Description : Maria Valtorta en 1943

Maria Valtorta
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"Une théologie mariale marquée par une connaissance complète des toutes dernières études des spécialistes actuels en la matière."
Osservatore romano du 6/01/1960 commentant la censure.

"
L'œuvre de Maria Valtorta contient une doctrine mariale tout à fait à la pointe : chose indéniable ! Sa mariologie n'est pas de son invention propre, cela est évident."
P. G.M. Roschini.

 



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Le Père Gabriele M. Roschini fut le fondateur de Marianum, l’université pontificale mariale. Il en fut le président pendant 15 ans. Il y enseignait la dogmatique mariale. Il enseignait aussi cette discipline à la faculté pontificale du Latran. 

En 1972, il découvre les écrits bien qu’il en ait eu un aperçu une trentaine d’années auparavant. Il s’enthousiasme et en devient un ardent promoteur.    

En 1973, il écrit La Vierge Marie dans l’œuvre de Maria Valtorta, un ouvrage apologétique, qu’il fait parvenir à Paul VI qui l’en remercie. La même année, il s’occupe du transfert des restes mortels de Maria Valtorta de Viareggio à la Santissima Annunziata de Florence, lieu fondateur des Servites de Marie, dont il était membre et Maria Valtorta, tertiaire.  

Le texte ci-dessous est extrait de son ouvrage "La Vierge Marie dans l'œuvre de Maria Valtorta" (p. 37 à 47). Il a la forme lapidaire d’un cours magistral. Ce devait être la reprise de ses cours universitaires. Bien souvent il se contente de citer les passages faisant sens, dans le contexte qu’il veut illustrer. Sans commentaires supplémentaires : il s’efface devant l’écrit inspiré.  

Il commente, en fin de texte, les passages "anti-mariaux" : épisodes où la Vierge Marie semble rejetée. Il s’agit sans doute là d’un débat en vogue à cette époque.

Nous avons remplacé Il poema dell'Uomo-Dio par son titre français actuel L’Évangile tel qu’il m’a été révélé ; et l’abréviation Poema, par EMV.

 1. Les caractéristiques de la mariologie valtortienne.   
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L'Osservatore Romano du 6 janvier 1960 qui publiait une sévère censure de L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, reconnaissait loyalement[1] dans un bref article accompagnant l'avis de censure qu'on trouve dans cette œuvre "des leçons de théologie mariale marquées par une connaissance complète des toutes dernières études des spécialistes actuels en la matière [...], des leçons de théologie écrites dans les termes mêmes qu'emploierait un professeur de notre temps".    

L'article insinuait, en outre, que l'écrivain aurait eu comme souffleur un savant théologien marial. C'était admettre pour autant que l'œuvre contient une doctrine mariale tout à fait à la pointe : chose indéniable ! Mais il est aussi indéniable, que Maria Valtorta n'a jamais lu un livre qui traite de mariologie, qu'elle n'a jamais suivi de cours ni de leçons sur un tel sujet, et qu'il n'y a jamais eu de savant théologien marial pour lui suggérer ce qu'elle a écrit sur la Sainte Vierge.    

La mariologie de Maria Valtorta n'est pas de son invention propre, cela est évident. Et on ne peut penser le moins du monde qu'elle puisse être une invention du diable, "parce que — comme l'a finement noté
S. Exc. Mgr Carinci, secrétaire de la Sacrée Congrégation des rites — le démon s'entend trop peu avec la Sainte Vierge"[2]; et les écrits de Maria Valtorta constituent, comme nous le verrons, l'hymne la plus mélodieuse[3] qui monte de la terre vers l'auguste Reine du ciel.  

"Ma fille, dit la Vierge Marie à Maria Valtorta, écris donc sur moi. Ce sera une consolation pour toute ta peine"
[4]. Et Jésus d'ajouter : "Délecte-toi de ma Mère !"[5].     

Elle obéit. Elle écrivit et trouva ses délices en Marie.       

Ceci étant dit, nous exposerons sommairement les caractéristiques de la mariologie valtortienne. Elles se ramènent à trois :          

1. c'est une mariologie nouvelle, sous plusieurs aspects;  
2. c'est une mariologie vivante, pour diverses raisons;    
3. c'est une mariologie éminemment biblique.

