DOSSIERS CONNEXES
L’article
de l’Osservatore romano
Que faut-il en penser ?
par H. Thils.
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Les circonstances
de la mise à l’Index.
Le 6
janvier 1960, (voir l'historique) l'Osservatore Romano, organe officiel du
Vatican, publie un article commentant le décret, en date du 16 décembre 1959,
de la mise à l'Index des livres
prohibés de la vie de Jésus de Maria Valtorta.
L’article n’est pas signé, comme c’est l’usage, mais nous le pensons rédigé
par le Père Girolamo Berruti, un dominicain.
Cela faisait suite à deux évènements :
d’une part
l’encouragement explicite du Pape Pie XII à la publication de cette vie de
Jésus (audience du 26 février 1948), Termes attestés sous serment par trois
des témoins.
"Publiez l’œuvre telle qu’elle. Il n’y a pas lieu de donner une opinion
quant à son origine, qu’elle soit extraordinaire ou non. Ceux qui liront
comprendront".
et d’autre
part la censure décidée parallèlement, et en sous-main, par deux commissaires
du Saint-Office en 1949. Si les évènements sont relatés par le Père Berti,
théologien et soutien de Maria Valtorta, on ne trouve aucune trace écrite
d’une quelconque condamnation :
- Ni dans les Actes du Saint Siège .
- Ni dans un quelconque écrit officiel. Sauf une allusion non datée à une
semonce non relatée.
Ce qui explique que la mise à l’Index fut prononcée dix ans plus tard sans
avertissement préalable requis par le code de procédure. Les censeurs
estimaient l’avoir déjà fait. Malheureusement, là non plus, il n’existe
aucune lettre écrite à l’éditeur ou à l’auteure comme il est requis.
Cet amateurisme et cette cacophonie surprennent, mais Mgr Giovanni Pepe, l’un
des deux commissaires à l’origine de cette censure, semble coutumier du
fait : il fut démis de ses fonctions en août 1952 à la demande de Pie
XII : il avait publié une mise à l’Index de livres parlant du Padre Pio sans l’aval du Pape qui ne le
souhaitait pas.
Nous avons d’ailleurs de fortes raisons de penser que ceux qui mirent à l’Index
la vie de Jésus de Maria Valtorta, sont les mêmes qui condamnèrent les écrits
de sœur Faustine Kowalska et "persécutèrent" le Padre Pio selon
le mot de Luigi Peroni, un de ses biographes.
La vie de Jésus de Maria Valtorta fut une des dernières œuvres à être mises à l’Index avant la suppression définitive, en 1966, de ce
catalogue quatre fois séculaire. Elle ne fut suivie que par La vie de Jésus de Jean Steinmann puis par
l’ensemble des œuvres de Pierre Teilhard de Chardin.
Bien que l’encouragement du Pape fut connu des
censeurs, l’ouvrage de Maria Valtorta fut censuré au titre de l’article 1385, paragraphe 1, § 2 du Code de droit canonique de 1917, en vigueur au
temps de Maria Valtorta. Il stipulait qu’aucun livre touchant à un sujet
religieux ne peut être édité sans imprimatur. Or c’était le cas de la vie de
Jésus de Maria Valtorta qui ne pouvait fournir une attestation écrite dans ce
sens.
Il s’agit d’une condamnation disciplinaire et non doctrinale. Les
condamnations doctrinales sont régies par un autre article du code : le
§ 1399. On imagine mal d’ailleurs que des souverains Pontifes, des cardinaux,
des théologiens et des biblistes aient pu soutenir une œuvre contraire à la foi, voire même futile ou
nocive. Cela est du simple bon sens.
La censure intervient en décembre 1959 : plus de trois ans après la publication du premier tome (juin
1956). Il faut dire qu’entre-temps le Pape Pie XII, qui avait encouragé la
publication, était mort : ceci explique cela.
Les
aspects juridiques invalidant désormais la mise à l’Index.
