Dictionnaire géographique de l’Évangile, d’après Maria Valtorta.
Dictionnaire des personnages de l’Évangile, d’après Maria Valtorta.
La vie de la Vierge Marie, Catherine Emmerick.
La vie de Marie d’après les révélations des mystiques.
Historique de la maison de la Sainte Vierge près d’Éphèse.
Plan de la "maison de Marie" à Panaghia Capouli.
Reconstitution du Temple d’Artémis à Éphèse.
Éphèse
aujourd’hui.
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Éphèse.
Aujourd’hui Selçuk.
Éphèse au temps de Jésus, était un des ports les plus
importants de la méditerranée, aujourd’hui sur la côte ouest de la Turquie.
La ville comptait alors plus de 100.000 habitants. Son temple d’Artémis, de
grande renommée, était considérée comme la quatrième des sept merveilles du
monde. Son culte générait tout un commerce dont vivait une grande partie de
la population.
L’évangélisation d’Éphèse : Paul et
Apollos.
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Aussi, de 52 à 57, quand l’apôtre Paul l’évangélise avec
succès, il provoque une émeute fomentée par Démétrios, un orfèvre prospère
qui vendait des répliques en argent du temple d’Artémis : les
conversions mettaient en péril son commerce. Le chapitre 19 des
Actes des apôtres rapporte cet épisode.
En arrivant dans cette métropole, Paul ne découvre pourtant que
"quelques disciples" instruits par Apollos d’Alexandrie, un
orateur de talent. Il enseignait exactement ce qui concerne Jésus, "bien
qu’il ne connut que le baptême de Jean". Paul baptise alors "une
douzaine" d’entre eux qui reçoivent l’effusion de l’Esprit dès que
l’apôtre leur impose les mains.
Après un premier séjour, Paul demeure deux ans à Éphèse. Il
annonce l’Évangile, d’abord à la synagogue puis, en butte aux violentes
contradictions, dans un lieu ami. Maria Valtorta connaît le chef de la
synagogue qui officiait trente ans auparavant : Jean. Il avait la particularité
d’être né le même jour et au même lieu que Jésus. Devenu aveugle, il retourne
en Palestine où il est guéri et y demeure comme disciple. Nous
nous étions interrogés, sans
pouvoir conclure, pour savoir s’il s’agissait du "prêtre Jean" dont
parle Benoît XVI. Mais
l’évangélisation d’Éphèse est attribuée à Apollos, non à ce Jean.
Paul ne fait pas qu’évangéliser : il fait des miracles si
extraordinaires qu’on utilise des linges l’ayant touché pour guérir des
malades.
Sept exorcistes juifs itinérants, tous frères, veulent s’approprier ce
pouvoir. C’était, semble-t-il, une spécialité locale car l’expression Ephesia grammata
(caractères éphésiens) était passée en proverbe pour désigner les caractères
magiques ou divinatoires.
Mal leur en prit car le démon les agresse : ils doivent s’enfuir nus et
lacérés. Scéva, le père
de ces exorcistes présomptueux, est connu de Maria Valtorta, bien qu’elle ne
le nomme pas. C’était un sadducéen, membre du Sanhédrin, adonné à la
nécromancie pourtant sévèrement condamnée par l’Écriture. Il avait été amant
de Marie
de Magdala une trentaine d’années avant les incidents d’Éphèse.
Un détail relie sa vie aux pratiques divinatoires d’Éphèse : Scéva s’adonnait à un procédé magique consistant à
invoquer le nom secret de Dieu pour le plier à leur volonté.
Jean l’évangéliste à Éphèse.
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Selon Irénée de Lyon (vers 130 à Smyrne-202 à Lyon), disciple
de Polycarpe contemporain de saint Jean, l’apôtre séjourna à Éphèse, avant la
chute du Temple (70 ap. J.C.). C’est là qu’il
écrivit son évangile, le dernier des quatre.
Après les autres disciples, Jean, le disciple du Seigneur qui
reposa sur sa poitrine, donna lui aussi sa version de l’évangile comme il
séjournait à Éphèse.
