Je note aussi que certains des discours du Seigneur - dont les principaux
sujets sont tout juste évoqués dans les Évangiles - sont développés dans
cette œuvre (de Maria Valtorta) avec un naturel, avec un fil de pensée si
logique, si spontané, si intrinsèquement lié au temps, au lieu, aux
circonstances, que je n’ai pas trouvés chez les exégètes les plus célèbres.
Journal du Bienheureux G. Allegra, Mardi
et Mercredi saints 1968.
Les
cahiers autographes de Maria Valtorta.
L’œuvre
est inspirée, non révélée.
"L’ouvrage livré aux hommes par
l’intermédiaire du petit Jean (surnom donné par Jésus à Maria Valtorta) n’est pas un livre canonique.
Néanmoins, c’est un livre inspiré
que je vous accorde pour vous aider à comprendre certains passages des livres
canoniques, et en particulier ce que fut mon temps de Maître, enfin pour que
vous me connaissiez, moi qui suis la Parole, par mes paroles.
Je ne prétends pas que l’Œuvre soit un livre canonique, et encore moins mon
porte-parole, que son ignorance absolue dans ce domaine empêche même de
distinguer les théologies dogmatique, mystique ou ascétique; s’il ignore les
subtilités des définitions et les conclusions des conciles, il sait aimer et
obéir — et cela me suffit, je n’attends rien d’autre de lui —. Néanmoins, je
vous déclare, en vérité, que c’est un livre inspiré, car l’instrument est
incapable d’écrire des pages qu’il ne comprend même pas si je ne les lui explique
moi-même pour lui ôter toute crainte."
Dictée du
28 janvier 1947, extraite des "Cahiers de 1945 à 1950", page 317.
AUTRES DOSSIERS
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Une vie de Jésus monumentale.
Le
5 janvier
1944, la vie de Jésus reçue par Maria Valtorta, s'ouvre
symboliquement sur la vision de l'Assomption de Marie dont le Dogme fut proclamé, le 1er novembre
1950, par Pie XII. Ces visions s’achèvent le 28 avril 1947, mais les dictées
de Jésus pour notre temps se poursuivent jusqu’en novembre 1950 et de manière
plus sporadique jusqu'en 1954.
Sur les 15.000 pages manuscrites, où Maria Valtorta consigne ses visions et
dictées quotidiennes, près des deux tiers sont occupés par l’œuvre
monumentale de la vie de Jésus : ensemble de visions allant de l'enfance
de Marie jusqu'aux débuts de l'Église.
Les visions sont reçues dans un ordre aléatoire. Elles sont notées à la suite
et sans rature sur 122 cahiers d'écolier. Elles s’entremêlent avec des
dictées de Jésus pour notre temps. Les visions, ainsi notées à la suite, sont
ultérieurement remises en ordre chronologique sur les instructions de Jésus à
Maria Valtorta.
Au final, les 4.800 pages composant les dix tomes de l’édition française,
forment un ensemble parfaitement cohérent.
L'ouvrage dénote des connaissances étonnantes à plus d’un titre, car Maria
Valtorta ne disposait ni des moyens, ni de l’entourage, ni du niveau
d'instruction qui les expliqueraient.
La conformité dogmatique et théologique de
l’œuvre a été validée :
- par le pape Pie XII qui l’avait personnellement lue et encouragé
explicitement sa publication ;
- par le secrétaire de la Congrégation pour les rites sacrés (actuellement
pour la cause des saints). Dans une lettre, il remercie le Seigneur de nous
avoir donné "une œuvre littérairement sublime, doctrinalement et
spirituellement si élevée" ;
- par le doyen de la faculté pontificale du Latran, qui conclut que l’œuvre
de Maria Valtorta "requiert une origine supranaturelle" ;
- par le fondateur de l’université pontificale mariale Marianum. Auteur de plusieurs centaines d’articles et d’ouvrages,
il écrit que l’œuvre de Maria Valtorta dépasse tout ce qu’il a lu et écrit
sur la Vierge Marie ;
- par le Père Berti, professeur de dogmatique et auteur des notes
théologiques ;
- etc.
