Vision du dimanche 11
février 1945 .
180> 104.1 – Jésus se trouve dans cette
magnifique cité maritime dont on voit sur une carte le golfe naturel, immense
et bien protégé, capable de recevoir de nombreux navires, rendu encore plus
sûr par une puissante digue portuaire. Il doit être aussi utilisé par les
troupes, car je vois des trirèmes romaines avec des soldats à bord. Ils
débarquent pour la relève ou pour renforcer la garnison. Le port, c'est à
dire la cité portuaire, me rappelle vaguement Naples dominée par le Vésuve .
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181> Jésus est assis
dans une pauvre maison, près du port, maison de pêcheurs certainement,
peut-être des amis de Pierre ou de Jean car je vois qu'ils sont à l'aise dans la maison et
familiers avec ses habitants. Je ne vois pas le berger Joseph et
non plus l'Iscariote, toujours absent; Jésus parle familièrement avec les
habitants du logis et d'autres qui sont venus pour l'écouter. Mais ce n'est
pas une vraie prédication. Ce sont des paroles qui apportent des conseils, du
réconfort, comme Lui seul peut donner.
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182> André rentre. Il
semble être sorti pour quelque commission car il a dans ses mains des miches
de pain. Il est tout rouge en s'approchant, parce qu'attirer l'attention sur
lui, doit lui être un vrai supplice. Il murmure plutôt qu'il ne parle :
"Maître, pourrais-tu venir avec moi ? Il y aurait un peu de bien à
faire. Toi seul, tu le peux."
Jésus se lève sans même demander ce qu'est ce bien dont il s'agit.
104.2 – Mais Pierre demande:
"Où l'emmènes-tu ? Il est si fatigué Et c'est l'heure du souper. Ne
peuvent-ils pas attendre jusqu'à demain ?"
"Non... c'est à faire tout de suite. C'est... "
"Mais parle donc, gazelle apeurée ! Mais regardez si un homme grand
et gros comme lui doit être ainsi ! ...On dirait un petit poisson
empêtré dans le filet !"
André devient encore plus rouge. Jésus le défend en l’attirant contre
Lui :
"Comme il est, il me plaît, à Moi. Laisse-le faire. Ton frère est comme
une eau favorable à la santé. Elle travaille dans les profondeurs et sans
bruit. Elle sort comme, un filet de la terre mais qui s'en approche est
guéri. Allons, André."
"Je viens, moi aussi. Je veux voir où il t'emmène." réplique
Pierre.
André supplie :
"Non, Maître, Toi et moi, seuls. S'il y a des gens, ce n'est plus
possible... c'est une affaire de cœur ..."
"Qu'est-ce que c'est ? Maintenant tu fais le paranymphe ?"
André ne répond pas à son frère. Il dit à Jésus :
"C'est un homme qui veut répudier son épouse et... et moi j'ai parlé. Je
ne sais comment m'y prendre. Mais si tu parles, Toi... oh ! Toi tu vas
réussir, car l'homme n'est pas méchant. C'est... c'est... enfin lui
t'expliquera."
Jésus sort avec André sans rien dire.
Pierre reste un peu hésitant, puis il dit :
"Mais moi j'y vais. Je veux voir au moins où ils vont."
Et il sort, bien que les autres lui disent de ne pas le faire.
André tourne par une ruelle. Et Pierre le suit. Il tourne à nouveau sur une
petite place pleine de commères. Et Pierre le suit toujours. Il passe par une
porte cochère qui donne sur une vaste cour entourée de maisons basses et
pauvres. Je dis porte cochère, parce qu'elle est surmontée d'un arc, mais ce
n'est qu'un passage. Pierre le suit encore. Jésus entre avec André dans une
de ces maisonnettes. Pierre s'arrête au dehors.
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183> Une femme le voit et
l'interroge :
"Tu es parent de Aava ? Et ces deux aussi ? Vous êtes venus la
reprendre ?"
"Tais-toi, poule bavarde ! Il ne faut pas qu'on me
voie."
Faire taire une femme ! C'est chose difficile. Pierre a beau la
foudroyer du regard, elle va parler à d'autres commères. En un moment le
pauvre Pierre est entouré d'un cercle de femmes,
d'enfants et même d'hommes qui, pour imposer à leur tour le silence, font un
vacarme qui dénonce leur présence. Pierre se ronge de dépit... mais ne
réussit pas.