 2. Une mariologie nouvelle.
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Cette mariologie est nouvelle sous plusieurs aspects, qui ne font qu'illuminer davantage et compléter l'ancienne mariologie, la traditionnelle, en la renouvelant (toujours cependant "dans le même sens et dans la même pensée"[6].         

Parmi les raisons qui ont poussé notre divin Maître à nous donner L’Évangile tel qu’il m’a été révélé il y a celle-ci :

Restaurer dans leur vérité les figures du Fils de l'homme et de Marie, vrais enfants d'Adam par la chair et le sang, mais d'un Adam innocent"[7]

Il s'agit donc de restaurer, en plus de la figure du Christ, celle de Marie. Cette restauration de la figure de Marie répond aux lacunes évidentes que nous constatons dans les livres canoniques[8] au sujet de la Sainte Vierge.    

Jésus lui-même dit à Maria Valtorta :

Les évangiles avaient déjà fait de moi une description suffisante qui allait au moins suffire au salut des cœurs. La Sainte Vierge était peu connue; sa personne était évoquée en traits incomplets qui laissaient trop de choses dans l'ombre. Voici que je l'ai révélée. C'est moi qui te l'ai donnée cette histoire parfaite de ma Mère, cet Ordre [de toutes choses] qui s'orne du nom de Marie... Car elle est la gloire de l'Ordre... [9]

Le but de cette connaissance plus étendue de Marie est d'augmenter l'amour envers elle :

Tu es une petite fille qui ne sait pas grand-chose de sa Mère. Mais quand tu sauras beaucoup de choses et que tu me connaîtras, non comme une étoile lointaine dont on ne voit qu’un rayon et on ne connaît que le nom, non seulement comme une entité idéale et idéalisée, mais comme une réalité vivante et aimante, avec mon cœur de Mère de Dieu et de Maman de Jésus, de Femme qui comprend les souffrances de la femme, car les plus atroces ne lui furent pas épargnées et elle n’a qu’à s’en souvenir pour comprendre celles des autres, alors tu m’aimeras comme tu aimes mon Fils, c’est-à-dire de tout ton être[10].

C'est pour cela que Maria Valtorta comme écrivain n'a épargné ni labeur ni sacrifice :

Je vais très mal, [avouait-elle] et écrire me coûte beaucoup. Je suis une loque, ensuite. Mais pour la faire connaître, pour qu’elle soit plus aimée, je ne compte pas. Mes épaules me font-elles souffrir? Mon cœur cède-t-il ? Ma tête me torture-t-elle? La fièvre augmente-t-elle? Peu importe! Que Marie soit connue, toute belle et chère comme je la vois par bonté de Dieu et par sa bonté à elle, et cela me suffit[11].

L'œuvre de Maria Valtorta, connue sous le titre italien de Le poème de l’Homme-Dieu pourrait aussi justement s'intituler Le poème de la Mère de Dieu, car, en plus de restaurer et de compléter la figure évangélique du Christ, elle restaure et complète celle de Marie.    

On peut dire, en outre, que la mariologie de Maria Valtorta est nouvelle, parce qu'elle nous présente la Sainte Vierge sous un nouveau jour, c'est-à-dire comme une créature nouvelle, apparemment semblable à toutes les autres pures créatures, mais en réalité bien différente : une créature toujours plongée dans la lumière infinie de son Créateur, dans la lumière de Dieu un et tripe, entourée d'une splendeur exceptionnelle et fascinante, qui émane de sa mission unique.

Dieu "la pensa, réunissant en Elle toutes les grâces. C'est la Vierge, c'est l'Unique, c'est la Parfaite, c'est la Complète. Telle que pensée [par Dieu], telle qu'engendrée, Elle demeure: Telle Elle est couronnée et demeure éternellement. C'est la Vierge. C'est l'abîme de l'intangibilité, de la pureté, de la grâce, qui se perd dans l'Abîme d'où Elle est jaillie, en Dieu, Intangibilité, Pureté, Grâce absolues au superlatif" (EMV – Tome 1, chapitre 8, page 43).

Enfin, la mariologie de Maria Valtorta est nouvelle, parce qu'elle nous présente la Sainte Vierge sous une forme nouvelle, avec des développements nouveaux [12] et des images nouvelles, séduisantes.          