Selon Clément d'Alexandrie Jean, fut ensuite exilé, en 94, dans
l'île de Patmos au large d’Éphèse, où il écrit l'Apocalypse. Éphèse est l’une
des sept églises de l’Apocalypse, fidèle, mais endormie dans sa gloire
passée : quarante ans s’étaient écoulés depuis les débuts de son
évangélisation.
Après la mort de Domitien en l'an 96, il revient à Éphèse. De là, il rayonne
dans les communautés chrétiennes locales, "tantôt pour y établir des
évêques, tantôt pour y organiser des Églises complètes, tantôt pour choisir
comme clerc un de ceux qui étaient désignés par l'Esprit". Il meurt à
Éphèse en l'an 101, à l'âge d'environ 90 ans. Il serait enterré près
d'Éphèse, où il existait une basilique Saint-Jean aujourd'hui en ruine.
Une tradition suppose que la Vierge Marie l’aurait suivi à l’occasion des
premières persécutions d’Hérode Agrippa en 44. Cela ne ressort ni des visions
de Maria Valtorta, ni des Écritures : Marie, née en 21 avant
Jésus-Christ, serait "morte" à 70 ans, soit vers l’an 49, à
Jérusalem. Ce n’est qu’après cette date que Jean a pu s’expatrier jusqu’à
Ephèse. En effet, lorsque Paul y séjourne entre 52 et 57, il n’y a pas trace
de l’apôtre Jean, ni de la Vierge Marie. Les quelques disciples qu’il y
trouve ignorent tout du baptême de l’Esprit et n’ont reçu que le baptême de
Jean-Baptiste annoncé par Apollos, situation incompatible avec la présence de
Jean ou de la Vierge Marie qui avaient vécu la Pentecôte.
Si un tel séjour a eu lieu, il ne peut être que postérieur à Paul. Il
n’aurait donc rien à voir avec la persécution de 44 à Jérusalem et
contredirait les sources qui postulent que l’Assomption de Marie a eu lieu à
Éphèse.
En 431 eut lieu à Éphèse un concile destiné à trancher
l’appellation de Théotokos
(Mère de Dieu) que la piété populaire attribuait à Marie. Nestorius,
patriarche de Constantinople, voulait lui substituer le titre de Christotokos (Mère
du Christ) car il ne pensait pas que Jésus soit vrai Dieu comme il était vrai
homme.
Le concile, plein de rebondissements, se réunit "dans la grande église appelée Marie". La
dévotion mariale était très forte à Éphèse, ce qu’explique, de notre point de
vue, l’apostolat successif de Paul et de Jean quelques siècles plus tôt.
Aussi quand la Vierge Marie fut proclamée "Mère de Dieu" et
Nestorius condamné puis destitué, le peuple éclata de joie.
Une lettre de cette époque relate
cette anecdote et parle de Jean l’apôtre et de la Vierge Marie.
Malheureusement, le texte omet un verbe essentiel, ouvrant ainsi la porte aux
opinions diverses : certains complètent "Éphèse, là où Jean et
Marie sont morts". D’autres
décryptent : "Éphèse, là où Jean et Marie ont une église". La plupart mettent des points de suspension
sans trancher.
La présence de Marie à Éphèse prit une particulière importance
à la fin du XIXe siècle lorsqu’on localisa sa maison à Panaghia-Capouli (Porte
de la Toute-Sainte) à partir des visions d’Anne-Catherine
Emmerich.
Les descriptifs qu’elle fit de la localisation permirent de découvrir un
bâtiment, manifestement très ancien, qu’on identifia à la maison de Marie
décrite par la voyante.
