"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

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     I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\italiano.gif 2.83 - Gesù soffre a causa di Giuda, che è una lezione vivente per gli apostoli di ogni tempo.

     I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\English.gif 1.83 - Jesus Cries on account of Judas and Simon Zealot Comforts Him.

 2.83 - Jesús sufre a causa de Judas, que es enseñanza viva para los apóstoles de todos los tiempos.

 2.119 - Jesus weint über Judas. Simon der Zelote tröstet ihn.






Jeudi 1er Juillet 27
(10 Tammouz 3787)
Près de
Jérusalem.


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     I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif La bénédiction peut disparaître.

     I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\BaliseBleue.gif N'est-il pas préférable de souffrir ici qu'au purgatoire ? Pensez, là le temps est multiplié par mille.

 Jésus pleure.


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Ancienne édition : Tome 2, chapitre 47.
Nouvelle édition : Tome 2, chapitre 83.
Cet épisode regroupe deux chapitres
de l’ancienne édition.

83
Jésus souffre à cause de Judas, qui est une leçon vivante pour les apôtres de toute époque.

Le samedi 20 janvier 1945.

44/45>  83.1 – La campagne où se trouve Jésus est riche. Vergers magnifiques, vignobles splendides avec des grappes nombreuses qui commencent à prendre la couleur de l'or et du rubis. Jésus est assis dans un verger et mange des fruits que lui a offerts un paysan.          

Peut-être a-t-il parlé un peu auparavant car l'homme dit :         

"Je suis heureux d'apaiser ta soif, Maître. Ton disciple nous avait parlé de ta sagesse, mais nous sommes restés stupéfaits de t'écouter. Nous sommes près de la Cité Sainte, nous y allons fréquemment pour vendre des fruits et des légumes. On monte alors aussi au Temple et on entend les rabbis. Mais ils sont loin de parler comme Toi. On en revenait en disant : "S'il en est ainsi, qui arrivera au salut ?" Toi, au contraire ! Oh ! on dirait que l'on a le cœur allégé ! Un cœur qui redevient enfant tout en restant homme. Je suis inculte... je ne sais pas m'expliquer, voilà. Mais Toi, tu comprends certainement."    

"Oui, je te comprends. Tu veux dire qu'avec le sérieux et la connaissance des choses qui est propre à l'adulte, tu ressens, après avoir écouté la Parole de Dieu, la simplicité, la foi, la pureté qui renaît en ton cœur et il te semble redevenir un bambin, sans fautes ni malices, avec autant de foi, que lorsque tenant la main de la maman tu montais au Temple pour la première fois, ou que tu priais sur ses genoux. C'est cela que tu veux dire."        

"Cela, oui, exactement. Heureux vous, qui êtes toujours avec Lui !" dit-il ensuite à
Jean, Simon et Judas qui mangent des figues succulentes, assis sur un petit muret. Et il termine :     

"Et moi je suis heureux de t'avoir donné l'hospitalité pour une nuit.   
 83.2 – Je ne crains plus de malheur dans ma maison car ta bénédiction y est entrée."          

Jésus répond :     

"La
bénédiction agit et persiste si les âmes restent fidèles à la Loi de Dieu et à mon enseignement. Dans le cas contraire, la grâce disparaît. Et c'est juste. Car s'il est vrai que Dieu donne le soleil et l'air aux bons comme aux méchants, pour qu'ils vivent, et s'ils sont bons deviennent meilleurs, et s'ils sont mauvais se convertissent, il est juste aussi que d'autre part, la protection du Père devienne châtiment pour le méchant afin de le rappeler par des peines au souvenir de Dieu." 

"La
douleur n'est-elle pas toujours un mal ?"        

Haut de page.       

46> "Non, ami, c'est un mal du point de vue humain, mais d'un point de vue qui dépasse l'humain, c'est un bien. Elle augmente les mérites des justes qui la supportent sans désespérer ni se révolter et l'offrent, en s'offrant par leur résignation en sacrifice d'expiation pour leurs propres manquements et pour les fautes du monde. Elle est rédemption pour ceux qui ne sont pas justes." 

"C'est si difficile de souffrir !" dit le paysan auquel se sont joints les membres de sa famille : une dizaine entre adultes et enfants.   

     I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif "Je sais que l'homme trouve que c'est difficile. Et sachant comment l'homme l'aurait jugée telle, le Père ne l'avait pas donnée à ses fils. Elle est venue à la suite de la faute. Mais combien de temps dure la souffrance sur la terre ? Dans la vie d'un homme, peu de temps. Toujours peu, même si elle dure tout la vie. Maintenant je vous dis : n'est-il pas préférable de souffrir un peu de temps que toujours ? N'est-il pas préférable de souffrir ici qu'au Purgatoire ? Pensez, là le temps est multiplié par mille. Oh ! en vérité, je vous le dis qu'on ne devrait pas maudire mais bénir la souffrance et l'appeler "grâce" et l'appeler "pitié".           

