Les révélations célestes et divines.
La vie et l’œuvre de sainte Brigitte.
VOIR AUSSI.
Les
15 oraisons de sainte Brigitte.
AUTRES VOYANTES.
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Brigitte de Suède (1303-1373).
Co-patronne de l’Europe.
Brigitte
de Suède et Maria Valtorta, deux voyantes dans une époque troublée.
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Dans
ses révélations à sainte Brigitte de Suède, Jésus l’appelle "très chère épouse".
Ce titre, indicateur de l’union mystique à laquelle elle était parvenue,
laisse entrevoir une richesse spirituelle dont ne rend pas compte forcément
son autobiographie. Elle fut rédigée par deux de ses confesseurs
immédiatement après sa mort. La volonté panégyrique, dans le style de
l’époque, a sans doute pris la place de l’approche mystique intime que l’on
trouve si bien décrite dans les ouvrages de Maria Valtorta.
On le sait, être l’épouse du Christ a un prix : "Époux crucifié,
J’épouse en crucifiant" dit Jésus à Mère Amélie de Gibergues.
C’est la marque des âmes "corédemptrices"
grâce à qui tant de trésors du Ciel nous devinrent accessibles. Le don de
l’œuvre à Maria Valtorta en est l’illustration.
Le parallèle entre les deux voyantes ne tient pas à la valeur historique des
visions : chez Brigitte de Suède, elles sont réduites à quelques grands
évènements (Nativité, Passion, etc.)
et souvent empreintes de traditions apocryphes en vogue à l’époque. Comme
Anne-Catherine Emmerich, Brigitte ne les écrit pas elle-même mais les dicte à
ses secrétaires confesseurs qui les traduisirent du suédois en latin. Ces
intermédiaires furent sans doute préjudiciable à
l’intégrité des visions initiales.
Le vrai parallèle nous semble être dans les catéchèses spirituelles pour
l’époque. Une époque troublée qui voit la papauté (7 papes, tous français)
émigrer en Avignon (1309-1418) laissant Rome en proie à la lutte entre
Guelfes et Gibelins. Le relâchement général, comme les troubles politiques,
que Brigitte dénonce, ne tarde pas à aboutir au grand schisme d’Occident
annonciateur de ceux de la Réforme.
Les dictées de Jésus à Maria Valtorta interviennent aussi dans une époque
politiquement troublée et spirituellement relâchée : le "siècle de
Satan" selon la vision qu’eut Léon XIII le 13 octobre 1884.
Dans les deux cas, le Pasteur éternel s’est servi de ses âmes données à Lui
pour enseigner, exhorter, redresser, en rappelant
les vérités immuables.
Les visions de Brigitte furent consignées dans 8 livres sous le titre de
"Révélations célestes". Longtemps écartées, et donc ignorées, ces
révélations ont retrouvé un regain d’intérêt au XIXe siècle. Jean-Paul II,
puis Benoît XVI leur ont donné leur pleine valeur.
Des
origines royales, sans doute bienvenues.
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Brigitte
naît en 1303 dans une famille noble et riche, en Upland,
au château de Finstad, non loin d’Uppsala, à
l’ouest de la Suède. Elle est fille de Birger Petersson
(ou Persson) et sa mère est de souche royale
suédoise.
Âgée d'à peine quinze ans, elle est mariée au sénéchal Ulf Gudmarsson issu, comme elle, de la très haute noblesse
suédoise.
En vingt-huit ans de vie commune, ils ont huit enfants : quatre garçons et
quatre filles, dont la future sainte Catherine de Suède (1322-1381).
La parenté de Sainte Brigitte de Suède et de son mari avec les familles
royale et princières explique qu'ils furent appelés à des fonctions
importantes à la Cour auprès du roi et de la reine.
En 1335, elle est en effet appelée par le jeune roi Magnus, âgé de vingt ans
et qui vent d'épouser Blanche de Dampierre, comme "intendante" de
la cour. Ulf, son mari, est quant à lui, nommé conseiller du jeune roi.
Cette position, socialement élevée, nous semble expliquer
"l’immunité" dont bénéficia Brigitte de Suède quand, dans ses
visions, elle exprima des reproches sur l’impiété des prêtres ou sur la vie
mondaine de certains papes.
Marie d’Ágreda, correspondant directement avec le roi d’Espagne, bénéficia
aussi de la prudente diplomatie des autorités ecclésiastiques face à cette
protection.
Le
pèlerinage et le début des révélations.
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En
1341, elle fait, avec son mari Ulf, le pèlerinage à Saint-Jacques de
Compostelle. Selon Jean-Paul II, ce pèlerinage met symboliquement fin à la
vie laïque de sainte Brigitte :
la préparant à la nouvelle vie qu'elle inaugure quelques
années plus tard lorsque, après la mort de son époux, elle entendit la voix
du Christ qui lui confiait une nouvelle mission, la guidant pas à pas par une
série de grâces mystiques extraordinaires.
