Vision du dimanche 2 septembre 1945
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269.1 – Même scène qu'à la vision
précédente. Jésus a
fait ses adieux à la veuve, tout en tenant déjà par la main le petit Joseph
et il dit à la femme : "Il ne viendra personne avant mon retour, à
moins que ce ne soit un gentil. Mais, s'il vient quelqu'un; retiens-le
jusqu'à après-demain en lui disant que je viendrai sans faute."
"Je
le dirai, Maître. Et s'il y a des malades, je leur donnerai l'hospitalité
comme tu me l'as enseigné."
"Adieu, alors; et la paix soit avec vous. Viens, Manahen."
Par cette brève indication, je comprends que des malades et des malheureux
l'ont rejoint à Corozaïn et qu'à la leçon du travail Jésus a uni celle du
miracle. Et si Corozaïn reste toujours indifférente, c'est signe que c'est un
terrain sauvage, qu'on ne peut cultiver. Cependant Jésus la traverse, en
saluant ceux qui le saluent comme si de rien n'était, et il reprend sa
conversation avec Manahen qui se demande s'il va repartir pour Machéronte ou rester encore une semaine...
269.2 – ...Pendant ce temps, dans la
maison de Capharnaüm, on se prépare au sabbat. Matthieu,
un peu boiteux,
reçoit ses compagnons, leur sert de l'eau et des fruits frais, en s'informant
de leurs missions.
Pierre
fait la moue en voyant que déjà des pharisiens flânent près de la
maison : "Ils veulent nous empoisonner le sabbat. Je dirais bien
d'aller à la rencontre du Maître et Lui dire d'aller à Bethsaïda en laissant
déçus ces gens-là"
"Et crois-tu que le Maître le ferait ?" demande son frère.
"Et puis, il y a dans la pièce du bas ce pauvre malheureux qui
attend" observe Matthieu.
"On pourrait l'emmener en barque à Bethsaïda, et moi ou un autre aller à
la rencontre du Maître" dit Pierre.
"Peut-être, peut-être..." dit Philippe qui, ayant de la famille à
Bethsaïda, y irait volontiers.
"D'autant plus que... Voyez, voyez ! Aujourd'hui la garde est
renforcée par les scribes. Allons, sans perdre de temps. Vous, avec le
malade, passez par le jardin, et en route par derrière la maison. Je vous
amène la barque au "Puits du figuier" et Jacques fait de même. Simon le Zélote et les frères de
Jésus vont à la rencontre du Maître."
"Moi, je ne m'en vais pas avec le possédé" annonce l'Iscariote.
"Pourquoi ? Tu as peur que le démon s'attaque à toi ?"
"Ne m'ennuie pas, Simon de Jonas. J'ai dit que je ne viens pas et je ne
viens pas."
"Va avec les cousins au-devant de Jésus."
"Non."
"Ouf ! Viens en barque."
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"Non."
"Mais ! en sommes que veux-tu ? Tu es toujours celui qui met
des obstacles..."
"Je veux rester où je suis : ici. Je n'ai peur de personne et je ne
m'échappe pas. Et du reste, le Maître ne vous serait pas reconnaissant de
votre idée. Et ce serait un autre sermon de reproches
et je ne veux pas le subir à cause de vous. Allez-y vous. Moi, je resterai
pour donner des renseignements..."
"Non, justement ! Tout le monde ou personne" crie Pierre.
"Alors, personne, parce que le Maître est ici, le voilà qui vient"
dit sérieusement le Zélote qui guettait sur la route.
Pierre, mécontent, maugrée dans sa barbe. Mais il va à la rencontre de Jésus
avec les autres.
269.3 – Après les premières
salutations, on Lui parle d'un possédé aveugle et muet qui attend avec ses
parents sa venue depuis plusieurs heures.
Matthieu explique : "Il est comme inerte. Il s'est jeté sur des
sacs vides et il n'a plus bougé. Les parents espèrent en Toi. Viens te
restaurer et puis tu le secourras."
"Non. Je vais tout de suite le trouver. Où est-il ?"
"Dans la pièce du bas près du four. Je l'ai mis là avec ses parents, car
il y a beaucoup de pharisiens et aussi des scribes qui semblent aux
aguets..."
"Oui, et il vaudrait mieux ne pas leur faire plaisir" bougonne
Pierre.