"Oh ! tes paroles, Maître ! Nous les buvons comme quelqu'un qui, en été, apaise sa soif avec de l'hydromel qu'il verse d'une amphore fraîche. Est-ce déjà demain que tu pars, Maître ?"    

"Oui, demain, mais je reviendrai encore pour te remercier de tout ce que tu as fait pour Moi et ceux-ci, qui sont mes amis et pour te demander encore un pain et le repos."     

"Toujours, Maître, tu les trouveras ici."       

 83.3 – Un homme s'amène avec un ânon chargé de légumes.    

"Voilà. Si ton ami veut aller... Mon fils se rend à Jérusalem pour le grand marché de la
Parascève"           

"Va, Jean, tu sais ce que tu dois faire. Dans quatre jours, nous nous reverrons. Ma paix soit avec toi." Jésus prend Jean dans ses bras et l'embrasse. Simon aussi fait de même.         

"Maître, dit Judas. Si tu le permets, j'irai avec Jean. Je tiens à voir un ami. Chaque sabbat il est à Jérusalem. J'irais avec Jean jusqu'à
Betphagé [1] et puis je continuerai pour mon compte... C'est un ami de la maison... tu sais... ma mère m'a dit..."         

"Je ne te demande rien, ami." 

"Je suis désolé de te quitter. Mais d'ici quatre jours, je serai avec Toi de nouveau. Et je serai si fidèle que je t'ennuierai même."   

"Va donc. À l'aube qui se lèvera dans quatre jours, soyez à la
Porte des Poissons. Adieu et que Dieu te garde."         

Haut de page.       

47> Judas embrasse le Maître et s'en va à côté de l'ânon qui trottine sur la route poussiéreuse.       

La nuit tombe sur la campagne qui se fait silencieuse. Simon observe le travail des horticulteurs qui arrosent leurs sillons.          

 83.4 – Jésus est resté à sa place quelque temps. Puis il se lève, tourne derrière la maison et s'éloigne dans le verger. Il s'isole. Il va jusqu'au bosquet épais où de gros grenadiers sont séparés par des buissons peu élevés qui seraient bien des groseilliers. Mais je ne sais rien de précis. Ils n'ont pas de fruits et je connais peu leur feuillage. Jésus se cache là derrière. Il s'agenouille. Il prie... et puis se courbe, le visage contre terre, sur l'herbe et il pleure. C'est ce que ses soupirs profonds et entrecoupés me disent. Ce sont des pleurs découragés, sans sanglots, mais tellement tristes.       

Il passe un long moment dans cette attitude. Voilà la faible clarté du crépuscule, mais il ne fait pas encore nuit pour empêcher de voir. Et dans la faible lumière, voici qu'on distingue par-dessus un groseillier la figure laide et honnête de Simon. Il regarde, cherche et distingue la forme ramassée du Maître tout couvert de son manteau bleu foncé qui le fait presque disparaître dans les ombres du sol. On voit à peine la tête blonde et les mains jointes en prière, qui s'élèvent au-dessus de la tête appuyée sur les poignets. Simon le regarde de ses yeux plutôt bovins. Il comprend que Jésus est triste, par les soupirs qu'il pousse, et sa bouche aux lèvres épaisses et presque violettes s'ouvre :           

"Maître" appelle-t-il.      

Jésus relève son visage.

"Tu pleures, Maître, pourquoi ? Me permets-tu de venir ?"        

Le visage de Simon exprime l'étonnement et la peine. C'est un homme laid, décidément. Aux traits disgracieux, au teint olivâtre foncé, se joint la trace bleuâtre et profonde des cicatrices laissées par son mal. Mais il a un regard si bon que sa laideur disparaît.           

"Viens, Simon, ami."     

Jésus s'est assis sur l'herbe. Simon s'assoit à côté de Lui.

"Pourquoi es-tu triste, mon Maître ? Moi, je ne suis pas Jean et je ne saurai te donner tout ce que lui te donne. Mais j'ai en moi le désir de te donner tout réconfort. Et je n'ai qu'une douleur : celle d'être incapable de le faire. Dis-moi : je t'ai peut-être déplu, ces jours derniers, au point d'être accablé de devoir rester avec moi ?"  

Haut de page.       

48> "Non, mon bon ami, tu ne m'as jamais déplu depuis le moment où je t'ai vu. Et je crois que je n'aurai jamais de raisons de souffrir de toi."  

"Et, alors, Maître ? Je ne suis pas digne de ta confiance, mais par mon âge, je pourrais presque être pour Toi un père, et tu sais quel désir j'ai toujours eu d'avoir un fils... Laisse-moi te caresser comme si tu m'étais un fils et qu'en ce moment de peine je te tienne lieu de père et de mère. C'est que tu as besoin de ta Mère pour oublier tant de choses..."         

