Le jeudi 8 mars 1945 (Mi-Carême)
464> 597.1 – "Je vous ai dit !
"Soyez attentifs, veillez et priez pour ne pas vous trouver appesantis
par le sommeil". Mais je vois que vos yeux fatigués cherchent à se
fermer et que vos corps, même sans que vous le vouliez, cherchent une
position de repos. Vous avez raison, mes pauvres amis ! Votre Maître a
beaucoup voulu de vous en ces jours, et vous êtes tellement las. Mais d'ici
quelques heures, désormais quelques heures, vous serez contents de ne pas
avoir perdu pas même un seul moment de mon voisinage. Vous serez contents de
ne rien avoir refusé à votre Jésus. Du reste, c'est la dernière fois
que je vous parle de ces choses qui font pleurer. Demain, je vous parlerai
d'amour et je ferai un miracle tout d'amour. Préparez-vous par une grande
purification à le recevoir. Oh ! Comme il est plus conforme à mon Moi de vous parler d'amour plutôt que de châtiment !
Comme il m'est doux de dire : "Je vous aime. Venez. Pendant toute ma
vie, j'ai rêvé à cette heure !" Mais c'est de l'amour aussi de parler de
mort. C'est de l'amour, en tant que mourir pour ceux qui vous aiment est la
suprême preuve d'amour. C'est de l'amour, car préparer ses chers amis au
malheur c'est une prévoyance affectueuse qui les veut préparés
et non effrayés à cette heure. C'est de l'amour, parce que confier un secret
est une preuve d'estime que l'on a pour ceux à qui on se confie.
597.2 – Je sais que vous avez assailli
Jean
de questions pour savoir ce que je lui disais quand je
restais avec lui seul. Et vous n'avez pas cru qu'il n'y avait pas eu de
paroles. Mais il en est ainsi. Il m'a suffi d'avoir près de Moi
quelqu'un..."
"Pourquoi alors lui et pas un autre ?" demande l'Iscariote
et il le fait avec une hauteur indignée.
Pierre,
et avec lui Thomas
et Philippe renchérissent :
"Oui, pourquoi à lui et pas aux autres ?"
Jésus répond à l'Iscariote :
"Aurais-tu voulu que ce soit toi ? Peux-tu y prétendre ?
597.3 – C'était une fraîche matinée
d'Adar... Moi, j'étais un voyageur inconnu sur le chemin près du fleuve...
Las, couvert de poussière, pâli par le jeûne, la barbe inculte, les sandales
percées, je ressemblais à un mendiant sur les chemins du monde... Lui me vit... et me reconnut pour
Celui sur lequel était descendue la Colombe du feu éternel. En cette première
transfiguration qui fut la mienne certainement un atome de ma divine
splendeur s'est révélé. Les yeux ouverts par la Pénitence du Baptiste et ceux
que la Pureté garda angéliques virent ce que les autres ne virent pas. Et les
yeux purs portèrent cette vision dans le tabernacle du cœur pour l'y serrer
comme une perle dans un écrin... Quand ils se levèrent, environ deux mois
plus tard,
sur le voyageur en guenilles, son âme reconnut... J'étais son amour, son
premier et unique amour. Le premier et unique amour ne s'oublie pas. L'âme le
sent venir, même s'il est éloigné, le sent venir des distances lointaines, et
tressaille de joie, et éveille l'esprit, et celui-ci la chair, pour que tous
participent au banquet de la joie de se retrouver et de s'aimer. Et la bouche
tremblante m'a dit ! "Je te salue, Agneau de Dieu".
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465> Oh! Foi des purs,
comme tu es grande ! Comme tu franchis tous les obstacles ! Il ne savait pas
mon Nom. Qui étais-je ? D'où venais-je ? Que faisais-je ? Étais-je riche ?