"Toutefois, il ne faut pas oublier que la première partie de sa vie fut
celle d'une laïque qui eut le bonheur d'être mariée avec un pieux chrétien
dont elle eut huit enfants. En la désignant comme co-patronne
de l'Europe, j'entends faire en sorte que la sentant proche d'eux non
seulement ceux qui ont reçu la vocation à une vie de consécration spéciale,
mais aussi ceux qui sont appelés aux occupations ordinaires de la vie laïque
dans le monde et surtout à la haute et exigeante vocation de former une
famille chrétienne. Sans se laisser fourvoyer par les conditions de bien-être
de son milieu, elle vécut avec son époux Ulf une expérience de couple dans
laquelle l'amour conjugal alla de pair avec une prière intense, avec l'étude
de l'Écriture Sainte, avec la mortification, avec la charité. Ils fondèrent
ensemble un petit hôpital, où ils soignaient fréquemment les malades.
Brigitte avait l'habitude de servir personnellement les pauvres. En même
temps, elle fut appréciée pour ses qualités pédagogiques, qu'elle eut
l'occasion de mettre en œuvre durant la période où l'on demanda ses services
à la cour de Stockholm. C'est dans cette expérience que mûriront les conseils
qu'elle donnera en diverses occasions à des princes ou à des souverains pour
un bon accomplissement de leurs tâches. Mais les premiers qui en
bénéficièrent furent assurément ses enfants, et ce n'est pas par hasard que
l'une de ses filles, Catherine, est vénérée comme sainte.
En
1344, Brigitte devient veuve et commence à recevoir du Christ, de la Vierge
et des saints, des visions prophétiques et des révélations qu'elle dicta à
ses directeurs spirituels. Ces messages, réunis plus tard sous le titre de
"Révélations célestes", concernent la Passion du Christ, mais aussi
la situation politique et religieuse de son époque, alors très troublée.
Fondation
de l’Ordre et établissement à Rome.
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C'est
dans ce cadre qu'elle fonde, en 1346, l’ordre du Très-Saint Sauveur
et pose la première pierre du monastère de Vadstena
en Suède où, dès le début, une soixantaine de religieuses se rassemblent.
Sainte Brigitte de Suède souhaitait fonder un monastère double, l’un pour les
hommes et l’autre pour les femmes, sous l’autorité unique de l’abbesse
assistée d’un prêtre, à la manière de l’Abbaye de Fontevraud
en Anjou (France). Mais ce projet n’est pas accepté par le pape Clément VI.
En 1349, elle part s'établir à Rome en prévision de l'année jubilaire.
Son transfert en Italie constitua une étape décisive pour
l'élargissement non seulement géographique et culturel, mais surtout
spirituel, de l'esprit et du cœur de Brigitte.
Brigitte
n'y rencontre pas le Pape, parti s'exiler en Avignon. Une nouvelle révélation
lui indique sa mission : ramener le souverain pontife à Rome. Avec des
accents rudes, dignes des prophètes de l'Ancien Testament, elle écrit aux
Papes successifs pour les rappeler à leur devoir.
En 1367, elle croît aboutir : Urbain V revient à Rome, mais en repart trois
ans plus tard.
Beaucoup de lieux d'Italie la virent encore en pèlerinage, désireuse de
vénérer les reliques des saints. Elle visita ainsi Milan, Pavie, Assise, Ortone, Bari, Bénévent, Pozzuoli, Naples, Salerne,
Amalfi, le Sanctuaire de saint Michel Archange sur le Mont Gargano.
Pèlerinage
en Terre sainte.
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Le dernier pèlerinage, effectué entre 1371 et 1372,
l'amena à traverser la Méditerranée en direction de la Terre Sainte, lui
permettant d'embrasser spirituellement, en plus de beaucoup de lieux sacrés
de l'Europe catholique, les sources mêmes du christianisme dans les lieux
sanctifiés par la vie et par la mort du Rédempteur".
"…En réalité, plus encore que par ce pieux pèlerinage, c'est par le sens
profond du mystère du Christ et de l'Église que Brigitte participa à la
construction de la communauté ecclésiale, à une période notablement critique
de son histoire. Son union intime au Christ s'accompagna en effet de
charismes particuliers de révélation qui firent d'elle un point de référence
pour beaucoup de personnes de l'Église de son époque. On sent en Brigitte la
force de la prophétie. Son ton semble parfois un écho de celui des anciens
grands prophètes. Elle parle avec sûreté à des princes et à des papes,
révélant les desseins de Dieu sur les événements de l'histoire.
Elle n'épargne pas les avertissements sévères même en matière de réforme
morale du peuple chrétien et du clergé lui-même. Certains aspects de son extraordinaire production
mystique suscitèrent en son temps des interrogations bien
compréhensibles, à l'égard desquelles s'opéra le discernement de l'Église;
celle-ci renvoya à l'unique révélation publique, qui a sa plénitude dans le
Christ et son expression normative dans l'Écriture Sainte. Même les
expériences des grands saints, en effet, ne sont pas exemptes des limites qui
accompagnent toujours la réception par l'homme de la voix de Dieu.