104.3 – De l'intérieur arrive la voix
pleine, agréable, paisible de Jésus en même temps que la voix brisée d'une
femme et celle dure, rauque, d'un homme.
"Si elle a toujours été bonne épouse, pourquoi la répudier ?
T'a-t-elle jamais manqué ?"
"Non, Maître, je te le jure ! Je l'ai aimé comme la prunelle de mon
œil." gémit la femme.
L'homme, bref et dur :
"Non. Elle ne m'a jamais manqué autrement que par sa stérilité. Et moi,
je veux des enfants. Je ne veux pas la malédiction de Dieu sur mon nom."
"Ce n'est pas sa faute, à ta femme si elle est ainsi."
"Il m'en accuse comme d'une faute à moi et de ma famille, il y voit une
trahison."
"Femme, sois sincère. Savais-tu d'être ainsi ?"
"Non. J'étais et je suis en tout comme toutes les autres. Le médecin
lui-même l'a dit. Mais je n'arrive pas à avoir d'enfant."
"Tu vois qu'elle ne t'a pas trahi. Même elle en souffre. Réponds-moi
sincèrement : si elle était mère, la répudierais-tu ?"
"Non. Je le jure. Je n'ai pas de raisons. Mais le rabbin l'a dit et le
scribe aussi : "La stérile c'est, dans la maison, une malédiction
de Dieu. Tu as le droit et le devoir de lui donner un libelle de divorce et
de ne pas affliger ta virilité en te privant d'enfants"
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184> 104.4 – Je fais ce que dit la Loi ."
"Non. Écoute. La Loi dit de ne pas
commettre l'adultère, et tu vas le commettre . Le commandement donné à l'origine, c'est celui-là et
pas un autre. Si, à cause de la dureté de vos cœurs Moïse vous a permis le divorce, ce fut
pour empêcher les liaisons immorales et les concubinages qui sont odieux à
Dieu. Puis de plus en plus votre vice a étendu la clausule de Moïse
jusqu'à obtenir les chaînes inhumaines et les pierres homicides qui sont les
conditions actuelles de la femme, toujours
victime de votre domination, de vos caprices, de votre surdité, de votre
aveuglement en fait d'affections. Je te le dis : il ne t'est pas permis
de faire ce que tu veux faire. Cet acte est une offense envers Dieu. Abraham
a-t-il peut-être répudié Sara ? Et Jacob, Rachel ? Et Elqana, Anne ? Et Manoah, son épouse ? Connais-tu le Baptiste ? Oui ? Eh bien, sa mère n'a-t-elle pas été
stérile jusqu'à sa vieillesse avant d'enfanter le saint de Dieu, comme
l'épouse de Manoah enfanta Samson , et Anne d'Elqana Samuel , et Rachel, Joseph , et Sara Isaac ? À la continence de l'époux, à sa pitié pour la
stérile, à sa fidélité à ses promesses, Dieu a accordé une récompense, une
récompense célébrée au cours des siècles, comme Il donne le sourire à la
stérile éplorée qui n'est plus stérile ni méprisée, mais glorieuse dans la
joie d'être mère. Il ne t'est pas permis d'offenser l'amour de ta femme. Sois
juste et honnête. Dieu te donnera une récompense qui dépassera tes
mérites."
"Maître, tu es le seul à parler ainsi... Moi, je ne savais pas. J'avais
demandé aux docteurs et ils m'avaient dit : "Fais-le". Mais
pas un mot pour me dire que Dieu récompense de ses dons une bonne conduite.
Nous sommes en leurs mains... et ils nous ferment les yeux et le cœur avec
une main de fer. Je ne suis pas méchant, Maître. Ne me méprise pas."
"Je ne te méprise pas. Tu me fais encore plus pitié que cette femme en
pleurs, car sa douleur finira avec sa vie. C'est alors que commencera la
tienne, et pour l'éternité. Penses-y."
"Non, elle ne commencera pas. Je ne le veux pas. Me jures-tu sur le Dieu
d'Abraham que ce que tu me dis est la vérité ?"