Étais-je pauvre ? Étais-je un sage ? Étais-je un ignorant ? Pour la foi,
qu'importe de savoir tout cela ? Augmente-t-elle ou diminue-t-elle par le
savoir ? Lui croyait à ce que lui avait dit le Précurseur. Comme une étoile
qui transmigre par l'ordre du Créateur, d'un ciel à l'autre, il s'était
détaché de son ciel ! Le Baptiste, de sa constellation, et il était
venu vers son nouveau ciel ! Le Christ, dans la constellation de l'Agneau. Et
c'est l'étoile non pas la plus grande, mais c'est la plus belle et la plus
pure de la constellation d'amour.
Trois ans sont passés depuis lors. Les étoiles grandes et petites se sont
unies à ma constellation et puis s'en sont détachées. Certaines sont tombées
et sont mortes. D'autres sont devenues fumeuses à cause de lourdes vapeurs.
Mais lui est resté fixe avec sa pure lumière près de sa Polaire. Laissez-moi
regarder sa lumière. Il y aura deux lumières dans les ténèbres du Christ ! Marie, Jean. Mais je ne pourrai presque
pas les voir, tant sera grande ma douleur.
597.4 – Laissez-moi imprimer dans ma
pupille ces quatre iris qui sont des morceaux de ciel entre leurs cils
blonds, pour emporter avec Moi, là où personne ne pourra venir, un souvenir
de pureté. Tout le péché ! Tout sur les épaules de l'Homme ! Oh ! Oh ! Cette
goutte de pureté !... Ma Mère ! Jean ! Et Moi !... Les trois
naufragés émergeant du naufrage d'une humanité dans la mer du Péché !
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466> 597.5 – Ce sera l'heure où Moi, le
rejeton de la souche de David,
je dirai en gémissant l'antique soupir de David ! "Mon Dieu, tourne-toi
vers Moi. Pourquoi m'as-tu abandonné ?
De Toi m'ont éloigné les cris des crimes que j'ai pris sur Moi au nom de tous...
Je suis un ver, non plus un homme, l'opprobre des hommes, le rebut de la
plèbe".
Et écoutez Isaïe; "J'ai abandonné mon corps à ceux qui le frappaient,
mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe, je n'ai pas éloigné ma face de
ceux qui m'outrageaient et me couvraient de crachats".
Écoutez de nouveau David ! "Un grand nombre de bouvillons m'ont entouré,
de nombreux taureaux m'ont assailli.
Sur Moi ils ont ouvert la bouche pour me mettre en pièces comme des lions qui
dévorent et rugissent.
Je me suis répandu comme l'eau".
Et Isaïe complète ! "J'ai teint Moi-même mes vêtements".
Oh ! Mes vêtements, c'est de Moi-même que je les teins, non pas par ma fureur,
mais par ma douleur et mon amour pour vous. Comme les deux pierres plates du
pressoir, ils me pressent et expriment mon Sang. Je ne suis pas différent de
la grappe que l'on presse, qui avec sa beauté entre dans le pressoir, et une
fois pressée devient une bouillie sans suc et sans beauté.
Parlant de mon cœur, je dis avec David, "il devient comme de la cire et
se fond dans ma poitrine".
Oh ! Cœur parfait du Fils de l'homme, maintenant que deviens-tu ? II
ressemble à celui qu'une longue vie de noceur a épuisé et a fait perdre sa
vigueur. Toute ma vigueur se dessèche. Ma langue reste attachée à mon palais
par l'effet de la fièvre et de l'agonie. Et la mort s'avance dans sa cendre
asphyxiante et aveuglante.
Il n'y a pas de pitié ! "Une bande, une meute de chiens m'assiègent et
me mordent.
Sur les blessures tombent les morsures, sur les morsures les bastonnades. Il
n'y a rien de mon corps qui soit sans douleur.
Les os craquent, déboîtés par un tiraillement infâme. Je ne sais où appuyer
mon corps. La redoutable couronne est un cercle de feu qui pénètre dans ma
tête. Je suis suspendu par mes mains et mes pieds transpercés.
Dressé en l'air, je présente mon corps au monde,
et tous peuvent compter mes os"..."
597.6 – "Tais-toi ! Tais-toi
!" dit Jean en sanglotant.