La pertinence biblique et exégétique a
été validée :
- par le recteur de l'Institut biblique pontifical et confesseur de Pie XII
qui certifie la conformité des écrits de Maria Valtorta dans ces
disciplines ;
- par le bienheureux Allegra, traducteur de la Bible en chinois : il
reconnait que l’œuvre vient de l’esprit de Jésus et demande à ce qu’on lance
des études pour l’approfondir ;
- par le Père Dreyfus de l’institut biblique de Jérusalem qui note la
connaissance de lieux connus que de rares spécialistes ;
- etc.
Pourtant Maria Valtorta, grabataire, n’eut sa première Bible qu’à 47 ans, au
moment des visions. David Amos, un chercheur, a recensé plus de 3.000
références pertinentes de l’Ancien Testament, principalement de la Septante
en usage au temps de Jésus.
Mais au-delà, des études scientifiques
récentes ont montré une connaissance étonnante de la végétation
locale, des coutumes, de la topographie, voire du plan de certaines villes de
Palestine découvertes ultérieurement. Ses précisions astronomiques ont permis
de reconstituer la vie publique de Jésus au jour le jour.
La pertinence des données géographiques, botaniques, zoologiques,
historiques, architecturales, géologiques, astronomiques ou chronologiques,
demeurent inexpliquées.
Ce sont ces connaissances remarquables que Jean-François
Lavère a recensées puis systématiquement
étudiées. Les résultats en ont été publiés dans différents ouvrages
rejoints par d’autres chercheurs.
Cette précision dans les détails a été explicitement demandée par Jésus qui
veille à ce que Maria Valtorta note scrupuleusement tout ce qu'elle voit.
Cette fidélité dans la transmission des visions est la garantie de la plus
grande conformité possible à la source initiale.
Cet ouvrage est d'abord paru anonymement, en 1956, sous le titre Il poema dell'Uomo-Dio (Le Poème de L'Homme-Dieu), puis sous
le titre L'Evangelo
come mi è stato rivelato
(L'Évangile, tel qu'il m'a été révélé).
Ce titre ne revendique pas la proclamation d’un cinquième évangile, mais
correspond tout simplement à la manière dont Maria Valtorta raconte ce
qu’elle a vu et entendu. Cf. l’historique
des différents titres.
Un livre inspiré, mais non révélé.
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de page
Maria
Valtorta n’est pas la seule à avoir reçu des visions de l’Évangile :
d’autres en ont eu au cours des siècles, mais elle se distingue par le
fait :
- qu’elle a reçu des visions complètes
- qu’elle consigne elle-même
- et immédiatement,
évitant la déperdition préjudiciable à tant d’autres révélations privées de
ce type.
L'œuvre donnée à Maria Valtorta n'est pas une œuvre canonique, comme le sont
les Évangiles : Jésus le précise lui-même (voir
l'extrait ci-contre). En
effet, la Révélation publique est close par la mort du dernier apôtre : Jean
l'évangéliste. Après cela, seules sont admises les révélations privées :
elles sont un secours qu'inspire le Ciel mais n'engagent ni Dieu, ni la foi.
Jésus précise à Maria Valtorta les raisons de cette œuvre :
- Nous aider à mieux comprendre ce que furent sa vie et ses paroles ;
- confirmer l’Évangile éternel en une époque qui le défigure.
Les révélations sont de tous temps : saint Paul annonce un Évangile
qu’il a reçu directement de Jésus-Christ par révélation,
mais il n’est pas, pour autant, l’auteur d’un cinquième évangile ou d’un
évangile différent, ce qui serait anathème.
Il prend d’ailleurs le soin de soumettre sa révélation à l’Église.
C’est pourquoi, en 1992, devant l’intérêt croissant pour l’œuvre de Maria
Valtorta, la conférence des évêques d’Italie a demandé que la publication se
poursuive (= imprimatur) sous réserve de clarté (=conditionnel) : le
lecteur doit être conscient qu’il s’agit d’une œuvre de Maria Valtorta et non
d’un nouvel évangile. Ce simple bon sens est conforme à la tradition des révélations
privées dans l’Église où la certitude de leur authenticité est de pure foi
humaine, mais non divine. En effet leur réalité ne nous est transmise que par
le témoignage des voyants avec leurs mots et leur culture.
