Le samedi 16 juin
1945.
248/249> 191.1 - "Remets à Michée assez d'argent pour que demain il puisse rembourser ce
qu'il a emprunté aujourd'hui aux paysans de cette région" dit Jésus à Judas Iscariote qui habituellement s'occupe... des ressources de la
communauté. Puis Jésus appelle André et Jean et les envoie en deux points d'où on peut voir la route
ou les routes qui viennent de Jezraél. Il appelle
ensuite Pierre et Simon et les envoie à la rencontre des paysans de Doras, avec l'ordre de les arrêter à la limite des deux
propriétés. Enfin il dit à Jacques et à Jude :
"Prenez les vivres et venez."
Les paysans de Yokhanan, hommes,
femmes et enfants les suivent, et les hommes portent deux petites amphores,
petites, c'est une façon de parler, qui doivent être pleines de vin. Plutôt que des amphores, ce sont des jarres qui contiennent environ
dix litres chacune. (Je vous prie toujours de ne pas prendre mes mesures pour
des articles de foi). Ils vont là où un vignoble aux ceps serrés, déjà tout
couvert de feuilles nouvelles, marque la fin des possessions de Yokhanan.
Au-delà il y a un large fossé rempli d'eau, qui sait au prix de quelles fatigues.
"Tu vois ? Yokhanan s'est querellé avec Doras pour ce fossé.
Yokhanan disait : "C'est la faute de ton père si tout est en
ruines. S'il ne voulait pas l'adorer, il devait au moins le craindre et ne
pas le provoquer". Et Doras criait, semblable à un démon : "Tu
as sauvé tes terres grâce à ce fossé. Les bêtes ne l'ont pas
franchi...". Et Yokhanan disait : "Et alors pourquoi une telle
ruine, alors qu'auparavant tes champs étaient les plus beaux
d'Esdrelon ? C'est le châtiment de Dieu, crois-le. Vous avez dépassé la
mesure. Cette eau ? ... Il y en a toujours eu là, et ce n'est pas elle
qui m'a sauvé". Et Doras criait : "Cela prouve que Jésus est
un démon". "C'est un juste" criait Yokhanan. Et ils se sont
disputés tant qu'ils ont eu du souffle. Depuis, à grands frais, Yokhanan a
fait dériver dans le fossé les eaux d'un torrent et creuser pour trouver des
sources. Il a disposé tout un ensemble de fossés entre lui et son parent et
les a approfondis et il nous a dit ce que nous t'avons raconté hier... Au fond,
lui est heureux de ce qui est arrivé. Il jalousait tant Doras... Maintenant
il espère pouvoir acheter le tout car Doras finira par vendre tout à un prix
dérisoire."
191.2 - Jésus écoute avec
bienveillance toutes ces confidences en attendant les pauvres paysans de
Doras qui ne tardent pas à venir et qui se prosternent jusqu'à terre dès
qu'ils voient Jésus à l'abri d'un arbre.
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250> "Paix à vous, amis. Venez.
Aujourd'hui la synagogue est ici et je suis votre chef de synagogue. Mais
auparavant, je veux être votre père de famille. Assoyez-vous en cercle pour
que je vous donne la nourriture. Aujourd'hui vous avez l'Epoux et nous
faisons le banquet des noces."
Jésus découvre une corbeille et en tire des pains aux yeux stupéfaits des
paysans de Doras et, d'une autre corbeille, il sort les vivres qu'il a pu
trouver : fromages, légumes qu'il a fait cuire et un petit chevreau ou
agneau cuit en entier. Il fait la distribution aux pauvres malheureux, puis
il verse le vin et fait circuler la coupe grossière pour que tous y boivent.
"Mais pourquoi ? Mais pourquoi ? Et eux ?" disent
les paysans de Doras en montrant ceux de Yokhanan.
"Eux sont déjà servis."
"Mais quelle dépense ! Comment as-tu pu ?"