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185> "Je suis la Vérité et la
Science. Qui croit en Moi aura en lui : justice, sagesse, amour et
paix."
"Je veux te croire. Oui, je veux te croire. Je sens qu'il y a en Toi
quelque chose qui n'existe pas chez les autres. Voilà : maintenant, je vais
au prêtre et je lui dis : "Je ne la répudie plus. Je la garde, et
je demande seulement à Dieu qu'Il m'aide à ressentir moins la douleur d'être
sans enfant". Aava, ne pleure pas. Nous dirons au Maître de venir encore
pour que je sois bon, et toi... continue de m'aimer."
La femme pleure plus fort par le contraste de sa souffrance passée avec sa
joie actuelle.
Jésus sourit, au contraire. "Ne pleure pas. Regarde-Moi. Regarde-Moi,
femme."
Elle lève la tête et regarde, à travers ses larmes, le visage lumineux de
Jésus.
"Viens ici, homme. Mets-toi à genoux près de ton épouse. Maintenant, je
vous bénis et sanctifie votre union. Écoutez : "Seigneur, Dieu de nos pères, qui avec
de la boue as fait Adam
et lui as donné Ève pour compagne, pour qu'ils peuplent pour Toi la terre d'hommes ,
les élevant dans ta sainte crainte. Descends avec ta bénédiction et ta
miséricorde, ouvre et féconde les viscères que l'Ennemi maintenait fermées
pour les porter à un double péché d'adultère et de désespoir. Aie pitié de
ces deux fils, Père Saint, Créateur Suprême. Rends-les heureux et saints.
Elle, féconde comme une vigne, lui son protecteur, comme le tuteur qui la
soutient.
Descends, ô Vie, pour donner la vie. Descends, ô Feu, pour réchauffer.
Descends, Puissant, pour opérer. Descends ! Fais que pour la fête de
louange des moissons fécondes de l'année qui vient, ils t'offrent leur
vivante gerbe, leur premier-né, fils consacré à Toi l'Éternel, qui bénis ceux
qui espèrent en Toi" Jésus a prié d'une voix de tonnerre, les mains
posées sur les deux têtes qui s'inclinent.
104.5 – Les gens ne se retiennent plus
et l'entourent, Pierre en première ligne.
"Relevez-vous. Ayez foi et soyez saints."
"Oh ! Reste, Maître." demandent les deux réconciliés.
"Je ne peux pas. Je reviendrai. Plusieurs, plusieurs fois."
"Reste, reste, parle-nous !" crie la foule.
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186> Mais Jésus bénit sans s'arrêter. Il
promet seulement de revenir bientôt. Et, suivi d'une petite foule, il se rend
à la maison qui lui donne l'hospitalité.
"Homme curieux, que devrais-je te faire ?" demande-t-il en
chemin à Pierre.
"Ce que tu veux, mais en attendant j'ai assisté..."
Ils entrent dans la maison, congédient le peuple, qui commente les paroles
qu'il a entendues, et se mettent à table.
Pierre est encore curieux.
"Maître, mais ils auront vraiment un fils ?"
"M'as-tu jamais vu promettre des choses qui n'arriveront pas ? Te
semble-t-il que je puisse me permettre de me servir de la confidence dans le
Père pour mentir et décevoir ?"
"Non... mais... à tous les époux tu pourrais en faire
autant ?"
"Je le pourrais, mais je ne le fais que là où je vois qu'un fils
pourrait pousser à se sanctifier. Où il serait un obstacle, je ne le fais
pas."
Pierre passe la main dans ses cheveux grisonnants et se tait.
104.6 – Mais voilà le berger Joseph. Il
est tout couvert de Poussière comme après une longue marche.
"Toi ? Comment donc ?" demande Jésus après l'avoir baisé
pour le saluer.
"J'ai des lettres pour Toi. Ta Mère me les a données. Une est à Elle. Les voilà."
Et Joseph présente trois petits rouleaux d'une espèce de fin parchemin, attachés
par un ruban. Le plus volumineux a aussi un sceau pour le fermer. Un autre
est seulement noué. Le troisième a un sceau brisé.
