que pour ceux qui se condamnent parce qu'ils s'opposent, et pour ceux qu'ils font sortir du droit chemin. Cela vous étonne ce que je dis ? Il y a parmi vous des marchands d'autres lieux d'Israël.
 Ils peuvent vous dire que Moi, je ne mens pas. Je ne mens pas en menant une vie contraire à ce que j'enseigne, en ne faisant pas ce que l'on espère du Sauveur, et je ne mens pas en disant que l'opposition des hommes se dresse contre le jugement de Dieu qui m'a envoyé et contre le jugement des foules humbles et sincères qui m'ont entendu et m'ont jugé pour ce que je suis."     

Certains, dans la foule, murmurent :  

"C'est vrai ! C'est vrai ! Nous qui sommes du peuple nous l'aimons et voyons en Lui un saint. Mais eux (et ils montrent les pharisiens et leurs compagnons) s'y opposent."       

Jésus continue :  

"Pour faire cette opposition on déchire la Loi, et elle le sera toujours plus, jusqu'à ce qu'on l'abolisse, au point de commettre la suprême injustice qui pourtant ne durera pas longtemps. Pendant une courte et effrayante trêve, l'opposition semblera triompher de Moi, bienheureux alors ceux qui sauront continuer de croire en Jésus de Nazareth, dans le Fils de Dieu, dans le Fils de l'homme, prédit par les Prophètes.      

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329> J'aurais la puissance d'accomplir le jugement de Dieu totalement en sauvant tous les fils d'Israël, mais je ne le pourrai pas car l'impie triomphera contre lui-même, contre ce qu'il a de meilleur en lui, et de même qu'il piétine mes droits et qu'il piétine ceux qui croient en Moi, il piétinera aussi les droits de son esprit qui a besoin de Moi pour être sauvé et qui est donné à Satan pour me le refuser, à Moi."     

 342.5 – Les pharisiens chahutent. Mais, depuis un moment, un vieillard imposant s'est approché de l'endroit où est Jésus et maintenant, pendant une pause, il dit :         

"Je t'en prie, entre dans la synagogue pour y donner ton enseignement. Personne plus que Toi n'en a le droit. Je suis
Matthias, le chef de la synagogue. Viens et que la Parole de Dieu soit dans ma maison comme elle est sur tes lèvres."      

"Merci, juste d'Israël. Que la paix soit toujours avec toi."   

Et Jésus, à travers la foule qui se sépare comme une vague pour le laisser passer, et se referme en formant un sillage pour le suivre, traverse de nouveau la place, en passant de nouveau devant les pharisiens hargneux. Ces derniers, pourtant, entrent aussi dans la synagogue en cherchant orgueilleusement à se frayer un chemin. Mais les gens les regardent de travers et disent :         

"D'où venez-vous ? Allez dans vos synagogues attendre le Rabbi. Ici, c'est notre maison et nous y restons."        

Et les rabbins, sadducéens et pharisiens doivent encaisser et rester humblement près de la sortie pour n'être pas chassés par les habitants de Cédès.        

Jésus a pris place près du chef et d'autres de la synagogue, dont je ne sais si ce sont ses fils ou des aides. Il reprend son discours :  

"Habacuc dit - et comme il vous invite avec amour à prêter attention! - "Regardez parmi les peuples et observez, restez émerveillés, stupéfaits, car de vos jours est arrivée une chose à laquelle personne ne croira quand elle lui sera racontée
[4]". Maintenant nous avons encore des ennemis matériels au-dessus d'Israël. Mais laissez tomber ce qu'il y a de particulier et de peu important dans la prophétie et regardons seulement son grand message tout spirituel.
 En effet les prophéties, même si elles semblent se rapporter à des choses matérielles, ont toujours un contenu spirituel. La chose donc qui est arrivée - et elle est telle que personne ne pourra l'accepter s'il n'est pas convaincu de l'infinie bonté du vrai Dieu - c'est qu'Il a envoyé son Verbe pour sauver et racheter le Monde.         

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330> Dieu qui se sépare de Dieu pour sauver la créature coupable [5]. Eh bien, c'est Moi qui suis envoyé pour cela. Et aucune des forces du monde ne pourra arrêter mon élan de Triomphateur sur les rois et les tyrans, sur les péchés et les sottises. Je vaincrai parce que Moi, je suis le Triomphateur." 