"Il y a encore de bonnes gens en Israël" dit Jésus en souriant.
"Mais aujourd'hui c'est le sabbat..."
"Remerciez cet homme" dit Jésus en leur indiquant l'homme d'En-Dor.
"C'est lui qui vous a procuré l'agneau. Le reste a été facile à
trouver."
Ces pauvres gens dévorent - c'est le mot - cette nourriture depuis si
longtemps inconnue.
191.3 - L'un d'eux, plutôt âgé, serre
à son côté un enfant d'une dizaine d'années environ; il mange et pleure.
"Pourquoi, père, agis-tu ainsi ? ..." lui demande Jésus.
"Parce que ta bonté est trop grande..."
L'homme d'En-Dor dit, avec son accent guttural: "C'est vrai... cela fait
pleurer, mais ce sont des pleurs sans amertume..."
"C'est sans amertume; c'est vrai. Et puis... je voudrais une chose. Ces
larmes sont aussi un désir."
"Que veux-tu, père ?"
"Cet enfant, tu le vois. C'est mon petit-fils. Il est avec moi depuis
l'éboulement de cet hiver. Doras ne sait même pas qu'il m'a rejoint car je le
fais vivre comme une bête sauvage dans le bois et je ne le vois qu'au sabbat.
S'il le découvre, ou bien il le chasse, ou bien il le met au travail... et il
sera pire qu'une bête de somme mon tendre petit enfant... À Pâque, je
l'enverrai avec Michée à Jérusalem pour qu'il devienne fils de la Loi... et
puis… C'est le fils de ma fille..."
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251> "Me le donnerais-tu à Moi, au
contraire ? Ne pleure pas. J'ai tant d'amis qui sont honnêtes, saints et
qui n'ont pas d'enfants. Ils l'élèveront saintement, selon ma Voie..."
"Oh ! Seigneur ! Depuis que j'ai entendu parler de Toi, je
l'ai désiré et je priais le saint Jonas, lui qui sait ce que c'est que
d'appartenir à ce maître, de sauver mon petit-fils de cette mort..."
"Enfant, viendrais-tu avec Moi ?"
"Oui, mon Seigneur, et je ne te causerai pas de peine."
"C'est dit."
191.4 - "Mais... à qui veux-tu le
donner ?" demande Pierre en tirant Jésus par la manche. "À
Lazare, celui-ci aussi ?"
"Non, Simon. Mais il y en a tant qui n'ont pas d'enfants..."
"Il y a moi aussi..." Le visage de Pierre paraît maigrir pour le
désir.
"Simon, je te l'ai dit .
Tu dois être le "père" de tous les enfants que je te laisserai en
héritage, mais tu ne dois pas avoir la chaîne d'un fils qui t'appartienne.
N'en sois pas blessé. Tu es trop nécessaire au Maître pour que le
Maître puisse te séparer de Lui par une affection. Je suis exigeant, Simon.
Je suis exigeant plus que l'époux le plus jaloux. Je t'aime d'un amour de
prédilection et je te veux entier pour Moi et de Moi."
"C'est bon, Seigneur... C'est bon... Qu'il soit fait comme tu
veux." Le pauvre Pierre est héroïque dans cette adhésion à la volonté de
Jésus.
"Ce sera l'enfant de mon Église naissante. D'accord ? Il sera à
tous et à personne. Ce sera "notre" petit enfant. Il nous suivra
quand les parcours le permettront ou nous rejoindra. Ses tuteurs seront les
bergers, eux qui aiment dans tous les enfants "leur" enfant Jésus.
Viens ici, petit. Comment t'appelles-tu ?"
"Yabeç de Jean et je suis de Juda" dit, sans hésiter, le garçon.
"Oui, nous sommes juifs, nous" confirme le vieil homme. "Je
travaillais sur les terres de Doras en Judée et ma fille a épousé un homme de
cette région. Je travaillais dans les bois près d'Arimathie et cet
hiver..."