"Vers la quatrième année qui suivit la mort du Christ, lorsque la persécution
s'éleva contre Lazare et les siens, Marie reçut un avertissement
et Jean la conduisit, avec d'autres personnes, à Éphèse, où déjà quelques
chrétiens s'étaient établis. Après l'Ascension de Notre-Seigneur
Jésus-Christ, Marie vécut environ trois ans à Sion, trois ans à Béthanie et
neuf ans à Éphèse. Cependant la sainte
Vierge ne demeurait pas à Ephèse même; sa maison était située à trois lieues
et demie de là, sur une montagne qu'on voyait à gauche en venant de
Jérusalem, et qui s'abaissait en pente douce vers la ville. Lorsqu'on vient
du sud, Éphèse semble ramassée au pied de la montagne; mais à mesure qu'on
avance, on la voit se dérouler tout autour. Au midi on aperçoit des allées
plantées d'arbres magnifiques, puis d'étroits sentiers conduisent sur la
montagne, couverte d'une verdure agreste. Le sommet présente une plaine
ondulée et fertile d'une demi-lieue de tour : c'est là que s'était établie la
sainte Vierge.
"Le pays était solitaire et sauvage; on y voyait, au milieu de petites
places sablonneuses, des grottes creusées dans le roc, beaucoup de collines
fertiles et agréables, parsemées d'arbres de forme pyramidale, au tronc
lisse, et qui forment un très bel ombrage. Avant de conduire la sainte Vierge
à Éphèse, Jean avait fait construire pour elle une maison en cet endroit, où
déjà beaucoup de saintes femmes et plusieurs familles chrétiennes s'étaient
établies, avant même que la grande persécution eût éclaté. Elles demeuraient, sous
des tentes ou dans des grottes, rendues habitables à l'aide de quelques
boiseries. Comme on avait utilisé les grottes et autres emplacements tels que
la nature les offrait, leurs habitations étaient isolées, et souvent
éloignées d'un quart de lieue les unes des autres. Derrière la maison de
Marie, la seule qui fût en pierre, la montagne n'offrait, jusqu'au sommet,
qu'une masse de rochers d'où l'on apercevait, par-delà les allées d'arbres,
la ville d'Éphèse et la mer avec ses îles nombreuses, Un cours d'eau très
sinueux serpentait entre la ville et la demeure de la sainte Vierge, Plus
tard, cette localité devint la résidence d'un évêque.
"La maison de Marie était carrée, la partie postérieure seule était
arrondie; les fenêtres étaient pratiquées au haut des murs, et le toit était
plat. Elle était divisée en deux parties par le foyer, placé au centre.
…"
Quand on compare ce descriptif à l’état des lieux, on ne peut
pas douter qu’Anne-Catherine Emmerich ait eu la vision de ce lieu. Cependant,
de nombreux détails et quelques incohérences sèment le doute sur la
retranscription qui nous est parvenue, et donc sur les conclusions qu’on en
tire :
Contradictions
dans les visions d’A.C. Emmerich :
- Joachim Bouflet, le traducteur de "La Vie de
Marie", note plusieurs anachronismes dans ces passages d'A.C. Emmerich :
Marie serait morte à Éphèse en 48, date supposée du Concile de Jérusalem où
pourtant elle a assisté quelques années plus tôt selon la voyante. Jacques le
majeur (le fils de Zébédée) aurait assisté à la mort de Marie à Éphèse avant
de subir le martyr à Jérusalem. Mais on le date de 44.
- Le descriptif de la maison carrée de Marie ne correspond pas au bâtiment
découvert, manifestement une église, sauf en quelques détails insuffisants
pour qu’il y ait une véritable identification (par ex. le foyer n’est pas
dans la maison carrée, …).
- L’archéologie date le bâtiment du IVe siècle et non du premier.
Contradictions
avec l’Écriture :
- Sur l’esprit : Marie et
Jean, au pied de la Croix, ont prouvé que la fidélité au Christ était
au-dessus de la crainte. Marie n’a pas fui Jérusalem par crainte des
persécutions ! Appliquée au Christ par Pierre, cette pensée lui valut son vade retro Satanas ! Jacques de
Zébédée meurt martyr à Jérusalem lors de la persécution d’Hérode-Agrippa.
Jacques d’Alphée y est assassiné, 20 ans après. C’est dans cette ville que
Paul rencontre Jean au terme de 17 ans d’apostolat (Galates 1 et 2). Si les
autres apôtres se dispersent, c’est afin de propager l’Évangile, non par
crainte.