 342.6 – Un éclat de rire méprisant et un cri partent du fond de la synagogue. Les gens protestent, le chef de la synagogue, qui jusqu'ici est resté les yeux fermés tant il est appliqué à écouter Jésus, se lève et impose silence aux perturbateurs en menaçant de les expulser.  

"Laisse-les faire, et même invite-les à exposer leurs réfutations" dit à haute voix Jésus.

"Oh ! bien ! c'est bien ! Laisse-nous venir auprès de Toi. Nous voulons t'interroger" crient ironiquement les contradicteurs.          

"Venez, laissez-les passer, ô vous de Cédès." 

Et la foule, avec des regards hostiles et des grimaces - et il ne manque pas quelque épithète peu flatteuse - les laisse avancer.  

"Que voulez-vous savoir ?" demande Jésus avec sévérité.  

"Tu dis donc que tu es le Messie ? En es-tu vraiment certain ?"    

Jésus, les bras croisés sur la poitrine, regarde celui qui a parlé, avec une telle autorité que du coup tombe son ironie et qu'il se tait. Mais un autre prend la parole et il dit :     

"Tu ne peux pas prétendre que l'on te croie sur parole. Quelqu'un peut mentir même en étant de bonne foi. Mais pour croire, il faut des preuves. Donne-nous donc des preuves que tu es ce que tu dis."     

"Israël est tout plein des preuves que j'ai données" dit Jésus tranchant. 

"Oh ! celles-là !... Des petites choses que n'importe quel saint peut faire. Il y en a eu de faites et il y en aura encore de faites par des saints d'Israël !" dit un pharisien. 

Un autre ajoute : 

"Et il n'est pas dit que tu les fasses par sainteté et avec l'aide de Dieu ! On dit, et en vérité on peut le croire, que tu es aidé par Satan. Nous voulons d'autres preuves, plus fortes, telles que Satan ne puisse les donner."         

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331> "Mais oui ! Une mort vaincue..." dit un autre. 

"Vous l'avez eue.
[6]"         

"C'étaient des apparences de mort. Montre-nous, par exemple, un corps en décomposition qui se ranime et se recompose. Pour que nous avions la certitude que Dieu est avec Toi : Dieu, le seul qui puisse rendre le souffle à la boue qui déjà redevient poussière.
[7]" 

"On n'a jamais demandé cela aux Prophètes pour croire en eux."

Un sadducéen crie :        

"Toi, tu es plus qu'un prophète. Toi, du moins c'est Toi qui le dis, tu es le Fils de Dieu !... Ah ! Ah ! Pourquoi alors n'agis-tu pas en Dieu ? Allons donc ! Donne-nous un signe ! Un signe !"      

"Mais oui ! Un signe du Ciel, qui t'indique Fils de Dieu, et alors nous t'adorerons" crie un pharisien. 

"Certainement ! Tu parles bien,
Simon ! Nous ne voulons pas retomber dans le péché d'Aaron [8]. Nous n'adorons pas l'idole, le veau d'or. Mais nous pourrions adorer l'Agneau de Dieu ! Ne l'es-tu pas ? Pourvu que le Ciel nous indique que tu l'es" dit celui qui a nom Uriel, et qui était à Giscala, et il a un rire sarcastique.  

Un autre se met à crier : 

"Laisse-moi parler, moi
Sadoq, le scribe d'or. Écoute-moi, ô Christ. Tu as été précédé par trop d'autres qui n'étaient pas des "Christ". Assez de tromperies. Un signe que tu l'es bien. Et Dieu, s'il est avec Toi, ne peut te le refuser : Et nous croirons en Toi, et nous t'aiderons. Autrement tu sais ce qui t'attend, selon le commandement de Dieu [9]."  

 Jésus lève sa main droite blessée et la montre bien à son interlocuteur. "Tu vois ce signe ? C'est toi qui l'as fait. Tu as indiqué un autre signe, et quand tu le verras incisé dans la chair de l'Agneau, tu te réjouiras. Regarde-le ! Tu le vois ? Tu le verras aussi au Ciel, quand tu paraîtras pour rendre compte de ta façon de vivre. Car c'est Moi qui te jugerai, et je serai là-haut avec mon corps glorifié avec les signes de mon ministère et du vôtre, de mon amour et de votre haine. Et tu le verras, toi aussi Uriel, et toi, Simon, et le verront Caïphe et Hanne, et beaucoup d'autres, au Dernier Jour, jour de colère, jour redoutable, et à cause de cela, vous préféreriez être dans l'abîme, parce que ma main blessée vous dardera plus que les feux de l'Enfer."   