La formulation de la conférence des évêques laissait place à l’interprétation
sur l’origine de l’œuvre, comme le fit Pie XII. L’éditeur, arguant de son
incompétence pour se prononcer, demanda à la conférence épiscopale de lui
fournir le texte de la lettre à inclure : il ne la reçut jamais.
Chacun demeure donc devant sa conscience.
Cela n'exclut pas que l’œuvre de Maria Valtorta illustre l’Évangile par de
nombreux épisodes inédits comme l'évoque d'ailleurs le verset final de
l'Évangile lui-même
et quels qu’autres passages.
Comme de nombreuses mystiques, Maria Valtorta a payé au prix fort, le don de
cette œuvre magistrale : l'histoire
de sa vocation en témoigne. Elle doit subir, de plus, les
tentations et les assauts de Satan. Ainsi le 4 juillet 1944, Satan contrefait
la Voix qui inspire Maria Valtorta pour l'inciter à maudire ceux qui lui
avaient fait du mal. Une autre fois il la pousse à détourner l'œuvre à son
profit et à sa gloire personnelle ou instille un doute sur l'origine des
visions.
L’encouragement
de Pie XII.
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de page
L’œuvre
de Maria Valtorta fut la nourriture des papes et des saints : de Pie XII
qui
l’encouragea, jusqu’à Mère Teresa récemment
canonisée, qui l’emmenait dans ses déplacements. Mais cette œuvre, comme
beaucoup d’œuvres inspirées par le passé, n’échappa pas à l’hostilité.
En 1944, l'œuvre de Maria Valtorta n'était pas encore achevée, que le Père
Romualdo Migliorini - son confesseur depuis deux ans - commence à la
dactylographier et en distribuer des extraits, contre l'avis exprès de Maria
Valtorta et les instructions de Jésus. Il insiste malencontreusement sur la
"révélation divine" à leur origine.
En 1946 : ses supérieurs le mutent à Rome. On lui demande, semble-t-il, de
cesser ses diffusions prosélytes.
En avril 1947, la vie monumentale de Jésus est terminée. Le Père Migliorini
présente l'ouvrage volumineux à son collègue, le Père Corrado Berti,
professeur à la faculté pontificale mariale de Rome (Marianum). Celui-ci lit
l'ouvrage, s'enthousiasme et prend l'avis de Mgr. Alphonse
Carinci, Préfet de la Congrégation des
rites, et vicaire pour les causes des saints, ainsi que du Père Augustin Bea,
futur cardinal, alors confesseur du pape Pie XII et recteur de l'Institut biblique
pontifical de Rome. Les deux lui conseillent de dactylographier des copies
supplémentaires de ces écrits et de les transmettre au Souverain Pontife, par
le biais d'un prélat de leur connaissance, archiviste à la Secrétairerie
d'État.
Pie XII prend personnellement connaissance de ces écrits comme en témoigne
l’archiviste qui surveille l’avancée de la lecture. Le 26 Février 1948, le
Pape reçoit en audience spéciale le Père Corrado Berti, le Père Romualdo
Migliorini, et leur supérieur, le Père Andrea Cecchin.
Le Souverain Pontife conclut l'entretien par cette recommandation :
Publiez l’œuvre telle quelle. Il n’y a pas lieu de donner
une opinion quant à son origine, qu’elle soit extraordinaire ou non. Ceux qui
liront comprendront." Le pape ajoute : "On entend parler de tant de
visions et de révélations ! Je ne dis pas que toutes sont vraies, mais
certaines d'entre elles pourraient l'être.
Le
Père Berti demande alors au Pape si l’on doit retirer les mentions :
"visions" et "dictées". Il répond que rien ne doit être
enlevé, si ce n’est la référence explicite à l’origine divine que contenait
l’introduction. En effet, cela aurait donné l’œuvre de Maria Valtorta comme
équivalente aux évangiles canoniques.
Dès la sortie de l'audience les trois prêtres notent les paroles in extenso
du pape, afin de ne jamais les oublier et prennent contact avec l'imprimerie
du Vatican.
L’hostilité.
