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La
découverte de la sublime passion des mystiques.
Quand
j’ai découvert Maria Valtorta, j’avoue avoir eu une vision binaire de ce
monde que je découvrais : il y avait d’un côté Maria Valtorta qui était
tout et les autres qui n’étaient rien. Puis en 2007, j’ai rencontré
fortuitement, Mgr Laurentin qui n’était encore que l’Abbé Laurentin. Nous
avons entrepris alors une étude sur quatre ans et 14.000 pages de livre pour
explorer la vie de Marie à travers les révélations des mystiques :
ces mystiques avaient vu nécessairement la même chose : disaient-ils de
même ?
La conclusion s’est imposée : oui les trois principales voyantes,
- que des femmes -, avaient vu la même chose mais le racontaient
différemment. Ce n’étaient pas l’authenticité des visions qui étaient à
contester, mais l’action des hommes qui pour de bonnes ou mauvaises raisons
avaient déformés le don authentique de Dieu.
Et pourtant, pour toutes, ce don a été acquis au prix terrible de la
souffrance, du rejet, de la persécution, de l’incompréhension qui les a
faites montées à côté du Christ en croix selon la phrase de Paul
Maintenant je trouve la joie dans les souffrances que je
supporte pour vous ; et je complète en
ma chair ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ en faveur de son
corps qui est l’Église.
Marie
d’Agréda a subi de terribles souffrances internes et l’angoisse d’un procès
de l’Inquisition espagnole. Anne-Catherine Emmerich était stigmatisée et
clouée au lit, comme Thérèse Neumann. Maria Valtorta vécut dans un désert
affectif une vie de souffrance offerte.
À la fin de ce premier travail avec Mgr Laurentin, nous avons poursuivi la
collaboration sur un deuxième puis un troisième ouvrage. Comme je le raconte par ailleurs,
ce livre ne s’est réellement calé, après deux essais qu’au moment où nous
avons rapproché mystiques et prophéties. Alors, telle la loupe sous les
rayons du soleil, tout s’est mis à converger dans une même incandescence.
De même que la Parole de Dieu, la Bible, fait converger des dizaines de
prophètes en une même "Lumière", de même les révélations privées du
Ciel ne prennent toute leur ampleur qu’en les rapprochant. C’est pourquoi,
sur ce site, quand cela est possible ou opportun, les visions de Maria Valtorta
s’entourent désormais du halo d’autres révélations privées.
Je complèterais la découverte des révélations privées que propose ce site
(voir les dossiers ci-contre) par un rappel de certains points et en laissant
la place au regard que portait le Père G.M. Roschini
sur ces faits, principalement sur la mariologie,
son domaine d’excellence..
La longue
tradition des visions et des révélations.
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Visions
et révélations ont commencées dans le christianisme, peu de temps après
l'Ascension, terme de la vie terrestre de Jésus-Christ.
C'est le cas de la conversion de Paul sur le chemin de Damas,
celui de son envoi en mission avec Barnabé.
Paul témoigne aussi d'une extase au cours de laquelle il bénéficie de
révélations "ineffables.
Pendant plusieurs années, il annonce un Évangile reçu directement de Dieu
sans le truchement des hommes.
Cela renvoie aux visions et apparitions courantes dans l'Ancien Testament.
C’est tout le Ciel qui se manifeste aux hommes, pas seulement le Christ.
De même les apparitions mariales se manifestent très tôt : la tradition
rapporte que Jacques le majeur (le frère de l'apôtre Jean) parti évangéliser
l'Espagne, aurait bénéficié d'une apparition de la Vierge Marie à Saragosse
(Cesaraugusta) fondant le sanctuaire de N.D. Del Pilar.
Depuis ce temps, jusqu'à nos jours le "Dictionnaire des apparitions de la Vierge Marie"
de René Laurentin et de Patrick Sbalchiero, en
recense 2.400, porteuses d'annonce d'évènements à venir (Fatima, La Salette),
de confirmation de vérités théologiques (Lourdes) et plus généralement
d'exhortation à la sainteté. L’introduction de l’ouvrage
constitue une excellente synthèse de ce sujet souvent controversé.