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252> "J'ai vu la catastrophe... "
"L'enfant s'est sauvé parce que cette nuit là il était au loin chez un
parent... Vraiment, il a bien porté son nom, Seigneur !
Je l'ai dit tout de suite à ma fille : "Pourquoi ce nom ? Ne
te rappelles-tu pas de l'ancien ? [3]" Mais le mari
voulut lui donner ce nom et il s'appela Yabeç."
"L'enfant invoquera le Seigneur et le Seigneur le bénira et élargira ses
frontières et la main du Seigneur est dans sa main et il ne sera plus accablé
par le malheur". Le Seigneur lui accordera cela pour te consoler toi,
père, et les esprits des morts et pour réconforter l'orphelin.
191.5 - Et maintenant que vous avez
séparé les besoins du corps de ceux de l'âme par un acte d'amour envers
l'enfant, écoutez la parabole que j'ai pensée pour vous.
Il
y avait une fois un homme très riche .
Les plus beaux vêtements étaient pour lui. Et il se pavanait dans ses habits
de pourpre et de byssos sur les
places publiques et dans sa maison. Ses concitoyens le respectaient comme le
plus puissant du pays et des amis flattaient son orgueil pour en tirer
profit. Les appartements étaient ouverts tous les jours pour de magnifiques
festins où la foule des invités, tous riches et donc pas besogneux, se
pressaient et flattaient le mauvais riche. Ses banquets étaient renommés pour
l'abondance des mets et des vins exquis.
Mais, dans la même cité, il y avait un mendiant, un grand mendiant. Grand
dans sa misère comme l'autre était grand dans sa richesse. Mais sous la
croûte de la misère humaine du mendiant Lazare était caché un trésor encore
plus grand que la misère de Lazare et que la richesse du mauvais riche. Et
c'était la sainteté vraie de Lazare. Il n'avait jamais transgressé la Loi,
même par besoin et surtout il avait obéi au commandement de l'amour de Dieu
et du prochain.
Lui, comme font toujours les pauvres, se tenait à la porte des riches pour
demander l'obole et ne pas mourir de faim. Et il allait chaque soir à la
porte du mauvais riche dans l'espoir d'avoir au moins des restes des pompeux
banquets servis dans les salles richissimes. Il s'allongeait sur le chemin
près de la porte et attendait patiemment.
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253> Mais si le riche s'apercevait de sa
présence, il le faisait chasser, parce que ce corps couvert de plaies, mal
nourri, en lambeaux étaient un spectacle trop affligeant pour ses invités. Le
riche parlait ainsi. En réalité, c'était parce que la vue de la misère et de
la bonté de Lazare était pour lui un reproche continuel.
Plus compatissants que lui étaient ses chiens bien nourris, qui portaient des
colliers précieux. Ils s'approchaient du pauvre Lazare et léchaient ses
plaies, glapissant de joie à cause de ses caresses et qui venaient lui
apporter des restes des riches tables. Ainsi, grâce à ces animaux, Lazare
survivait malgré l'absence de nourriture car pour ce qui était de l'homme, il
serait mort puisqu'il ne lui permettait même pas de pénétrer dans les salles
après le repas pour ramasser les débris tombés des tables.
191.6 - Un jour Lazare mourut.
Personne ne s'en aperçut sur la terre, personne ne le pleura. Au contraire,
Ce jour-là et par la suite, le riche se réjouit de ne plus voir sur son seuil
cette misère qu'il appelait "opprobre", Mais au Ciel, les anges
s'en aperçurent. À son dernier soupir, dans sa tanière froide et nue étaient
présentes les cohortes célestes qui dans un éblouissement de lumières
recueillirent son âme et la portèrent avec des chants d'hosanna dans le sein
d'Abraham.