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Tout
cela n’empêche pas l’œuvre de Maria Valtorta d’être mise un temps à l’Index
des livres prohibés, sans doute par ceux-là mêmes qui condamnèrent les écrits
de sœur Faustine ou
«persécutèrent» le Padre Pio selon le mot d’un de ses biographes.
Quelques mois après l’accord du pape Pie XII deux commissaires du
Saint-Office tentèrent de détruire l’œuvre de Maria Valtorta. Ils convoquent
le Père Berti, promoteur de l’œuvre, et lui ordonnent de remettre la totalité
des copies de l'œuvre. Le Père Berti n'a pas le droit de parler, seulement de
s'exécuter : ce qu’il fait bien que la procédure, choquante, ne respecte
en rien les règles d’usage. Les Actes
du Saint-Siège de cette époque ne gardent aucune trace de cette
manœuvre qui reste pour l’instant, officieuse et purement individuelle.
D’ailleurs, l’un des deux protagonistes de cette sombre histoire, sera
ultérieurement démis de ses fonctions par Pie XII pour avoir mis à l’Index,
sans son avis, des livres parlant du Padre Pio.
Pour l’heure, Maria Valtorta avait heureusement conservé les manuscrits
originaux. Elle est très affectée par cette démarche hostile de quelques
commissaires et demande qu'un recours soit tenté auprès du Saint Père.
Malheureusement, l'année sainte de 1950 avait d'autres priorités.
Convaincus de la valeur unique des visions de Maria Valtorta et que la parole
papale valait imprimatur de fait, les Pères Berti et Migliorini passent outre
à l'interdiction spécieuse du Saint-Office. Ils publient l'œuvre de Maria à
l'été 1956. Rien ne se passe, car Pie XII est vivant.
Mais quelques temps plus tard, le 16 décembre 1959,
soit un an après la mort du Souverain Pontife, l'œuvre de Maria Valtorta est
inscrite à l'Index des livres prohibés,
sans l’avertissement préliminaire prévu, pour défaut d'imprimatur
(condamnation disciplinaire et non doctrinale). La nouvelle bouleverse Maria
Valtorta. En réponse, elle fait l'oblation de son esprit à Jésus, son corps
étant déjà torturé par une dizaine de maladies douloureuses.
L'auteur de l'article de l'Osservatore
Romano signifiant cette mise à l’Index, a des phrases étonnantes. Il avoue, à mots à peine couverts, passer
outre à l’avis du Pape défunt et à diverses sommités de la Curie qu’il taxe
de naïveté : Il
écrit en effet :
Malgré les personnalités illustres (dont l'incontestable
bonne foi a été surprise) qui ont apporté leur appui à la publication, le
Saint-Office a cru nécessaire de la mettre dans l'Index des Livres prohibés.
Ce
n’est pas la seule étrangeté de l’article. Puisqu’il y eut un imprimatur de délivré
par Mgr Barneschi en 1948. Ce que le Saint-Office contesta et œuvra en
sous-mains pour empêcher trois évêques successifs d’accorder un nouvel
imprimatur.
Bienveillance des Papes, nourriture des
saints,
élan missionnaire.
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Cette
attitude outrancière explique que le Père Berti, en décembre 1960, un an
après cet article, fut reçu au Saint-Office dans de meilleures conditions par
un nouveau commissaire, le Père Marc Giraudo.
Celui-ci découvre les soutiens écrits des personnalités de la Curie et
l'encouragement de Pie XII. Après avoir consulté sa hiérarchie, il donne
l'autorisation de poursuivre la publication de l'œuvre, mais le fait
verbalement, la contradiction publique n’est en effet pas de mise dans les
couloirs de la Curie :
Continuez à publier cette œuvre Nous verrons comment le
monde la reçoit" recommande-t-il.
En
1963, le Père Berti est reçu par Mgr Pasquale Macchi, secrétaire du nouveau pape Paul VI. Il lui confirme que l'œuvre de Maria
Valtorta n'est pas à l'Index et que le Saint-Père, alors cardinal de Milan,
avait lu une partie de l’œuvre avant de la commander pour le Grand séminaire.