"Judas de Simon n'est pas là ?" demande Jésus.
"Il est resté à la maison. Il faut toujours qu'il fasse autrement que
les autres" bougonne encore Pierre.
Jésus le regarde, mais ne lui fait pas de reproches. Il se hâte vers la
maison en confiant l'enfant justement à Pierre qui le caresse en sortant tout
de suite un sifflet, de sa ceinture et en disant : "Un pour toi et
un pour mon fils. Demain soir, je t'amène le voir. Je me les suis fait faire
par un berger à qui j'ai parlé de Jésus."
Jésus entre dans la maison, salue Judas qui semble tout occupé à ranger la
vaisselle, et puis s'en va directement vers une sorte de dépense basse et
obscure adossée au four.
"Faites sortir le malade" commande Jésus.
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328> Un pharisien qui n'est pas de
Capharnaüm, mais qui a l'air plus maussade encore que les pharisiens du pays,
dit : "Ce n'est pas un malade, c'est un possédé."
"C'est toujours une maladie de l'esprit..."
"Mais lui a les yeux et la langue liés..."
"C'est toujours une maladie de l'esprit qui étend la possession aux
membres et aux organes. Si tu m'avais laissé achever, tu aurais su ce que
cela voulait dire. Même la fièvre est dans le sang quand on est malade mais,
à partir du sang, elle attaque telle ou telle partie du corps."
Le pharisien ne sait que répliquer et se tait.
269.4 – Le possédé a été conduit en
face de Jésus. Inerte, comme l'a bien dit Matthieu. Il est très gêné par le
démon. Les gens pendant ce temps viennent nombreux. C'est incroyable comment
aux heures, je dirais de distraction, les gens ont vite fait d'accourir là où
il y a quelque chose à voir. Il y a maintenant les notables de Capharnaüm,
parmi lesquels les quatre pharisiens,
il y a Jaïre,
et dans un coin, avec l'excuse de veiller sur l'ordre, il y le centurion romain
et avec lui des citoyens d'autres villes.
"Au nom de Dieu, quitte les pupilles et la langue de cet homme ! Je
le veux ! Délivre de toi cette créature ! Il ne t'est plus permis
de la tenir. Va-t-en !" crie Jésus qui tend les mains en
commandant.
Le miracle commence par un hurlement de rage du démon et se termine par un
cri de joie de celui qui a été délivré qui crie : "Fils de
David ! Fils de David ! Saint et Roi !"
269.5 – "Comment fait-il pour
savoir qui est celui qui l'a guéri ?" demande un scribe.
"Mais tout cela, c'est de la comédie ! Ces gens sont payés pour la
faire !" dit un pharisien en haussant les épaules.
"Mais par qui ? S'il est permis de vous le demander" interroge
Jaïre.
"Même par toi."
"Et dans quel but ?"
"Pour rendre célèbre Capharnaüm."
"Ne rabaisse pas ton intelligence en disant des sottises et ne souille
pas ta langue par des mensonges. Tu sais que ce n'est pas vrai, et tu devrais
comprendre que tu dis une sottise.
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329> Ce qui est arrivé ici est arrivé
dans beaucoup d'endroits en Israël. Alors partout il y en a qui paie ?
En vérité je ne savais pas qu'en Israël le petit peuple était très
riche ! Parce que vous, et avec vous tous les grands, vous ne payez
certainement pas pour cela. Alors c'est le petit peuple qui paie, lui qui est
le seul qui aime le Maître."
"Tu es chef de la synagogue et tu l'aimes. Ici, il y a Manahen et, à
Béthanie, il y a Lazare
de Théophile. Ceux-ci ne sont pas du petit peuple."
"Mais ils sont honnêtes, et moi aussi et nous n'escroquons personne, en
rien, Et encore moins dans les choses de la foi. Nous autres, nous ne nous le
permettons pas car nous craignons Dieu et nous avons compris que ce qui plaît
à Dieu c'est l'honnêteté."
Les pharisiens tournent le dos à Jaïre et s'en prennent aux parents de
l'homme guéri : "Qui vous a dit de venir ici ?"
"Qui ? Beaucoup de gens, déjà guéris ou leurs parents."
"Mais, que vous ont-ils donné ?"
"Donné ? L'assurance que Lui l'aurait guéri."