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332> "Oh ! ce sont des paroles et des blasphèmes ! Toi, au Ciel, avec ton corps ?! Blasphémateur ! Toi, juge au lieu de Dieu ?! Anathème sur Toi ! Toi qui insultes le Pontife ! Tu mériterais d'être lapidé" crient en chœur sadducéens, pharisiens et docteurs.   

 342.7 – Le chef de la synagogue se lève de nouveau, patriarcal, splendide comme un Moïse avec ses cheveux blancs, et il crie :           

"Cédès est une ville de refuge et une ville lévitique. Respectez..." 

"Vieilles histoires ! Cela ne compte plus !"     

"Oh ! langues blasphématrices ! C'est vous qui êtes des pécheurs et pas Lui, et moi je le défends. Lui ne dit rien de mal. Il explique les Prophètes et nous apporte la Bonne Nouvelle et vous l'interrompez, vous le tentez, vous l'offensez. Je ne le permets pas. Lui est sous la protection du vieux Mathias de la descendance de Lévi par son père, et d'Aaron par sa mère. Sortez et laissez-le instruire ma vieillesse et l'âge mûr de mes fils."   

Et il porte sa main rugueuse de vieillard sur l'avant-bras de Jésus, comme pour le défendre.          

"Qu'il nous donne un vrai signe et nous partirons convaincus" crient les ennemis.   

"Ne te fâche pas, Matthias. Je vais parler" dit Jésus en calmant le vieillard.        

Et s'adressant aux pharisiens, aux sadducéens et aux docteurs, il dit :    

 "Quand vient le soir, vous scrutez le ciel et s'il rougit au crépuscule vous, d'après un vieux dicton, vous dites : "Demain, le temps sera beau car le crépuscule rougit le ciel". De même à l'aube, quand dans l'air que rendent obscur le brouillard et les vapeurs le soleil ne s'annonce pas couleur d'or, mais paraît étendre du sang sur le firmament, vous dites : "La journée ne passera pas sans tempête". Vous donc vous savez lire le temps du lendemain ou de la journée dans les signes instables du ciel et ceux encore plus changeants des vents. Et vous n'arrivez pas à distinguer les signes des temps ? Cela n'honore pas votre intelligence et votre science, et déshonore complètement votre esprit et votre prétendue sagesse.       

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333> Vous appartenez à une génération perverse et adultère, née en Israël du mariage de ceux qui se sont souillés avec le Mal. Vous en êtes les héritiers et vous accroissez votre perversité et aggravez votre adultère en répétant le péché de ceux qui ont engendré cette erreur. Eh bien, sache-le, Matthias, sachez-le, vous de Cédès, et tous ceux qui sont ici comme fidèles ou comme ennemis. Voici la prophétie que Moi je dis pour remplacer celle de Habacuc que je voulais expliquer : à cette génération perverse et adultère qui demande un signe, il ne sera donné que celui de Jonas... [10] Allons. Que la paix soit avec ceux qui sont de bonne volonté."         

Et par une porte latérale qui ouvre sur un chemin silencieux, entre les jardins et les maisons, il s'éloigne avec les apôtres.   

 342.8 – Mais les gens de Cédès ne se donnent pas pour battus. Certains le suivent, et l'ayant vu entrer dans une petite auberge dans les faubourgs orientaux de la ville, ils en portent la nouvelle au chef de la synagogue et à leurs concitoyens. Et Jésus est encore en train de manger, quand la cour ensoleillée de l'auberge se remplit de gens et que le vieux chef de la synagogue avec d'autres anciens de Cédès se présente à l'entrée de la pièce où est Jésus et s'incline en implorant :  

"Maître, en nous est resté le désir d'entendre ta parole. Elle était si belle, expliquée par Toi, la prophétie de Habacuc !
[11] Pourquoi à cause de ceux qui te haïssent devraient-ils rester sans te connaître ceux qui t'aiment et croient en ta Vérité ?"      

"Non, père. Il ne serait pas juste de punir les bons à cause des mauvais. Alors écoutez..." (et Jésus laisse son repas pour se présenter sur la porte et parler à ceux qui sont groupés dans la petite cour tranquille).         