Par la suite, le Bienheureux Paul VI fit envoyer par sa Secrétairerie d'État,
une lettre de soutien au Père Roschini, théologien du Saint-Office, pour son
ouvrage ouvertement dithyrambique sur la
Vierge Marie dans l'œuvre de Maria Valtorta.
L'œuvre de Maria Valtorta aurait fait partie des ouvrages familiers de saint Jean-Paul II, selon
ce que rapporte le Père Yannik Bonnet des propos du Stanislas Dziwiz, secrétaire du Pape.
Le pape Benoît
XVI, que certains imaginaient opposé à la diffusion de
l'œuvre en raison de ses réserves prudentes, a béatifié dans la dernière
année de son pontificat, deux soutiens affichés de Maria Valtorta : Mère
Maria Arias Espinosa et le Père Gabriele Allegra.
Quant au Pape François, il vient de canoniser Mère Teresa dont nous venons de
rappeler que l’œuvre de Maria Valtorta, dont elle était lectrice,
accompagnait ses déplacements avec sa Bible et son bréviaire.
De son côté, l’Église du Kerala salue unanimement la traduction de l’œuvre
dans sa langue et les évêques chinois demandent à ce qu’on la poursuivre dans
la leur.
Diffusée sans interruption depuis 60 ans et traduite en une trentaine de
langues, l’œuvre est maintenant disponible en CD audio, en application
smartphone, en bandes dessinées ou en livres pour enfants.
En 1977, Jésus avait informé Don Ottavio
Michelini, un mystique italien, que l’œuvre
de Maria Valtorta connaîtrait un très grand succès "dans l’Église
régénérée".
Un don pour notre temps.
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Vingt
ans avant la suppression de l’Index
(1966) qui avait tenté de jeter l’opprobre sur l’œuvre de Maria Valtorta,
Jésus l’avait prévenue
:
Je ne puis permettre que l’on traite cette œuvre [la vie
monumentale de Jésus] comme une plaisanterie et qu’elle reste à l’état de
manuscrit. Nous avons affaire à un monde obtus et mauvais, jusque dans les
milieux ecclésiastiques, à un monde qui ne se soucie guère de relire ces
écrits pour pouvoir y reconnaître ma présence et les approuver, mais qui
porte toute son attention à éplucher l’ouvrage dans le seul dessein d’y
trouver un mot qui puisse passer pour une erreur théologique ou simplement
historique, que ce soit dû à l’écriture incertaine de l’auteure ou à une
erreur du copiste. C’est la pure vérité. J’agis donc en sorte que leur
animosité soit déçue.
Mais
qu’en est-il de la valeur d’un tel ouvrage ? Dans un de ses ouvrages,
Mgr René Laurentin commente :
Jésus s'est engagé avec Maria Valtorta en homme glorifié,
d'où tant de particularités subtiles et remarquables. Elle ne s'écarte en
rien de l'Évangile, faible partie de sa grande œuvre. Elle rejoint étonnement
les personnes, les évènements, la faune, la flore, l'astronomie de cette
époque sans qu'elle n'en sache rien elle-même, car elle n'avait nulle science
et n'avait pas fait de voyages.
Quelle valeur convient-il d'accorder à ces étonnants récits ?
Avant tout, il est bien clair que Maria Valtorta ne se fait pas l'égale des
évangélistes, malgré les paroles qui figurent sur la couverture même de son
livre : L'Évangile tel qu'il m'a été "révélé". Si ambigüe que soit
cette phrase, son livre ne relève pas d'une révélation objective. Mêmes les
précisions exactes qu'elle rajoute, ne découlent pas de la Révélation. Elles
concernent seulement des informations complémentaires qu'elle a reçues
oralement ou intuitivement du Christ. Beaucoup sont vérifiées historiquement.
Elles viennent pourtant du Christ, mais pas en tant que Révélateur de
l'Évangile.
Ces coïncidences historiques remarquables, interpellent l'historien mais le
laissent sans moyens de préciser de quelle sorte d'inspiration il s'agit : si
c'est à titre divin ou privé.
Ce qu'on peut dire en faveur de Maria Valtorta, c'est qu'elle confirme, mieux
qu'aucune autre voyante, la vérité historique des éléments nouveaux dont on
discute aujourd'hui l'exactitude.
