"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

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Qui sommes-nous ?

 5.357 - Giovanni e le colpe di Giuda Iscariota. I farisei e la questione del divorzio.

 3.356 - The Night at Gadara and the Sermon on Divorce.

 4.357 - Juan y las culpas de Judas Iscariote. Los fariseos y la cuestión del divorcio.

 6. 404 - Die Nacht in Gadara und die Abreise; Die Ehescheidung.

 Évangile :
- Matthieu 19,1-12.
- Marc 10,1-2.

Lundi 26 février 29
(26 Adar I 3789)
Gadara.

   Vers l'index des thématiques
 Condensé de la Doctrine de Jésus.

 Judas tente de dévoyer Jean.

 Il est voleur …

 … et s’adonne à la nécromancie. 

 La miséricorde pour les âmes malades du péché.

 Le divorce.

 La valeur du célibat.


LA VISION DE GADARA :

Le descriptif très précis du ciel dans cette vision, a permis au Professeur Van Zandt de la Perdue University d’Indianapolis, d’établir une datation de la scène. Il la situe le 13 mars 33.
À partir de ce repère, il a déterminé que la vie de Jésus s’étendait de l’an -1 de notre ère à l’an 34.

Après lui,
Liberato De Caro, s’est montré partisan de cette hypothèse.




Travaux du Pr. Van Zandt.



Cette datation diffère, de quatre ans, de celle établie par Jean Aulagnier (-5 à +30) comme par la plupart des historiens.
Qu’en penser ?

Jean-François Lavère, dans son
Enquête sur la datation de la Vie de Jésus, p. 29, § 80, constate que Jean Aulagnier n’a pas retenu la conclusion de Van Zandt au motif des nombreuses contradictions avec des dates bien établies, mais il n’a pas expliqué la vision de Gadara.

Jean-François Lavère, pour sa part, constate
qu’il suffit que Maria Valtorta ait confondu «Jupiter avec Saturne, et l’étoile du berger (Vénus) avec l’étoile la plus brillante du ciel hivernal (Sirius) pour que sa description devienne tout à fait conforme avec l’aspect du ciel dans la soirée du dimanche 25 au lundi 26 février 29, et uniquement cette nuit là ! ».


Lire l’étonnement de Vittorio Tredici quant à l’exactitude des descriptifs des lieux où il avait l’habitude de prospecter.

VOIR AUSSI.
Le divorce dans Maria Valtorta.



Judas Iscariote.

 

Accueil >> Plan du Site >> Sommaire du Tome.

Ancienne édition : Tome 5, chapitre 47.
Nouvelle édition : Tome 5, chapitre 357.

357
Jean et les fautes de Judas Iscariote.
Les pharisiens et la question du divorce.

Le mardi 11 décembre 1945

453>  357.1 - Les magnifiques étoiles d'une sereine nuit de mars resplendissent dans le ciel d'Orient, si visibles et si vives que le firmament semble s'être abaissé comme un baldaquin sur la terrasse de la maison qui a accueilli Jésus. C'est une maison très haute et située à un des endroits les plus élevés de la ville de sorte qu'un horizon infini s'ouvre devant et autour dans toutes les directions. Et si la terre disparaît. dans l'obscurité de la nuit que n'égaie pas encore la lune qui décroît, le ciel resplendit de mille et mille lumières.

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454> C'est vraiment la revanche du firmament qui présente victorieusement ses parterres d'astres, ses prairies de la Voie Lactée, ses planètes gigantesques, ses bosquets de constellations en face des éphémères végétations de la terre qui, même séculaires, ne sont toujours qu'une heure par rapport à ce que sont les étoiles depuis le moment où le Créateur a fait le firmament. Et quand on se perd en regardant là-haut, en promenant les regards à travers les routes splendides où les plantes sont les étoiles, il semble que l'on entend les voix, les chants de ces forêts de splendeurs, de cet orgue énorme de la plus sublime des cathédrales, où il me plaît d'imaginer que les soufflets et les registres sont les vents des courses des astres et que les voix sont les étoiles lancées sur leurs trajectoires. Cette impression s'impose d'autant plus à moi que le silence nocturne de Gadara endormie est absolu. Pas une fontaine qui chante, pas un chant d'oiseau. Le monde est endormi et aussi les créatures. Les hommes dorment, moins innocents que les autres créatures, leur sommeil plus ou moins tranquille dans leurs maisons enténébrées.    

