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"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

 

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           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\italiano.gif 2.123. - I discorsi dell'Acqua Speciosa: Non fornicare. L'affronto di cinque notabili.

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\English.gif 1.123. - Jesus at the “Clear Water”: “You Shall Not Fornicate".

 2.123 - Los discursos en Agua Especiosa: No fornicarás. La afrenta de cinco hombres notables.

 3.162 - Jesus beim 'Trügerischen Gewässer': "Du sollst nicht Unkeuschheit treiben".


Lundi 29 novembre 27 (13 Kisleu 3788)
La "Belle Eau"
.

 

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           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif "Tu ne commettras pas d'impureté ..."

            I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif La fornication vient en grande partie de l’homme.

            I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Vous avez tué des vies qui devaient naître.

             I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif Prière sacerdotale pour la rédemption d'une courtisane.

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif La généalogie de Jésus.

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Ancienne édition : Tome 2, chapitre 90.
Nouvelle édition : Tome 2, chapitre 123.

123
Les discours de la Belle Eau : "Tu ne commettras pas d’impureté." L’affront de cinq notables.

Vision du dimanche 4 mars 1945.

323>  123.1 – Jésus me dit :      

"Prends patience, mon âme, pour la double fatigue. C'est le temps de la souffrance. Tu sais comme j'étais las les derniers jours ?! Tu le vois. Pour aller, je m'appuie à Jean, à Pierre, à Simon, même à Judas... Oui. Et Moi de qui émanait le miracle, rien qu'à effleurer mes vêtements, je ne pouvais changer ce cœur ! Laisse-moi m'appuyer à toi, petit Jean, pour redire le paroles déjà dites dans mes derniers jours à ces esprits opiniâtrement fermés sur lesquels l'annonce de mon supplice coulait sans pénétrer. Permets aussi au Maître de parler de ses heures de prédication dans la triste plaine de "La Belle Eau".           

Je te bénirai deux fois : pour ta fatigue et pour ta pitié. Je compte tes efforts. Je recueille tes larmes. Aux efforts pour l'amour des frères, on donnera la récompense de ceux qui se consument à faire connaître Dieu aux hommes. Pour les larmes que tu verses sur les souffrances de ma dernière semaine, il te sera donné en récompense le baiser de Jésus. Écris et sois bénie."      

 123.2 – Jésus est debout, sur un tas de tables dressées comme une tribune dans l'une des pièces, là dernière. Il parle à très haute voix près de la porte pour être entendu par ceux qui sont dans la pièce ainsi que par ceux qui sont sous le hangar et jusque dans la cour inondée par la pluie. Sous leurs sombres manteaux de laine brute sur laquelle l'eau glisse, on dirait des religieux. Dans la pièce ce sont les plus faibles, sous le hangar les femmes, dans la cour, exposés à l'eau, les gens robustes, des hommes surtout. 

Pierre va et vient, déchaussé avec seulement son vêtement court protégé par une toile qu'il s'est mise sur la tête. Il ne perd pas sa bonne humeur, même s'il doit patauger dans l'eau et subir une douche imprévue. Avec lui il y a Jean, André et Jacques. Ils transportent avec précaution des malades dans l'autre pièce, guident des aveugles et soutiennent des estropiés. 

Jésus attend avec patience que tout le monde soit à sa place et s'afflige seulement que les quatre disciples soient trempés comme une éponge qu'on retire d'un seau d'eau.   

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324> "Ce n'est rien, rien ! Nous sommes comme du bois poissé. Ne te tracasse pas. Nous recevons un second baptême, et le baptiseur, c'est Dieu Lui-même." répond Pierre aux regrets de Jésus.   

Finalement tout le monde est en place et Pierre pense pouvoir aller mettre un vêtement sec. Et il le fait avec les trois autres. Mais quand il a rejoint de nouveau le Maître, il voit s'avancer vers le coin du hangar le manteau gris de la
femme voilée. Il ne pense plus qu'à aller vers elle, sans se soucier quand même qu'il faudra traverser de nouveau la cour en diagonale sous l'averse plus drue et dans les flaques d'eau qui giclent jusqu'aux genoux, battues par les grosses gouttes. Il va la trouver, il lui prend le coude sans déplacer son manteau et l'entraîne plus haut près du mur de la pièce, à l'abri de l'eau et puis il se plante à côté, raide et immobile comme une sentinelle [1].         