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La censure de la vie de Jésus de Maria Valtorta est
aujourd’hui périmée pour trois raisons :
- Elle est invalide dès lors que
le Pape, qui exerce l’autorité suprême en matière de révélations, avait publiquement et explicitement encouragé la
publication, comme l’analyse Mgr Gagnon, spécialiste de ce sujet.
- Elle est obsolète dès lors que
l’Index a été aboli
en droit et en conséquences en 1966.
- Elle est sans objet dès lors que
l’imprimatur qui avait motivé la censure n’est plus requis depuis 1975 pour ce type de livre.
Seuls demeurent, comme critères de jugement, l’avertissement moral et la
conscience mature des fidèles, tels que stipulés dans le décret de
supression :
"après avoir interrogé le Saint
Père, (le Saint-Office) a annoncé que l'Index reste moralement engageant, en
tant qu'avertissement à la conscience des chrétiens de se garder, […] des écrits de ceux qui peuvent
mettre en danger la foi et la morale, mais en même temps, avertissant qu'il
n'a plus force de loi ecclésiastique avec la censure qui y est liée. Ainsi,
l'Église est confiante dans la conscience mature des fidèles."
Nul ne peut imaginer, sauf quelques articles pratiquant l’approximation, que l’œuvre
de Maria Valtorta, qui fut la nourriture des papes et des saints, présente un
danger pour la foi et la morale.
Quant à la liberté de choix, elle correspond tout à fait à l’avis de Pie XII
encourageant la publication de l’œuvre.
Conformité
des aspects doctrinaux.
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La reconnaissance
de la valeur théologique de l’œuvre de Maria Valtorta vient, paradoxalement,
des membres du Saint-Office qui la mirent à l’Index. Ce n’était bien sûr pas
leur intention. Mais « tel est pris qui croyait prendre » dit le
dicton. Nous allons le voir.
Auparavant, il nous faut pointer les six tentatives de décrédibilisation
auxquelles l’article des censeurs s’essaye, tout en précisant que toute erreur doctrinale est "évitée".
Pourquoi dans ce cas en parler ?
1 – des faits rajoutés : il suffit de se reporter à la dernière phrase de
l’Évangile et aux avis du Magistère, pour s’étonner qu’il s’en étonne.
2 – des pages scabreuses aptes à troubler les pensionnats de jeunes filles et
les couvents de religieuses. Cet avis suranné trouve son origine dans les
confessions (pudiques) d’une courtisane racontant son chemin de rédemption ; ainsi que dans une scène où Jésus comparaît devant
Hérode Antipas qui le questionne et espère de lui un miracle selon l’Évangile. À noter que les censeurs attribuent la scène par erreur à
une comparution devant Pilate.
3 – "Au milieu d’un si grand
étalage de connaissances théologiques (sic), écrivent-ils, on peut
cueillir quelques… perles qui ne brillent certes pas par leur orthodoxie
catholique" et de citer "Ici et là s’exprime, au sujet du péché
d’Adam et Ève, une opinion plutôt extravagante et inexacte". On aurait aimé
plus de précisions.
Enquête faite, l'œuvre de Maria Valtorta affirmerait "que la tentation
d'Ève a d'abord été un éveil sensuel de sa chair, qu'elle a commencé le péché
toute seule et l'a achevé avec son compagnon. L'Écriture n'en dirait
rien".
Malheureusement pour les censeurs, Maria Valtorta ne fait qu'exprimer ce que
dira presqu'intégralement, un demi-siècle plus part, le Catéchisme de
l'Église catholique sur la concupiscence et son origine (CEC
§ 2514 et 2515). Au jeu de
l’orthodoxie, tel est pris qui croyait prendre.
4 – Une "hérésie évitée"
: "Marie peut être appelée seconde-née du Père" (EMV 1). L’affirmation est exacte mais sortie de son contexte et
révèle de vraies
lacunes de la part du
censeur.
Dans une note manuscrite, Maria Valtorta précise :
"Elle est seconde en perfection naturelle et surnaturelle, après celui
qui est à la fois Fils de Dieu et son Fils à elle, qui est infini, comme
Dieu, en toute perfection."
Qui dirait le contraire ?