"Ne parle plus ! Tu nous fais agoniser !" supplient ses cousins.
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467> André
ne parle pas, mais il a mis sa tête entre ses genoux et
il pleure silencieusement. Simon est livide. Pierre
et Jacques de Zébédée
semblent à la torture. Philippe,
Thomas,
Barthélemy,
semblent trois statues de pierre qui expriment l'angoisse.
Judas Iscariote
est un masque macabre, démoniaque. Il semble un damné qui finalement comprend
ce qu'il a fait. La bouche ouverte pour pousser un cri qui hurle en son moi
et qui n'arrive pas à sortir de sa gorge qui se serre, les yeux dilatés,
effrayés d'un fou, les joues terreuses sous le voile brun de sa barbe rasée,
les cheveux en désordre parce que de temps à autre il y passe sa main, il
éprouve une sueur froide, il semble tout près de s'évanouir.
Matthieu,
en levant son regard atterré pour chercher une aide dans son tourment, le
voit et dit :
"Judas ! Tu te sens mal ?... Maître, Judas souffre!"
"Moi aussi, dit le Christ. Mais je souffre avec paix. Devenez esprits
pour pouvoir supporter cette heure. Quelqu'un qui est "chair" ne
peut la supporter sans devenir fou...
597.7 – David parle encore en voyant
les tortures de son Christ : "Ils ne sont pas encore contents et
ils me regardent et se moquent et ils se partagent mes dépouilles tirant au
sort ma tunique. Je suis le Malfaiteur. C'est leur droit".
Oh ! Terre, regarde ton Christ ! Sache le
reconnaître, bien qu'ainsi détruit. Écoute, rappelle-toi les paroles d'Isaïe
et comprends le pourquoi, le grand pourquoi, il est ainsi devenu, et
l'homme a pu tuer, réduire à cet état, le Verbe du Père. "Il n'a ni
beauté ni éclat. Nous l'avons vu. Son aspect était sans beauté et nous ne
l'avons pas aimé. Méprisé, comme le dernier des hommes, Lui, l'Homme des
douleurs habitué à la souffrance, tenait caché son visage. Il était méprisé
et nous n'en tenions aucun compte".
C'était sa beauté de Rédempteur, ce masque de torturé. Mais toi, sotte Terre,
tu préférais son visage serein !
"Vraiment il a pris sur Lui nos maux, il a porté nos douleurs. Et nous
l'avons regardé comme un lépreux, comme maudit par Dieu et méprisé.
Lui, au contraire, a été blessé par nos scélératesses. C'est sur Lui qu'est
tombé le châtiment qui nous était réservé, le châtiment qui nous redonne la
paix avec Dieu. C'est par ses hématomes que nous avons été guéris.
Nous étions comme des brebis errantes. Nous avions tous perdu le droit chemin
et le Seigneur a mis sur Lui les iniquités de tous".
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468> 597.8 – Que celui, que ceux qui
pensent avoir été utiles à eux-mêmes et à Israël perdent leurs illusions. Et
de même ceux qui pensent avoir été plus forts que Dieu. Et de même ceux qui
pensent n'avoir pas à expier ce péché parce que je me suis laissé tuer
volontairement. Moi, j'accomplis ma tâche sainte, la parfaite obéissance au
Père, mais cela n'exclut pas leur obéissance à Satan et leur infâme action.
Oui. Ton Rédempteur a été sacrifié parce qu'il l'a voulu, ô Terre. "Il
n'a pas ouvert sa bouche pour prier moindrement qu'on l'épargne, il n'a pas
dit une parole de malédiction pour ses assassins. Comme une brebis, il s'est
laissé mener à l'abattoir pour qu'on le tue, comme un agneau muet il s'est
laissé conduire devant celui qui le tond ".
"Après sa capture et sa condamnation, il a été élevé .
Il n'aura pas de descendance. Comme une plante, il a été coupé de la terre
des vivants .
Dieu l'a frappé à cause des péchés de son peuple. Est-ce que personne de sa
génération de sa Terre ne le pleurera
? N'aura-t-il pas de fils celui que l'on a retranché de la Terre
?"
