Les louanges de l’époux à sa bien-aimée appliquées à la beauté physique et
spirituelle de Marie.
La laideur, conséquence de la faute.
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371> Jésus dit :
"L’Église
a appliqué à Marie, ma Mère bénie, les louanges que l’époux du Cantique fait
à sa bien-aimée. Et en vérité, aucune créature au monde n’a autant droit de
recevoir ces louanges, même et surtout laissant de côté la sensualité qui
célèbre les beautés physiques, grandes en Marie aussi, car son
exclusion de la faute originelle avait fait de Marie une créature parfaite
comme les deux premiers êtres créés par le Père. Et
ces deux premières créatures avaient, outre la beauté immatérielle de l’âme
innocente, la beauté physique du corps créé par le Père.
La laideur
physique est venue à l’homme comme une des nombreuses conséquences de la faute. La faute n’a
pas endommagé seulement l’esprit. Elle a porté atteinte à la chair aussi.
De l’esprit, qui avait perdu la Grâce,
sont venus des instincts contre nature, lesquels ont eu pour résultat la
monstruosité de la race. Si l’être humain n’avait pas connu le péché, il
n’aurait pas connu certaines impulsions et il n’aurait pas contracté
certaines alliances désapprouvées et maudites qui ont par la suite, dans les
siècles des siècles, fait sentir leur poids sur la première beauté d’origine
par la marque de la laideur.
Et même quand l’être humain n’alla pas jusqu’à s’abaisser par
certaines fautes, la méchanceté, portée jusqu’au crime, marqua de stigmates
les visages des méchants et de leurs descendants, stigmates qu’encore
aujourd’hui vous étudiez pour réprimer la délinquance [1].
Mais vous devriez
commencer, vous les savants qui les étudiez, par
enlever le premier stigmate de délinquance de votre cœur : celui qui vous fait
rebelles à Dieu, à sa Loi, à sa Foi. Il faut soigner l’esprit, et non
réprimer les fautes de la chair et du sang.
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372> Si l’être humain, se soignant
lui-même d’abord, soignait ensuite l’éducation spirituelle de ses frères et
sœurs, reconnaissant cet esprit qui est le moteur de vos actes plutôt que de
le nier par ses paroles et encore plus par les œuvres de toute une vie, la
délinquance diminuerait jusqu’à devenir une manifestation sporadique chez
quelques pauvres malades d’esprit.
La laideur physique est vraiment le signe de
sa propre ou d’une lointaine union avec le mal [2]
au point que, à l’époque de Moïse, alors que, pour un ensemble de raisons que
je t’ai expliquées [3],
il fallait user d’une sévérité et d’un absolutisme que j’ai par la suite
modifiés par ma doctrine d’amour, les personnes difformes étaient exclues des
services divins [4]. Cette loi n’avait pas été donnée
par la Justice pour enseigner aux humains à manquer de charité envers les
infortunés, mais pour mettre un frein à l’animalité des humains par la peur
que leurs fautes contre nature n’engendrent des êtres difformes exclus du
service divin, aspiration suprême des enfants d’Israël.
Puis, je suis venu, moi, la Sagesse éternelle, incarnée pour
vous, et j’ai modifié la Loi au feu de ma Charité et à la lumière de mon
intelligence.
Des siècles et des siècles s’étaient écoulés depuis le temps de
Moïse et, malgré toutes les lois, les humains avaient forniqué avec le mal,
avec une Luxure outrée et des aberrations monstrueuses, avec une Férocité
également portée à des chefs-d’œuvre de criminalité. Chez les enfants des
enfants de ces millions de pécheurs se marquaient les stigmates des
lointaines fautes des pères tandis que, sous l’enveloppe d’une chair non
belle et rendue difforme par des défauts physiques ou d’horribles maladies,
battait un cœur plus digne de Dieu que beaucoup de cœurs d’êtres physiquement beaux.
Et alors moi, fruit de l’Amour et porteur de
l’amour chez les humains, je vous ai enseigné à aimer les infortunés pour
vous enseigner l’amour; j’ai appelé à moi les estropiés, les aveugles, les
lépreux, les fous et je les ai guéris lorsqu’il y avait lieu, je les ai aimés
toujours avec prédilection et je vous ai enseigné à les aimer de même.
Cela répondait aussi à une raison de haute justice. Moi, qui
étais venu pour racheter les difformités de l’esprit et pour aimer jusqu’à
l’holocauste vos esprits difformes, pour leur redonner la beauté digne
d’entrer au ciel, pouvais-je ne pas aimer les difformes dans la chair, —
dont la difformité était une croix qui en elle-même rachetait l’esprit — qui
savait la porter ?