Ainsi, dans Romani [Commentaires sur l'Épître de Paul aux Romains — 1, 3-4], Marie nous apparaît sous l'image d'un

vivier de forme circulaire dans lequel les eaux se meuvent sans jamais aller vers l'embouchure [ ... ] Ainsi Marie, eau très pure d'une fontaine scellée, sortit de la ferveur incandescente de la Pensée éternelle, coula le long de rivages sereins, apportant avec elle paix et pureté, et rentra en Dieu pour y accueillir Dieu et engendrer le Fils de Dieu, puis vint au milieu des sables sauvages apporter aux déserts des cœurs la Lumière, la Vérité, la Vie, et de nouveau, sa mission étant accomplie, telle une eau aspirée par le soleil, elle fut emportée dans le Sein mystique qui l'avait enfantée pour vous afin qu'elle y enfante le Salut. C'est là qu'elle est : Fontaine inviolée de la pureté, unique miroir digne de la Perfection qui oublie tout ce qui est une offense en regardant l'Immaculée..." (op. cit., p. 35-36).

L'image évoquée ici est une sorte de mouvement circulaire, de Dieu à Dieu.

 3. Une mariologie vivante. 
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Cette mariologie ne contemple pas la Vierge dans la stratosphère glaciale de l'abstrait, mais dans toute sa réalité concrète de femme (bien que hors-série, une femme à la fois idéale et réelle), d'épouse virginale et qui-fait-des-vierges, de mère pleine de tendresse, d'amour et de douleur. De cette mariologie surgit une Vierge Marie vivante et agissante qui pense, médite, parle, agit dans les situations les plus diverses de la vie; une Vierge à l'esprit humain rempli de lumière divine, au cœur humain débordant d'amour divin; une Vierge qui, où qu'elle aille, quoi qu'elle fasse, répand sur son passage un parfum céleste: celui de ses vertus éminentes, celui surtout de son exquise bonté, de sa miséricorde illimitée; une femme en apparence comme toutes les autres, mais en réalité, un miracle de beauté tant physique que morale; une femme qui marche sur la terre avec l'esprit et le cœur toujours fixés au ciel. Une femme-prodige. Femme du Paradis, encore que femme de la terre; perpétuel délice, soutien et réconfort de son divin Fils et bien digne de lui.         

Maria Valtorta, en plus de nous faire connaître la Sainte Vierge, nous la fait sentir toute proche, nous la fait presque voir, nous fait comme vivre avec elle dans la plus douce intimité.       

Telle est Marie et la mariologie qui émergent des écrits de Maria Valtorta: une Marie vivante qui nous donne une mariologie vivante. Vivante et vivifiante.

 4. Une mariologie éminemment biblique.          
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En plus d'être neuve (sous plusieurs aspects) et vivante (pour diverses raisons), la mariologie dans les écrits valtortiens est aussi éminemment biblique.

La Bible, aussi bien l'Ancien que le Nouveau Testament, est l'âme, l'étoffe, la moëlle de la mariologie valtortienne. Qu'il suffise de dire que presque toute la Bible figure dans le texte ou les notes du Poema; ses 73 livres et 1166 de ses 1334 chapitres (y compris les 150 psaumes) s'y trouvent d'une manière explicite ou implicite. Pour nous convaincre, il n'y a qu'à parcourir l'index biblique de l'œuvre (Indice biblico dell'opera Il poema dell'Uomo-Dio), travail patient d'Edmea Dusio (Pisani, Isola del Liri, 1970)
[13]. L'œuvre parle continuellement un langage biblique : le langage même de Dieu.

Tous les passages bibliques qui se rapportent à Marie dans les deux Testaments, du livre de la Genèse (
3, 15) à l'Apocalypse (12), se trouvent mis en valeur dans la mariologie valtortienne. Les passages prétendus antimarials s'y trouvent tous, mais avec l'interprétation qui s'impose, propre à dissiper toute ombre autour de la lumineuse figure de Marie.

"Les siècles [écrit Maria Valtorta, utilisant d'avance les expressions mêmes du concile Vatican II
[14]] se transmettent de l'un à l'autre, dans une clarté grandissante et avec des détails toujours plus nets, la voix de la promesse divine d'un Messie rédempteur et de la Femme sans concupiscence qui punira le prévaricateur, en mettant au monde le vainqueur du péché et de la mort. Nombreux par la suite sont les symboles et les voix qui à travers les siècles font écho à la promesse (Genèse 3, 15)..." (Romani, p. 97).