 357.2 - Mais de la porte qui donne sur la terrasse inférieure - car il y a une terrasse plus élevée au-dessus de la pièce plus haute - débouche une ombre grande, à peine visible dans la nuit mais où se devine la blancheur du visage et des mains qui ressort sur le vêtement sombre. Elle est suivie d'une autre plus petite. Ils marchent sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller ceux qui peut-être dorment dans la pièce inférieure, et sur la pointe des pieds ils montent l'escalier extérieur qui va à la plus haute terrasse. 

Puis ils se prennent par la main et ils vont ainsi s'asseoir sur un banc qui longe le parapet très haut entourant  la terrasse. À cause du banc très bas et du parapet très haut, tout disparaît à leurs yeux. Même s'il y avait le plus beau clair de lune, descendue pour éclairer le monde, pour eux ce serait comme rien. La ville est cachée toute entière par le parapet, et avec elle les ombres les plus sombres, dans l'obscurité de la nuit, des montagnes voisines. Seul le ciel se découvre à eux avec les constellations du printemps et les magnifiques étoiles d'Orion, de Rigel et de Bételgeuse, d'Aldébaran, de Persée, et d'Andromède et de Cassiopée, et les Pléiades unies comme des sœurs, et Vénus couleur de saphir et éclatante comme le diamant, et le pâle rubis de Mars et le topaze de Jupiter, sont les rois du peuple astral et palpitent, palpitent comme pour saluer le Seigneur, multipliant leurs palpitations de lumière en l'honneur de la Lumière du monde.    

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455> Jésus lève la tête pour les admirer en l'appuyant contre le haut muret et Jean l'imite en perdant ses regards là-haut où l'on peut ignorer le monde... Puis Jésus dit : 

"Et maintenant que nous nous sommes purifiés au spectacle des étoiles, prions." Il se lève et Jean l'imite. Une prière prolongée, silencieuse, pressante, toute âme, les bras en croix, le visage levé, tourné vers l'orient où s'annonce une première lueur lunaire. Et ensuite le "Pater" qu'ils disent ensemble, lentement, non pas une fois mais trois, et avec toujours plus d'insistance dans leur demande, que leur voix manifeste clairement. Une supplication qui sépare l'âme de la chair, si ardente qu'elle les laisse sur les chemins de l'Infini.
   

Puis c'est le silence. Ils s'assoient où ils étaient avant, alors que la lune éclaire toujours plus la terre endormie.
          

 357.3 - Jésus passe un bras autour des épaules de Jean et il l'attire à Lui en disant : "Dis-moi donc les choses que tu sens devoir me dire. Quelles sont les choses que mon Jean a vues avec l'aide de la Lumière spirituelle dans l'âme ténébreuse du compagnon ?"      

"Maître... je me suis repenti de t'avoir dit cela. Je ferais deux péchés..."
  

"Pourquoi ?"
        

"Parce que je te ferai souffrir en te révélant ce que tu ne sais pas, et... parce que... Maître, c'est un péché de dire le mal que nous voyons dans un autre ? Oui, n'est-ce pas ? Et alors comment pourrais-je dire cela, en blessant la charité !..." Jean est angoissé.
   

Jésus éclaire son âme :   

"Écoute, Jean. Qu'est-ce qui compte le plus pour toi, le Maître ou le condisciple ?"      

"Le Maître, Seigneur. C'est Toi qui comptes le plus."          

"Et que suis-je pour toi ?"
         

