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L’Apocalypse, ou Révélation, tire
son nom du mot qui débute l’œuvre : "Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a confiée pour montrer
à ses serviteurs ce qui doit bientôt advenir ; cette révélation, il l’a
fait connaître à son serviteur Jean par l’envoi de son ange".
Contexte historique.
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Certains exégètes ont contesté
qu’elle ait été écrite par l’apôtre Jean, mais pour Maria Valtorta, comme
pour l’ancienne tradition, il n’y a aucun doute : son auteur est bien
Jean l’évangéliste. Il l’aurait écrite à Patmos (1,9) dans les dernières
années de l’empereur Domitien. Cet empereur régna de 81 à 96 et voulut
instaurer le culte divin à son encontre. Devant les résistances, notamment
des chrétiens, il entreprit ses persécutions vers 95. Durant celles-ci, il
fit périr des membres de haut-rang comme le consul Flavius Clemens et Flavia Domitilia son épouse.
Cette dernière, petite-fille de l’empereur Vespasien descendait aussi d’une homonyme
convertie par le Christ lors de son séjour en Palestine.
C’est au cours de ces premières persécutions d’ampleur que meurt le Pape
Anaclet (ou Clet), troisième Pape après saint Pierre et saint Lin. Maria
Valtorta en décrit le martyre dans une de ses visions.
Forme et contenu.
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L’apocalypse est un genre
littéraire déjà usité par Daniel, principalement dans les chapitres 7 à 9 de
son livre. Ce n’est pas le seul exemple, la littérature juive en fournit
d’autres.
Comme beaucoup de prophéties, les visions apocalyptiques de Jean sont vues
dans l’éternel présent de Dieu. Les évènements semblent donc proches (1,3 –
3,11 – 22,7) et Jean les appellent ardemment dans ses derniers versets
(22,20). Ce vœu clos la Bible.
Les images qu’il emploie sont moins descriptives que symboliques, c’est
pourquoi les commentaires qui fournit Jésus à Maria Valtorta sont de
grandes valeurs pour la compréhension du temps présent comme de l’avenir,
jusqu’à la fin de ce monde.
Ces commentaires de Jésus sont dispersés dans l’ensemble des visions, selon
les opportunités, à l’exception des commentaires des quatre premiers
chapitres, que fait l’Esprit-saint spécifiquement.
Les temps et les moments.
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Bien souvent on considère que
l’Apocalypse de saint Jean décrit, de manière imagée mais réelle, la fin
"apocalyptique" du monde au Jugement dernier. Ce qui est vrai et
faux tout à la fois.
Vrai parce que l’œuvre décrit ces moments ultimes, faux parce que cette fin
est séquencée en périodes que nous schématiserons ainsi :
Première étape : D’abord
l’achèvement des derniers temps ou temps du Salut ouvert par la Rédemption.
Cette échéance surgit à une époque de déclin généralisé de la foi et des
mœurs.
Deuxième étape : Le dernier
avènement du Christ dans les cœurs ou dernière Pentecôte. Il ne se traduira
pas par une nouvelle Incarnation, car celle-ci a déjà eu lieu et son retour
est le point ultime de l’humanité. Il s’agit d’un règne spirituel
prophétisé par Joël rappelé par Pierre au jour de la Pentecôte. Mêmes les
plus humbles prophétiseront. "Des signes dans le ciel et des prodiges
sur terre" marqueront ce temps.
Troisième étape : Survient
ensuite le règne bref et terrible de l’Antéchrist. Ce sera la grande
Apostasie dont parle Paul.
L’Antéchrist deviendra "l’adversaire qui s’élève contre tout ce qui
est appelé Dieu ou honoré d’un culte, jusqu’à s’asseoir dans le sanctuaire
de Dieu, et à se présenter comme s’il était Dieu".
Quatrième étape : Au terme
de cette épreuve brève et terrible, interviendra la seconde venue du Christ
en Gloire, tel qu’annoncé par les anges à l’Ascension.
Il viendra "comme un voleur"
aussi rapide qu’un éclair.
Ce sera le temps de la résurrection des morts et du jugement dernier.
Cinquième étape : La mort
sera ensuite détruite. Le Mal et les damnés seront enfermés dans l’Enfer
éternel sans plus aucune possibilité de nuire. Les justes, vivants ou
ressuscités rejoindront dans l’ultime ascension
le séjour béatifique de la "Jérusalem éternelle" où ils règneront
éternellement avec Dieu.
Ce que l’on peut savoir ou pas.
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Dans le chapitre 24 de Matthieu,
Jésus prophétise les signes annonciateurs de deux périodes
successives :
- une première qui se termine par la proclamation de l’Évangile dans le
monde entier (versets 1-14),
- puis ceux de la fin du monde entrecoupée d’une époque de "grande
tribulation" (versets 15-30).
Il répondait à la question des apôtres : "dis-nous quel sera le
signe de ton avènement et de la fin du monde". Il peut donc bien
s’agir de deux événements simultanés ou de deux phases successives séparées
par le règne bref de l’Abomination, comme nous le pensons.
Si les événements semblent bien annoncés, ils sont nullement datés :
"Nul ne connaît ni le jour, ni l’heure, précise Jésus à ses apôtres,
pas même les anges des cieux, mais le Père seul[11]".
L’Apocalypse, dernier livre de la Bible, détaille des événements, mais les
images utilisées accroissent la perplexité. Ce livre avertit, mais ne
révèle pas tout. Il est donc particulièrement intéressant de découvrir les
commentaires qu’en fait Jésus.
"Le Très-Haut possède toute science, est-il écrit dans le Siracide[12],
il a les yeux fixés sur les signes des temps, il annonce le passé et
l’avenir et révèle les traces des choses cachées". Ce n’est donc pas
l’entièreté des choses cachées que Dieu dévoile, mais les traces qui
conduisent sur le chemin de la foi, plus indispensable que jamais dans la
période finale. Il semble que la connaissance que Dieu nous partage par
Maria Valtorta, n’ait pas d’autres buts que de nous faire savoir pour mieux
comprendre, et mieux comprendre pour nous affermir.
Dans l’Évangile, Jésus renvoie à la grande vigilance, à la fidélité, à la
prière, à l’éveil de la conscience pour discerner la réalisation de ces
périodes ultimes[13].
"Le "quand" ne vous sera pas dévoilé, dit Jésus à Maria
Valtorta. Il est inscrit dans le cœur des prophètes actuels, mais "ce
que les sept tonnerres leur ont révélé demeure scellé, et ils ne le diront
pas[14]".
Dans l’Apocalypse, les sept tonnerres font entendre leur voix au cri de
l’ange qui proclame la fin des temps[15].
La révélation des sept tonnerres est cependant scellée jusqu’à ce que
"le mystère de Dieu soit consommé comme annoncé à ses serviteurs, les
prophètes[16]".
La connaissance des signes ne suffit pas pour les percer : ils
demeurent cachés s’ils ne sont ouverts que par la science humaine et non
par la science de Dieu donnée par la foi. C’est pourquoi Dieu ne révèle ce
qui doit advenir qu’à des âmes fortes, capables de le comprendre. Le
partage auquel nous invite Maria Valtorta ne peut se faire, et se
comprendre, qu’en pénétrant ce conseil jubilatoire de Jésus :
"Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et relevez la
tête, parce que votre rédemption est proche."
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