Pie XII lui-même, dans son message radiodiffusé du 13 mai 1946 à l’occasion de la fête de Notre-Dame de Fatima, n’hésite
pas à qualifier Marie de "première-née du Père (Filha primogénita do
Padre)".
Saint Maximilien Kolbe se fait plus précis : "Les êtres spirituels
sont créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, alors d’elle (la Vierge
Marie) on peut dire qu’elle est Fille
de Dieu".
Si les censeurs trouvent que l’œuvre de Maria Valtorta ne "brille pas
par son orthodoxie", force est de constater que leur article ne brille
pas par sa culture la plus élémentaire.
5 – Un commentaire sur le rôle de Marie dans le Paradis que les censeurs
jugent être "une notion hermétique et plus confuse que jamais, ce qui
est heureux, car si on devait la prendre à la lettre, elle n’échapperait pas
à une censure sévère" menacent-ils.
Pour qu’elle soit moins confuse, il suffit de la lire : Jésus fait le portrait spirituel de sa Mère. Les
censeurs devaient être assez peu coutumiers des louanges
que saint Cyrille d’Alexandrie lui adressa au nom de tous les Pères présents,
lors du concile d’Éphèse (431), sinon ils y auraient trouvé l’écho des
paroles transcrites par Maria Valtorta. Auraient-ils osé dire que ce concile
fondamental s’adonnait à l’hermétique et au confus ?
6 - L'article signale pour finir "une autre affirmation étrange et
imprécise, dans laquelle on dit de la Madone : Toi, pendant le temps que tu
resteras sur Terre, tu seconderas Pierre "comme hiérarchie
ecclésiastique".
Ce salmigondis devient plus clair quand on se réfère à la citation exacte (mais ont-ils lu vraiment l’œuvre comme l’avait fait Pie
XII ?): Jésus évoque avec sa Mère la séparation qui approche et lui
confie l’Église naissante : "[…] Toi, pendant le temps que tu resteras
sur la terre, venant après Pierre dans la hiérarchie ecclésiastique, lui Chef
et toi fidèle, mais la première avant tous comme Mère de l'Église puisque tu
m'as enfanté Moi, Chef de ce Corps mystique."
L’explication de Maria Valtorta est limpide. Le lecteur se reportera à ce que
dit le Catéchisme de l'Église catholique (§ 963 et suivants) sur Marie, Mère de l'Église et jugera d’où vient
l’étrangeté et l’imprécision.
Ne trouvant rien de consistant à opposer sur le plan théologique, à part des
"si" et des "mais" persifleurs, les censeurs lancent une
pique sur le plan exégétique : "Les spécialistes des études bibliques y
trouveront certainement beaucoup d’erreurs historiques, géographiques et
autres".
Lesquelles ? On ne sait pas. Mais là encore, c’est tout le contraire qui se
produit : que ce soit le cardinal Bea alors recteur de l'Institut Biblique
Pontifical, ou le bienheureux Allegra, cofondateur de l’École Biblique
franciscaine de Hong-Kong, ou le Père François-Paul Dreyfus de l’École
biblique et archéologique française de Jérusalem, tous confirment l’étonnante
exactitude des données archéologiques, géographiques, historiques, etc. des
écrits de Maria Valtorta.
Ne trouvant pas de faille dans "un
si grand étalage de connaissances théologiques" et ayant
probablement survolé l’œuvre de Maria Valtorta, les censeurs crurent à une
écriture en sous-main des théologiens qui défendaient l’œuvre de Maria
Valtorta. Pensant les démasquer ils pointent, malgré eux, la haute valeur
théologique de l’œuvre. On reste pantois devant ce qu’ils reconnaissent malgré
eux :
"Jésus est loquace à l’extrême, en
véritable publicitaire, toujours prêt à se proclamer Messie et Fils de Dieu
et à faire des exposés de théologie dans les termes mêmes
qu’emploierait un professeur de nos jours. Dans le récit des Évangiles nous admirons l'humilité et le silence
de la Mère de Jésus ; par contre pour l'auteur (ou l'auteure) de cette œuvre
la très sainte Vierge a la faconde d’une propagandiste moderne ; elle est
présente partout, toujours prête à donner des leçons d’une théologie
mariale mise à jour selon les plus récentes études des spécialistes actuels
en la matière".
