Commentaires de la vision précédente
299> 44.7 -
Paroles de Jésus :
"C'est
la quatrième douleur de Marie, Mère de Dieu. La première, la
présentation au Temple; la seconde, la fuite en Égypte; la troisième,
la mort de Joseph;
la quatrième, ma séparation d'avec Elle.
Connaissant le désir du Père, je t'ai dit hier soir que je
hâterais la description de nos souffrances pour qu'on les fasse
connaître. Mais, comme tu le vois elles avaient déjà été mises en lumière par
celles de ma Mère. J'ai expliqué la fuite en Égypte avant la Présentation
parce qu'il fallait que je le fasse ce jour-là. J'en sais la raison et tu la
comprends et tu l'expliqueras au Père,
de vive voix.
44.8 - J'ai le dessein d'alterner tes
contemplations avec les explications que je te donnerai ensuite, avec des
dictées, proprement dites pour t'élever avec ton esprit en te donnant la
béatitude de la vision et aussi parce que cela met en évidence la différence
de style entre ton texte et le mien.
En outre, en présence de tant de livres qui parlent de Moi et qui, touche et
retouche, changements et embellissements sont devenus irréels, je désire
donner à qui croit en Moi une vision ramenée à la vérité de mon séjour sur la
terre.
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300> Je n'en sors pas diminué,
mais au contraire je deviens plus grand dans mon humilité qui pour vous se
fait pain, pour vous apprendre à être humbles et à ressembler à Moi, qui ai
été un homme comme vous et qui ai porté sous mon vêtement humain la
perfection d'un Dieu. Je dois être votre Modèle et les modèles doivent
toujours être parfaits.
Je ne suivrai pas dans les contemplations un ordre chronologique
correspondant à celui des Évangiles. Je prendrai les points que je trouverai
plus utiles en un jour déterminé pour toi ou pour d'autres, en suivant mon
ordre d'enseignement et de bonté.
44.9 - L'enseignement qui ressort de la
contemplation de mon départ concerne spécialement les parents et les enfants
que la volonté de Dieu appelle à un renoncement réciproque en vue d'un plus
haut amour. En second lieu il concerne tous ceux qui doivent affronter un
renoncement pénible.
Combien vous en trouvez dans la vie ! Ce sont les épines de votre séjour
terrestre, et qui transpercent le cœur : je le sais. Mais à qui les
accueille avec résignation - attention, je ne dis pas : "à qui les
désire et les accueille avec joie", cela est déjà perfection; je
dis : "avec résignation" - elles se changent en roses
éternellement épanouies. Mais, ceux qui l'accueillent avec résignation sont
peu nombreux. Comme des ânes rétifs, vous regimbez et vous vous butez contre
la volonté du Père quand encore vous ne cherchez pas à le blesser avec des
ruades et des morsures spirituelles, c'est-à-dire en vous révoltant et en
blasphémant contre Dieu.
44.10 - Ne dites pas : "Je
n'avais que ce bien, et Dieu me l'a enlevé. Mais moi, je n'avais que cette
affection, et Dieu me l'a arrachée". Marie aussi, femme aimable,
parfaitement affectueuse car dans la "Toute Grâce" même les formes
affectives et sensibles étaient parfaites, n'avait qu'un seul bien, un
seul amour sur la terre : son Fils.
Il ne lui restait que cette affection. Ses parents étaient
morts depuis longtemps et Joseph depuis quelques années. Il n'y avait que Moi
pour l'aimer et lui faire sentir qu'Elle n'était pas seule. Les parents, à
cause de Moi, ignorant mon origine divine, lui étaient un peu hostiles. Pour
eux, Elle était une maman qui ne sait pas s'imposer à son fils qui fait fi du
bon sens commun, qui refuse les projets de mariage qui auraient pu donner du
lustre à la famille et même une aide matérielle.
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301> Ses parents, voix du sens commun,
du sens humain - vous l'appelez le bon sens, mais ce n'est que sens humain,
c'est-à-dire égoïsme - les parents auraient voulu des changements pratiques
dans ma vie. Au fond, c'était la peur d'avoir, un jour, des ennuis à cause de
Moi qui déjà osais exprimer des idées trop idéalistes, selon eux, et qui
pouvaient offusquer la Synagogue. L'histoire Hébraïque était pleine
d'enseignements sur le sort des Prophètes. Ce n'était pas une mission facile
que celle de prophète. Elle entraînait souvent la mort pour le prophète et
des ennuis pour sa parenté. Au fond, il y avait toujours la pensée de devoir,
un jour, prendre ma Mère en charge.
Ils étaient donc indisposés de voir qu'Elle ne me contrariait en rien et
paraissait être en continuelle adoration devant son Fils. Cette opposition
devrait croître ensuite au cours des trois années de mon ministère jusqu'au
point d'arriver à des reproches publics quand ils venaient me trouver au
milieu de la foule et rougissaient de ma manie, selon eux, de heurter les
castes puissantes. Reproches à mon adresse et à la sienne, pauvre
Maman !
44.11 - Marie savait l'humeur des parents
car tous n'étaient pas comme Jacques, Jude et Simon ni comme leur mère, Marie de Cléophas
et Elle prévoyait ce que ces dispositions deviendraient. Elle savait quel
sort serait le sien au cours de ces trois années et de ce qui
l'attendait ensuite, et mon sort à moi; pourtant Elle ne regimba pas
comme vous faites. Elle pleura. Qui n'aurait pas pleuré à la séparation d'un
fils qui l'aimait comme je l'aimais, à la pensée des longs jours où je ne
serais plus là, dans sa maison solitaire, devant l'avenir d'un Fils destiné à
heurter la méchanceté de gens qui se sentaient coupables et que leur culpabilité
poussait à attaquer l'Innocent jusqu'à vouloir le tuer.