Jésus l'a vu. Il a souri en inclinant la tête pour cacher la clarté de son sourire.     

 123.3 – Maintenant, il parle.    

"Ne dites pas, vous qui êtes venus régulièrement à mes instructions, que je ne parle pas selon l'ordre des commandements, et
que je saute par-dessus quelques-uns. Vous écoutez, je le vois. Vous écoutez bien. J'applique mon discours aux souffrances et aux plaies que je vois en vous. Je suis le Médecin. Le médecin va d'abord aux plus malades, à ceux qui sont le plus près de la mort, ensuite il se tourne vers ceux qui sont moins malades. Je fais de même.      

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif Aujourd’hui je dis : “Ne commettez pas l’impureté[2]. 

Ne tournez pas vos regards tout autour en cherchant à lire sur le visage de quelqu’un : “luxurieux”. Soyez charitables les uns envers les autres. Aimeriez-vous qu’on la lise sur votre visage ? Non. Alors, ne cherchez pas à lire dans l’œil troublé du voisin, sur son front qui rougit et s’incline vers le sol. 

Et puis... Oh ! dites, vous surtout les hommes. Qui d’entre vous n’a jamais goûté ce pain de cendre et d’ordure qu’est la satisfaction sensuelle ? N’y a-t-il de luxure que celle qui vous pousse pour une heure entre les bras d’une courtisane ? N’est-ce pas luxure aussi la profanation du mariage avec l’épouse, profanation car c’est la légalisation du vice qui cherche la satisfaction réciproque des sens, en en évitant les conséquences ?       

Mariage veut dire procréation et l’acte signifie et doit être fécondation. Sans cela, c’est de l’immoralité.          

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325> On ne doit pas faire de la couche nuptiale un lupanar, et elle devient telle si elle est souillée par la passion et si elle n’est pas consacrée par des maternités. La terre ne repousse pas la semence. Elle l’accueille et en fait une plante. La semence ne quitte pas la glèbe après qu’on l’y a déposée, mais elle produit de suite une racine et s’y insère pour croître et former l’épi. La plante naît du mariage entre la terre et la semence. L’homme c’est la semence, la femme c’est la terre, l’épi c’est l’enfant. Se refuser à faire l’épi et perdre vicieusement sa force, c’est une faute. C’est une prostitution, commise sur le lit nuptial, mais en rien différente d’une autre, aggravée même par la désobéissance au commandement qui dit : “Soyez une seule chair [3] et multipliez-vous dans vos enfants[4].      

Vous voyez donc, ô femmes volontairement stériles, épouses légales et honnêtes, non pas aux yeux de Dieu mais aux yeux du monde, que malgré cela vous pouvez être comme des prostituées et commettre également l’impureté, tout en étant avec votre seul mari, parce que ce n’est pas la maternité mais le plaisir que vous cherchez et bien trop souvent. Vous ne réfléchissez pas que le plaisir est un poison que l’on absorbe, de quelque bouche contagieuse qu’il vienne. Il brûle d’un feu qui croyant se rassasier se
pousse hors du foyer, et dévore, toujours plus insatiable. Il laisse une âcre saveur de cendre sur la langue. Il donne le dégoût, la nausée et le mépris de soi-même et de son compagnon de plaisir, parce que quand la conscience se réveille, et elle se réveille entre deux fièvres, il ne peut naître que le mépris de soi-même qu’on a avili au-dessous de la bête. 

 123.4 – “Ne commettez pas l’impureté” est-il dit [5].

La
fornication vient en grande partie de l’homme. Et, je ne m’arrête pas non plus à cette inconcevable union qui est un cauchemar et que le Lévitique condamne par ces paroles : “Homme, tu ne t’uniras pas à l’homme comme si c’était une femme [6]” et “Tu ne t’uniras à aucun animal pour te souiller avec lui, et ainsi, aussi pour la femme, car ces unions sont criminelles [7]”. Mais après avoir marqué le devoir des époux à l’égard du mariage qui cesse d’être saint quand, par malice, il devient infécond, j’en viens à parler de la fornication proprement dite entre homme et femme par malice réciproque et par paiement en argent ou en cadeaux.           

