Première
publication du sommaire (1948) avec imprimatur de Mgr Barneschi.
Le premier volume de 1956.
Édition de 1961.
À la rencontre de Maria Valtorta : Son œuvre.
La Parole qui donne la Vie éternelle.
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L’Évangile tel qu’il m’a été
révélé a subi plusieurs changements de titre au cours de son
histoire. Il est parfois difficile de s’y retrouver.
Emilio Pisani, qui a consacré sa vie à Maria Valtorta et à son œuvre, nous en
rappelle les étapes dans le Bollettino valtortiano n° 99
(janvier à juin 2020), page 3.
Voici la traduction de son article :
LES
TITRES DE L’ŒUVRE
de « L’Évangile révélé » à … « L’Évangile révélé ».
Vangelo di Gesù come rivelato al piccolo Giovanni (L’Évangile
de Jésus tel qu’il a été révélé au petit Jean), est le titre original de
l'œuvre. Une révélation privée est crédible si elle est conforme et
subordonnée à la Révélation publique. L'appellation
donnée à Maria Valtorta est
comme le certificat de conformité à l'esprit du quatrième évangéliste, qui
domine dans la relation entre le «grand» et le «petit» Jean.
Parole di vita
eterna (Paroles de vie éternelle) est le titre
que l'ouvrage aurait eu s'il avait été publié par une maison d'édition
spécialement conçue (1948), mais pas aboutie, entre quelques laïcs en
collaboration avec deux religieux .
La divina tragedia (La tragédie divine) est le titre donné à
l'œuvre par Maria Valtorta et Michele Pisani dans
le contrat signé à Viareggio le 6 octobre 1952. Dans les intentions non
formalisées de l'écrivain et de l’éditeur, il s’agissait d’un titre
temporaire, juste pour commencer la composition typographique de l'ouvrage,
dont le titre définitif aurait été établi lors de la mise sous presse du
premier volume.
Il poema di Gesù (Le poème de Jésus) est le titre suggéré par un
admirateur de l’Œuvre (Nicola Pende) faisant autorité. Approuvé par
l'écrivain et l'éditeur, le titre a figuré sur le premier volume, mais a dû
être modifié car une maison d'édition a revendiqué son usage exclusif pour
l'avoir mis sur un livre en vers déjà publié.
Il poema dell’Uomo-Dio (Le poème de l’Homme-Dieu) est le titre
modifié. Il est apparu sur la première édition de l'Œuvre en quatre volumes
(1956-1959), par un auteur anonyme puisque Maria Valtorta ne voulait pas que
son nom apparaisse de son vivant.
Le même titre a été mis sur la
nouvelle édition en dix volumes (1961), suivi des mots "Écrits de Maria
Valtorta", puisque le premier des dix volumes est sorti l'année de la
mort de l'écrivain.
El Hombre-Dios
(L’Homme-Dieu) est le titre réduit que l'édition de l'ouvrage en espagnol a
dû prendre pour éviter l'ambiguïté du terme "poème". Le même
problème se serait posé lors des traductions dans d'autres langues.
L’Évangile tel qu’il m’a été révélé
est le titre de l’édition de l’œuvre en français. L'auteur de la traduction
(Félix Sauvage) n'avait autorisé la publication de son travail que si
l'éditeur mettait un titre conforme à l'original italien. Formulé à la
première personne dans la version française, le titre est précédé du nom de Maria
Valtorta. Elle déclare ainsi ne pas en être l’auteur, dans le plein sens du
terme, mais qu’elle a écrit avec ses propres capacités ce qu’elle a vu et
entendu par révélation.
L’Evangelo
come mi è stato rivelato (L'Évangile
tel qu'il m'a été révélé), précédé du nom de Maria Valtorta en tant
qu'auteur, est le titre apposé sur l'édition italienne originale traduit du
français après quatorze ans de diffusion en cette langue. Pouvant être
traduit sans difficulté dans n'importe quelle langue, il est devenu le titre
de toutes les versions de l'ouvrage. C'est le titre définitif.
QUE
PEUT-ON PENSER DE CES TITRES SUCCESSIFS ?
Haut
de page.
Le choix de ces titres sous lesquels l’œuvre est si largement
diffusée, a été contesté par Don Ernesto Zucchini,
dans Stilografica, la newsletter
06/20 de la Fondation de Viareggio qu’il préside.
Il pense que le terme "Poème" était dévalorisant, que la référence
aujourd’hui à l’Évangile est cause de blocage dans l’Église et qu’elle ne
correspond pas aux volontés exprimées par Jésus.
Celles-ci avaient été signifiées à Maria Valtorta dans la nuit du 20 au 21
février 1948 , soit
cinq jours avant l’audience papale du 26 février, et bien avant le choix des
titres que Maria approuva par la suite. Le document qui mentionnait ces
consignes de Jésus fut perdu de vue pendant plus de cinquante ans, avant
d’être redécouvert par le Centro editoriale valtortiano, en
2001, lorsqu’il racheta la maison de Maria Valtorta à Viareggio.