"Mais était-il vraiment malade ?"
"Oh ! Esprits sournois ! Vous croyez que tout ceci est une
feinte ? Allez à Gadara et, si vous ne croyez pas,
informez-vous du malheur de la famille Anna d'Ismaël"
Les gens de Capharnaüm, indignés, manifestent bruyamment alors que des
galiléens, venus des environs de Nazareth, disent : "Et pourtant,
c'est le fils du menuisier Joseph !"
Les habitants de Capharnaüm, fidèles à Jésus, crient : "Non. C'est
celui qu'il se dit et que l'homme guéri appelé :"Fils de Dieu et
Fils de David".
"Mais n'exaltez pas davantage le peuple avec vos
affirmations !" dit un scribe avec mépris.
"Et qui est-il alors, selon vous ?"
"Un Belzébuth !"
"Ah ! Langues de vipères ! Blasphémateurs !
Possédés ! Cœurs aveugles ! Notre ruine ! Même la joie du
Messie, vous voudriez nous l'enlever, hein ? Usuriers ! Cailloux
arides !"
Un beau vacarme !
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330> Jésus, qui s'était retiré à la
cuisine pour boire un peu d'eau, se présente sur le seuil juste à temps pour
entendre, une fois encore, la sotte accusation que ressassent les
pharisiens : "Ce n'est qu'un Belzébuth, puisque les démons Lui
obéissent. Le grand Belzébuth son père, l'aide et il ne chasse les démons que
par l'influence de Belzébuth, prince des démons."
269.6 – Jésus descend les deux marches
du seuil et s'avance tout droit, sévère et calme en s'arrêtant justement en
face du groupe scribo-pharisaïque, En les fixant
d'un regard perçant il dit :
"Même sur la terre, nous voyons qu'un royaume divisé en factions
opposées devient intérieurement faible qu'on attaque facilement et que les
états voisins dévastent pour en faire leur esclave. Sur la terre aussi, nous
voyons qu'une cité divisée en factions contraires perd sa prospérité, et il
en est de même d'une famille dont les membres sont divisés entre eux par la
haine.
Elle s'effrite et devient un émiettement qui ne sert à personne et qui fait
rire ses concitoyens. La concorde n'est pas seulement un devoir, mais une
habilité, car elle garde les hommes indépendants, forts et aimants. C'est à
cela que devraient réfléchir les patriotes, les gens de la même cité ou les
membres d'une même famille quand, par le désir d'un intérêt particulier, ils
se trouvent portés à des séparations et à des vexations qui sont toujours
dangereuses parce qu'elles opposent les groupes les uns aux autres et
détruisent les affections.
C'est cette habileté, en fait, que mettent
en œuvre ceux qui sont les maîtres du monde. Observez Rome dans son
indéniable puissance, si pénible pour nous. Elle domine le monde, mais elle
est unie dans un même dessein, une seule volonté : "dominer",
Même parmi eux, il y aura certainement des divergences, des antipathies, des
révoltes. Mais cela reste au fond. À la surface c'est un seul bloc, sans
failles, sans turbulences. Ils veulent tous la même chose et réussissent
parce qu'ils la veulent. Et ils réussiront tant qu'ils voudront la même
chose.
Regardez cet exemple humain d'une habile cohésion et pensez : si ces
enfants du siècle sont ainsi, qu'est-ce que ne sera pas Satan ? Eux,
pour nous, sont des satans, mais leur satanicité
de païens n'est rien en comparaison du satanisme parfait
de Satan et de ses démons.
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331> Là, dans ce royaume éternel, sans
siècles, sans fin, sans limite de ruse et de méchanceté, là où on jouit de
nuire à Dieu et aux hommes et où leur respiration est de nuire, leur
douloureuse jouissance, unique, atroce avec une perfection maudite, s'est
opérée la fusion des esprits unis dans une seule volonté :
"nuire".
Maintenant si, comme vous voulez le soutenir pour faire douter de Ma
puissance, Satan est celui qui m'aide parce que Moi je suis un Belzébuth
inférieur, n'arrive-t-il pas que Satan est en désaccord avec lui-même et avec
ses démons s'il chasse ceux-ci de ses possédés ? Et s'il y a désaccord,
son royaume pourra-t-il jamais durer ? Non, cela n'est pas. Satan est tout ce qu'il y a de plus fourbe
et ne se nuit pas à lui-même, Lui vise à étendre et non pas à réduire son
royaume dans les cœurs. Sa vie, c'est de "dérober, nuire, mentir,
blesser, troubler". Dérober les âmes à Dieu et la paix aux hommes. Nuire
aux créatures du Père en Lui donnant un grand chagrin. Mentir pour dévoyer.