Les passages "anti-mariaux".

Il faut porter une attention particulière aux passages prétendus anti-mariaux des quatre évangiles. Ils aplanissent le chemin en vue d'un exposé systématique de la doctrine mariale[15]. Il y en a quatre, à savoir :         

a) un passage de saint Mathieu sur le prétendu désaveu de la Mère par son Fils (Matthieu 12, 46-50);      

b) un passage de saint Luc sur la réponse faite par Jésus à cette femme qui, pour l'honorer lui-même, honora sa Mère (Luc 11, 27-28);         

c) un deuxième passage de saint Luc sur "l'émerveillement" et "l'incompréhension" de Marie et de Joseph devant tout ce qu'on disait de Jésus enfant (Luc 2, 33; 41-52);        

d) un passage de saint Jean sur la réponse de Jésus à sa Mère aux noces de Cana (Jean 2, 2-5).

 a) Le passage de saint Matthieu 12, 46-50.         
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Marie dit [à la voyante] :

Il y a deux autres phrases dans les évangiles qui se réfèrent à moi et que vous interprétez plus ou moins bien. Je te les explique. 
Matthieu dit : "Pendant que Jésus parlait, sa Mère et ses frères restaient dehors, essayant de lui parler. Quelqu’un dit : "Ta Mère et tes frères te cherchent». Mais il répondit : "Qui est ma Mère et qui sont mes frères ? Voici ma Mère et mes frères : quiconque fait la volonté de mon Père"
[16]. 
Répudiation de sa Mère ? Non. Louange à sa Mère qui fut parfaite dans l’accomplissement de la volonté du Père. Mon Jésus savait bien quelle volonté j’exécutais ! Une volonté que j’avais faite mienne et devant laquelle je ne reculais pas, même si chaque minute qui sonnait me répétait, comme un coup sur le clou qui s’enfonce dans le cœur : ‘Cela se termine par le Calvaire’. Il savait bien que j’avais mérité d’être la Mère de Dieu pour avoir fait cette volonté et, si je ne l’avais pas faite, il ne m’aurait pas eue pour Mère. 
Par conséquent, parmi tous ceux qui l’écoutaient, rattachée à lui par un lien supérieur à celui du sang, un lien surnaturel, j’étais "sa Mère", première en date et en connaissance entre tous les disciples — car le Verbe de Dieu m’avait instruite dès le moment où je le portais dans mon sein — ‘sa Mère’ dans le sens qu’il donnait à ses divines paroles; et, avec la reconnaissance humaine de ceux qui écoutaient, il me signifiait sa reconnaissance en tant que Dieu comme vraie Mère, car je donnais vie à la volonté de son Père et du mien" (7 décembre 1943 – pages 532/533)
[17].

 b) Le passage de saint Luc 11, 27-28.       
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Il s'agit de la réponse du Fils à la femme qui, pour exalter le Fils, exalte la Mère.      

La Vierge Marie l'explique à la voyante :

Luc raconte que pendant que Jésus parlait, une femme dit: 'Heureux le sein qui t'a porté et les mamelles que tu as sucées'. Ce à quoi le fils répondit : 'Bienheureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l'observent'.           
Être Mère de Jésus fut une grâce dont il n'était pas juste que je me glorifie. Parmi les millions et les millions d'âmes créées par le Père, c'est la mienne que, par un décret insondable, il choisit de faire sans tache. L'Éternel ne veut pas que dans le ciel je m'humilie, parce qu'il m'a faite Reine en cet instant heureux où, ayant laissé la terre, j'ai été saisie dans l'embrassement de mon Fils — objet de ma profonde nostalgie depuis le temps de la séparation, objet du désir qui me consuma comme une lampe qui brûle. Mais s'il le permettait, je serais éternellement prostrée devant sa splendeur pour me soumettre moi-même tout entière à elle, en souvenir du décret de sa bonté qui m'a donné une âme, baptisée, en avance sur toutes les âmes, non avec l'eau et le sel, mais avec le feu de son amour.
Qu'il se soit nourri à mon sein, ne pouvait pas davantage susciter en moi des bouffées d'orgueil-, il aurait bien pu venir sur terre et être évangélisateur et rédempteur, sans abaisser sa divinité à assumer avec la chair les besoins naturels d'un enfant. De même qu'il est monté au Ciel après avoir accompli sa mission, il aurait pu en descendre pour la commencer, en ayant déjà un corps adulte et parfait, nécessaire à vos lourdeurs d'êtres charnels. Mon Seigneur et mon Fils peut tout, et moi je n'ai été qu'un instrument servant à vous rendre plus compréhensible et plus convaincante la réelle Incarnation de Dieu, Esprit très pur, dans la personne de Jésus-Christ, fils de Marie de Nazareth.     
Mais ce qui faisait ma grandeur, c'était d'avoir observé la parole de Dieu et affiné les sens de mon âme par une pureté totale depuis l'enfance; ce qui faisait ma béatitude, c'était d'avoir écouté la Parole qui était mon Fils pour en faire mon pain et m'unir toujours de plus en plus à mon Seigneur» (7 décembre 1943 – page 533/534)
[18].