Voilà l’humble Maria Valtorta, hissée à l’égal des professeurs de théologie
romains ou à la pointe des études mariologiques. Cette reconnaissance venant
de personnes qu’on ne peut soupçonner de complaisance, vaut un brevet
d’authenticité : QUI peut en effet être le théologien des théologiens et
générer 4 000 pages de textes en faisant preuve d’un "si grand
étalage de connaissances théologiques" sans que des censeurs zélés
puissent y trouver une erreur théologique patente ? Il n’y en a qu’un
seul et les visions de Maria Valtorta rapportent sa vie sur terre.
D’ailleurs, quand la seconde édition paraît, l’Osservatore romano du vendredi 1er
décembre 1961, se contente d’un entrefilet
laconique rappelant la précédente condamnation "pour défaut
d’imprimatur" et spécifie que l’œuvre "n’a aucune valeur
scientifique". Fini le procès en hérésie ! Les études que nous
avons citées, comme les plus récentes sorties sur le sujet, démontrent, là
aussi, leur erreur de jugement.
L’irrévérence institutionnelle des censeurs.
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Nous ne sommes pas
au bout des surprises en lisant l’article de 1960 commentant
la mise à l’Index. Il confirme explicitement
le soutien apporté par des "personnalités illustres" à l'œuvre
de Maria Valtorta. Les censeurs les connaissaient donc et l’avis personnel du
pape Pie XII était connu
Ils écrivent :
"[…] malgré les personnalités illustres
(dont l'incontestable bonne foi a été surprise) qui ont apporté leur appui à
la publication, le Saint-Office a cru nécessaire de la mettre dans l'Index
des Livres prohibés. Les motifs sont évidents pour qui aura une patience de
Chartreux, de lire ces presque quatre mille pages."
On admire, au passage, l’ironie qui invite à se convaincre en lisant une
œuvre qu’on interdit de lire et le mépris contenu dans l’accusation de
naïveté portée à l’encontre de personnalités de la Curie, parmi lesquelles
trois recteurs d’universités pontificales et un préfet de congrégation pour
la cause des saints.
Cette accusation de naïveté s’étendait-elle au pape défunt ? On voudrait se
convaincre que non.
Jean XXIII, sous l’autorité duquel est prononcée l’interdiction, n’aurait
jamais contredit son prédécesseur s’il avait été informé du dossier. On dut
sans doute ne lui présenter que l’indiscipline et il avait en tête d’autres
préoccupations avec le concile qui s’annonçait.
Cette irrévérence explique sans doute que
par la suite, le Père Berti,
promoteur principal de l’œuvre, fut reçu au Saint-Office dans de meilleures
conditions par un autre commissaire, le Père Marco Giraudo qui après s’être
enquis de l’encouragement de Pie XII et du soutien des personnalités
"illustres" de la Curie, pris contact avec sa hiérarchie et accorda
un imprimatur verbal pour la publication de l’œuvre qui ne fut plus inquiétée
désormais. L’accord fut diplomatiquement verbal car la contradiction publique
n’est pas de mise à la Curie. Cependant cette ouverture arriva trop tard pour
Maria Valtorta, morte peu avant, crucifiée par le poids d’une condamnation
infâmante.
ANNEXE.
Texte intégral de l’article de l’Osservatore Romano.