"Le Commencement et la Fin. Tu es Tout."
   

"Crois-tu que Moi, puisque je suis Tout, je sais aussi tout ce qui existe ?"
          

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456> "Oui, Seigneur. Et à cause de cela, je suis très embarrassé. Car je pense que tu sais et que tu souffres. Et parce que je me souviens que tu m'as dit un jour que parfois tu es l'Homme, seulement l'Homme, et que par conséquent le Père te fait connaître ce que c'est que d'être homme, un homme qui doit se conduire selon la raison. Et je pense aussi que Dieu, par pitié pour Toi, pourrait te cacher ces laides réalités..." 

"Tiens-toi à cette pensée, Jean, et parle. Avec confiance. Confier à Celui qui pour toi est "Tout", ce que tu sais, ce n'est pas un péché. Car le "Tout" ne se scandalise pas, ne médit pas et ne manquera pas de charité, pas même en pensée, à l'égard du malheureux. Ce serait un péché si tu disais ce que tu sais à quelqu'un qui ne peut être tout amour, à tes compagnons par exemple, qui seraient médisants et même attaqueraient le coupable sans miséricorde, nuisant ainsi à lui et à eux-mêmes. En effet, il faut avoir de la miséricorde, une miséricorde toujours d'autant plus grande que l'on se trouve devant une pauvre âme qui souffre de tous les maux. Un médecin, un infirmier compatissant, ou bien une mère, s'il s'agit d'un simple malaise s'impressionnent peu et ne se préoccupent pas de la guérison. Mais si l'enfant ou l'homme est très malade, en danger de mort, déjà gangrené et paralysé, comme ils luttent, en surmontant les répugnances et les fatigues, pour le guérir ! N'est-ce pas ainsi ?"
 

"C'est ainsi, Maître" dit Jean qui a pris sa pose habituelle, le bras enlacé au cou de son Maître et la tête appuyée sur son épaule.


 "Eh bien, ce n'est pas tout le monde qui sait être miséricordieux pour les âmes malades. On doit donc être prudent pour révéler leurs maux, pour que le monde ne les fuie pas et ne leur nuise pas par son mépris. Un malade qui se voit méprisé s'assombrit et devient plus malade. Mais, au contraire, si on le soigne avec bonne humeur il peut guérir, car la bonne humeur confiante de celui qui l'assiste le pénètre et aide l'efficacité du remède. Mais tu sais que je suis la Miséricorde et que je ne mortifierai pas Judas. Parle donc sans scrupules. Tu n'es pas un espion. Tu es un fils qui confie à son père, avec une affectueuse anxiété, le mal découvert dans son frère pour que le père le soigne. Allons …"

 357.4 - Jean pousse un profond soupir, puis il baisse encore plus la tête en la laissant glisser sur la poitrine de Jésus, et il dit :      

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457> "Comme il est pénible de parler de corruption !... Seigneur... Judas est impur... et il cherche à m'amener à l'impureté. Que lui me méprise, cela ne m'importe pas. Mais je suis affligé qu'il vienne vers Toi, souillé par ses amours.  Depuis son retour, il m'a tenté plusieurs fois. Quand le hasard nous laisse seuls - et il essaie de toutes manières que cela arrive - il ne fait que parler de femmes... et j'en éprouve le dégoût que j'aurais si on m'immergeait dans une pourriture qu'on essaierait de m'introduire dans la bouche..." 

"Mais en es-tu troublé au plus profond de toi-même ?"
      

"Troublé, comment ? Mon âme frémit. Ma raison crie contre ces tentations... Moi, je ne veux pas être corrompu..."
           

"Mais ta chair, qu'éprouve-t-elle ?"
     

"Elle frissonne d'horreur."
        

"Cela seulement ?"
         

"Oui, Maître. Et alors je pleure car il me semble que Judas ne pourrait faire une plus grande offense à quelqu'un qui s'est consacré à Dieu. Dis-moi : cela portera-t-il atteinte à mon offrande ?"
  