Fondamental à cet égard, est le constat suivant : Les longues pages propres à
Maria Valtorta n'ajoutent rien à la doctrine fondamentale du Christ.
Les très nombreux dialogues de Maria Valtorta monnaient la doctrine du
Christ, mais n'y ajoutent rien. De même, les miracles, qu'elle est seule à
rapporter, sont analogues aux guérisons de l'Évangile, mais n'y apportent
aucunes modalités renforçant la divinité du Christ.
C'est bien un complément historique de l'Évangile qui nous est proposé, mais
il relève de notre jugement privé".
La
qualité de certains lecteurs de cette œuvre (Pie XII, Paul VI, Jean-Paul II,
des cardinaux, des théologiens, des biblistes, …) exclut en effet que L'Évangile
tel qu'il m'a été révélé soit une œuvre futile ou nocive pour la foi.
L'œuvre doit donc être prise pour ce qu'elle est : un don
pour notre temps dont "le rôle n’est pas d’améliorer ou de compléter la
Révélation définitive du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement à
une certaine époque de l’histoire".
Tel est le rôle des révélations privées. Le Ciel lui-même s’y soumet :
Le dogme de l’Immaculée conception n’est pas issu des apparitions de Lourdes,
mais de l’Église en conformité avec la Révélation publique dont elle est
gardienne. Mais que serait le rayonnement de ce Dogme sans le rayonnement de
Lourdes ? Il en est de même pour toutes les révélations privées, y
compris celles de Marguerite-Marie Alacoque à Paray-le-Monial.
Selon ce que dit Jésus à Maria Valtorta, l’œuvre a un double but :
- Nous aider à mieux
comprendre ce que furent sa vie et ses paroles ;
- confirmer
l’Évangile éternel en une époque qui le défigure.
L'apport de l'œuvre.
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de page
Pour la majorité des lecteurs qui témoignant,
la précision des scènes comme des personnages donne une profondeur
insoupçonnée à cette œuvre qui se lit et relit comme un véritable pèlerinage dans le temps et l'espace à la
suite de Jésus :
les scènes deviennent actuelles.
La rencontre se fait parfois bouleversante au point d’entraîner une meilleure
appréhension des merveilles de l’Évangile, des retours à Dieu, voire de
véritables conversions.
Maria Valtorta est au milieu de chaque scène, parmi ceux qui suivent Jésus.
Elle décrit ce qu'elle voit et entend. Elle sent les parfums, la température,
se retourne pour voir arriver d'autres personnages derrière elle ...
Ces descriptifs expliquent l’ampleur de l’œuvre. Les Béatitudes
qui ne prennent que quelques lignes dans Matthieu ou Luc, prennent plusieurs
pages dans l’œuvre : on se trouve transporté au milieu de la foule que
l’on découvre. On voit la montagne et le lac au loin. On comprend pourquoi
Matthieu parle de "montagne"
quand Luc parle de "plaine".
On voit les apôtres se démener pour gérer tout cet afflux. On voit Jésus et
surtout on écoute ce qu’Il dit pour expliquer les Béatitudes : un style
inimitable qui n’appartient qu’à Lui.
Au-delà de cette première raison d’être, l’œuvre confirme l’Évangile éternel : c’est
là l’étonnant paradoxe d’une œuvre qui dépasse manifestement son humble
rédactrice.
De tous temps, mais particulièrement dans notre époque, les biblistes, les
exégètes, les historiens, sondent les Écritures et l’Histoire à la recherche
de la pure authenticité. Certains trouvent tel point en désaccord avec des
sources historiques, d’autres pointent des contradictions mortifères entre
les récits évangéliques. Ils en concluent à la déformation, voire pour les
moins bien intentionnés, à la manipulation intentionnelle, par le Magistère
de l’Église, du message authentique. La vérité scientifique se trouve dans
leurs conclusions... qui se romancent parfois, il faut bien le reconnaître,
des théories bâties par l’imagination dans le vide créé par leur
"rigueur scientifique". L’un ne jure que par Luc, l’autre ne veut
pas de Matthieu, le troisième ne se réfère qu’aux apocryphes. Pour être
(trop) nombreux, ils ne sont pas tous ainsi, bien heureusement.