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Dall'Osservatore Romano di mercoledì 6 gennaio 1960
UNA VITA DI GESÙ
MALAMENTE ROMANZATA
In altra parte del nostro Giornale
è riportato il Decreto del S. Offizio con cui viene messa all'Indice
un'Opera in quattro volumi, di autore anonimo (almeno in questa stampa)
edita all'Isola del Liri. Pur trattando esclusivamente di argomenti
religiosi, detti volumi non hanno alcun "imprimatur", come
richiede il Can. 1385, 1 n.2 C.I.C. L'Editore, in cui una breve prefazione,
scrive che l'Autore, "a somiglianza di Dante ci ha dato un'opera in
cui, incorniciati da splendide descrizioni di tempi e di luoghi, si
presentano innumerevoli personaggi i quali si rivolgono e ci rivolgono la loro
dolce, o forte, o ammonitrice parola. Ne è risultata un'Opera umile ed
imponente: l'omaggio letterario di un dolorante infermo al Grande
Consolatore Gesú". Invece, ad un attentato
lettore questi volumi appaiono nient'altro che una lunga prolissa vita
romanzata di Gesù. A parte la vanitá
dell'accostamento a Dante e nonostante che illustri personalitá
(la cui indubbia buona fede è stata sorpresa) abbiano dato il loro appoggio
alla pubblicazione, il S. Offizio ha creduto necessario metterla
nell'Indice dei Libri proibiti. I motivi sono facilmente individuabili da
chi abbia la certosina pazienza di leggere le quasi quattromila pagine di
fitta stampa.
Anzitutto il lettore viene colpito dalla lunghezza dei discorsi attribuiti
a Gesù e alla Vergine SS.ma; dagli interminabili dialoghi tra i molteplici
personaggi che popolano quelle pagine. I quattro Vangeli ci presentano Gesú umile, riservato; i suoi discorsi sono scarni,
incisivi, ma della massima efficacia. Invece in questa specie di storia
romanzata, Gesù è loquace al massimo, quasi reclamatistico,
sempre pronto a proclamarsi Messia e Figlio di Dio e ad impartire lezioni
di teologia con gli stessi termini che userebbe un professore dei nostri
giorni. Nel racconto dei Vangeli noi ammiriamo l'umiltà ed il silenzio
della Madre di Gesú; invece per l'autore (o
l'autrice) di quest'opera la Vergine SS.ma ha la facondia di una moderna
propagandista, è sempre presente dappertutto, è sempre pronta ad impartire
lezioni di teologia mariana, aggiornatissima fino agli ultimissimi studi
degli attuali specialisti in materia.
Il racconto si svolge lento, quasi pettegolo; vi troviamo nuovi fatti,
nuove parabole, nuovi personaggi e tante, tante, donne al seguito di Gesù.
Alcune pagine, poi, sono piuttosto scabrose e ricordano certe descrizioni e
certe scene di romanzi moderni, come, per portare solo qualche esempio, la
confessione fatta a Maria da una certa Aglae, donna di cattivi costumi
(vol. I, p.790 ss.), il racconto poco edificante a p.887 ss. del I vol., un
balletto eseguito, non certo pudicamente, davanti a Pilato, nel Pretorio
(vol. IV, p.75), etc.
A questo punto viene, spontanea una particolare riflessione: l'Opera per la
sua natura e in conformità con le intenzioni dell'autore e dell'Editore,
potrebbe facilmente pervenire nelle mani delle religiose e delle alunne dei
loro collegi. In questo caso, la lettura di brani del genere, come quelli
citati, difficilmente potrebbe essere compiuta senza pericolo o danno
spirituale. Gli specialisti di studi biblici vi troveranno certamente molti
svarioni storici, geografici e simili. Ma trattandosi di un... romanzo,
queste invenzioni evidentemente aumentano il pittoresco e il fantastico del
libro. Ma, in mezzo a tanta ostentata cultura teologica, si possono
prendere alcune... perle che non brillano certo per l'ortodossia cattolica.
Qua e là si esprime, circa il peccato di Adamo ed Eva, un'opinione
piuttosto peregrina ed inesatta. Nel vol. I a pag. 63 si legge questo
titolo: "Maria puó essere chiamata la secondogenita
del Padre": affermazione ripetuta nel testo alla pagina seguente. La
spiegazione ne limita il significato, evitando un'autentica eresia; ma non
toglie la fondata impressione che si voglia costruire una nuova mariologia,
che passa facilmente i limiti della convenienza. Nel II vol. a pag. 772 si
legge: "Il Paradiso è Luce, profumo e armonia. Ma se in esso non si
beasse il Padre, nel contemplare la Tutta Bella che fa della Terra un
paradiso, ma se il Paradiso dovesse in futuro non avere il Giglio vivo nel
cui seno sono i Tre pistilli di fuoco della divina Trinità, luce, profumo,
armonia, letizia del Paradiso sarebbero menomati della metà".