- Sur la lettre : alors que
Marie et Jean auraient résidé pendant plusieurs années à Éphèse, cette ville
n’est évangélisée, très peu de temps après, que par Apollos puis par Paul
(Actes 18 et 19). Il n’y a aucun souvenir de la présence de Marie ni de tous
les fidèles qui, selon Emmerich, servaient Marie. Paul ne trouve qu’une
poignée de croyants qui ne connaissent pas l’Esprit saint et ne sont pas
baptisés en son nom. Autant d’éléments incohérents et incompatibles avec la
présence de Marie et de Jean.
Qu’en est-il vraiment ?
Anne-Catherine Emmerich a réellement eu une vision de ce lieu, mais la
transcription en a été enjolivée et déformée comme beaucoup de ses visions.
Nous ne tenons ce descriptif que de troisième main : la voyante l’a
décrit à Clemens Brentano qui a parfois induit ses propres conclusions tirées
d’autres lectures qui le passionnaient. Après sa mort, son frère Christian et
sa veuve reprirent les milliers de notes de Clemens pour écrire "La vie
de la Vierge Marie".
Il y a sans doute eu un glissement sémantique de la "maison de
Marie" dû à la piété mariale très forte chez les éphésiens, sans doute
sous l’effet de l’apôtre Jean qui y séjourna sur la fin de sa vie. D’abord
«église de Marie», elle est devenue un haut lieu du culte marial après le
concile d’Éphèse qui la proclama Théotokos (Mère de
Dieu), un de ses plus grands titres de Gloire, sinon le premier. Cet
évènement glissa progressivement vers la notion de lieu de résidence, puis de
Dormition. Mais A.C. Emmerich a vu «l’église de Marie» où se tint le concile.
D’ailleurs les trois papes (Paul VI,
Jean-Paul II et Benoît
XVI) qui se
rendirent à la Maison de Marie à Panaghia Capouli, ont honorés la Theotokos
et le concile, et non pas la maison où vécut Marie.
La tradition de Marie séjournant à Éphèse n’est pas née avec
Anne-Catherine Emmerich : déjà Marie d’Ágreda, au
XVIIe siècle note le passage de Marie à Éphèse, mais elle meurt (dormition) à
Jérusalem.
Selon elle, "une année entière s'était écoulée depuis la mort de notre
Sauveur, lorsque les apôtres résolurent, par une inspiration divine, d'aller
prêcher la foi dans tout l'univers" Chacun reçoit par l'Esprit saint
l'indication des terres à évangéliser. Jean est chargé d'assister et de
servir la Vierge Marie et de lui administrer l'Eucharistie. Il partage ces fonctions
avec Jacques le
mineur. Les
persécutions arrivant, Jean propose à Marie de partir à Éphèse. Ils trouvent
refuge auprès de quelques fidèles venus de Palestine. Marie "choisit
pour sa demeure la maison de quelques femmes peu riches, qui vivaient sans
aucune compagnie d'hommes dans la retraite et dans la solitude […] ils
demeurèrent dans cette maison tant qu'ils séjournèrent dans cette ville
d'Éphèse". Jean et
Marie ne quitteront définitivement Éphèse que pour assister au Concile de
Jérusalem (an 48 ou 49). Ville où elle revient mourir.
Là aussi le séjour de Jean et de Marie à Éphèse aurait précédé l’arrivée de
Paul qui ne trouve aucune trace de leur passage ni de leur évangélisation.
Le pape Benoît XIV (Lambertini) était partisan de
ce séjour à Éphèse, peut-être sous l’influence des révélations de Marie
d’Ágreda, on ne sait.
Si les témoignages sur la présence de Jean à Ephèse sont nombreux, la
présence de Marie n'est attestée qu'à partir du Ve siècle au concile d'Ephèse
où la phrase est malheureusement tronquée du verbe nécessaire à sa pleine
compréhension.
Les sources mystiques, qui l’attestent, se contredisent et le témoignage des
Actes des apôtres ne cautionne pas cette hypothèse.
Où en parle-t-on dans l’œuvre de Maria Valtorta ? .
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- EMV
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