Blesser pour jouir, Troubler parce qu'il est le Désordre. Et il ne peut
changer, Il est éternel en son être et dans ses méthodes.
269.7 – Mais répondez à cette
question : si Moi je chasse les démons au nom de Belzébuth, au nom de
qui vos fils les chassent-ils ? Vous voudrez reconnaître alors qu'eux
aussi sont des Belzébuth ? Maintenant, si vous le dites, eux verront en
vous des calomniateurs. Et si leur sainteté est telle qu'ils ne réagissent
pas à l'accusation, vous vous jugerez par vous-mêmes en avouant qu'il y a
beaucoup de démons en Israël, et Dieu vous jugera au nom des fils d'Israël
accusés d'être des démons. Car, d'où que vienne le jugement, eux, au fond,
seront vos juges, là où le jugement n'est pas suborné par des influences
humaines.
Si, ensuite, comme il est vrai, je chasse les démons par l'Esprit de Dieu,
c'est donc la preuve qu'est arrivé à vous le Royaume de Dieu et le Roi de ce
Royaume. Ce Roi a une puissance telle qu'aucune force opposée à son Royaume
ne peut lui résister. C'est pour cela que j'attache et contrains ceux qui
sont les usurpateurs des fils de mon Royaume à sortir des endroits qu'ils
occupent et à me rendre leur proie pour que j'en prenne possession. Est-ce
que par hasard ce n'est pas ce que fait quelqu'un qui veut entrer dans une maison
habitée par un homme fort pour lui enlever ses biens, bien ou mal
acquis ? C'est ainsi qu'il fait, Il entre et le ligote et, après l'avoir
fait, il peut piller la maison. Moi, je ligote l'ange des ténèbres qui a pris
ce qui m'appartient et je lui enlève le bien qu'il m'a dérobé, Et Moi seul je
peux le faire, parce que je suis le seul Fort, le Père du siècle à venir, le
Prince de la Paix."
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332> 269.8 – "Explique-nous
ce que tu veux dire quand tu dis : "Père du siècle à venir".
Crois-tu vivre jusqu'au nouveau siècle et, plus sottement encore, penses-tu
créer le temps ? Toi, pauvre homme ? Le temps appartient à
Dieu" demande un scribe.
"Et c'est toi, scribe, qui me le demandes ? Ne sais-tu donc pas
qu'il y aura un siècle qui aura un commencement et qui n'aura pas de fin, et
qui sera le mien ? C'est en lui que je triompherai, rassemblant autour
de Moi ceux qui sont ses fils et eux vivront éternellement comme ce siècle
que j'aurai créé, et déjà je suis en train de le créer en mettant l'esprit en
valeur, au-dessus de la chair et au-dessus du monde et au-dessus des enfers
que je chasse parce que je peux tout.
Pour ce motif, je vous dis que celui qui n'est pas avec Moi est contre Moi et que celui
qui ne rassemble pas avec Moi, disperse. Parce que je suis Celui qui suis. Et
celui qui ne croit pas à cela, qui est déjà prophétisé, pèche contre l'Esprit
Saint dont la parole a été dite par les prophètes, et qui n'est ni mensonge
ni erreur, et qui doit être crue sans résistance.
Parce que je vous le dis : tout sera pardonné aux hommes, tout péché et
tout blasphème, parce que Dieu sait que l'homme n'est pas seulement esprit
mais chair, et chair tentée qui est soumise à des faiblesses imprévues. Mais le blasphème contre l'Esprit ne sera
pas pardonné. Qui aura parlé contre le Fils de l'homme sera encore pardonné
parce que la pesanteur de la chair qui enveloppe ma Personne et enveloppe
l'homme qui parle contre Moi, peut encore induire en l'erreur. Mais celui qui
aura parlé contre l'Esprit Saint ne sera pas pardonné ni dans cette vie, ni
dans la vie future, parce que la Vérité est ce qu'elle est : nette,
sainte, indéniable et exprimée à l'esprit d'une manière qui ne conduit pas à
l'erreur, en ce sens que commettent l'erreur ceux qui volontairement veulent
l'erreur. Nier la Vérité dite par l'Esprit Saint, c'est nier la Parole de
Dieu et l'Amour que cette parole a donné par amour pour les hommes. Et le
péché contre l'Amour n'est pas pardonné.