Qui si esprime un concetto ermetico e quanto mai confuso, per fortuna;
perché se si dovesse prendere alla lettera, non si salverebbe da severa
censura. Per finire, accenno ad un'altra affermazione strana ed imprecisa,
in cui si dice della Madonna: "Tu, nel tempo che resterai sulla Terra,
seconda a Pietro ”come gerarchia
ecclesiastica..” (il corsivo é nostro.
N.d.R.).
L'Opera, dunque, avrebbe meritato una condanna anche se si fosse trattato
soltanto di un romanzo, se non altro per motivi di irriverenza. Ma in
realtà l'intenzione dell'autore pretende di piú.
Scorrendo i volumi, qua e là si leggono le parole "Gesù dice...",
"Maria dice..."; oppure: "Io vedo..." e simili. Anzi,
verso la fine del IV volume (pag. 839) l'autore si rivela... un'autrice e
scrive di essere testimone di tutto il tempo messianico e di chiamarsi
Maria (Valtorta).
Queste parole fanno ricordare che, circa dieci anni fa, giravano alcuni
voluminosi dattiloscritti, che contenevano pretese visioni e rivelazioni.
Consta che allora la competente Autorità Ecclesiastica aveva proibito la
stampa di questi dattiloscritti ed aveva ordinato che fossero ritirati
dalla circolazione. Ora li vediamo riprodotti quasi del tutto nella
presente Opera.
Perciò questa pubblica condanna della Suprema S. Congregazione è tanto piú opportuna, a motivo della grave disobbedienza.
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Osservatore Romano,
le mercredi 6 janvier 1960
UNE VIE DE JÉSUS
MAL ROMANCÉE.
Dans une autre partie de notre journal, est reproduit le Décret du
Saint-Office mettant à l'Index une œuvre en quatre volumes, d'un auteur
anonyme (au moins dans cette édition) publié à Isola del Liri. Bien que
traitant exclusivement de sujets religieux, ces volumes n'ont pas le
moindre "imprimatur", comme le requiert le Canon 1385, 1 n.2
C.I.C. Les éditeurs dans une courte préface écrivent que l'auteur, "à
l'image de Dante nous a donné une œuvre dans laquelle, au milieu de
splendides descriptions des temps et des lieux, se présentent
d'innombrables personnages qui nous adressent leur parole, soit douce, soit
forte, comme admonition. Il en résulte une œuvre humble et imposante :
l'hommage d'un malade qui souffre au Grand Consolateur Jésus". En
réalité un lecteur attentif ne voit rien d'autre dans ces volumes qu'une
longue et prolixe vie romancée de Jésus. À part le rapprochement
présomptueux avec Dante et malgré les personnalités illustres (dont
l'incontestable bonne foi a été surprise) qui ont apporté leur appui à la
publication, le Saint-Office a cru nécessaire de la mettre dans l'Index des
Livres prohibés. Les motifs sont évidents pour qui aura une patience de
Chartreux, de lire ces presque quatre mille pages.
Avant tout le lecteur est frappé par la
longueur des discours attribués à Jésus et à la très sainte Vierge; et les interminables dialogues entre de nombreux
personnages qui peuplent ces pages. Les quatre Évangiles nous
présentent un Jésus humble et réservé ; ses discours sont brefs et incisifs, mais toujours très efficaces. Par contre dans cette
espèce d'histoire romancée, Jésus
est loquace à l’extrême, en véritable publicitaire, toujours prêt à se
proclamer Messie et Fils de Dieu et à faire des exposés de théologie dans
les termes mêmes qu’emploierait un professeur de nos jours. Dans le
récit des Évangiles nous admirons l'humilité et le silence de la Mère de
Jésus ; par contre pour l'auteur (ou l'auteure) de cette œuvre
la très sainte Vierge a la faconde d’une
propagandiste moderne ; elle est présente partout, toujours prête à donner
des leçons d’une théologie mariale mise à jour selon les plus récentes
études des spécialistes actuels en la matière.
