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cette fiche : Les révélations privées. |
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En
complément de notre article sur l’Église
et les révélations privées, nous
laissons ici la parole au P. Roschini, théologien et écrivain prolifique. Il
commença par considérer l’œuvre de Maria Valtorta comme une pieuse
méditation, avant de reconnaitre, sur le tard, l’immense valeur des œuvres de
Maria Valtorta. Révélation
publique et révélations privées selon le Père G. M. Roschini. La révélation (du latin revelare: enlever le voile, faire connaître
une chose cachée), au sens strict, est l'acte surnaturel par lequel Dieu
communique à l'homme, soit directement (par lui-même) soit indirectement (par
un intermédiaire divinement autorisé), ses enseignements et ses volontés. Caractéristiques des révélations privées. Selon la théologie catholique, ces révélations privées
sont : A - Elles sont possibles. Du fait même que l'Église soumette
les révélations privées à son jugement, il s'ensuit qu'elle ne les rejette
pas a priori et par conséquent les tient pour possibles. Et même, elle
en a permis et approuvé quelques-unes. Il est évident que Dieu, après avoir
donné à l'humanité une révélation publique, générale, n'a pas pour autant
renoncé à la liberté d'y ajouter, selon son bon plaisir, quelques révélations
privées, particulières, moins étendues et quelquefois tout à fait
individuelles. B -
Elles sont réelles. Les révélations privées sont réelles
au moins en certains cas, du fait que l'Église elle-même permet la diffusion
de quelques-unes de ces révélations, et même que l'une ou l'autre d'entre elles
(par exemple celle du Sacré-Cœur à sainte Marguerite-Marie Alacoque) a été le fondement d'un culte
liturgique, par conséquent officiel. Les critères pour vérifier la réalité
d'une révélation et pour discerner l'élément humain qui peut s'y
infiltrer, sont au nombre de trois et concernent : la personne qui
reçoit la révélation; la matière qui en fait l'objet; les effets qu'elle
produit. C -
Elles sont relativement rares. Il s'agit en effet d'interventions
surnaturelles extraordinaires, donc hors de l'ordinaire, peu fréquentes.
C'est pourquoi, devant l'affirmation qu'il y a eu révélation, l'Église a
toujours usé de beaucoup de réserve, se comportant avec grand soin et une
extrême circonspection. Son approbation, quand elle est accordée, doit être
comprise de façon négative (en ce sens que dans ces écrits il n'y a
rien qui soit contraire à la foi et aux mœurs) plutôt que positive. D -
Elles sont nécessairement subordonnées à la révélation publique. Elles doivent être jugées à la lumière
de la révélation publique: si elles lui sont conformes, elles peuvent être vraies;
si elles lui sont opposées, elles doivent être tenues pour fausses; et
si leur conformité est douteuse, elles doivent être tenues pour douteuses (à
savoir, ni nécessairement fausses, ni nécessairement vraies). Ce qui est
incertain et discutable (comme la révélation privée) est jugé à la lumière de
ce qui est certain et indiscutable (comme l'est la révélation publique). Ce
n'est pas la révélation publique qui dépend des révélations privées, mais ce
sont les révélations privées qui dépendent de la révélation publique. E -
Elles sont extérieures au dépôt de la révélation publique. Les révélations privées ne peuvent
rien ajouter de substantiellement nouveau à la révélation publique. Même dans
le cas où les révélations privées sont reconnues comme réelles, l'Église ne
les impose pas à la croyance des fidèles (comme elle le fait, au contraire,
pour la révélation publique); c'est pourquoi l'Église n'a jamais jugé
hérétiques ceux qui refusent de les admettre; ce qui n'empêche pas que
ceux-ci peuvent être imprudents et téméraire en les
refusant. Dans l'hypothèse où elles sont réellement d'origine divine, les
révélations privées obligent seulement ceux qui en sont favorisés par Dieu,
ainsi que tous ceux à qui leur réalité historique et théologique paraît
certaine. Il s'agit cependant d'y croire d'une foi purement humaine (et non
catholique), comme l'a déclaré Benoît XIV : "Que penser des
révélations privées approuvées par l'Église, comme, par exemple, celles de
sainte Hildegarde, de sainte Brigitte et de sainte Catherine de Sienne?... À ces révélations, mêmes
approuvées, on ne doit et on ne peut donner une adhésion de foi catholique,
mais seulement un assentiment de foi humaine, comme le dictent les règles de
la prudence, selon lesquelles ces révélations sont probables et peuvent faire
l'objet d'une croyance pieuse[17]". F -
Les révélations privées sont utiles. Quoiqu'elles n'ajoutent ni ne
puissent rien ajouter de substantiellement nouveau à la révélation publique
(déjà complète dans le Christ), on ne doit pas regarder les révélations
privées comme inutiles. De fait elles sont très utiles aux âmes de ceux
auxquels elles sont communiquées, et cela de plusieurs manières: elles
nourrissent et développent la foi et la piété de l'Église; elles favorisent une
plus claire intelligence des vérités et des documents de la révélation
publique. Par le moyen des révélations privées, Dieu nous aide à tirer un
.plus grand profit de la révélation publique. Valeur des révélations privées. En ce qui concerne la valeur des
révélations privées, il y a trois opinions dont deux (extrémistes) qui
s'opposent, et l'autre, intermédiaire. |
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[1] Constitution dogmatique "Dei Verbum" sur la révélation divine,
chapitre 1, § 3 et 4.
[2] Cf. Genèse 3,15.
[4] Cf. Jean 1,1-18.
[5] Cf. 1 Timothée 6,14 et Tite 2,13.