597.9 – Oh ! C'est Moi qui te réponds,
ô prophète de ton Christ. Si mon peuple n'a pas de pleurs pour Celui qu'on a
tué innocent, les anges du peuple céleste le pleureront. Si sa virilité
n'aura pas humainement de fils parce que sa Nature ne pouvait trouver une
union avec une chair mortelle, il aura bien des fils et nombreux suivant une
génération qui n'est pas celle de la chair et du sang animal, mais une
génération qui aura la vie de son amour et de son Sang divin, une génération
de l'esprit qui rendra éternelle sa descendance.
Et je t'explique encore, ô monde qui ne comprends pas le prophète, quels sont
les impies envoyés pour l'ensevelir et le riche pour sa mort .
Regarde, ô monde, si un seul de ceux qui l'ont tué a eu la paix et une longue
vie ! Lui, le Vivant, aura vite fait de quitter la mort. Mais comme des
feuilles que le vent d'automne couche une à une dans le creux du sillon après
les avoir détachées par des rafales répétées, un par un ils seront bientôt
couchés dans l'ignoble sépulture qui avait été décrétée pour Lui; et l'un
d'eux qui a vécu pour l'or pourrait, s'il était permis de mettre l'immonde là
où fut le Saint, pourrait être déposé où sera encore l'humidité des innombrables
blessures de la Victime immolée sur le mont. Accusé sans être coupable, Dieu
en tire vengeance, car il n'y a jamais eu de tromperie dans sa bouche ni
d'iniquité en son cœur .
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469> 597.10 – Consumé par les souffrances. Mais
une fois qu'il aura été consumé, que sa vie aura été retranchée par le
sacrifice d'expiation, sa gloire commencera auprès des hommes à venir. Tous
les désirs et les saintes volontés de Dieu à son égard se réaliseront .
À cause des angoisses de son âme, il verra la gloire du vrai peuple de Dieu
et en sera heureux. Sa céleste doctrine, qu'il scellera de son Sang, sera la
justification d'un grand nombre qui sont parmi les meilleurs, et il prendra
sur Lui l'iniquité des pécheurs .
Et il aura pour cela une grande multitude, ô Terre, ce Roi méconnu dont se
sont moqués les perfides et que les meilleurs n'auront pas compris. Avec les
siens il partagera les dépouilles des vaincus. Il partagera les dépouilles
des forts, unique Juge des trois règnes et du Royaume.
Il a tout mérité parce qu'il a tout donné.
Tout Lui sera livré parce qu'il a livré sa vie à la mort et qu'il a été
compté parmi les malfaiteurs, Lui qui était sans péché. Sans d'autre péché
qu'un parfait amour et une infinie bonté ! Deux fautes que le monde ne
pardonne pas, un amour et une bonté qui le poussèrent à prendre sur Lui les
péchés d'un grand nombre, du monde entier, et à prier pour les pécheurs. Pour
tous les pécheurs. Même pour ceux par qui il fut mis à mort.
597.11 – J'ai fini. Je n'ai pas autre
chose à dire. Tout est dit de ce que je voulais vous dire des prophéties
messianiques. De ma naissance à ma mort, je vous les ai toutes mises en
lumière pour que vous me connaissiez et n'ayez pas de doutes. Et n'ayez pas
d'excuse à votre péché.
597.12 – Maintenant, prions ensemble. C'est
le dernier soir où nous pouvons prier ainsi, tous unis comme les grains de
raisin à la grappe qui les porte. Venez. Prions !
"Notre Père qui es dans les Cieux, que soit sanctifié ton Nom. Que
vienne ton Règne. Que soit faite ta Volonté sur la Terre comme elle est faite
dans le Ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien. Remets-nous nos
dettes comme nous les remettons à nos débiteurs. Ne nous induis pas en
tentation, mais délivre-nous du mal. Ainsi soit-il".
"Que soit sanctifié ton Nom". Père, je l'ai sanctifié. Pitié pour
ton Germe.