À la place du titre définitif retenu par l’éditeur, Don Zucchini
suggère celui de “Parole di Vita Eterna (l’Evangelo) di Maria
Valtorta” (Paroles de vie éternelle (l'évangile) de Maria Valtorta).
Mais cette proposition se heurte à plusieurs difficultés :
- Les Paroles de Vie éternelle sont ici attribuées à Maria Valtorta, ce qui
n’est pas possible. Elles ne viennent que de Jésus comme le proclame le Prologue de Jean
et la confession de Pierre . Et
Jésus établit bien l’équivalence : l’Œuvre est "une nouvelle
annonce de l’Évangile qui vient confirmer l’ancienne ".
Si, par commodité de langage, on peut parler de "L’Évangile de Maria
Valtorta", aucun titre public ne saurait laisser entendre qu’elle est
l’auteur des Paroles de Vie éternelle.
- La vie terrestre de Jésus et de Marie qu’elle rapporte, est connue sous le
nom d’Évangile (Vangelo) ou des évangiles (evangelo). Parler de Paroles
de Vie éternelle est synonyme. Jésus l’emploie . Mais le
terme est si spécifique qu’il faut immédiatement le sous-titrer pour le
rendre identifiable : Paroles de
vie éternelle (l'évangile) de Maria Valtorta. En voulant éviter le terme
Évangile, on retombe donc immédiatement dans ce que l’on voulait éviter. De
plus, parler d’évangile de Maria Valtorta (ou selon …, ou par …) fait croire à l’annonce d’un cinquième évangile anathème (Lettre aux Galates 1,8-9).
Un blog à succès a pris le titre de La Parole qui donne la Vie éternelle, mais il
n’y a aucune ambiguïté sur l’Auteur et « l’instrument ». Ce à quoi
tient expressément l’Esprit saint qui donne ses instructions au nom du Dieu
trinitaire ("Nous"). Attribuer l’Œuvre à un auteur humain
"serait du vol et un mensonge. Dieu seul en est l’auteur "
dit-il.
LE
CHOIX DU TITRE ACTUEL EST-IL PERTINENT ?
Haut
de page.
Le premier titre (L’Évangile
de Jésus tel qu’il a été révélé au petit Jean) est parfaitement conforme
à la volonté répétée de Jésus comme nous l’avons vu.
L’Esprit saint, par la suite, en a proposé trois, sans choisir. Ne parlant
pas de l’un de ces titres, mais de ce titre trois fois répété différemment . En
titre d’ouvrage public, deux de ces titres ne sauraient évoquer le moins du
monde son contenu : l’Évangile. On voit donc qu’il ne peut pas s’agir
d’une indication formelle, d’autant que le premier de ces titres, le plus
identifiable, a été immédiatement sanctionné par le Saint-Office.
Les cinq premiers titres de l’Œuvre, tel que nous le rapporte E. Pisani, ont
reçu l’accord de Maria Valtorta. Ils sont donc légitimes par définition
puisque le même Esprit saint déclare dans ses consignes de février
1948 : "Souviens-toi que la moindre modification, le moindre ajout,
doit être soumis à ton jugement, car c’est moi qui te guide." Le titre
est donc adapté au mieux au contexte. Dieu n’a pas donné de titre à la Bible.
Il s’est attaché, là aussi, à la rigueur du contenu.
Les avatars qui suivirent rendirent chaotiques les titres successifs. Cela
n’a pas empêché la diffusion de l’Œuvre à millions d’exemplaires. Le Ciel,
sans qui rien n’est possible , les
soutenait donc.
Certes le mot Évangile rend méfiant
certaines personnes, mais il ne figurait nullement en titre quand l’œuvre fut
mise à l’Index. Ce n’était donc pas une raison de rejet. Et ce mot, quand chacun
de nous a lu le titre, nous a-t-il repoussés ou attirés ?
Personnellement, quand nous avons commenté le choix définitif du titre (L'Évangile tel qu'il m'a été révélé) , il nous
est apparu que l’éditeur avait été bien inspiré, dans tous les sens du terme,
de le faire : « Ce fut un coup de génie car on ne pouvait pas mieux
dire, de façon simple, compréhensible et accessible à tous, qu’elle (l’Œuvre)
contenait les paroles de Vie éternelle, que Dieu en était l’auteur et que
Maria Valtorta en était le porte‑plume :
le vœu même de Jésus qui, dans cette dictée de 1948, acceptait toute
concession de forme (mais non de fond) pourvu que l’Œuvre soit connue du
public ».
C’est fait sans interruption depuis plus de soixante ans.
François-Michel Debroise.
12 juin 2020.
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