"Non, pas plus qu'une poignée de boue jetée sur une plaque de diamant. Elle ne raie pas la plaque, elle ne la pénètre pas. Il suffit d'une coupe d'eau pure que l'on jette sur elle pour la rendre nette. Et elle est plus belle qu'auparavant."
 

"Purifie-moi, alors."
       

"Ta charité te purifie et aussi ton ange. Rien ne reste sur toi. Tu es un autel purifié sur lequel Dieu descend.

 357.5 - Et qu'est-ce que Judas fait d'autre ?"  

"Seigneur, lui... Oh ! Seigneur !" La tête de Jean glisse encore plus bas.
  

"Quoi ?"
    

 "Lui… Ce n'est pas vrai que c'est son argent qu'il te donne pour les pauvres. C'est de l'argent des pauvres qu'il dérobe pour lui, pour qu'on le loue d'une générosité qui n'est pas vraie. Tu l'as rendu furieux parce qu'au retour du Thabor tu lui as enlevé tout l'argent. Et il m'a dit : "Il y a des espions parmi nous". Je lui ai dit : "Pour espionner quoi ? Tu voles, peut-être ?" "Non" m'a-t-il répondu, "mais pourtant je suis prévoyant et j'ai deux bourses. Quelqu'un l'a dit au Maître et Lui m'a imposé de tout donner, il me l'a imposé si fortement que j'ai été pour ainsi dire obligé de le faire". Mais ce n'est pas vrai, Seigneur, qu'il fait cela par prévoyance. Il le fait pour avoir de l'argent. Je pourrais l'affirmer avec la quasi-certitude de dire la vérité." [1]     

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458> "Quasi-certitude ! Ce doute, oui, cela est une légère faute. Tu ne peux l'accuser d'être un voleur, si tu n'en es pas absolument certain. Les actions des hommes ont parfois une apparence fâcheuse, tout en étant bonnes."      

"C'est vrai, Maître. Je ne l'accuserai plus, pas même en pensée. Mais pourtant qu'il ait deux bourses et que celle qu'il dit lui appartenir et qu'il te donne est encore la tienne et qu'il le fait pour être loué, c'est vrai. Et moi je ne ferais pas cela. Je sens qu'il n'est pas bien de le faire."


"Tu as raison.       

 357.6 - Que dois-tu dire encore ?"        

Jean lève un visage épouvanté, il est sur le point de parler mais puis se tait et il glisse à genoux en cachant son visage dans le vêtement de Jésus qui met une main sur ses cheveux.
   

"Allons, donc ! Tu pourrais avoir mal vu. Je t'aiderai à bien voir. Tu dois aussi me dire ce que tu penses des causes probables du péché de Judas."
   

 "Seigneur, Judas se sent privé de la force qu'il voudrait pour faire des miracles... Tu le sais qu'il a toujours ambitionné... Tu te souviens d'Endor ? Et au contraire... c'est lui qui en fait le moins. Depuis qu'il est revenu, il ne réussit plus à rien. ..et la nuit même il s'en lamente en songe comme si c'était un cauchemar et... Maître, mon Maître !"      

"Allons, parle. Va jusqu'au bout."
        

"Et il lance des imprécations... et il fait de  la magie. Cela n'est ni mensonge ni doute. Moi je l'ai vu. Il m'a choisi comme compagnon parce que je dors profondément, ou plutôt parce que je dormais profondément. Maintenant, je l'avoue, je le surveille et mon sommeil est moins profond car, dès qu'il remue, je l'entends... J'ai mal fait, peut-être. Mais j'ai feint de dormir pour voir ce qu'il faisait. Et deux fois je l'ai vu et entendu faire des choses qui ne conviennent pas. Je ne m'y connais pas en magie, mais c'est bien cela dont il s'agit."          

"Seul ?"
     