"Dans les paroles du chef de votre synagogue, il y a un écho de celles de Habacuc. Pour lui et pour vous tous, il reconnaît et professe que je suis la Vérité. Habacuc reconnaît et professe : "Depuis le commencement, Tu es et Tu es avec nous, et nous ne mourrons pas
[12]". Ainsi en sera-t-il. Il ne périra pas celui qui croit en Moi. Le Prophète me représente comme Celui que Dieu a établi pour juger, comme Celui que Dieu a rendu fort pour châtier, comme Celui dont les yeux sont trop purs pour voir le mal, et qui ne pourra supporter l'iniquité.  

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334> Mais s'il est vrai que le péché me donne de la répugnance, vous voyez pourtant que j'ouvre les bras, parce que je suis le Sauveur, à ceux qui se sont repentis de leur péché. C'est pour cela que je tourne mon regard même sur celui qui est coupable et que j'invite celui qui est impie à se convertir...  

 342.9 – O vous de Cédès, ville lévitique, ville sanctifiée par la charité pour qui est coupable d'un crime - et tout homme a péché contre Dieu, contre son âme et contre le prochain - venez alors à Moi, Refuge des pécheurs. Ici, dans mon amour, même l'anathème de Dieu ne pourrait vous frapper, car mon regard suppliant pour vous change l'anathème de Dieu en bénédiction de pardon.        

Écoutez, écoutez ! Écrivez dans vos cœurs cette promesse, comme Habacuc écrivit sur un rouleau sa prophétie certaine. Là, il est dit : "S'il tarde, attends-le, car Celui qui doit venir viendra sans tarder
[13]". Voilà : Celui qui doit venir est venu. C'est Moi.         

"Celui qui est incrédule n'a pas une âme juste" dit le Prophète, et dans sa parole se trouve la condamnation de ceux qui m'ont tenté et insulté. Ce n'est pas Moi qui les condamne, mais le Prophète qui m'a vu d'avance, et qui a cru en Moi. Lui, de même qu'il me dépeint comme le Triomphateur, ainsi il dépeint l'homme orgueilleux, en disant qu'il est sans honneur ayant ouvert son âme à la cupidité et à l'insatiabilité, comme est cupide et insatiable l'enfer. Et il menace: "Malheur à celui qui accumule des biens qui ne lui appartiennent pas et qui se couvre de boue
[14]". Les mauvaises actions contre le Fils de l'homme sont cette boue, et vouloir le dépouiller de sa sainteté pour qu'elle n'offusque pas la leur, c'est de la cupidité. 

"Malheur" dit le Prophète "à celui qui entasse dans sa maison les fruits de son avarice perverse pour y placer en haut son nid. Il croit échapper ainsi aux griffes du mal
[15]". Cela c'est se déshonorer et tuer sa propre âme.

"Malheur à celui qui édifie une ville sur le sang et construit des forteresses sur l'injustice
[16]". En vérité une trop grande partie d'Israël cimente les forteresses de sa cupidité avec les larmes et le sang, et attend la fin pour faire le plus dur pétrissage. Mais que peut une forteresse contre les flèches de Dieu ? Que peut une poignée d'hommes contre la justice du monde entier qui criera d'horreur à cause du crime sans égal ?      

Oh ! comme le dit bien Habacuc ! "À quoi sert la statue ?
[17]". Et la statue idolâtrique, c'est désormais la sainteté mensongère d'Israël.        

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335>  Seul le Seigneur est dans son Temple saint, et c'est vers Lui seul que s'inclinera la terre et elle tremblera d'adoration et d'épouvanté, alors que le signe promis sera donné une fois et une seconde fois et que le Temple vrai, dans lequel Dieu repose, montera glorieux dire aux Cieux : "C'est accompli!" comme Il l'avait dit en sanglotant à la terre pour la purifier par l'annonce de sa venue.       

"Fiat !" a dit le Très-Haut, et le monde exista. "Fiat !" dira le Rédempteur et le monde sera racheté. C'est Moi qui donnerai au monde de quoi être racheté. Et seront rachetés ceux qui auront la volonté de l'être.

 342.10 – Maintenant levez-vous. Disons la prière du Prophète, mais comme il est juste de la dire en ce temps de grâce :       

"J'ai entendu, Seigneur, l'annonce de ta venue et je m'en suis réjoui". Ce n'est plus le temps de l'épouvante, ô vous qui croyez au Messie.

"Seigneur, ton œuvre est au milieu des années, fais-la vivre malgré les embûches des ennemis. Au milieu des ans, Tu la rendras manifeste". Oui, quand le temps sera accompli, l’œuvre sera achevée.          