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326> Le corps humain est un temple magnifique qui renferme un autel. Sur l’autel, c’est Dieu qui devrait se trouver. Mais Dieu n’est pas où existe la corruption. Le corps de l’impur a donc un autel déconsacré et sans Dieu. Semblable à un homme ivre qui se roule dans la fange et dans ses vomissements, l’homme s’avilit lui-même dans la bestialité de l’impureté et devient pire qu’un ver et que la bête la plus immonde.           

Et dites-moi, si parmi vous il y a quelqu’un qui s’est dépravé, au point de vendre son corps comme on vend du blé ou un animal, quel bien vous en est-il venu ? Prenez-vous le cœur en mains, examinez-le, interrogez-le, écoutez-le, voyez ses blessures, la douleur qui le fait frissonner et puis parlez et répondez-moi : était-il si doux ce fruit pour mériter cette souffrance d’un cœur qui était né pur et que vous avez contraint à vivre dans un corps impur, à battre pour donner vie et chaleur à la luxure, et l’user dans le vice ?        

Dites-moi : mais êtes-vous si dépravés pour ne pas sangloter secrètement en entendant une voix d’enfant qui appelle : “maman” et en pensant à votre mère, ô femmes de plaisir, échappées de la maison, ou chassées pour que le fruit pourri ne gâtât pas, par sa pourriture, les autres enfants ? En pensant à votre mère qui peut-être est morte de la douleur de devoir se dire : “J’ai enfanté un être qui fait ma honte” ?     

Mais n’avez-vous pas senti votre cœur se briser en rencontrant un vieillard que ses cheveux blancs rendaient respectable, à la pensée que vous avez jeté le déshonneur sur ceux de votre père comme de la boue prise à pleines mains et avec le déshonneur le mépris de son pays natal ?         

Mais ne sentez-vous pas le regret vous étreindre les entrailles en voyant le bonheur d’une épouse ou l’innocence d’une jeune fille, et de devoir vous dire : “Moi, j’ai renoncé à tout cela et je ne l’aurai jamais plus !” ?       

Mais ne sentez-vous pas la honte qui vous défigure lorsque vous rencontrez le regard d’un homme plein de convoitise ou de mépris ?  

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif Mais ne ressentez-vous pas votre misère quand vous avez soif du baiser d’un bébé et que vous n’osez plus dire : “Donne-le-moi” parce que vous avez tué des vies qui devaient naître, rejetées par vous comme un fardeau ennuyeux et une gêne inutile, détachées de l’arbre qui les avait conçues, et jetées au fumier, et maintenant ces petites vies vous crient : “assassines !” ?    

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327> Mais ne tremblez-vous pas surtout à la pensée du Juge qui vous a créés et qui vous attend pour vous demander : “Qu’as-tu fait de toi-même ? Est-ce pour cela que je t’ai donné la vie ? Nid de vermine et pourriture, comment oses-tu te tenir en ma présence ? Tu as eu tout de ce qui était pour toi un dieu : la jouissance. Va au lieu de l’éternelle malédiction”.       

 123.5 – Qui pleure ? Personne ? Vous dites : personne ? Et pourtant mon âme va à la rencontre d’une autre âme en pleurs. Pourquoi y va-t-elle ? Pour jeter l’anathème à une prostituée ? Non. Parce que son âme me fait pitié. Tout en Moi est répulsion pour son corps souillé, qui transpire une sueur immonde. Mais, son âme !       

           I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif Oh ! Père ! Père ! C’est pour cette âme aussi que j’ai pris chair et que j’ai quitté le Ciel pour être son Rédempteur et celui de tant d’âmes, ses sœurs ! Pourquoi ne devrais-je pas recueillir cette brebis errante, l’amener au bercail, la purifier, l’unir au troupeau, lui donner des pâturages et un amour qui soit parfait comme seul le mien peut l’être ? Si différent de ce à quoi jusqu’ici elle donnait le nom d’amour, alors que ce n’était que haine, un amour si compatissant, si complet, si doux pour qu’elle ne pleure plus le temps passé, ou qu’elle le pleure seulement pour dire : “J'ai perdu trop de jours loin de Toi, Éternelle Beauté. Qui me rendra le temps perdu ? Comment goûter, dans le peu de temps qui me reste à vivre, ce que j’aurais goûté si j’étais toujours restée pure ?”         