"Oui et non. À Tibériade, je l'ai suivi. Il est allé dans une maison. J'ai demandé par la suite qui est-ce qui y habite. C'est quelqu'un qui fait de la nécromancie avec d'autres. Et quand Judas est sorti, presque au matin, d'après les paroles échangées j'ai compris qu'ils se connaissent, et ils sont si nombreux... et pas tous des étrangers. Il demande au démon la force que tu ne lui donnes pas. C'est pour cela que j'ai fait au Père le sacrifice de la mienne, pour qu'Il la lui passe et qu'il ne soit plus pécheur."          

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459> "Tu devrais lui donner ton âme, mais cela ni le Père, ni Moi, ne le permettrions..."

 357.7 - Un long silence. Puis Jésus dit d'une voix fatiguée : "Allons, Jean. Descendons. Nous nous reposerons en attendant l'aube." 

"Tu es plus triste qu'auparavant, Seigneur ! J'ai mal fait de parler !"
       

"Non. Je le savais déjà. Mais toi, au moins, tu es soulagé... et c'est cela qui compte."

"Seigneur, dois-je le fuir ?"
       

"Non. Ne crains pas. Satan ne nuit pas aux Jean. Il les terrorise, mais il ne peut leur enlever la grâce que Dieu ne cesse de leur donner. Viens. Au matin je parlerai, et ensuite nous irons à Pella. Il faut faire vite, car le fleuve est déjà grossi par les neiges qui fondent et par la pluie des jours derniers. Il sera bientôt en crue, d'autant plus que le cercle autour de la lune annonce des pluies abondantes..."


Ils descendent et disparaissent dans la pièce qui est au-dessous de la terrasse.
 


 357.8 - C'est le matin, un matin de mars. Aussi éclaircies et nuages se succèdent dans le ciel. Mais il y a plus de nuages que d'éclaircies et ils tendent à couvrir le ciel. Un air chaud souffle par à-coups syncopés et il rend l'atmosphère lourde en la voilant d'une poussière venue peut-être des régions du haut plateau. 

"Si le vent ne change pas, ce sera de l'eau !" dit sentencieusement Pierre en sortant de la maison avec les autres.
     

En dernier lieu sort Jésus qui a pris congé du maître de maison qui sort avec Lui. Ils se dirigent vers une place. Après quelques pas, ils sont arrêtés par un officier romain accompagné de soldats.


"C'est Toi, Jésus de Nazareth ?"


"Oui."
        

"Que fais-tu ?"
     

"Je parle aux foules."
     

"Où ?"
        

"Sur la place."
       

"Des paroles séditieuses ?"
       

"Non. Des préceptes de vertus."


"Attention ! Ne mens pas. Rome en a assez de faux dieux."


"Viens toi aussi. Tu verras que je ne mens pas."
       

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460> L'homme qui a logé Jésus sent qu'il doit intervenir : "Mais depuis quand tant de questions à un rabbi ?" 

"Il est dénoncé comme séditieux."      

"Séditieux ? Lui ? Mais tu te trompes,
Marius Sévère ! C'est l'homme le plus doux de la terre. C'est moi qui te le dis."       

L'officier hausse les épaules et répond : "Cela vaut mieux pour Lui. Mais c'est ainsi qu'on l'a dénoncé au centurion. Va, donc. Il est prévenu." Et il fait un demi-tour pour s'en aller avec ses subalternes.    

"Mais qui cela peut être ? Moi, je ne comprends pas !" disent plusieurs. 

"Ne cherchez pas à comprendre, répond Jésus. C'est inutile. Allons pendant qu'il y a beaucoup de monde sur  la place. Après nous partirons également d'ici."    

 357.9 - Ce doit être une place plutôt commerciale. Ce n'est pas un marché mais presque, car elle est entourée de magasins où sont entre- posées des marchandises de toutes sortes. Et une foule de gens y viennent. Aussi il y a beaucoup de monde sur la place et quelqu'un fait signe que c'est Jésus et tout de suite le "Nazaréen" est entouré. Il y a des gens de toutes classes et de toutes nationalités. Certains venus par vénération, les autres par curiosité.          