"Et au milieu du dédain resplendira la miséricorde" car le dédain retombera seulement sur ceux qui auront mis des filets et des lacets et lancé des flèches contre l'Agneau Sauveur.          

"Dieu viendra de la Lumière au monde". C'est Moi qui suis la Lumière venue pour vous apporter Dieu. Ma splendeur inondera la terre en jaillissant à pleins fleuves "là où les cornes pointues" auront déchiré les Chairs de la Victime, dernière victoire "de la Mort et de Satan qui s'enfuiront vaincus devant le Vivant et le Saint".          

Gloire au Seigneur ! Gloire à Celui qui a fait ! Gloire à Celui qui a donné le soleil et les astres ! À Celui qui a fait les montagnes. Au Créateur des mers. Gloire, gloire infinie au Bon qui veut le Christ pour sauver son peuple, pour sauver l'homme ! 

Unissez-vous, chantez avec Moi car la Miséricorde est venue au monde et qu'il est proche le temps de la Paix. Celui qui vous tend les mains, vous exhorte à croire et à vivre dans le Seigneur car le temps est proche où Israël sera jugé avec vérité.

La paix à vous ici présents, à vos familles, à vos maisons."

Jésus trace un large geste de bénédiction et il va se retirer. Mais le chef de la synagogue Lui demande :         

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336> "Reste encore."     

"Je ne peux pas, père."   

"Envoie-nous au moins tes disciples."

"Vous les aurez sans faute. Adieu. Va en paix."         

 342.11 – Ils restent seuls...         

"Mais je voudrais savoir qui nous les a envoyés sur notre chemin. Ils semblent des nécromanciens..." dit Pierre.         

L'
Iscariote s'avance, pâle. Il s'agenouille aux pieds de Jésus.         

"Maître, c'est moi le coupable. J'ai parlé dans cette ville... avec l'un d’eux dont j'étais l'hôte...
[18]"

"Comment ? C'est autre chose que la pénitence ! Tu es..."



"Silence, Simon de Jonas ! Ton frère s'accuse sincèrement. Honore-le à cause de cette humiliation. Ne te tourmente pas, Judas. Je te pardonne. Tu le sais que je pardonne. Sois plus prudent une autre fois... Et maintenant, partons. Nous marcherons tant qu'il y aura la lune. Nous devons passer le fleuve avant l'aube. Partons. Ici derrière, commence le bois. Ils perdront nos traces, aussi bien les bons que les mauvais. Demain, nous serons sur la route de Panéade."         

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Fiche mise à jour le 13/11/2023.

 



[1] Betginna dans le texte original. Bétginna dans la traduction de 1985. Les villes lévitiques étaient au nombre de 48. Elles étaient confiées aux descendants de Lévi. Consacrés au service liturgique, ils ne possédaient aucune terre en propre (cf. Nombres 35).

[2] Guérison de la lunatique. Cf. EMV 215.           

[3] Habacuc 1,2-4.    

[4] Habacuc 1,5.       

[5] "Dieu qui se sépare de Dieu", expression que Maria Valtorta justifie par cette note sur une copie dactylographiée :      
Bien qu’il ne fasse qu’un avec le Père, le Verbe n’était plus dans le Père comme avant l’Incarnation.        
De même, le texte d’
EMV 381.2 fait la distinction entre le Verbe du Père qui est au Ciel et le Fils de l’homme.

[6] Résurrection du fils de la veuve de Naïm (EMV 189) puis de la fille de Jaïre (EMV 230).      

[7] Défi qui sera relevé – en vain – par la résurrection de Lazare (EMV 548).      

[8] Le péché d’Aaron, relaté en Exode 32, 1-6.       

[9] Le commandement : voir Lévitique 24, 16.       

[10] Celui de Jonas, comme déjà en EMV 269.10. 

[11] Prophétie, dont l’explication, qui commence par les citations d’Habacuc 1, 2.3.5, reprend avec l’interruption des pharisiens, par celles d’Habacuc 1, 12-13 ; Habacuc 2, 3.4.6.9.12.18 ; Habacuc 3, 2-5.      

[12] Habacuc 1,12.   

[13] Habacuc 2,3.     

[14] Habacuc 2,6.     

[15] Habacuc 2,9.     

[16] Habacuc 2,12.   

[17] Habacuc 2,18.   

[18] Séphet ? Cf. la nuit de débauche de Judas en EMV 338.