269.9 – Mais chacun donne les fruits
de son arbre. Vous donnez les vôtres et ce ne sont pas de bons fruits. Si
vous donnez un arbre bon pour qu'il soit planté dans le verger, il donnera de
bons fruits, mais si vous donnez un arbre mauvais, mauvais sera le fruit
qu'on cueillera sur lui, et tout le monde dira: "C'est arbre n'est pas
bon". Car c'est à ses fruits que l'on reconnaît l'arbre.
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333> Et vous, comment croyez-vous
pouvoir bien parler, vous qui êtes mauvais ? Car la bouche parle de ce
qui remplit le cœur. Et c'est de la surabondance de ce que nous avons en nous
que proviennent nos actes et nos paroles. L'homme bon tire de son bon trésor
des choses bonnes, L'homme mauvais tire de son trésor des choses mauvaises.
Il parle, il agit d'après ce qu'il a en son intérieur.
Et en vérité, je vous dis que la paresse est une faute, mais mieux vaut ne
rien faire que de faire des choses mauvaises. Et je vous dis aussi qu'il vaut
mieux se taire que de tenir des propos oiseux et méchants. Même si le silence
est oisiveté, pratiquez-le plutôt que de pécher par la langue. Je vous assure
que de toute parole dite par oisiveté, on demandera aux hommes de se
justifier au jour du Jugement, et je vous dis que les hommes seront justifiés
par les paroles qu'ils auront dites et que c'est par leurs paroles qu'ils
seront condamnés. Attention, par conséquent, vous qui en dites tant qui sont
plus que oiseuses, parce que non seulement elles sont oiseuses, mais font du
mal, et dans le but d'éloigner les cœurs de la Vérité qui vous parle."
269.10 – Les pharisiens se consultent
avec les scribes, et puis tous ensemble, faisant semblant d'être polis, ils
demandent :
"Maître, il est plus facile de croire à ce que l'on voit. Donne-nous
donc un signe pour que nous puissions croire que tu es ce que tu dis
être."
"Est-ce que vous vous rendez compte qu'en vous se trouve le péché contre
l'Esprit Saint qui a indiqué à plusieurs reprises que je suis le Verbe
Incarné ? Verbe et Sauveur, venu au temps marqué, précédé et suivi par
des signes prophétiques, opérant ce que dit l'Esprit."
Ils répondent :
"Nous croyons à l'Esprit, mais comment pouvons-nous croire en Toi si, de
nos yeux, nous ne voyons pas un signe ?"
"Comment alors pouvez-vous croire à l'esprit dont les actions sont
spirituelles si vous ne croyez pas aux miennes qui sont sensibles pour vos
yeux ? Ma vie en est pleine. Cela ne suffit pas encore ? Non. Je
réponds Moi-même que non. Ce n'est pas suffisant. À cette génération adultère et perverse qui
cherche un signe, il ne sera donné qu'un signe : celui du prophète Jonas .
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334> En effet, comme Jonas est resté
trois jours dans le ventre de la baleine, ainsi le Fils de l'homme restera
trois jours dans les entrailles de la terre.
En vérité; je vous dis que les Ninivites ressusciteront le jour du Jugement
avec tous les hommes et ils se lèveront contre cette génération et la
condamneront. Car ils ont fait pénitence à la voix du prophète Jonas et vous
pas. Et ici il y a quelqu'un qui est plus que Jonas.
Et ainsi ressuscitera et se dressera contre vous la Reine du Midi et elle
vous condamnera, parce qu'elle est venue des confins de la terre pour
entendre la Sagesse de Salomon. Et ici, il y a quelqu'un qui est plus que
Salomon."
269.11 – "Pourquoi dis-tu que
cette génération est adultère et perverse ? Elle ne l'est pas plus que
les autres. Il y a les mêmes saints qu'il y avait dans les autres. La société
d'Israël n'a pas changé. Tu nous offenses."