 c) Le passage de saint Luc 2, 33; 41-52.   
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Il s'agit de "l'étonnement" et de "l'incompréhension" de Marie et de Joseph au sujet de Jésus.         

Marie dit à la voyante :

En parlant de la présentation au Temple, Luc écrit que "le père et la mère restaient étonnés des choses que l'on disait de l'enfant". Étonnement, mais différent chez les deux conjoints.    
Pour moi, à qui l'Esprit époux avait révélé tout l'avenir, je m'émerveillais surnaturellement, en adorant la volonté du Seigneur de ce qu'il avait pris un corps pour racheter l'homme et se révélait à ceux qui vivent de l'esprit, je m'émerveillais une fois de plus de ce que Dieu m'avait choisie, moi, son humble servante, pour être la Mère de la Vérité incarnée. Joseph aussi s'étonnait, mais humainement, parce qu'il ne savait rien en dehors de ce que les Écritures lui avaient dit et de ce que l'ange lui avait révélé. Moi, je me taisais. Les secrets du Très-Haut étaient déposés dans l'Arche fermée, dans le Saint des saints et seule, Prêtresse suprême, je les connaissais et la gloire de Dieu les voilait aux yeux des hommes avec sa .splendeur aveuglante. C'étaient des abîmes de splendeur et seul l'œil virginal baisé par l'Esprit de Dieu pouvait les fixer.           
Voilà pourquoi nous étions étonnés, Joseph et moi. Différemment, mais également émerveillés.        
C'est ainsi qu'il faut interpréter cet autre passage de Luc: 'Mais eux ne comprirent pas ce qu'il leur avait dit' (
2, 50).         
Moi, je compris. Encore que je le savais déjà, et si le Père permit mon angoisse de mère, il ne me cacha pas la signification sublime des paroles de mon Fils. Mais je me tus, pour ne pas mortifier Joseph à qui la plénitude de la grâce n'était pas accordée.
J'étais la Mère de Dieu, mais cela ne m'exemptait pas d'être une épouse respectueuse vis-à-vis du bon Joseph qui m'était un compagnon aimant et un frère vigilant. Notre famille ne connut aucun défaut, pour aucun motif, en aucun domaine. Nous nous sommes aimés, saintement préoccupés d'une seule chose : notre Fils.      
Ah ! que Jésus a su, en retour de tout ce qu'il avait reçu de mon Joseph, combler ce juste de consolation au moment de la mort, comme lui seul pouvait le faire.           
Jésus est le modèle des enfants, comme Joseph est le modèle des maris. 
J'ai beaucoup souffert par le monde et pour le monde. Mais mon saint Fils et mon .juste conjoint ne firent pas venir d'autres larmes à mes yeux que celles qui furent causées par leur propre douleur.          
Quand Joseph ne fut plus à mes côtés et que j'avais sur terre la première autorité sur mon Fils, je n'ai plus gardé le silence qui laissait croire que je ne comprenais pas. Personne ne pouvait plus être humilié de se voir dépassé en compréhension" (5 décembre 1943 – pages 526/527)
[19].

 d) Le passage de saint Jean 2, 2-5.           
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Il s'agit de la réponse de Jésus à sa Mère aux noces de Cana[20] : "Femme, qu'y a-t-il entre toi et moi ?". Dans le passage cité par Maria Valtorta, on lit: "Femme, qu'y a-t-il désormais entre toi et moi ?" Il y a ajout de l'adverbe désormais. À ce sujet la voyante écrit :

"Jésus m'explique le sens de la phrase : "Ce désormais, que plusieurs traducteurs passent sous silence, est la clef de la phrase et lui donne son vrai sens.       