Les visions de Maria Valtorta ne sont donc pas inaccoutumées. Elles ne sont
pas non plus anormalement abondantes : ses 15.000 pages autographes sont
dans la norme des 22.000 pages de sainte Véronique Giuliani (1660-1727) et
loin des 65.000 pages de la vénérable Conception de Armida (1862-1937).
La place et la nature de la Révélation publique (l’Unique révélation) et les révélations privées sont largement
débattues sur deux autres articles pour qu’on s’étende sur ce point :
- L’Église
et les révélations privées.
- Les révélations privées selon le P. Roschini.
Nos grands
mystiques, ainsi que leurs écrits, ne doivent pas être sous-estimés.
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En
introduction de son livre "La
Vierge Marie dans l'œuvre de Maria Valtorta", le P. G.M. Roschini,
fondateur de l’université pontificale mariale Marianum, écrit (page 19) :
Nos grands
mystiques, ainsi que leurs écrits, ne doivent pas être sous-estimés. Dieu, notre Père, nous a parlé et continue de nous
parler non seulement par les prophètes, par le Christ son Fils (Sagesse
infinie, Parole incarnée), par les apôtres et les évangélistes (dans les
écrits canoniques), par l'Église et son chef visible, le Pontife romain, et
ses docteurs, mais il nous a parlé et continue de nous parler aussi par les
mystiques, c'est-à-dire ceux qu'il a enrichis de dons extraordinaires, de ce
qu'on nomme charismes (grâces gratis datae, accordées aux individus, mais au profit de
tous). Par l'intermédiaire de ces mystiques, Dieu a parlé et nous parle non
seulement de lui-même et de ses mystères ineffables, mais il a parlé et nous
parle encore de sa très sainte Mère, de sa dignité incomparable, de sa
mission unique et de ses singuliers privilèges.
Quels sont ces mystiques par lesquels Dieu nous a parlé de la Sainte Vierge ?
Ils sont nombreux. Étant dans l'impossibilité de les traiter tous, j'ai pensé
me limiter aux seules mystiques, en commençant par une des plus grandes mystiques contemporaines: Maria
Valtorta".
Les
dix-huit principales mystiques mariales, selon le P. G.M. Roschini.
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Dans
ce même ouvrage, il énumère, page 24/25, les principales mystiques mariales de son point de vue. Il
concentre donc le choix et émet un avis personnel. Selon lui :
Les principales mystiques des temps anciens et modernes
sont :
Ste Hildegarde de Bingen, bénédictine (1098-1179) dite "le Professeur de
l'Allemagne",
Ste Mathilde de Hefta, cistercienne (1241-1299);
Ste Gertrude la Grande, cistercienne (1256-1302 ou 1309), la plus grande
mystique du 13e siècle;
Bse Angèle de Foligno, tertiaire franciscaine (1246-1309), dite "la
Maîtresse des théologiens";
Ste Brigitte de Suède (1309-1373), dite "la Mystique du Nord";
Ste Catherine de Sienne, tertiaire dominicaine (1347-1380), docteur de l'Église;
Ste Marie-Madeleine de Pazzi, carmélite (1566-1607);
Vénérable Marie de Jésus d'Agréda, franciscaine (1602-1665);
Ste Véronique Giuliani, capucine (1660-1727);
Bse Marie-Madeleine Martinengo, capucine (1687-1737),
La Vénérable Marie de Ste Thérèse, tertiaire carmélite (1623-1677);
Vén. Marie-Archange
Biondini,
des Servantes de Marie (1641-1712);
La servante de Dieu Cécile Bay,
bénédictine (1694-1766);
Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich, augustinienne (1774-1824) ;
La servante de Dieu Marie-Véronique du Cœur de Jésus, fondatrice de l'Institut des Victimes du Sacré-Cœur de
Jésus (1825-1883);
Guglielmina Ronconi
(1864-1936), tertiaire carmélite ;
La servante de Dieu Lucie
Màngano,
ursuline (1896-1946);
Maria Valtorta, tertiaire de l'Ordre des Servîtes de
Marie (1897-1961)
La
vision de scènes de l'Évangile par Maria Valtorta n'est donc pas un cas
isolé. Dans la liste dressée par le P. G.M. Roschini, on retrouve de grandes
saintes qui en ont bénéficié comme sainte Hildegarde de Bingen, sainte Angèle
de Bohême (+ 1243) qu'il ne cite pas, sainte Gertrude, sainte Brigitte de
Suède, sainte Thérèse d'Avila (1515-1582) qu'il ne cite pas , sainte
Marie-Madeleine de Pazzi, et d'autres.