"C'est vous qui vous offensez de vous-mêmes en nuisant à vos âmes, car
vous les éloignez de la Vérité, et du Salut par conséquent. Mais je vais vous
répondre quand même. Cette génération n'est sainte que dans ses vêtements et
son extérieur. Intérieurement elle n'est pas sainte. Il y a en Israël les
mêmes noms pour désigner les mêmes choses, mais il n'y a pas la réalité des
choses. Ce sont les mêmes coutumes, les mêmes vêtements et les mêmes rites,
mais il leur manque l'esprit. Vous êtes adultères parce que vous avez répudié
le mariage spirituel avec la Loi divine, et dans une seconde union adultère,
vous avez épousé la loi de Satan. Vous n'êtes circoncis que dans un membre
caduc. Le cœur n'est plus circoncis; Et vous êtes mauvais parce que vous vous
êtes vendus au Mauvais. J'ai parlé."
"Tu nous offenses trop, mais pourquoi, s'il en est ainsi, ne délivres-tu
pas Israël du démon pour qu'il devienne saint ?"
"Israël en a-t-il la volonté ? Non. Ils l'ont, ces pauvres qui
viennent pour être délivrés du démon parce qu'ils le sentent en eux comme un
fardeau et une honte. Vous vous ne ressentez pas cela. Et c'est inutilement
que vous en seriez délivrés, parce que, n'ayant pas la volonté de l'être,
vous seriez tout de suite repris et d'une manière encore plus forte. Quand un esprit immonde est sorti d'un
homme, il erre dans des lieux arides pour chercher du repos et ne le trouve
pas.
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335> Notez qu'il ne s'agit pas de lieux
matériellement arides. Ils sont arides parce qu'ils lui sont hostiles en ne
l'accueillant pas, comme la terre aride est hostile à la semence. Alors il
dit: "Je reviendrai à ma maison d'où j'ai été chassé de force et contre
ma volonté. Et je suis certain qu'il m’accueillera et me donnera le
repos". En effet; il revient vers celui qui lui appartenait et souvent
il le trouve disposé à l'accueillir parce que, je vous le dis en vérité, que
l'homme a plutôt la nostalgie de Satan que celle de Dieu, et si Satan ne
s’empare pas de ses membres par une autre possession, il se lamente. Il s'en
va donc, et il trouve la maison vide, balayée, ornée, parfumée par la pureté.
Alors il va prendre sept autres démons parce qu'il ne veut plus la perdre et,
avec ces sept esprits pires que lui, il y entre et s'y établissent tous. Et
ce second état de quelqu'un qui s'est converti une première fois et qui s'est
perverti une seconde fois est pire que le premier. Car le démon peut
apprécier à quel point cet homme est affectionné à Satan et ingrat envers
Dieu et parce qu'aussi Dieu ne revient pas là où on a piétiné ses grâces, et
ceux qui ont déjà éprouvé une possession rouvrent leurs bras à une possession
plus forte. La rechute dans le satanisme est pire qu'une rechute dans une
phtisie mortelle déjà guérie une
première fois. Elle n'est plus susceptible d'amélioration ni de guérison.
Ainsi en sera-t-il aussi de cette génération qui, convertie par le Baptiste,
a voulu de nouveau être pécheresse parce qu'elle est affectionnée au Mauvais
et non pas à Moi."
269.12 – Un murmure qui ne vient pas
d'une approbation ou d'une protestation court à travers la foule qui se
presse maintenant si nombreuse que la rue est pleine outre le jardin et la
terrasse. Il y a des gens à cheval sur le muret, d'autres qui sont sur le
figuier du jardin et sur les arbres des jardins voisins, car tout le monde
veut entendre la discussion entre Jésus et ses ennemis. La rumeur, comme un
flot qui arrive du large au rivage, arrive de bouche en bouche jusqu'aux
apôtres qui sont le plus près de Jésus, c'est-à-dire Pierre, Jean, le Zélote
et les fils d'Alphée. Les autres, en effet, sont les uns sur la terrasse, les
autres dans la cuisine, sauf Judas Iscariote qui est sur la route, parmi la
foule.
Pierre, Jean, le Zélote et les fils d'Alphée saisissent cette rumeur et
disent à Jésus :
"Maître, il y a ta Mère et tes frères.