Il se passa quelque temps et le riche mourut. Oh ! quelles funérailles
fastueuses ! Toute la ville, déjà informée de son agonie et qui se
pressait sur la place où s'élevait sa demeure pour se faire remarquer comme
amie du personnage, par curiosité, par intérêt de la part des héritiers,
s'unit au deuil, les cris s'élevèrent jusqu'au ciel et avec les cris de deuil
les louanges mensongères pour le "grand", le
"bienfaiteur", le "juste" qui était mort.
La parole de l'homme peut-elle changer le jugement de Dieu ? L'apologie
humaine peut-elle changer ce qui est écrit dans le livre de la Vie ? Non, elle ne le peut. Ce qui est jugé est jugé, et ce qui est écrit
est écrit. Et malgré ses funérailles solennelles, le mauvais riche eut
l'esprit enseveli dans l'enfer.
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254> Alors, dans cette horrible prison, buvant et mangeant le feu
et les ténèbres, trouvant haine et torture de tous côtés et à tout instant de
cette éternité, il éleva son regard vers le Ciel. Vers le Ciel qu'il avait vu
dans une lueur fulgurante, pendant un atome de minute et dont la beauté
indicible qui lui restait présente
était un tourment parmi les tourments atroces. Et il vit là-haut Abraham.
Lointain,' mais lumineux, bienheureux... et dans son sein, lumineux et
bienheureux lui aussi, était Lazare, le pauvre Lazare, auparavant méprisé,
repoussant, miséreux, et maintenant ?... Et maintenant beau de la
lumière de Dieu et de sa sainteté, riche de l’amour de Dieu, admiré non par
les hommes, mais par les anges de Dieu.
Le mauvais riche cria en pleurant : "Père Abraham, aie pitié de
moi ! Envoie Lazare car je ne puis espérer que tu le fasses toi-même,
envoie Lazare tremper dans l'eau l'extrémité de son doigt et la poser sur ma
langue pour la rafraîchir car je souffre affreusement dans cette flamme qui
me pénètre sans arrêt et me brûle !"
Abraham répondit : "Souviens-toi, fils, que tu as eu tous les biens
pendant ta vie, alors que Lazare eut tous les maux. Lui a su de son mal faire
un bien, alors que de tes biens, tu n'as su faire que le mal. Il est donc
juste que lui soit consolé et que toi tu souffres. De plus il n'est plus possible
de le faire. Les saints sont répandus sur la surface de la terre pour que les
hommes en tirent avantage. Mais quand, malgré ce voisinage, l'homme reste tel
qu'il est - dans ton cas: un démon - il est inutile ensuite de recourir aux
saints. Maintenant nous sommes séparés. Les herbes dans le champ sont
mélangées, mais après la fauchaison, on sépare les mauvaises des bonnes. Il
en est ainsi de vous et de nous. Nous avons été ensemble sur la terre, et
vous nous avez chassés, tourmentés de mille manières, vous nous avez oubliés,
n'observant pas la loi d'amour. Maintenant nous sommes séparés. Entre vous et
nous il y a un tel abîme que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous ne le
peuvent pas, ni vous qui êtes là-bas ne pouvez franchir l'abîme effroyable
pour venir vers nous".
191.7 - Le riche, pleurant plus fort
cria: " Au moins, ô père saint, envoie, je t'en prie, Lazare à la maison
de mon père. J'ai cinq frères. Je n'ai jamais compris l'amour, même entre
parents, mais maintenant je comprends quelle chose terrible c'est de ne pas
être aimé. Et puisque ici, où je
suis, c'est la haine, maintenant j'ai compris, pendant cet atome de temps que
mon âme a vu Dieu ,
ce que c'est que l'Amour.
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255> Je ne veux pas que mes frères
souffrent les mêmes peines que moi. Je suis épouvanté pour eux à la pensée
qu'ils mènent la même vie que moi. Oh ! envoie Lazare leur faire
connaître le lieu où je suis et pour quel motif j'y suis et leur dire que
l'enfer existe et que c'est quelque chose d'atroce et que celui qui n'aime
pas Dieu et son prochain va en enfer. Envoie-le! Qu'ils pourvoient à temps et
ne soient pas contraints de venir ici, dans ce lieu d'éternels
tourments".
