TEXTE DE L’ÉPÎTRE
Chapitre 1 - Exposé du sujet. Les fautes des païens.
24 C'est pourquoi Dieu les a livrés
aux désirs de leurs cœurs, à l'impureté de sorte qu'ils déshonorent entre eux
leurs propres corps, 25 eux qui ont échangé le Dieu véritable pour le mensonge
et qui ont adoré et servi la créature de préférence au Créateur (lequel est
béni éternellement. Amen!). 26 C'est pourquoi Dieu les a abandonné
à leurs passions infâmes. Leurs femmes ont changé l'usage naturel pour ce qui
est contre nature. 27 Pareillement les hommes, en abandonnant l'usage naturel
de la femme, ont brûlé de convoitise les uns pour les autres, en faisant, des
hommes avec des hommes, des turpitudes et en recevant en eux le juste salaire
de leur dégénération. 28 Et comme ils ne se sont pas souciés de reconnaître
Dieu, Dieu les a abandonnés au sens réprouvé pour faire des choses immorales.
29 Ils sont remplis de toute espèce d'iniquité, de malignité, de fornication,
d'avarice, de méchanceté; pleins d'envie, de pensées homicides, de querelles,
de fraude, de semeurs de fausses rumeurs, 30 calomniateurs, ennemis de Dieu,
arrogants, hautains, fanfarons, détracteurs, désobéissants à leurs parents,
31 sots, désordonnés, sans affection, sans loi, sans pitié. 32 Ayant connu le divin jugement, ils n'ont pas compris
que ceux qui font de telles choses sont dignes de mort, et non seulement ils
les font, mais ils approuvent ceux qui les commettent.
|
Jeudi 8 janvier 1948.
54> Romains 1, 24-31.
L'Auteur Très-Saint dit :
Voici comment l'épître paulinienne décrit
les mœurs de cette époque qui se prostitue à Satan. C'est une description
réaliste, plus parfaite qu'un portrait illustrateur, encore plus exacte que
la chronique fidèle des événements et des habitudes de vie de cette époque
qui se satanise.
Chaque mot est un coup de pinceau riche en couleur, décrivant les hommes de
cette époque qui est la vôtre, les neuf dixièmes d'entre eux. Dans cette
description fidèle de votre temps Paul utilise toutes les nuances aptes à
représenter non pas l'homme fils de Dieu, comme le bon Dieu aurait voulu
qu'il soit, non pas l'homme surhomme, comme pensent d'être ces monstres à
l'aspect humain que sont les neuf dixièmes de l'humanité, mais bien plutôt
l'anti-homme, le fils bâtard de Dieu, l'affreux produit de l'union adultère
de l'Humanité avec la Corruption, le serviteur de Satan.
Les teintes moins atroces sont données par les épithètes: détracteurs,
vantards, insensés, désordonnés. Puis les couleurs s'assombrissent toujours
plus jusqu'à prendre l'aspect de l'enfer le plus profond : fautes contre
nature, si répandues maintenant, et commises non seulement pour satisfaire
ses sens dégénérés, mais aussi par soif de richesses.
Haut
de page
55> Même si Paul parlait à des gens de son
époque, à des gens qui vivaient parmi des païens, et même pire que païens,
des gens qui n'avaient aucun dieu –
s'il y a volonté de respecter un dieu, une loi morale quelconque, même
imparfaite, les plus ignorants en fait de codes religieux ressentent de façon
instinctive l'existence d'un Être Suprême auquel leur esprit aspire par sa
nature spirituelle, raison pour laquelle l'instinct les pousse en tant
qu'esprits à se réunir à l'Esprit duquel ils tiennent leur origine, à moins
d'être de ceux qui refusent cela volontairement – même si Paul, dis-je,
parlait à des gens qui vivaient parmi des sans-dieu, des sans-dieu
volontaires, des sans-loi sur le plan moral ainsi
que sur le plan naturel, même s'il parlait à des gens vivant parmi des
monstres de ce calibre, eh bien non, la teinte la plus sombre du tableau Paul
ne vous l'a pas donnée.
Pourquoi ? Parce qu'il l'ignorait. Avec son esprit il a été élevé au
troisième ciel.