Jésus fait signe qu'il va parler.  

"Écoutons-le !" dit un romain qui sort d'un magasin.         

"Est-ce que ce sera pour entendre une lamentation ?" lui répond un camarade.

"Ne le crois pas,
Constance. Il est moins indigeste que l'un de nos rhéteurs habituels."

"Paix à ceux qui m'écoutent ! Il est dit dans Esdras, dans la prière d'Esdras : "Et que dirons-nous maintenant, ô notre Dieu, après ce qui est arrivé ? Que, si nous avons abandonné tes commandements, ceux que Tu nous as intimés par l'intermédiaire de tes serviteurs..."
[2]   

"Arrête-toi, toi qui parles. Le sujet, c'est nous qui te le donnons" crient une poignée de pharisiens qui se fraient un chemin au milieu de la foule.     

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461> Presque aussitôt réapparaît l'escorte armée et elle s'arrête dans le coin le plus voisin. Les pharisiens sont maintenant en face de Jésus.       

"C'est Toi le Galiléen ? Jésus de Nazareth ?" 

"Oui !"       

"Loué soit Dieu que nous t'ayons trouvé !" Vraiment ils ont des visages si haineux qu'ils ne semblent pas heureux de la rencontre...     

Le plus âgé parle : "Nous te suivions depuis plusieurs jours, mais nous arrivions toujours après ton départ."       

"Pourquoi me suivez-vous ?"    

"Parce que tu es le Maître et que nous voulons être éclairés sur un point obscur de la Loi."  

"Il n'y a pas de points obscurs dans la Loi de Dieu."

"En elle, non. Mais, hé ! hé !... Mais sur la Loi sont venues les "ajoutés" comme tu dis, hé ! hé !... et ils ont créé l'obscurité."       

"De la pénombre, tout au plus. Et il suffit de tourner son intelligence vers Dieu pour la dissiper." 

"Ce n'est pas tout le monde qui sait le faire. Nous, par exemple, nous restons dans la pénombre. Tu es le Rabbi, hé ! hé ! Aide-nous donc."     

 357.10 - "Que voulez-vous savoir ?"     

"Nous voulions savoir s'il est permis à l'homme de répudier pour un motif quelconque sa propre femme. C'est une chose qui arrive souvent, et chaque fois cela fait du bruit où cela arrive. Les gens s'adressent à nous pour savoir si cela est permis et nous répondons suivant les cas."   

"En approuvant le fait accompli quatre-vingt-dix fois sur cent. Pour les dix pour cent que vous n'approuvez pas, il s'agit des pauvres ou de vos ennemis."

"Comment le sais-tu ?"  

"Parce qu'il en arrive ainsi dans toutes les choses humaines. Et j'ajoute une troisième classe : celle où si le divorce était permis, il se justifierait davantage, celle des cas pénibles, tels qu'une lèpre incurable, une condamnation à vie, ou une maladie honteuse..."      

"Alors, pour Toi, ce n'est jamais permis ?"     

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462> "Ni pour Moi, ni pour le Très-Haut, ni pour aucune âme droite. N'avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement des jours, a créé l'homme et la femme ? Et qu'il les créa mâle et femelle[3]. il n’avait pas besoin de le faire. S'il l'avait voulu, il aurait pu, pour le roi de la Création, fait à son image et à sa ressemblance, créer un autre mode de procréation et il aurait été également bon, tout en étant différent de tout autre moyen naturel[4]. Et il dit : "C'est pour ce motif que l'homme quittera son père et sa mère et s'unira avec la femme, et les deux seront une seule chair". Dieu les a donc unis en une seule unité. ils ne sont donc plus "deux" chairs mais "une" seule[5]. Ce que Dieu a uni, parce qu'il a vu que c'était "une chose bonne", que l'homme ne le sépare pas, parce que si cela arrivait, ce ne serait plus une chose bonne."          