Elle
a pleuré parce qu'elle était la Corédemptrice
et la Mère du genre humain qui a reçu de Dieu une vie nouvelle. Elle devait pleurer pour toutes les mamans qui ne savent pas
faire de leur douleur de mère une couronne de gloire éternelle.
Combien de mères, dans le monde, auxquelles la mort arrache des bras une
créature ! Combien de mères auxquelles une volonté surnaturelle enlève
un fils à leurs côtés ! Pour toutes ses filles, comme Mère des
chrétiens, pour toutes ses sœurs, dans leur douleur de mères esseulées; Marie
a pleuré. Et aussi pour tous ses fils qui, nés de la femme, sont destinés à
devenir des apôtres de Dieu et martyrs
pour l'amour de Dieu, par fidélité à Dieu ou par la férocité des hommes.
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302> 44.12 - Mon Sang et les pleurs de Marie
sont le mélange qui fortifie ceux qui sont appelés à une destinée héroïque;
qui efface leurs imperfections ou même les fautes qui ont échappé à
leur faiblesse, en leur donnant outre le martyre, quelque il soit, la paix de
Dieu, et s'ils l'ont souffert pour Dieu la gloire du Ciel.
Ils le trouvent les missionnaires comme une flamme qui les réchauffe dans les
pays où la neige est maîtresse. Ils le trouvent comme une rosée là où règne
un soleil brûlant. Les larmes de Marie naissent de sa charité et jaillissent
d'un cœur lilial. Ils possèdent donc, de la Charité Virginale unie à l'Amour,
le feu, et de la Virginale Pureté, la fraîcheur parfumée qui ressemble
à celle de l'eau recueillie dans. le calice d'un lis après une nuit baignée
de rosée.
Elles le trouvent les âmes consacrées dans ce désert qu'est la vie monastique
bien comprise : désert parce qu'il n'y a de vivant que l'union
avec Dieu et que toute autre affection s'évanouit en devenant uniquement
charité surnaturelle: pour les parents, les amis, les supérieurs, les
inférieurs.
Ils trouvent ce divin mélange ceux qui sont consacrés à Dieu au milieu du
monde, qui ne les comprend ni ne les aime, désert aussi pour ceux-là où ils
vivent comme s'ils étaient seuls tant ils sont incompris et ridiculisés à
cause de l'amour qu'ils me portent.
Elles le trouvent, mes chères victimes parce que Marie est la première qui
fut victime pour l'amour de Jésus et celles qui la suivent. Elle donne de sa
main de Mère et de Médecin ses larmes qui fortifient et enivrent pour un plus
grand sacrifice. Larmes saintes de ma Mère !
44.13 - Marie prie. Elle ne se refuse pas à
la prière parce que Dieu lui donne une souffrance. Gardez-en le souvenir.
Elle prie avec Jésus. Elle prie le Père, le Nôtre et le Vôtre.
Le premier "Pater noster" a été dit dans le jardin
de Nazareth; pour consoler la peine de Marie, pour offrir nos
volontés à l'Éternel à un moment où commençait pour ces volontés la
période d'un renoncement toujours croissant qui eut son sommet pour moi dans
le Renoncement à la vie et pour Marie dans la mort d'un fils.
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303> Nous n'avions rien
à nous faire pardonner par le Père, cependant, nous les "Sans
Faute" nous avons demandé le pardon du Père pour être pardonnés, absous
ne fût-ce que d'un soupir à l'encontre de la dignité de notre mission. Pour
vous apprendre que plus on est en grâce avec Dieu et plus la mission est
bénie et fructueuse. Pour vous enseigner le respect de Dieu et l'humilité. En
présence du Dieu Père, même nos deux perfections d'Homme et de Femme se sont
senties comme un néant et ont demandé pardon comme elles ont demandé
le " pain quotidien ".
Quel était notre pain ? Oh ! pas celui que pétrissait les
mains pures de Marie et cuit au petit four pour lequel tant de fois j'avais
lié des fagots et des bourrées. Celui-là aussi est nécessaire tant qu'on est
sur terre. Mais "notre" pain quotidien c'était d'accomplir
jour après jour notre tâche de mission. Que Dieu nous le donne chaque jour
parce que l'accomplissement de la mission que Dieu nous donne est la joie de
notre journée, n'est-ce pas, petit Jean ? Ne dis-tu pas toi aussi, qu'il
te paraît vide le jour, qu'il te paraît inexistant, si la bonté du Seigneur
te laisse un jour sans ta mission de souffrance ?
44.14 - Marie prie avec Jésus. C'est Jésus
qui vous justifie, fils. C'est Moi qui rends acceptables et profitables vos
prières auprès du Père. Je l'ai dit : "Tout
ce que vous demanderez au Père en mon nom, Il vous l'accordera, et l'Église
valorise ses prières en disant : ‘Par Jésus Christ Notre Seigneur’.
Quand vous priez, unissez-vous toujours, toujours, toujours à Moi. Je prierai
à haute voix pour vous, couvrant votre voix d'hommes avec ma voix
d'Homme-Dieu. Je mettrai votre prière sur mes mains transpercées et
l'élèverai vers le Père. Elle deviendra hostie d'un prix infini. Ma voix
fondue avec la vôtre montera comme un baiser filial vers le Père et la
pourpre de mes blessures rendra précieuse votre prière. Soyez en Moi, si vous
voulez avoir le Père en vous, avec vous, pour vous.
44.15 - Tu as fini le récit en
disant : "Et pour nous..." et tu as voulu dire :
"pour nous qui sommes si ingrats à l'égard des Deux qui ont gravi le
Calvaire pour nous". Tu as bien fait de mettre ces mots.
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