Et pourtant ne pleure pas, âme foulée aux pieds par toute la luxure du monde. Écoute : tu es une loque dégoûtante, mais tu peux devenir une fleur. Tu es un fumier, mais tu peux devenir un parterre fleuri. Tu es un animal immonde, mais tu peux devenir un ange. Un jour tu l’as été. Tu dansais sur les prés en fleurs, rose parmi les roses, fraîche comme elles, exhalant le parfum de ta virginité. Tu as chanté sereine tes chansons de bambine, et puis tu courais vers la mère, vers le père et tu leur disais : “Vous êtes mes amours”. Et l’invisible gardien que toute créature a à son côté souriait devant la blancheur azurée de ton âme...     

Et puis ? Pourquoi ? Pourquoi as-tu arraché tes ailes de petite innocente ? Pourquoi as-tu foulé aux pieds un cœur de père et de mère pour courir vers d’autres cœurs dont tu n’étais pas sûre ? Pourquoi as-tu abaissée ta voix pure en lui faisant dire de mensongères paroles d’un faux amour ? Pourquoi as-tu brisé la tige de la rose en te violant toi-même ?

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328> Repens-toi, fille de Dieu. Le repentir est renouvellement, purification, élan vers les hauteurs. L’homme ne peut-il pas te pardonner ? Même ton père ne le pourrait-il pas ? Mais Dieu le peut. Car la bonté de Dieu ne peut se comparer à la bonté humaine et sa miséricorde est infiniment plus grande que la misère de l’homme. Honore toi-même, en rendant par une vie honnête, ton âme, digne d’honneur. Justifie-toi auprès de Dieu, en ne péchant plus contre ton âme. Fais-toi un nom nouveau auprès de Dieu. Voilà ce qui a de la valeur. Tu es le vice. Deviens l’honnêteté. Deviens le sacrifice. Deviens la martyre de ton repentir. Tu as bien su martyriser ton cœur pour faire jouir la chair. Maintenant, sache martyriser ta chair pour donner une paix éternelle à ton cœur.

Va. Allez tous. Chacun avec votre fardeau et votre pensée. Réfléchissez. Dieu vous attend tous et ne rejette aucun de ceux qui se repentent. Que le Seigneur vous donne la lumière pour connaître votre âme. Allez."      

 123.6 – Beaucoup vont vers le pays. D’autres entrent dans la pièce. Jésus va vers les malades et les guérit …          

Un groupe d’hommes discutent dans un coin. Partagés entre des opinions différentes, ils gesticulent et s’animent. Certains accusent Jésus, d’autres le défendent, d’autres encore conseillent à tous plus de maturité dans le jugement. Finalement, les plus acharnés, peut-être parce que peu nombreux par rapport aux deux autres groupes, prennent un chemin intermédiaire. Ils vont vers Pierre qui, en même temps que Simon, transporte les brancards désormais inutiles de trois miraculés, et l’assaillent, autoritaires, à l'intérieur de la pièce devenue une hôtellerie de pèlerins. Ils disent : "Homme de Galilée, écoute." 

Pierre se retourne et les regarde comme des bêtes rares. Il ne parle pas, mais son visage est tout un poème. Simon se contente de jeter un regard vers les cinq énergumènes et puis il sort, les laissant tous en plan.      

Un des cinq reprend :    

"Je suis
Samuel le scribe; celui-ci, c'est l'autre scribe, Sadoq, et celui-là le juif Eléazar, très connu et influent; cet autre, c'est Callascebona l'ancien; et ce dernier pour terminer, Nahum. Tu saisis ? Nahum !" 

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329> Le ton est tout à fait emphatique.       

Pierre s'incline légèrement à chaque nom, mais au dernier il ne s'incline qu'à moitié, et il dit, avec la plus grande indifférence : "Je ne sais pas... jamais vu. Et puis... je ne comprends rien." 

"Rustre de pêcheur ! Sache que c'est l'homme de confiance d'Hanne !"        

"Je ne connais pas Anne
[8]. C’est à dire je connais beaucoup de femmes qui s'appellent Anne. Il y en a une vraie champignonnière [9], même à Capharnaüm. Mais je ne sais de quel Anne, celui-ci est l'homme de confiance."           

"Celui-ci ? C'est à moi que tu dis : "celui-ci" ?"       