Il a connu beaucoup de vérités, même sur les derniers temps,
mais il n'a pas connu une perversité qui touche ces temps de l'avant-fin, une
perversité qui annonce l'avènement de l'apostasie et la manifestation de
l'homme du péché.
Il écrivait aux Thessaloniciens: "Déjà le mystère d'iniquité est en
action". Il reprenait en disant : "Cependant il y a à présent celui
qui le retient, et continuera à le retenir jusqu'au jour où il sera
enlevé".
Lorsque les neuf dixièmes de l'Humanité
repoussent Celui qui retient l'évolution du mystère d'iniquité, au point que
ce mystère se change en horrible réalité, avec le règne infâme de la Bête qui
se proclamera Dieu en prétendant aux honneurs divins;
lorsqu'on réserve à la Bête des honneurs divins; lorsque cette Bête est
invoquée et évoquée avec des rites obscènes pratiqués en son honneur; Dieu
peut-il continuer à faire barrage au Serpent qui s'avance de l'abîme
?
Quel nom faut-il que je donne aux rites obscènes, aux orgies horribles se
terminant en copulations sataniques, dans lesquelles le grand prêtre et
seigneur est Satan lui-même?
Et quel mot me faut-il employer pour nommer
ce péché suprême, cette religion satanique, supérieure en atrocité aux religions
des temps anciens les plus barbares et à celles des peuples actuels les plus
sauvages?
Haut
de page
56> Ici on n'immole pas des corps de
victimes innocentes comme on faisait autrefois pour le dieu Moloch.
Ici on ne tue pas des êtres humains civilisés pour les offrir en hommage à
des idoles sauvages. Ici on immole l'Immolé, on frappe l'Innocent. Ici on
offre en sacrifice à l'Adversaire le Fils incarné de Dieu, présent dans le
très saint Sacrement avec son Corps, Sang, Âme et Divinité.
Lucifer ! Comme il doit rire de son rire
horrible en ces temps, en ces heures de gloire qui lui appartiennent
! Il se tient sur son trône — lui, le maudit, le foudroyé, le chassé par Dieu
— il se tient sur le trône que les hommes lui élèvent, et l'Agneau
est offert à son infâme dérision. On offre à son horrible raillerie Celui
qu'il n'a jamais pu vaincre, Celui dans lequel il n'a jamais pu pénétrer,
Celui qui l'a vaincu cent fois et mille fois, Celui qui l'oblige à s'avouer
vaincu depuis vingt siècles, Celui qui le vaincra jusqu'à la fin, en libérant
de son infâme puissance les esprits de bonne volonté.
Il sera vaincu. Mais en attendant il fait figure de vainqueur. Et le
Sacrement des sacrements,
ce mystère d'amour auquel l'amour humain même le plus séraphique ne parvient
pas à rendre digne honneur, ce mystère d'amour est livré à Satan par des
hommes comme moyen pour son triomphe éphémère.
À Paul tout cela ne fut pas révélé. Non. La
miséricorde de Dieu lui cacha ce péché qui fait frémir le Ciel entier. Vous,
qui avec le Ciel frémissez d'horreur, écoutez bien: si les gens qui profanent
les Saintes Espèces ignoraient qu'en elles est le
Christ vivant et vrai, comme il le fut sur Terre et comme il est dans le
Ciel, s'ils ne croyaient pas en sa présence dans les Espèces consacrées,
leurs pratiques se réduiraient à un simple acte de magie. Mais ils savent. C'est cela qui devient
pour eux péché impardonnable.
La prière du Rédempteur ne peut pas s'appliquer dans leur cas, car ils
"savent ce qu'ils font".
La parole de Paul elle non plus ne peut s'appliquer à leur cas, car elle dit
ceci: "Même ayant connu que la
divinité (celle à qui on pense et à qui on croit) récompense les bons et punit les méchants (tout croyant prête un
concept de justice, même très imparfait, à la divinité qu'il s'est créée ou à
celle qu'il reconnaît comme vraie et unique) ils ne comprirent pas que celui qui fait de telles choses est digne
de mort".
|