"Celui-ci est celui de ta Mère." dit Joseph en indiquant celui qui
a un nœud.
Jésus le déroule et le lit, doucement d'abord, puis à haute voix :
"À mon Fils aimé, paix et bénédiction, Il m'est arrivé, à la première
heure des calendes de la lune d'Ellul , un messager de Béthanie. C'était le berger Isaac auquel j'ai donné le baiser de paix et réconfort en ton
nom et en ma reconnaissance. Il m'a apporté ces deux lettres que je t'envoie,
me disant verbalement que l'ami Lazare de
Béthanie te prie de condescendre à sa
prière. Jésus bien aimé, mon Fils béni et mon Seigneur, je voudrais te
demander instamment deux choses : la première de te rappeler que tu m'as
promis d'appeler ta pauvre Maman pour l'instruire en ta Parole; la seconde de
ne pas venir à Nazareth sans m'en avoir d'abord parlé".
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187> Jésus arrête brusquement et se
lève, allant entre Jacques et Jude. Il les
serre étroitement dans ses bras et termine en répétant par cœur les
paroles :
"Alphée est retourné dans le sein d'Abraham à la dernière pleine lune, et grand a été le deuil de
la cité...". " Les deux fils pleurent sur la poitrine de Jésus. Il
termine : "...À sa dernière heure, il t'aurait voulu, mais tu étais
loin. C'est pourtant un réconfort pour Marie qui voit en cela l'assurance du
pardon de Dieu, et qui doit donner la paix même à ses neveux". Vous
entendez ? C'est Elle qui le dit et elle sait ce qu'elle dit."
"Donne-moi la lettre." supplie Jacques.
"Non, elle te ferait du mal."
"Pourquoi ? Que peut-elle dire de plus pénible que la mort d'un
père ?"
"Qu'il nous a maudits." soupire Jude.
"Non, non pas cela." dit Jésus.
"Tu le dis... pour ne pas nous affliger. Mais il en est bien
ainsi."
"Lis, alors."
Et Jude lit :
"Jésus, je t'en prie et Marie t'en prie aussi de ne pas venir à Nazareth
avant la fin du deuil. L'amour des Nazaréens pour Alphée les rend injustes
envers Toi, et ta Mère en pleure. Notre bon ami Alphée me
console et calme le pays. Il y a eu beaucoup de bruit au sujet du récit d'Aser et d'Ismaël pour la femme de
Kouza. Mais Nazareth est maintenant une
mer agitée par des vents contraires. Je te bénis, mon Fils, et je te demande
pour mon âme paix et bénédiction. Paix aux neveux. La Maman"
Les apôtres font des commentaires et réconfortent les deux frères en pleurs.
104.7 – Mais Pierre dit :
"Et celles-là, tu ne les lis pas ?"
Jésus fait signe que oui et ouvre celle de Lazare, Il appelle Simon le
Zélote et ils lisent ensemble dans un
coin. Puis ils ouvrent l'autre rouleau et le lisent aussi. Ils discutent
entre eux. Je vois que le Zélote cherche à persuader Jésus de quelque chose,
mais il n'y arrive pas.
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188> Jésus, les rouleaux en mains, vient
au milieu de la pièce et dit :
"Écoutez, amis. Nous formons tous une même famille et entre nous il n'y
a pas de secrets. Pour le mal, c'est de la pitié de le tenir caché, mais pour
le bien, c’est justice de le faire connaître. Écoutez ce qu'écrit Lazare de
Béthanie :
"Au Seigneur Jésus, paix et bénédiction. Paix et salut à mon ami Simon.
J'ai reçu ta lettre et, en qualité de serviteur, j'ai mis à ton service mon
cœur, ma parole et tous mes moyens pour te faire plaisir et avoir l'honneur
d'être pour Toi un serviteur qui ne soit pas inutile. Je suis allé chez Doras, dans son château de Judée, pour le prier de me vendre
le serviteur Jonas, comme tu
le désires. J'avoue que sans la prière de Simon, ton ami fidèle, je n'aurais
pas affronté ce chacal railleur, cruel et néfaste. Mais pour Toi, mon Maître
et Ami, je me sens capable d'affronter Mammon en personne. Je pense que, à
qui travaille pour Toi, tu es tout proche et, par conséquent, tu le défends.