"Mais que veux-tu que je te dise ? Âne ou oiseau ? Quand j'allais à l'école, le maître m'a appris à dire "celui-ci" en parlant d'un homme et, si je n'ai pas la berlue, tu es un homme."         

L'homme s'agite comme si cette parole l'écorchait vif. L'autre, le premier qui a parlé, explique : "Mais Hanne est le beau-père de Caïphe..."         

"Ah !... Compris !!! Et bien ?"   

"Et bien sache que nous sommes indignés !"          

"De quoi ? Du temps? Moi aussi. C'est la troisième fois que je change de vêtement et maintenant, je n'ai plus rien de sec." 

"Mais ne fais pas l'imbécile !"  

"L'imbécile ? C'est la vérité. Si vous n'êtes pas mécontents du temps de quoi alors ? Des Romains ?"    

"De ton Maître ! Du faux prophète."  

"Eh ! cher Samuel ! Attention à ne pas m'éveiller ! Je suis comme le lac. D'une bonace à la tempête il n'y a qu'un instant. Fais attention à tes paroles..."  

En attendant sont entrés aussi les fils de Zébédée et d'Alphée et avec eux l'Iscariote et Simon. Ils se rapprochent de Pierre qui élève toujours plus haut la voix.         

"Tu ne toucheras pas avec tes mains de plébéien les grands de Sion !" 

"Oh ! quels beaux seigneurs ! Et vous, ne touchez pas le Maître, parce que; autrement ! vous volez au puits, tout de suite pour vous purifier pour de bon à l'intérieur et à l'extérieur."       

"Je fais observer aux savants du Temple, dit tranquillement Simon, que la maison est une propriété privée."      

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330> Et l’Iscariote renchérit : 

"Et que le Maître, j'en suis garant, a toujours eu pour la maison d'autrui, et la première entre toutes la maison du Seigneur, le plus grand respect. Qu'on traite la sienne avec le même respect."         

"Tais-toi, ver sournois."

"Sournois, en quoi ! Vous m'avez dégoûté et je suis venu où il ne peut y avoir de dégoût. Dieu veuille que pour être resté avec vous je n'aie pas été complètement corrompu !"     

 123.7 – "Bref, que voulez-vous ?" demande sèchement Jacques d'Alphée.        

"Et toi, qui es-tu ?"        

"Je suis Jacques d'Alphée, Alphée de Jacob, et Jacob de Mathan, et Mathan d'Eléazar, et si tu veux, je te nomme tous mes ancêtres, jusqu'au roi David d'où je descends
[10]. Et je suis le cousin du Messie. Je te prie donc de parler avec moi de souche royale et de race juive, s'il déplait à ta grandeur de parler avec un honnête Israélite qui connaît Dieu, mieux que Gamaliel et que Caïphe. Allons. Parle."       

"Ton Maître et parent se fait suivre par des prostituées. Cette femme voilée est l'une d'elles. Je l'ai vue au moment où elle vendait de l'or. Et je l'ai reconnue. C'est la maîtresse de Shammaï, elle l'a quitté. Cela déshonore ton parent."         

"De qui ? De Shammaï le rabbin ? Alors ce doit être une vieille carcasse. Donc pas de danger..." dit l'Iscariote en plaisantant.         

"Tais-toi, fou ! De Shammaï d’Elchi, le préféré
d'Hérode."          

"Tiens ! tiens ! Cela veut dire qu'elle ne le préfère plus, le préféré. C'est elle qui était sa maîtresse. Pas toi. Pourquoi alors te mets-tu en peine ?" dit Judas de Kériot tout à fait ironique.  

"Homme ! ne penses-tu pas que tu te déshonores en faisant l'espion ?  demande Jude d'Alphée. Et ne penses-tu pas que celui-là se déshonore qui tombe pour pécher, et non pas celui qui cherche à relever le pécheur ? Quel déshonneur en résulte-t-il pour mon Maître et frère si Lui, en parlant, fait parvenir sa voix jusqu'aux oreilles profanées par la bave des luxurieux de Sion ?"      

"Sa voix ? Ah ! Ah ! Il a trente ans, ton Maître et cousin et il n'est que plus hypocrite que les autres ! Et toi, et vous tous, vous dormez comme des sourds, la nuit..."