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373> Non. Le Sauveur les a aimés et les
aime, les malheureux de la terre. Et s’il ne peut opérer sur tous le miracle
qui rendrait parfaits leurs membres destinés à périr — il ne le peut pour
des raisons qu’il est inutile d’expliquer aux humains — il peut donner
à tous ceux qu’une infirmité accable, sa divine assurance qu’ils posséderont
le Ciel, s’ils savent subir l’épreuve de leur martyre sans douter de la bonté
de l’Eternel et sans se révolter contre leur sort en en accusant Dieu .
Qu’ils m’aiment aussi pour leur douleur. Je les récompenserai
pour leur amour, et les abandonnés de la terre triompheront au Ciel.
Ma Mère, la sans faute, la toute belle, désirée
de Dieu, destinée à être ma Mère, possédait l’harmonieuse intégrité des
membres, en laquelle était manifeste le pouce modeleur de Dieu qui l’avait
créée à sa parfaite ressemblance.
Les œuvres artistiques ont tenté pendant tant de siècles de
représenter Marie [5]. Mais comment peut-on représenter
la perfection ? Elle transparaît de l’intérieur à l’extérieur. Et si
vous réussissez à faire une forme parfaite avec le pinceau ou le ciseau, vous
ne pouvez y mettre cette lumière de l’âme qui est une chose spirituelle,
l’ineffable touche divine apposée sur une chair sainte, touche que vous voyez
briller de l’intérieur sur vos frères et sœurs et qui vous fait vous exclamer
:’Quel saint visage !’.
Comment pouvez-vous représenter Marie ? La Toute Sainte du Seigneur !
Chaque fois qu’elle est apparue et que vous vous êtes donné de la peine pour
reproduire son apparence, ceux qui avaient eu le bonheur de la voir se sont
écriés :’Cette œuvre est belle, mais ce n’est pas Marie. Elle est belle
autrement, d’une beauté que vous ne pouvez reproduire et qu’on ne peut décrire’ [6].
Pourrais-tu reproduire Marie, toi à qui, pour te réconforter
dans l’épreuve imminente, j’ai accordé de voir ma Mère et la tienne [7], le pourrais-tu, même si tu étais
peintre ou sculpteur sublime ? Non. Tu as déclaré que même ta parole efficace
de femme instruite et capable de composer, est pauvre, insuffisante pour
décrire Marie. Tu as dit qu’elle est ‘lumière’ pour évoquer la chose la plus
belle et la plus indescriptible de ce monde et la comparer à ma Mère, notre Mère [8].
C’est l’esprit de
Marie, qui affleure des voiles de sa chair immaculée, que vous ne pouvez
décrire, ô enfants de Marie et mes frères et sœurs. Sanctifiez-vous pour voir
Marie. Même à supposer qu’au Paradis vous n’ayez qu’elle à voir, vous
seriez déjà bienheureux.
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374> Car Paradis signifie lieu où
l’on jouit de la vue de Dieu, et celui qui voit Marie voit déjà Dieu. Elle
est le miroir sans tache de la Divinité.
Tu vois donc que les louanges du Cantique sont justement
appropriées à Marie : avec son âme pure et amoureuse, elle blessa le cœur de
Dieu qui est son Roi, mais qui la contente dans ses désirs d’amour pour vous,
comme si elle était sa Reine.
Je voudrais que,
dans les limites de vos forces, tout comme vous devez aimer Dieu de tout
votre être, vous vous efforciez d’aimer Marie. Aimer veut dire imiter, dans
un esprit d’amour, celui qu’on aime. Et j’en ai fait pour vous un doux
commandement : ‘On saura que vous m’aimez quand on verra que vous faites les
œuvres que je fais’ [9]. Je vous donne maintenant le même
commandement pour ma Mère :’On verra que vous l’aimez lorsque vous
l’imiterez’.
Oh ! Si le monde s’efforçait d’imiter Marie ! Le mal, dans ses
diverses manifestations qui vont de la ruine des âmes à la ruine des
familles, et de la ruine des familles à la ruine des Nations et du globe tout
entier, tomberait vaincu pour toujours, car Marie tient le Mal sous son talon
virginal [10] et, si Marie était votre Reine et
vous étiez vraiment ses enfants, sujets et imitateurs, le Mal ne pourrait
plus vous nuire.
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