Ils sont là dehors, sur la route, et ils te cherchent car ils veulent te
parler. Donne l'ordre à la foule de s'écarter pour qu'ils puissent venir vers
Toi, parce que c'est sûrement un motif important qui les a amenés jusqu'ici
pour te chercher."
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336> Jésus lève la tête et voit,
derrière les gens, le visage angoissé de sa Mère qui lutte pour ne pas
pleurer pendant que Joseph d'Alphée lui parle tout excité, et il voit les
signes de dénégation de sa Mère, répétés, énergiques, malgré l'insistance de
Joseph. Il voit aussi le visage embarrassé de Simon (d’Alphée) qui est
visiblement affligé, dégoûté... Mais Jésus ne sourit pas et ne donne pas
d'ordre. Il laisse l'Affligée à sa douleur et ses cousins là où ils sont.
Il abaisse les yeux sur la foule et, répondant aux apôtres qui sont près de
Lui, il répond aussi à ceux qui sont loin et qui essaient de faire valoir le
sang plus que le devoir. "Qui est ma Mère ? Qui sont mes
frères ?" Il tourne son regard sévère, dans son visage qui pâlit à
cause de la violence qu'il doit se faire pour placer le devoir au-dessus de
l'affection et du sang et pour désavouer le lien qui l'attache à la Mère,
pour servir le Père et il dit, en désignant d'un large geste la foule qui
s'empresse autour de Lui, à la lumière rouge des torches et à celle argentée
de la lune presque pleine : "Voici ma mère et voici mes frères.
Ceux qui font la volonté de Dieu sont mes frères et mes sœurs, ils sont ma
mère. Je n'en ai pas d'autres. Et les miens seront tels si les premiers et
avec une plus grande perfection que tous les autres ils feront la volonté de
Dieu jusqu'au sacrifice total de toute autre volonté ou voix du sang et des
affections."
La foule fait entendre un murmure plus fort, comme celle d'une mer soudain
soulevée par le vent.
Les scribes se mettent à fuir en disant :
"C'est un possédé. Il renie jusqu'à son sang !"
Les parents avancent en disant :
"C'est un fou ! Il torture jusqu'à sa Mère !"
Les apôtres disent :
"En vérité cette parole est toute héroïsme !"
La foule dit :
"Comme il nous aime !"
269.13 – À grand-peine, Marie avec
Joseph et Simon fendent la foule. Marie n'est que douceur, Joseph absolument
furieux, Simon embarrassé. Ils arrivent près de Jésus.
Et Joseph l'attaque tout de suite :
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337> "Tu es fou ! Tu offenses
tout le monde. Tu ne respectes pas même ta Mère. Mais, maintenant, je suis
ici, moi, et je t'en empêcherai. Est-il vrai que tu vas comme ouvrier çà et
là ? Et alors, si c'est vrai, pourquoi ne travailles-tu pas dans ta
boutique pour nourrir ta Mère ? Pourquoi mens-tu en disant que ton
travail c'est la prédication, paresseux et ingrat que tu es, si ensuite tu
vas travailler pour de l'argent dans une maison étrangère ? Vraiment, tu
me sembles possédé par un démon qui te fait divaguer. Réponds !"
Jésus se retourne et prend par la main le petit Joseph, l'approche près de
Lui et le lève en le prenant par dessous les bras et dit : "Mon
travail a été de donner à manger à cet innocent et à ses parents et de les persuader
que Dieu est bon, Il a été de prêcher à Corozaïn l'humilité et la charité. Et
pas seulement à Corozaïn, mais aussi à toi, Joseph, frère injuste. Mais Moi,
je te pardonne parce que je sais que tu as été mordu par les dents de
serpent. Et je te pardonne aussi à toi, Simon inconstant. Je n'ai rien à
pardonner à ma Mère ni à me faire pardonner par elle parce qu'Elle juge avec
justice. Que le monde fasse ce qu'il veut. Moi, je fais ce que Dieu veut et,
avec la bénédiction du Père et de ma Mère, je suis heureux plus que si le
monde entier m'acclamait roi selon le monde. Viens, Mère, ne pleure pas. Eux
ne savent pas ce qu'ils font. Pardonne-leur."
"Oh ! mon Fils ! Je sais. Tu sais. Il n'y a rien d'autre à
dire..."
"Il n'y a rien d'autre à dire aux gens que ceci : "Allez en paix"
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