 357.11 - "Mais pourquoi alors Moïse a-t-il dit : "Si un homme a pris une femme mais qu'elle n'a pas trouvé grâce à ses yeux pour quelque chose de honteux, il lui écrira un libelle de répudiation, le lui remettra en mains propres et la renverra de sa maison" [6] ?"    

"Il l'a dit à cause de la dureté de votre cœur. Pour éviter par un ordre des désordres trop graves : C'est pour cela qu'il vous a permis de répudier vos femmes. Mais au commencement il n'en a pas été ainsi. Car la femme est plus qu'une bête laquelle, selon les caprices de son maître ou les libres circonstances naturelles, est soumise à tel ou tel mâle, chair sans âme qui s'accouple pour  la reproduction. Vos femmes ont une âme comme vous, et il n'est pas juste que vous la piétinez sans compassion. S'il est dit dans sa condamnation : "Tu seras soumise au pouvoir de ton mari et lui te dominera" cela doit se produire selon la justice et non selon la tyrannie qui lèse les droits d'une âme qui est libre et digne de respect.
[7] 

Vous, en répudiant alors que ce n'est pas permis, vous offensez l'âme de votre compagne, la chair jumelle qui s'est unie à la vôtre, le tout qu'est la femme que vous avez épousée en exigeant son honnêteté, alors que vous, parjures, vous allez vers elle, déshonorés, diminués, parfois corrompus, et vous continuez de l'être en profitant de toute occasion pour la blesser et donner libre cours à vos passions insatiables. Vous faites de vos femmes des prostituées ! Pour aucun motif vous ne pouvez vous séparer de la femme qui vous est unie selon la Loi et  la Bénédiction. Ce n'est que dans le cas où la grâce vous touche, quand vous comprenez que la femme n'est pas un objet que l'on possède mais une âme et que par conséquent elle a des droits égaux aux vôtres d'être reconnue comme faisant partie intégrante de l'homme et non pas comme son objet de plaisir, et c'est seulement dans le cas où votre cœur est assez dur pour ne pas épouser une femme après en avoir joui comme d'une prostituée, seulement pour faire disparaître le scandale de deux personnes qui vivent ensemble sans la bénédiction de Dieu sur leur union que vous pouvez renvoyer une femme.      

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463> C'est qu'alors il ne s'agit pas d'union mais de fornication, et qui souvent n'est pas honorée par la venue des enfants supprimés contre nature ou éloignés comme déshonorants.      

Dans aucun autre cas, dans aucun autre. Car si vous avez des enfants illégitimes d'une concubine, vous avez le devoir de mettre fin au scandale en l'épousant si vous êtes libres. Je ne m'arrête pas à l'adultère consommé au détriment d'une femme ignorante. Pour lui, il y a les pierres de la lapidation et les flammes du Schéol. Mais pour celui qui renvoie sa propre épouse légitime parce qu'il en est las et qui en prend une autre, il n'y a qu'un jugement : c'est un adultère.

Et aussi celui qui prend une femme répudiée car si l'homme s'est arrogé le droit de séparer ce que Dieu a uni, l'union matrimoniale continue aux yeux de Dieu et est maudit celui qui passe à une seconde femme sans être veuf. Et maudit celui qui, après avoir répudié sa femme, après l'avoir abandonnée aux craintes de l'existence qui la font consentir à de nouvelles noces pour avoir du pain, la reprend si elle reste veuve du second mari. Car bien qu'étant veuve, elle a été adultère par votre faute et vous redoubleriez son adultère.          

Avez-vous compris, ô pharisiens qui me tentez ?"   

Ceux-ci s'en vont penauds, sans répondre.    

 357.12 - "L'homme est sévère. S'il était à Rome, il verrait pourtant fermenter une boue encore plus fétide" dit un romain.         

Certains hommes de Gadara murmurent aussi : "C'est une chose difficile que d'être homme s'il faut être aussi chaste !..."   