Je fus le Fils soumis à sa Mère, jusqu'au moment où la volonté de mon Père m'indiqua que l'heure était venue d'être le Maître. À partir du moment où ma mission commença, je ne fus plus le Fils soumis à sa Mère, mais le serviteur de Dieu. Les liens moraux qui m'unissaient à celle qui m'avait engendré, étaient rompus. Ils s'étaient transformés en liens plus élevés au niveau de l'esprit. Et Marie, ma Sainte, je n'ai pas cessé en esprit de l'appeler 'Maman'. L'amour ne connaît pas d'interruption, ni ne s'attiédit. Au contraire, il ne fut jamais plus parfait que lorsque je fus séparé d'elle comme en une seconde naissance, donné par elle au monde, pour le monde, comme Messie, comme évangélisateur. Elle eut une troisième maternité, sublime et mystique, quand, dans le déchirement du Golgotha, elle m'enfanta à la croix, en faisant de moi le Rédempteur du monde.         

'Qu'y a-t-il désormais entre toi et moi?' Auparavant à toi, uniquement à toi. Tu me commandais, je t'obéissais. Je t'étais soumis. Maintenant, je le suis à ma mission.   

Ne l'ai-je pas dit? 'Celui qui, ayant mis la main à la charrue, se retourne pour saluer ceux qui restent, n'est pas propre au royaume de Dieu.' J'avais mis la main à la charrue pour ouvrir avec le soc non pas la glèbe, mais les cœurs, et y semer la parole de Dieu. Je n'allais en retirer ma main que quand on me l'arracherait de là pour la clouer à la croix, et par ce clou du supplice ouvrir le cœur de mon Père et en faire sortir le pardon pour l'humanité.        

Ce désormais, oublié par plusieurs, voulait dire ceci: 'Tu as été tout pour moi, ô Mère, tant que je ne fus que le Jésus de Marie de Nazareth, et tu es tout pour moi en mon esprit; mais, depuis que je suis le Messie attendu, j'appartiens à mon Père. Attends encore un peu et, ma mission terminée, je serai de nouveau tout à toi. Tu me recevras encore dans tes bras comme quand j'étais petit, et personne ne te le disputera plus, ce Fils qui est le tien, que l'on regardera comme la honte de l'humanité, dont on te jettera la dépouille pour te couvrir toi aussi de l'opprobre d'être la mère d'un criminel. Et après tu m'auras de nouveau, triomphant, et puis tu m'auras pour toujours, triomphante toi aussi, au Ciel. Mais maintenant, j'appartiens à tous ces hommes et j'appartiens au Père qui m'a envoyé vers eux" (
EMV – Tome 2, chapitre 15, page 66 et suivantes).

On peut donc se demander ce qu'il y a "d'antimarial" dans les quatre textes rapportés ici... Dûment interprétés, ils sont une véritable hymne de louange à Marie. 


 Conclusion.   
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En concluant, Jésus dit à Maria Valtorta : "Trouve ton bonheur en ma Mère !" (26 décembre 1943).

Et après l'avoir invitée à se plonger "dans l'azur paradisiaque" de Marie, il ajouta:   

"Tu en sortiras avec l'âme aussi fraîche que si tu venais d'être créée par le Père [...] Tu en sortiras avec l'esprit illuminé, parce que tu auras baigné dans le chef-d'œuvre de Dieu. Tu en sortiras avec tout ton être débordant d'amour, parce que tu auras compris combien Dieu sait aimer" (Poema, I, 29).         

La même chose nous arrivera, si nous nous jetons en Marie comme cela vient d'être montré par Maria Valtorta. Nous sentirons notre âme rafraîchie, illuminée, réchauffée.

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Fiche mise à jour le 19/11/22

 




[1] Diplomatie confraternelle qui honore le P. Roschini. Il s’agit en fait d’une incohérence de propos qui ne part certainement pas, de notre avis, d’une pensée amicale.