Le récit se déroule au rythme lent de vains bavardages ; on y trouve de
nouveaux faits, de nouvelles paraboles, de nouveaux personnages et tout un
cortège de femmes à la suite de Jésus. Quelques pages sont plutôt scabreuses
et, par certaines descriptions et certaines scènes, rappellent des romans
modernes, ainsi, pour donner seulement quelques exemples, la confession
faite à Marie d'une certaine Aglaé, femme de mauvaise vie (vol. I, p.790
ss.), le récit peu édifiant aux pp. 887 et ss. du
vol., une danse exécutée, certainement pas d'une façon pudique, devant
Pilate, dans le Prétoire (vol. IV, p.75), etc.
Cela suscite spontanément cette
remarque particulière : l’œuvre, par sa nature et conformément aux
intentions de l'auteur et des éditeurs, pourrait facilement tomber entre les mains de religieuses et des
étudiantes de leurs collèges. Dans ce cas, la lecture de passages de ce
genre... pourrait difficilement être faite sans danger ou dommage sur le
plan spirituel. Les spécialistes des études bibliques y trouveront
certainement beaucoup d’erreurs historiques, géographiques et autres. S'il
ne s'agit que d'un… roman, ces inventions augmentent évidemment le
pittoresque et le fantastique du livre. Au milieu d’un si grand étalage de
connaissances théologiques, on peut cueillir quelques …perles qui ne
brillent certes pas par leur orthodoxie catholique. Ici et là s’exprime, au
sujet du péché d’Adam et Ève, une opinion plutôt extravagante et inexacte.
Au volume 1, page 63, on lit sous ce titre : "Marie peut-être
appelée seconde-née du Père", affirmation répétée en tête de la page
suivante. Les précisions, tout en évitant une hérésie authentique,
n’enlèvent pas l’impression fondée qu’on veut construire une nouvelle
mariologie qui dépasse facilement les bornes de la conformité théologique.
Dans le volume II, page 772, on lit : "Le Paradis est lumière, parfum
et harmonie. Mais si le Père ne se délectait pas, dans la contemplation de
la Toute Belle qui fait de la Terre un paradis, mais si le Paradis devait
dans le futur ne pas avoir le Lis vivant dans le sein duquel sont les Trois
pistils de feu de la divine Trinité, la lumière, le parfum, l'harmonie et
la joie du Paradis seraient diminués de moitié".
On présente une notion hermétique et plus confuse que jamais, ce qui est
heureux, car si on devait la prendre à la lettre, elle n’échapperait pas à
une censure sévère. Pour finir, signalons une autre affirmation étrange et
imprécise, dans laquelle on dit de la Madone : "Toi, pendant le temps
que tu resteras sur Terre, tu seconderas
Pierre ''comme hiérarchie
ecclésiastique''. (Les italiques sont de nous. N.d.R.).
L’œuvre aurait donc mérité une condamnation même s’il ne se fût agit que
d’un roman, ne serait-ce que pour des raisons d’irrévérence. Mais en
réalité l’intention de l’auteur va plus loin encore. En parcourant les
volumes, çà et là on lit les mots "Jésus dit…", "Marie
dit…" ; ou bien : "Je vois..." et d'autres semblables. Et,
vers la fin du volume IV (pag. 839) l’auteur se révèle une femme qui
déclare avoir été témoin de tout le temps messianique et se nommer Maria
(Valtorta).
Ces mots évoquent des souvenirs d’il y a environ une dizaine d’années,
alors que circulaient certains textes dactylographiés volumineux, qui
contenaient de prétendues visions et révélations. On sait qu’alors
l’autorité ecclésiastique compétente avait défendu l’impression de ces
textes dactylographiés et avait ordonné qu’ils soient retirés de la
circulation. Et maintenant nous les voyons reproduits presque en entier
dans la présente œuvre.
Cette condamnation publique de l’œuvre par la Suprême Sacrée Congrégation
est donc d’autant plus opportune, qu’il s’agit de désobéissance grave.
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