Enfin,
le pape soulignait le rôle de la sainte dans les relations entre Catholiques
et Protestants :
Toutefois, il n'est pas douteux qu'en reconnaissant la
sainteté de Brigitte, l'Église, sans pour autant se prononcer sur les
diverses révélations, a accueilli l'authenticité globale de son expérience
intérieure. Brigitte se présente comme un témoin significatif de la place que
peut tenir, dans l'Église, le charisme vécu en pleine docilité à l'Esprit de
Dieu et en totale conformité aux exigences de la communion ecclésiale. En
particulier, les terres scandinaves, patrie de Brigitte, s'étant détachées de
la pleine communion avec le siège de Rome au cours de tristes événements du
XVIe siècle, la figure de la sainte suédoise reste un précieux
"lien".
Mort à
Rome et postérité.
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Sainte
Brigitte de Suède meurt à Rome, où elle habitait depuis vingt ans, le 23
juillet 1373 à l'âge de 70 ans, longévité rare au Moyen-âge.
Son cercueil, escorté par son fils Burger et sa fille Catherine, fut ramené
dans son pays natal, à l’abbaye de Vadstena qu'elle
avait fondée près de trente ans auparavant.
Elle est canonisée dès 1391 par le pape Boniface IX.
Sainte Brigitte de Suède est particulièrement populaire dans les pays
scandinaves, l’Allemagne, la Pologne et la Hongrie.
Aujourd’hui encore, 700 ans après leur fondation, les "Brigittines" sont actives à Rome, en Inde et au Mexique.
Valeur de
ses révélations selon Benoît XVI.
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Les
révélations reçues par sainte Brigitte sont commentées par Benoît XVI
lui-même lors de son audience générale du mercredi 27 octobre 2010 (voir
ci-contre).
Devenue veuve, Brigitte commença la deuxième période de
sa vie. Elle renonça à contracter un autre mariage pour approfondir l’union
avec le Seigneur à travers la prière, la pénitence et les œuvres de charité.
Les veuves chrétiennes peuvent donc trouver elles aussi chez cette sainte un
modèle à suivre. En effet, à la mort de son mari, Brigitte, après avoir
distribué ses biens aux pauvres, tout en ne choisissant jamais la
consécration religieuse, s’installa au monastère cistercien d’Alvastra. C’est là que commencèrent les révélations
divines, qui l’accompagnèrent pendant tout le reste de sa vie. Celles-ci
furent dictées par Brigitte à ses secrétaires-confesseurs, qui les traduisirent
du suédois en latin et les rassemblèrent dans une édition de huit livres,
intitulés Revelationes
(Révélations). A ces livres s’ajoute un supplément, qui a précisément pour
titre Revelationes extravagantes
(Révélations supplémentaires).
Les Révélations de sainte Brigitte présentent un contenu et un style très
variés. Parfois, la révélation se présente sous forme de dialogue entre les
Personnes divines, la Vierge, les saints et également les démons; des
dialogues dans lesquels Brigitte intervient elle aussi. D’autres fois, en
revanche, il s’agit du récit d’une vision particulière; et d’autres encore
racontent ce que la Vierge Marie lui révèle à propos de la vie et des
mystères de son Fils. La valeur des Révélations de sainte Brigitte, qui fut parfois
objet de certains doutes, fut précisée par le vénérable Jean-Paul II dans la
Lettre Spes Aedificandi (voir
ci-contre) : «En reconnaissant la sainteté de Brigitte, l'Eglise, sans
pour autant se prononcer sur les diverses révélations, a accueilli l'authenticité
globale de son expérience intérieure» (n. 5).
De fait, en lisant ces Révélations, nous sommes interpellés sur des thèmes
importants. Par exemple, on retrouve fréquemment la description, avec des
détails très réalistes, de la Passion du Christ, pour laquelle Brigitte eut
toujours une dévotion privilégiée, contemplant dans celle-ci l’amour infini
de Dieu pour les hommes. Sur les lèvres du Seigneur qui lui parle, elle place
avec audace ces paroles émouvantes: «O mes amis, j’aime si tendrement mes brebis,
que, s’il était possible, j’aimerais mieux mourir autant de fois pour chacune
d’elles de la mort que je souffris pour la rédemption de toutes, que d’en
être privé» (Revelationes, Livre I,
c. 59). La maternité douloureuse de Marie, qui en fit la Médiatrice et la
Mère de miséricorde, est aussi un thème qui revient souvent dans les
Révélations.
En recevant ces charismes, Brigitte était consciente d’être la destinataire
d’un don de grande prédilection de la part du Seigneur: «Or, vous, ma fille —
lisons-nous dans le premier livre des Révélations —, que j'ai choisie pour
moi [...] aimez-moi de tout votre cœur [...] mais plus que tout ce qui est au
monde» (c. 1). Du reste, Brigitte savait bien, et elle en était fermement
convaincue, que chaque charisme est destiné à édifier l’Eglise. C’est
précisément pour ce motif qu’un grand nombre de ses révélations étaient
adressées, sous formes d’avertissements parfois sévères, aux croyants de son
temps, y compris les autorités politiques et religieuses, pour qu’elles vivent
de façon cohérente leur vie chrétienne; mais elle faisait toujours cela avec
une attitude de respect et en pleine fidélité au Magistère de l’Eglise, en
particulier au Successeur de l’apôtre Pierre.
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