J'ai été certainement aidé car, contre toute prévision j'ai vaincu. Dure a
été la discussion et humiliants les premiers refus. Trois fois j'ai dû
m'incliner devant cet argousin tout puissant. Ensuite il m'imposa un délai
d'attente. Enfin voilà la lettre Digne d'un aspic. Et moi j'ai à peine le
courage de te dire : 'Cède pour arriver au but' car lui n'est pas digne
de t'avoir. Mais autrement il n'y a rien à faire. J'ai accepté en ton nom et
j'ai signé. Si j'ai mal fait, réprimande-moi. Mais crois-le bien : j'ai
essayé de mon mieux de te rendre service. Hier est venu un de tes disciples,
juif, disant qu'il venait en ton nom pour savoir s'il y avait des nouvelles à
t'apporter. Il s'est nommé Judas de Kériot. Mais j'ai préféré attendre Isaac
pour te remettre la lettre. J'ai été étonné que tu aies envoyé quelqu'un
d'autre, sachant qu'à chaque sabbat Isaac vient chez moi se reposer. Je n'ai
rien d'autre à te dire Je baise seulement tes pieds saints. Je te prie de les
diriger chez ton serviteur et ami Lazare, comme tu l'as promis. Salut à Simon.
À Toi, Maître et Ami, baiser de paix et prière de bénédiction. Lazare".
Et maintenant voici l'autre :
"À Lazare, salut. J'ai décidé. Pour une somme double tu auras Jonas.
Cependant j'y mets ces conditions et je ne les changerais pour aucun motif.
Je veux d'abord que Jonas termine les récoltes de l'année, c'est à dire qu'il
sera retenu jusqu'à la lune de Tisri , à la fin de la lune. Je veux que Jésus de Nazareth
vienne Lui-même pour le prendre, et je Lui demande d'entrer sous mon toit pour
faire sa connaissance. Je veux un paiement immédiat après la signature du
contrat. Adieu. Doras"
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189> 104.8 – "Quelle peste ! s'écrie
Pierre. Mais qui paie ? Qui sait combien il demande et nous... nous sommes
sans le moindre denier ! "
"C'est Simon qui paie, pour faire plaisir à Moi et au pauvre Jonas. Il
n'acquiert qu'une ombre d'homme qui ne lui servira à rien. Mais il acquiert
un grand mérite pour le Ciel."
"Toi ? Oh !"
Tout le monde est stupéfait. Même aux fils d'Alphée la surprise fait oublier
leur peine.
"C'est lui. Il est juste que cela soit connu."
"Il serait juste aussi que l'on sache pourquoi Judas de Kériot est allé
chez Lazare. Qui l'y avait envoyé ? Toi ?"
Mais Jésus ne répond pas à Pierre. Il est très soucieux et pensif. Il ne sort
de sa méditation que pour dire :
"Donnez à dîner à Joseph, puis allons nous reposer. Je vais préparer la
réponse pour Lazare... Isaac est encore à Nazareth ?"
"Il m'attend."
"Nous y irons tous."
"Oh non ! Ta Mère dit..." Tous sont bouleversés.
"Taisez-vous. C'est ma volonté. La Mère fait parler son cœur aimant. Moi
je juge avec ma raison. J'aime mieux faire cette dé- marche pendant que Judas
n'est pas là, et tendre une main amie aux cousins Simon et Joseph, pleurer
avec eux avant la fin du deuil. Puis nous reviendrons à Capharnaüm, à
Génésareth, sur le lac en somme, en attendant la fin de la lune de Tisri. Nous
prendrons les Marie avec nous. Votre mère a besoin d'amour. Nous le lui
donnerons. Et la mienne a besoin de paix. Je suis sa paix."
"Tu crois qu'à Nazareth..." demande Pierre.
"Je ne crois rien."
"Ah! Bien ! Parce que, s'ils devaient lui faire du mal ou la faire
souffrir !... Ils auraient à faire avec moi !" dit Pierre tout
ébouriffé.
Jésus le caresse, mais il est absorbé: je dirais qu'il est triste. Puis il va
s'asseoir entre Jude et Jacques et les tient embrassés pour les consoler.
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