"Reptile impudent, hors d'ici ou je t'étrangle !" crie Pierre auquel font écho Jacques et Jean, pendant que Simon se borne à dire :      

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331> "Quelle honte ! Ton hypocrisie est si grande qu'elle ressort et déborde et tu baves comme une limace sur une fleur pure. Sors d'ici et deviens un homme car pour l'instant tu n'es que bave. Je te reconnais, Samuel. Tu as toujours le même cœur. Dieu te pardonne, mais va-t'en, loin de ma présence." 

Mais pendant que le Kériot avec Jacques d'Alphée retiennent le bouillant Pierre, voici qu'intervient Jude Thaddée. Dans sa démarche, il ressemble plus que jamais à son Cousin et il a dans le regard la même flamme azurée et son air en impose. Il crie comme un tonnerre : 

"C'est lui-même qu'il déshonore, celui qui cherche à déshonorer l'innocent. Les yeux et la langue, Dieu les a faits pour opérer des œuvres saintes. Le calomniateur les profane et les avilit, en leur faisant faire des œuvres mauvaises; Je ne me souillerai pas moi-même par un acte mauvais contre tes cheveux blancs. Mais je te rappelle que les méchants haïssent l'homme intègre
[11] et que le sot épanche sa malveillance, sans même réfléchir qu’il se trahit. Qui vit dans les ténèbres échange, pour un reptile, le rameau fleuri. Mais qui vit dans la lumière, voit les choses comme elles sont, et les défend, si on les attaque, par amour de la justice. Nous, nous vivons dans la lumière. Nous sommes la chaste et belle génération des fils de la lumière, et notre Chef c'est le Saint qui ne connaît pas la femme ni le péché. Nous le suivons et le défendons contre ses ennemis, pour lesquels, comme Lui nous l'a enseigné, nous n'avons pas de haine, mais au contraire nous prions pour eux. Apprends, vieillard, la leçon d'un jeune homme parvenu à la maturité parce que la Sagesse l'a instruit à ne pas tenir des propos irréfléchis et à ne pas être, en fait de bien, un propre à rien. Va et rapporte à celui qui t'a envoyé que ce n'est pas dans la maison profanée du mont Moriah, mais dans cette pauvre demeure que Dieu réside dans sa gloire. Adieu."     

Les cinq n'osent pas répliquer et s'en vont.  

 123.8 – Les disciples s'interrogent. Faut-il le dire ou pas à Jésus qui est encore avec les malades guéris ? Le dire, c'est mieux.      

Ils vont vers Lui, l'appellent et ils le Lui disent. Jésus sourit tranquillement et répond :      

"Je vous remercie de votre défense... mais que voulez-vous y faire ? Chacun donne ce qu'il a."

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332> "Pourtant, ils ont un peu raison. On a des yeux pour voir et beaucoup voient. Elle est toujours à la porte, comme un chien. Elle te nuit." disent plusieurs.  

"Laissez-la. Ce ne sera pas elle la pierre qui me frappera la tête. Et si elle se sauve... ma joie me paiera bien de toutes ces critiques !"

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Tout se termine sur cette douce réponse.    

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Fiche mise à jour le 03/02/2021.

 



[1] Il a reçu mission de Jésus d’en prendre soin.

[2] Exode 20,14 - Deutéronome 5,18.

[3] Genèse 2,24.

[4] Genèse 2,28.

[5] Exode 20,14 - Deutéronome 5,18.

[6] Lévitique 18,22.

[7] Lévitique 18,23.

[8] Pierre fait semblant de ne pas comprendre. En effet Anne (Hanne) était déjà un prénom mixte (épicène) et assez courant effectivement. Anne, la grand-mère de Jésus en est un exemple. Ce prénom signifie « grâce, faveur ».

[9] On trouve le champignon représenté sur un tombeau de pharaon, dès 1 450 avant J.C. Ce seraient les grecs qui auraient inventé la culture des champignons de couche en 200 avant J.C. La mention est donc plausible.

[10] Cf. la généalogie davidique de Jésus (et donc celle de son cousin) : Matthieu 1,1-16. Notamment le verset 15 auquel il est fait allusion ici. L'autre généalogie (qui n'est pas citée ici) est celle de Luc 3,28-28.

[11] Proverbes 29,10.