"Que vienne ton Règne". C'est pour le fonder que je meurs. Pitié
pour Moi.
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470> "Que soit faite ta
Volonté". Secours ma faiblesse, Toi qui as créé la chair de l'homme et
en as revêtu ton Verbe pour qu'ici-bas je t'obéisse comme toujours je t'ai
obéi dans le Ciel. Pitié pour le Fils de l'homme.
"Donne-nous le Pain... Un pain pour l'âme, un pain qui n'est pas de
cette Terre. Ce n'est pas pour Moi que je te le demande. Je n'ai plus besoin
que de ton spirituel réconfort. Mais c'est pour eux que Moi, Mendiant, je
tends la main. D'ici peu elle va être transpercée et attachée et ne pourra
plus faire un geste d'amour. Mais maintenant, elle le peut encore. Père,
accorde-moi de leur donner le Pain qui chaque jour fortifie la faiblesse des
pauvres fils d'Adam. Ils sont faibles, ô Père, ils sont inférieurs,
parce qu'ils n'ont pas le Pain qui est force, le Pain angélique qui
spiritualise l'homme et l'amène à devenir divinisé en Nous.
"Remets-nous nos dettes".
Jésus, qui a parlé debout et a prié les bras ouverts, s'agenouille maintenant
et il lève ses bras et son visage vers le Ciel. C'est un visage qu'a blanchi
la force de sa supplication et que blanchit le baiser de la lune, un visage
sillonné de pleurs muets.
"Pardonne à ton Fils, Ô Père, s'il t'a manqué en quelque chose .
Devant ta Perfection, je puis encore paraître imparfait, Moi, ton Christ, que
la chair alourdit. Devant les hommes... non. Mon intelligence consciente me
donne l'assurance que j'ai tout fait pour eux. Mais Toi, pardonne à ton
Jésus... Moi aussi, je pardonne. Je pardonne pour que Tu me pardonnes.
Combien je dois pardonner ! Combien !... Et pourtant je pardonne. À ceux qui
sont présents, aux disciples absents, à ceux qui ont le cœur sourd, aux
ennemis, aux moqueurs, aux traîtres, aux assassins, aux déicides... Voilà,
j'ai pardonné à toute l'Humanité. Pour ce qui me concerne, ô Père, considère
comme annulée toute dette de l'homme à l'Homme. C'est pour donner à tous ton
Royaume que je meurs et je ne veux pas que soit compté pour la condamnation
le péché envers l'Amour incarné. Non ? Tu dis non ? C'est ma douleur. Ce
"non" verse dans mon cœur la première gorgée du calice atroce. Mais,
Père à qui j'ai toujours obéi, je te dis ! "Qu'il soit fait comme Tu
veux".
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471> "Ne nous induis pas en
tentation". Oh ! Si Tu veux, Tu peux éloigner de nous le démon ! C'est
lui la tentation qui excite la chair, l'esprit, le cœur. C'est lui le
Séducteur. Éloigne-le, Père ! Ton Archange en notre faveur ! Pour mettre en
fuite celui qui, de la naissance à la mort, nous menace ! Oh ! Père Saint,
aie pitié de tes fils !
"Libère-nous, libère-nous du mal !" Tu le peux. Nous ici
pleurons... Il est si beau le Ciel, et nous craignons de le perdre. Tu dis !
"Mon Saint ne peut le perdre". Mais je veux qu'en Moi tu voies
l'Homme, le Premier-né des hommes. Je suis leur frère. Je prie pour eux et
avec eux. Père, pitié ! Oh ! Pitié!..."
Jésus se penche jusqu'à terre. Puis il se lève :
597.13 – "Allons. Saluons-nous ce soir.
Demain soir nous n'en aurons plus la possibilité. Nous serons trop troublés
et il n'y a pas d'amour là où est le trouble. Donnons-nous le baiser de paix.
Demain, demain chacun s'appartiendra à lui-même... Ce soir nous pouvons
encore être chacun pour tous et tous pour chacun."
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