Et certains disent plus haut : "Si telle est la situation de l'homme par rapport à la femme, il vaut mieux ne pas se marier."        

Et les apôtres aussi tiennent ce raisonnement alors qu'ils reprennent le chemin vers la campagne, après avoir quitté les gens de Gadara. Judas en parle d'un air méprisant. Jacques en parle avec respect et réflexion. Jésus répond à l'un et à l'autre :      

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464> "Ce n'est pas tous qui comprennent cela, ni qui le comprennent comme il faut.  Certains, en effet, préfèrent le célibat pour être libres de satisfaire leurs vices. D'autres c'est pour éviter la possibilité de pécher, en n'étant pas de bons maris. Mais il y en a seulement quelques-uns auxquels il est accordé de comprendre la beauté d'être exempts de sensualité et même d'un désir honnête de  la femme. Et ce sont les plus saints, les plus libres, les plus angéliques sur  la terre. Je parle de ceux qui se font eunuques pour le Royaume de Dieu. Parmi les hommes, il y en a qui naissent tels; d'autres que l'on rend tels. Les premiers sont une monstruosité qui doit susciter la compassion, pour les seconds c'est un abus condamnable. Mais il y a enfin la troisième catégorie : celle des eunuques volontaires qui sans se faire violence, et par conséquent avec un double mérite, savent adhérer à la demande de Dieu et vivent comme des anges pour que l'autel délaissé de la terre ait encore des fleurs et de l'encens pour le Seigneur. Ces derniers refusent de satisfaire la partie inférieure de leur être pour faire grandir la partie supérieure, par laquelle ils fleurissent au Ciel dans les parterres les plus proches du trône du Roi. Et en vérité je vous dis que ce ne sont pas des mutilés, mais des êtres doués de ce qui manque à la plupart des hommes. Non pas les objets d'un mépris imbécile, mais plutôt d'une grande vénération. Que le comprenne celui qui doit le comprendre et le respecte, s'il le peut."         

Ceux qui sont mariés parmi les apôtres
[8] chuchotent entre eux. "Qu'avez-vous ?" demande Jésus.   

"Et nous ?" dit
Barthélemy au nom de tous. "Nous ne savions pas cela et nous avons pris femme. Mais il nous plairait d'être comme tu dis..."     

"Il ne vous est pas défendu de l'être désormais. Vivez dans la continence en voyant dans votre compagne une sœur, et vous en aurez grand mérite aux yeux de Dieu. Mais hâtez le pas pour être à Pella avant la pluie
[9]."


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Fiche mise à jour le 19/11/2023.

 



[1] Jean 12,6.           

[2] Esdras 9,6-15. La partie reprise commence au verset 10.       

[3] Genèse 1,27.       

[4] Genèse 1,26.       

[5] Genèse 2,24.       

[6] Deutéronome 24,1.         

[7] Genèse 3,16.       

[8] Pierre, Philippe, Barthélemy : voir la fiche récapitulative.       

[9] L’esquisse de Maria Valtorta qui suit le texte, qui montre, verticalement et vers l’ouest, le cours du Jourdain vers lequel conflue le Yarloq, qui coule du nord vers l’ouest. C’est sur son cours que se trouvent les sources d’eau sulfureuse. Gadara se situe au centre, sur le tracé d’une chaîne de montagnes. Les quatre points cardinaux sont également indiqués.  
Cette même région est représentée dans l’esquisse de Maria Valtorta au début du chapitre suivant. Il s’y trouve en plus deux autres affluents du Jourdain sans nom, et la localisation de la ville de Pella est indiquée. Entre celle-ci et Gadara, il y a cette note : Espèce de bas haut plateau entre deux chaînes de collines, les premières des montagnes, à l’orient. Et à droite, écrit transversalement, on peut lire cette autre note : Les monts de l’Auranite devraient se trouver ici, mais la chaîne qui s’interpose ne permet d’en voir que deux sommets éloignés, sûrement les plus hauts.