[6] (Note Roschini) Tous ces phénomènes
mystiques ont été décrits en détail, avec des cas et des exemples, par saint
Jean de la Croix, docteur mystique, dans La
Montée du mont Carmel, Livre II, chapitres
9-10; 14-24; 25-30.
Dans les
révélations privées, on peut distinguer les trois espèces de visions dont
parlent les écrivains ascétiques et mystiques, à savoir: les visions sensibles
(corporelles ou oculaires, perçues par les sens, dites aussi apparitions);
les visions imaginaires (ou imaginatives, perçues par l'imagination,
soit à l'état de veille, soit pendant le sommeil) et les visions intellectuelles
(perçues par l'intelligence, soit pendant le sommeil, soit à l'état de
veille). Certaines visions présentent deux ou trois de ces caractéristiques en
même temps. Les locutions (ou paroles surnaturelles) peuvent aussi être
de trois espèces: les locutions auriculaires (perçues par l'ouïe), les
locutions imaginaires (perçues par l'imagination) et les locutions intellectuelles
(perçues directement par l'intelligence). Ces locutions, comme les visions,
peuvent provenir du Christ, de la Sainte Vierge, des anges, des saints ou
des démons.
[7] Joël 3,1. Cette prophétie est rappelée par Pierre dans son
discours inspiré de Pentecôte (Cf. Actes des apôtres 2,16-17).
[8] (Note Roschini) Il s'est trouvé des cas de personnes
qui, pour se mettre en évidence, ont inventé des révélations, etc. Ainsi, par
exemple, la franciscaine Madeleine de la Croix, de Cordoue, au XVIe siècle,
après s'être donnée au démon dès son enfance, se fit religieuse à 17 ans et fut
abbesse trois fois. Aidée par le démon, elle simula tous les phénomènes
mystiques (extases, révélations, prophéties plusieurs fois accomplies,
lévitation, stigmates). Mais un beau jour, se croyant à la fin de sa vie, prise
de remords, elle confessa la simulation et rétracta tout. Elle fut exorcisée et
enfermée dans un autre couvent de son ordre (voir Poulain, Grâces d'oraison,
chapitre 21, n° 36).
(Note maria-valtorta.org) Nous différons de cet avis largement répandu, mais
d’une seule source. Pour nous, Madeleine de la Croix de Cordoue a réellement
bénéficiée de grâces et de dons mystiques avant de céder à l’attrait du monde.
Perdant alors ces dons, incompatibles avec l’orgueil, elle sombre dans la simulation et le mensonge.
Nous différons donc sur la cause et le genèse du
mensonge final, non sur sa réalité. Voir les tentations de Satan, la chute des anges.
[9] (Note Roschini) Voir cardinal Prospero Lambertini (futur Benoît XIV) : De Servorum Dei beatificatione et canonizatione,
I. III, chapitre 51, § 3.
[10] (Note Roschini) Ainsi, par exemple,
le démon apparaissant une fois à sainte Catherine de Bologne, sous la forme du
Christ crucifié, lui commanda, sous prétexte de perfection, des choses
impossibles, dans l'intention de la jeter dans le désespoir (voir les Bollandistes, 9 mars).
[11] Préternaturel : Qui ne s’explique pas par les lois
naturelles. C’est un des arguments applicables à Maria Valtorta dont
l’orthodoxie ne peut être rattachée à des études qu’elle aurait faites.
[12] (Note Roschini) Voir sainte Thérèse d'Avila, Le Château intérieur, VIème demeure,
chapitre VIII).
[13] (Note Roschini) Par exemple, la vénérable Marie d'Agréda,
sous l'influence du système de Ptolémée, crut savoir par révélation qu'au
moment de l'Incarnation du Verbe, les onze cieux de ce système erroné
s'ouvrirent, par révérence, devant le Verbe qui descendait pour s'incarner dans
le sein de Marie (voir La Cité mystique de Dieu, 2ème partie, n°128 ; 1ère partie, n°122).
[14] (Note Roschini) Par exemple,
certains voyants, en confondant avec la révélation leurs pieuses méditations
(parfois sur des livres apocryphes), insèrent dans leur récit des détails qui
contredisent les documents historiques ou d'autres révélations privées; l'une
fait mourir la Sainte Vierge à Jérusalem, l'autre à Éphèse; l'une la fait ressusciter trois jours
après la sépulture, l'autre quinze jours après.
(Note maria-valtorta.org) L’étude comparée de ces révélations a été faite par
Mgr René Laurentin / François-Michel Debroise dans La vie de Marie d'après les révélations des mystiques.
[15] (Note Roschini) Par exemple, quelques
voyantes dominicaines et franciscaines, dans leurs révélations, se conforment
au système thomiste ou au système scotiste. Benoît XIV (voir Lambertini, op.
cit.,
I. 111, ch. 53, no 16) a analysé une extase de sainte Catherine de Sienne,
dominicaine, dans laquelle la Sainte Vierge lui aurait dit qu'elle n'avait pas
été conçue sans la tache du péché originel (selon la théorie thomiste).
[16] (Note Roschini) Voir A. Tanquerey,
Précis de théologie ascétique et mystique, Desclée
et Cie, n°. 1506.
[17] (Note Roschini) Voir cardinal ProsperoLambertini (futur Benoît XIV) : De Servorum Dei beatificatione et canonizatione,
1. III, chapitre 53, § 15; voir aussi 1. II, chapitre 32, § 11.
[18] (Note Roschini) Cette opinion a été
condamnée par le bienheureux Innocent XI : "L'assentiment de foi,
surnaturel et utile au salut, existe avec la connaissance seulement probable de la révélation, et
même avec la crainte que Dieu n'ait pas parlé", Erreurs d’une morale plus laxiste, 2 mars 1679. (Denzinger-Schönmetzer,
n° 2121).