Mais avec les
mêmes armes, celles de la vérité et de la cohérence historiques et
scientifiques, Maria Valtorta arrive à des conclusions radicalement inverses :
l’authenticité de l’Évangile qui nous est transmis par la Tradition. Non pas
elle, car elle n’est que narratrice, mais les spécialistes de plus en plus
nombreux qui scrutent son œuvre sans aprioris.
Un exemple frappant se trouve dans Luc 6,1 où la Vulgate nous parle du
"sabbat second premier"
disparu depuis longtemps des bibles catholiques parce qu’incompréhensible,
réfugié chez les bibles protestantes qui ne l’expliquent pas vraiment. Dans
Maria Valtorta, c’est lumineux : il s’agit du premier sabbat après la
seconde Pâque (Pessa'h
Sheni) une fête tombée en désuétude après
la chute du Temple. La scène se déroule quinze jours avant la Pentecôte (Shavouot),
autrement appelée fête de la moisson, ce qui explique que les épis de blé
sont sur pieds et que les apôtres affamés peuvent s’en rassasier.
La vie de Jésus rapportée par Maria Valtorta inclut tout ce que contiennent
les quatre récits évangéliques, sans omissions et sans contradictions. Il
suffit de lire pour s’en convaincre.
Des grands intellectuels comme le Père Gabriel M. Roschini, ou Mgr Laurentin,
ont d’abord considéré l’œuvre de Maria Valtorta comme une pieuse méditation,
mais leur honnêteté intellectuelle les a poussés à l’examiner plus avant. Ils
se sont exprimés sur leur opinion avant et après.
Au début du XXème siècle, saint Pie X s’en prenait avec une grande vigueur
aux exégètes "modernistes",
accusés de s’attaquer aux racines mêmes de la foi et de l’Église en allant
jusqu’à nier la divinité du Christ.
Cette reprise en main sévère, ne prêtait pas assez attention aux nécessités
des exégètes pour accorder la foi avec les données nouvelles de la recherche
historique. C’est ainsi que la publication, par Pie XII, quarante ans plus
tard, de l’encyclique Divino afflante spiritu
sur les études bibliques, libéra les exégètes.
Au moment où Pie XII la publie, en septembre 1943, Jésus communique à Maria
Valtorta, les premières dictées pour notre temps, puis les visions de sa vie
en Palestine il y a 2000 ans.
En conclusion de cette œuvre de 5 000 pages, Il justifie
cette abondance peu courante par l’importance de l’enjeu.
Dans cette admonestation, Il justifie le texte libérateur de Pie XII et
cautionne aussi la gravité des enjeux dénoncés par saint Pie X en 1907. Mais
devant ces constats, Jésus en tire de toutes autres conséquences : non
en excommuniant les tenants de l’exégèse "moderniste" comme le fit
Pie X,
non en mettant en place un système coercitif, mais en lançant au positivisme
un défi : celui
d’un champ d’investigation qui résiste aux analyses historiques, exégétiques
et théologiques comme nous l’avons
vu.
Ce n’est donc pas un poids littéraire que Jésus entend donner aux visions
reçues par Maria Valtorta mais une contribution valable aux combats
eschatologiques.
La manière surprenante dont ce livre entoure et confirme,
en bien des points, l'exactitude historique, ne contredit en rien l'Évangile,
mais semble seulement en confirmer la cohérence, concluait Mgr René Laurentin.
Maria Valtorta a reçu cette majorité d'évènements de manière privée,
dévoilée, mais non révélée, pour nous baigner dans les détails de la vie de
Jésus. C'est donc un don charismatique de sa vie : non pas un autre Évangile
(ce qui la condamnerait) mais le pourtour où l'on peut se promener librement
sans jamais confondre le divin Évangile de Jésus-Christ avec cette
"anamnèse" inspirée.
Telle fut la grâce unique et marginale de Maria Valtorta dans la communion
intime à laquelle elle était parvenue avec le Christ. "Qui lira
comprendra" sans chercher plus loin, disait justement Pie XII.
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