Plus récemment, ce fut le cas de Sainte Faustine Kowalska ou de Thérèse
Neumann.
Toutes fournissent des visions limitées sur divers aspects de la vie de
Jésus, généralement la Passion.
Trois voyantes ont reçu des visions complètes de la vie de Marie et/ou de
Jésus: la bienheureuse Marie d'Agréda (María Jesús de Ágreda;
1602-1665), la bienheureuse Anne-Catherine
Emmerich (Anna Katharina
Emmerick; 1774-1824) et Maria Valtorta.
La
malheureuse tradition de la polémique.
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Toutes
ces voyantes ont en commun d'avoir vu une très grande polémique autour de
leur œuvre et d'avoir eu une vie de souffrance acceptée, comme nous l’avons
dit.
La Vénérable Marie d'Agréda fut condamnée par l'Inquisition romaine, mais
soutenue par l'Inquisition espagnole. Juridiquement on pourrait donc la lire
à Bruxelles, mais pas à Paris (sic !).
Anne-Catherine Emmerich a attendu près de deux siècles sa béatification. Ses
stigmates et ses visions furent un des problèmes si "passionnément controversés"
signale le P. Winfried Hümpfner
qui étudia son cas de près.
Maria Valtorta n'échappe pas à ce destin de polémique, malgré les soutiens
éminents qu'elle reçut. Le temps faisant, elle recevra aussi son destin de
sainteté reconnue.
C’est le lot de tous dépositaires de révélations du Ciel, semble-t-il. Saint
Paul, lorsqu’il expose son Évangile reçu par révélation, doit faire face à
certains de l’entourage du Magistère qui veulent le "réduire en
esclavage". Il les appelle intrus, espions, faux-frères.
Les points
particuliers qui distinguent les visions de Maria Valtorta.
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L'intérêt
de l'œuvre de Maria Valtorta tient principalement en trois points :
Vision complète des Évangiles :
Les visions de Marie d'Agréda, concernent la vie de Marie, peu connue des
Évangiles, celles de Maria Valtorta, comme d'ailleurs celles d'Anne-Catherine
Emmerich, relatent au-delà de cette vie de Marie, la vie de Jésus, autrement
dit l'Évangile.
L'œuvre de Maria Valtorta, la plus complète, est si précise dans cette
relation qu'une concordance exacte a pu être établie entre les quatre
Évangiles et l'œuvre de Maria Valtorta,
comme ses fondements scientifiques surprenants.
Narration directe : Les visions
authentiques de Marie d'Agreda souffrent d'une narration tardive (à plus de
trente ans de distance) et celles d'Anne-Catherine Emmerich d'une narration indirecte
(Clemens Brentano et ses héritiers).
Les visions de Maria Valtorta sont retranscrites immédiatement et directement
après les visions, diminuant ainsi le risque de déformation.
Narration factuelle : Plus encore
qu'Anne-Catherine Emmerich, Maria Valtorta rapportent la vision historique
des scènes d'Évangile, sans interférer dans leur narration. Les enseignements
(de Jésus) sont distincts et rapportés dans la série des trois
"Cahiers". Cette dimension de l'œuvre, ouvre des nouvelles pistes à
la recherche historique (personnages, lieux, faits, …).
L'étude comparative des œuvres de ces trois voyantes met en lumière des
différences mineures, probablement dû à leur mode de retransmission. On ne
peut réellement conclure à l'influence de l'une sur l'autre ou à l'influence
des textes apocryphes sur elles. Par contre, il y a des convergences
intéressantes entre ces voyantes : Marie confiée au Temple à l'âge de trois
ans, les modalités de choix de Joseph comme époux, des détails peu connues
sur le mode de crucifixion, …
Toutes restent fidèles à l'Évangile et aucunes ne prétend promulguer un
cinquième évangile. Toutefois, l'adhésion à de telles œuvres, même passées
aux cribles les plus objectifs, restera toujours un acte personnel. C'est ce
que rappelle
l'Église.
François-Michel Debroise.
le lundi 12 janvier 2015.
Mis à jour le mercredi 14 février 2018.
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