[2] EMV, Tome IX, chapitre 219, note 69. Il s’agit d’une référence à une ancienne édition italienne que nous ne possédons pas. Nous n’avons pas encore la correspondance.


[3] Hymne peut être du masculin ou du féminin.


[4]
Tome 1, chapitre 2.


[5] Cahiers de 1943 – catéchèse du 26 décembre – page 590.


[6] Cf. Gaudium et Spes, § 62, Harmonie entre culture et christianisme : … Dès lors, tout en respectant les méthodes et les règles propres aux sciences théologiques, ils sont invités à chercher sans cesse la manière la plus apte de communiquer la doctrine aux hommes de leur temps : car autre chose est le dépôt même ou les vérités de la foi, autre chose la façon selon laquelle ces vérités sont exprimées à condition toutefois d’en sauvegarder le sens et la signification. Référence au discours d’ouverture du concile de saint Jean XXXIII, AAS 54 (1962), p. 792.


[7] EMV,
Tome 10, Chapitre 38, page 298.


[8] Livres canoniques : Le Nouveau Testament. Voir à ce propos la déclaration liminaire de la Vierge Marie expliquant à Marie d’Agréda pourquoi elle lui révélait sa vie terrestre (Marie d'Agréda, La Cité mystique de Dieu, Téqui, 2006, Livre 6, Chapitre 28, § 1508, page 313).


[9] Roschini note : 6 janvier 1949. Nous n’avons pas encore trouvé la référence correspondante.


[10] Catéchèse du 8 décembre 1943 – page 539.


[11] Catéchèse du 7 juin 1944 –page 354.


[12] Ainsi, pour n'en donner qu'un exemple, au sujet du célèbre parallèle classique Ève/Marie: on ne trouve chez aucun des Pères et des écrivains ecclésiastiques, ni même chez tous les Pères et les écrivains pris dans leur ensemble, un développement aussi captivant, aussi ample, aussi complet de ce parallèle que dans les écrits de Maria Valtorta. En tout cela, celle-ci est dans une entière indépendance à l'égard de ces sources traditionnelles (elles lui sont complètement inconnues).


[13] Nous ne disposons pas de cet index qui n'est d'ailleurs plus au catalogue du Centro editoriale valtortiano. Cependant, nous avons établi
notre propre indexation des passages de l'Ancien Testament. Index bien incomplet, car il est faut réellement une connaissance très poussée de l'Ancien Testament pour identifier citations et références. En effet, Jésus, dans Maria Valtorta, utilise un parler courant que les moteurs de recherches ne captent pas immédiatement.

En ce qui concerne la similitude entre les Évangiles et l'œuvre de Maria Valtorta, elle a été établie par les travaux d'Adèle Plamondon.


[14] Nous avons été très surpris – notamment en établissant
les fiches thématiques sur des sujets controversés – de voir que le Catéchisme de l'Église catholique, pourtant écrit 50 ans après l'œuvre de Maria Valtorta, confirme les arguments théologiques avancés par Maria Valtorta.


[15] Ces passages ont été étudiés par Mgr René Laurentin dans "Les vies "révélées" de la Vierge Marie" (à paraître). Mgr R. Laurentin y compare les récits des grandes voyantes ayant bénéficié des visions de la vie de Marie ou de Jésus : Marie d'Agréda, Anne-Catherine Emmerich, Maria Valtorta et Consuelo à un degré moindre. Le passage b ne se retrouve que dans A.C. Emmerich et M. Valtorta. Les autres récits se retrouvent dans les quatre récits avec une concordance remarquable sur le fond par delà les variantes de détails.


[16] On trouve ailleurs dans l'œuvre
cette autre parole de Jésus: «Je dis que je n'ai pas de plus proche parent que celui qui fait la volonté de mon Père» (EMV, 11, 90).


[17] Ailleurs dans l'œuvre, un autre épisode fait écho à celui-ci. Cf.
EMV 269.


[18] I. Dans L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, ce même incident se produit après le discours de Jésus à Gérasa.
EMV 288.


[19] Voir aussi
la Présentation de Jésus au Temple (EMV 32).


[20]
Voir les noces de Cana (EMV 52).