Mais Abraham répondit : "Tes frères ont Moïse et les Prophètes.
Qu'ils les écoutent".
Et en gémissant en son âme torturée le mauvais riche répondit: "Oh! père
Abraham! Un mort leur fera davantage impression... Écoute-moi! Aie
pitié !"
Mais Abraham dit: "S'ils n'ont pas écouté Moïse et les Prophètes, ils ne
croiront pas davantage quelqu'un qui ressuscitera pour une heure d'entre les
morts pour leur dire des paroles de Vérité. Et d'ailleurs, il n'est
pas juste qu'un bienheureux quitte mon sein pour aller recevoir des offenses
des fils de l'Ennemi. Pour lui, le temps des injures est passé. Maintenant il
est dans la paix et y reste sur l'ordre de Dieu qui voit l'inutilité d'une
tentative de conversion près de ceux qui ne croient même pas à la parole de
Dieu et ne la mettent pas en pratique".
Cette parabole a un sens si clair qu'il ne faut pas l'expliquer.
191.8 - Ici, vraiment a vécu, en
conquérant la sainteté le nouveau Lazare, mon Jonas, dont la gloire près de
Dieu est évidente dans la protection qu'il donne à celui qui espère en lui.
Vers vous, oui, Jonas peut venir comme protecteur et ami, et y viendra si
vous êtes toujours bons.
Je voudrais, et je vous dis ce que je lui ai dit au printemps dernier ,
je voudrais pouvoir vous venir en aide à tous, même matériellement, mais je
ne puis, et j'en souffre. Je ne peux que vous montrer le Ciel. Je ne peux que
vous enseigner la grande sagesse de la résignation en vous promettant le
futur Royaume. N'ayez jamais de haine, pour aucune raison. La Haine est
puissante dans le monde, mais la Haine a toujours une limite. L'Amour n'a pas
de limite pour sa puissance ni dans le temps. Aimez donc, pour que l'Amour
vous défende et vous réconforte sur la terre et vous récompense au Ciel. Il
vaut mieux être Lazare que le mauvais riche, croyez-le. Arrivez à le croire
et vous serez bienheureux.
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256> Ne voyez pas dans le châtiment qu'ont subi ces champs
une parole de haine, même si les faits pouvaient justifier cette haine.
N'interprétez pas mal le miracle. Je suis l'Amour et je n'aurais pas frappé.
Mais puisque l'Amour ne pouvait faire plier le riche cruel, je l'ai abandonné
à la Justice et elle a exercé la vengeance du martyre de Jonas et de ses
frères. Quant à vous, tirez l'enseignement de ce miracle : la Justice
est toujours en éveil, même si elle paraît absente et Dieu, étant le Maître
de toute la création, peut se servir, pour l'exercer, des êtres les plus
petits comme les chenilles et les fourmis pour mordre le cœur de celui qui
fut cruel et avide et le faire mourir en vomissant le poison qui l'étrangle.
191.9 - Je vous bénis maintenant. Mais
je prierai pour vous à chaque nouvelle aurore. Et toi, père, n'aie plus de
souci pour l’agneau que tu me confies. Je te le ramènerai de temps en temps
pour que tu puisses te réjouir en le voyant croître en sagesse et en bonté
sur le chemin de Dieu. Il sera ton agneau de cette pauvre Pâque, le plus
agréable des agneaux présentés à l'autel de Jéhovah. Yabeç, salue ton vieux père et
puis viens vers ton Sauveur, vers ton bon Berger. La paix soit avec
vous !"
"Oh ! Maître ! Bon Maître ! Te quitter !..."
"Oui, c'est pénible. Mais il ne serait pas bien que le surveillant vous
trouve ici. Je suis venu à cet endroit exprès pour vous éviter des punitions.
Obéissez pour l'amour de l'Amour qui vous donne ce conseil."
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