Jésus, vrai Dieu et Vrai Homme.
TEXTE DE L’ÉPÎTRE .
Chapitre 1 - Adresse et salutations.
"3
promesse concernant son Fils - Fils qui, selon la chair, vient de la semence
de David, déclaré Fils de Dieu par sa propre vertu selon l'Esprit de
sanctification, pour la résurrection des morts 4 est Fils de
Dieu, — Jésus-Christ Notre Seigneur "
|
Le vendredi 2 janvier 1948.
41> L'Auteur Très-Saint dit :
"Déclaré Fils de Dieu par sa propre vertu". Laquelle? Unique?
Multiple? De quelle nature? Je vais te le dire.
Premièrement : de nature divine.
Le Fils du Père est Dieu comme le Père, et le fait d'avoir pris une chair
humaine n'a pas détruit ni suspendu son union avec le Père dont il est
engendré. En lui le Père se complaît. Aussi, le Fils de Dieu ne cesse pas
d'être Dieu pour avoir assumé une nature d'homme. Engendré par le Père, par
l'expansion naturelle de l'Amour parfait qui par sa nature a besoin d'aimer,
et qui par sa dignité a besoin d'aimer une Perfection infinie égale à la
sienne - tout autre amour de Dieu, exception faite pour celui de la très
Bienheureuse, notre amour, est une bienveillance de Dieu - lui seul, avec son
amour de Fils, et de Fils de Dieu, satisfait Dieu avec un amour digne de lui.
Je préviens ton objection en te disant qu'en aimant Marie, Dieu s'aime encore
lui-même, parce qu'il l'a formée pleine de Grâce, par une pensée de Grâce,
pour qu'elle porte la Grâce au monde. Marie peut se définir : le sein de
Dieu, car elle a enfanté le Fils de Dieu, la Grâce dont elle était remplie,
et qu'elle a donné à la Terre un Homme digne du paternel Amour.
Tel un bassin dans lequel les eaux circulent
sans jamais s'écouler vers l'embouchure, ainsi Marie, eau très pure de
fontaine scellée, naquit de l'ardeur incandescente de la pensée éternelle,
et passa par les rives de la paix, portant avec elle pureté et paix. Elle
rentra en Dieu pour y accueillir Dieu et engendrer le Fils de Dieu. Elle
retourna dans les arènes sauvages pour apporter la Lumière, la Vérité et la
Vie aux déserts des cœurs. Une fois sa mission accomplie, comme l'eau aspirée
par le soleil, elle s'éleva à nouveau dans le sein mystique qui l'avait
conçue et qui vous l'avait donnée pour qu'elle vous enfante le Salut.
Haut de page.
42> Là, elle est : Fontaine inviolée de pureté, unique
miroir vraiment digne de la Perfection. Et cette Perfection, en regardant
l'Immaculée, oublie tout ce qui est offense.
Le Verbe ne cesse pas d'être Dieu du fait qu'il s'est fait Homme. Sa divinité,
son éternelle Nature, n'est pas avilie par l'Humanité dont il s'est revêtu.
C'est plutôt l'Humanité qui, grâce à son union avec la Divinité, se trouve
élevée à la perfection sans toutefois perdre sa nature. Les prodiges
accomplis par le Christ le prouvent. Le Père toujours avec le Fils. Le Fils toujours Dieu
comme le Père. Car la Divinité ne peut pas être fractionnée, ni changer de
nature par suite d'un abaissement en une nature inférieure à la nature
divine. Cette division n'est qu'apparente.
Jésus-Christ est donc Fils de Dieu par sa Nature divine, étant le Verbe
engendré par le Père, étant le Verbe qui s'est incarné par l'œuvre de
l'Esprit Saint pour le salut de l'humanité.
Deuxièmement: Jésus-Christ s'est déclaré
aussi Fils de Dieu en sa nature humaine, vertueuse d'une manière parfaite.
Jésus-Christ, le Fils engendré au Père dans la descendance de David, avait une volonté libre, et comme Dieu, et comme homme.
Ses actions témoignent de cette libre volonté, car il les a accomplies selon
ce qu'il voulait, quand il voulait, et sur qui il le voulait. Ni les éléments
ni les créatures ne purent s'opposer à sa volonté qui était parfaite de la liberté
propre à Dieu.
Ils ne le pouvaient. Une seule fois cela fut possible. Mais alors cela se produisit parce
que le Fils de Dieu n'a pas trahi sa mission. Il n'abusa pas de sa libre et
puissante volonté pour fuir la mort de la croix. L'eût-il fait, il aurait
volé, abusé, prévariqué de son pouvoir infini de Fils de Dieu. Et il serait
devenu comme Lucifer, plus rebelle encore que Lucifer.
Mais le Christ ne fut jamais rebelle. Rien ne le rendit tel, pas même
l'humaine et naturelle répugnance au supplice. La Volonté du Père était
au-dessus de sa volonté libre. Le Fils divin très parfait ne tira pas profit
de sa Nature égale au Père, mais avec un amour révérenciel il dit toujours à
Celui qui l'avait engendré: "Que ta volonté soit faite". Doux et obéissant, il tendit ses
poignets aux cordes pour être traîné au sacrifice.
Haut de page.
43> Il eut donc une volonté libre. Mais
il l'utilisa pour être parfait en tant qu'homme, comme il était parfait en tant
que Dieu.
On dit :
"Le Christ ne pouvait pas pécher". Cela serait exact si le Christ
avait été uniquement Dieu. Étant la perfection, Dieu ne peut pas pécher. Mais
sa deuxième nature est sujette aux tentations. Si elles ne sont pas repoussées,
les tentations conduisent au péché. Et contre l'Homme furent lancées de dures
tentations. La haine entière était contre lui. Toute la rancœur, toute la peur,
toute la jalousie de l'Enfer et des hommes étaient contre lui, contre le
Puissant qu'elles sentaient Vainqueur même s'il avait la douceur de l'agneau.
Mais Jésus ne voulut pas pécher. Rendez au Fort la juste
reconnaissance de sa force. Il ne pécha pas parce qu'il ne voulut pas
pécher. Ainsi, contre toute embûche et tout événement, il témoigna encore
d'être Fils de Dieu par cette perfection de sa justice.
Est-ce qu'on ne vous dit pas, à vous
aussi: "Soyez dieux et fils du Très-Haut" ? Lui le fut, car dans son humanité, semblable à la
vôtre, il fut Dieu et fils du Très-Haut par la justice de chacun de ses
actes.
Ô hommes, la Sagesse vous dit que l'affirmation
qui établit la filiation divine de Jésus, né de Marie de la descendance de
David, en plus d'être prouvée par la parole du Père, les miracles, la parole
du Maître, et par sa résurrection, est prouvée aussi par sa domination sur
les passions de l'homme et sur les tentations livrées contre l'Homme. Saint
par sa nature divine, il voulut être saint aussi selon la nature humaine,
vrai Premier-Né de la famille éternelle des fils de Dieu cohéritiers du
Royaume des Cieux.
|