"Oh ! oui, de ma Mère !"           

"Et, bien, en attendant que tu puisses te consoler près d'Elle, laisse à ton serviteur la joie de te consoler.           
 83.5 – Tu pleures, Maître, parce qu'il y a eu quelqu'un qui t'a déplu. Depuis plusieurs jours, ton visage est comme le soleil quand le voilent les nuages. Je t'observe. Ta bonté cache ta blessure, pour qu'on ne déteste pas celui qui te blesse. Mais cette blessure te fait souffrir et te donne la nausée. Mais, dis-moi, mon Seigneur : pourquoi n'éloignes-tu pas la source de cette peine ?"     

"Parce que, humainement, c'est inutile et ce serait contre la charité."

"Ah ! Tu as compris que je parle de Judas ! C'est par lui que tu souffres. Comment peux-tu, Toi Vérité, supporter ce menteur ? Il ment sans changer de couleur. Il est fourbe plus qu'un renard, fermé plus qu'un rocher. Maintenant, il est parti. Pour quoi faire ? Combien d'amis peut-il avoir ? Je souffre de te laisser, mais je voudrais le suivre et voir... Oh ! non Jésus ! Cet homme... éloigne-le, mon Seigneur."   

"C'est inutile. Ce qui doit être sera."  

"Que veux-tu dire ?"      

"Rien de spécial."

"Tu l'as laissé aller volontiers parce que... parce que il t'a dégoûté par sa manière d'agir à Jéricho
[2]."      

"C'est vrai, Simon. Je te le dis encore : ce qui doit être sera, et Judas fait partie de cet avenir. Lui aussi doit y être !"  

"Mais, Jean m'a dit que
Simon-Pierre est toute franchise, tout feu... Est-ce qu'il le supportera celui-là ?"   

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49> "Il doit le supporter. Pierre a lui aussi sa partie à jouer et Judas est la trame sur laquelle il doit tisser sa part. C'est l'école où Pierre se formera plus qu'avec tout autre. Être bons avec des Jean, comprendre les esprits qui lui ressemblent, c'est à la portée même des idiots. Mais être bon avec un Judas, savoir comprendre les esprits comme le sien et être pour eux médecins et prêtres, c'est difficile, Judas est votre enseignement vivant."        

"Le nôtre ?"         

"Oui, le vôtre. Le Maître n'est pas éternel sur la terre. Il s'en ira après avoir mangé le pain le plus dur et bu le vin le plus âpre. Mais vous resterez pour me continuer ...et vous devez savoir. Car le monde ne finit pas avec le Maître, mais il dure après, jusqu'au retour final du Christ et au jugement final de l'homme. Et, en vérité, je te dis que pour un Jean, un Pierre, un Simon, un
Jacques, André, Philippe, Barthélemy, Thomas il y a au moins autant de fois sept Judas. Et plus, plus encore !..." 

Simon réfléchit et se tait. Puis il dit :

"Les bergers sont bons, Judas les méprise, mais moi je les aime."        

"Je les aime et les loue."           

"Ce sont des âmes simples, comme il faut l'être pour te plaire."

"Judas a vécu en ville." 

"Son unique excuse. Mais il y en a tant qu'ont vécu en ville, et pourtant...        
 83.6 – Quand viendras-tu chez mon ami ?"

"Demain, Simon. Bien volontiers car nous sommes seuls, Moi et toi. Je pense que c'est un homme cultivé et qui a, comme toi, de l'expérience."        

"Il souffre beaucoup... Dans son corps et beaucoup plus dans son cœur. Maître... je voudrais te demander une chose: s'il ne te parle pas de ses tristesses, ne l'interroge pas, Toi, sur sa maison."  

"Je ne le ferai pas, Je suis venu pour ceux qui souffrent, mais je ne force pas les confidences. Le chagrin a sa pudeur ..."       

"Et moi, je ne l'ai pas respectée... Mais, j'ai senti tant de  peine..."


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"Tu es mon ami et déjà tu avais donné un nom à ma douleur. Moi, pour ton ami, je suis le Rabbin inconnu. Quand il me connaîtra... alors... Partons. La nuit est venue, Ne faisons pas attendre les hôtes qui sont fatigués. Demain, à l'aube, nous irons à Béthanie."

Suite du chapitre =>

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Fiche mise à jour le 04/03/2021.

 



[1] C’est à Betphagé que, trois ans plus tard, les apôtres viendront chercher l’ânon qui portera Jésus pour l’entrée triomphale du dimanche des Rameaux (Cf. EMV 589.9).

[2] Cf. le chapitre précédent EMV 82.3.