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Catéchèse du vendredi 15 octobre 1943


Les louanges de l’époux à sa bien-aimée appliquées à la beauté physique et spirituelle de Marie.
La laideur, conséquence de la faute.

 










 

371> Jésus dit :

 "L’Église a appliqué à Marie, ma Mère bénie, les louanges que l’époux du Cantique fait à sa bien-aimée. Et en vérité, aucune créature au monde n’a autant droit de recevoir ces louanges, même et surtout laissant de côté la sensualité qui célèbre les beautés physiques, grandes en Marie aussi, car son exclusion de la faute originelle avait fait de Marie une créature parfaite comme les deux premiers êtres créés par le Père. Et ces deux premières créatures avaient, outre la beauté immatérielle de l’âme innocente, la beauté physique du corps créé par le Père.   

 La laideur physique est venue à l’homme comme une des nombreuses conséquences de la faute. La faute n’a pas endommagé seulement l’esprit. Elle a porté atteinte à la chair aussi. De l’esprit, qui avait perdu la Grâce, sont venus des instincts contre nature, lesquels ont eu pour résultat la monstruosité de la race. Si l’être humain n’avait pas connu le péché, il n’aurait pas connu certaines impulsions et il n’aurait pas contracté certaines alliances désapprouvées et maudites qui ont par la suite, dans les siècles des siècles, fait sentir leur poids sur la première beauté d’origine par la marque de la laideur.        

Et même quand l’être humain n’alla pas jusqu’à s’abaisser par certaines fautes, la méchanceté, portée jusqu’au crime, marqua de stigmates les visages des méchants et de leurs descendants, stigmates qu’encore aujourd’hui vous étudiez pour réprimer la délinquance [1].          

 Mais vous devriez commencer, vous les savants qui les étudiez, par enlever le premier stigmate de délinquance de votre cœur : celui qui vous fait rebelles à Dieu, à sa Loi, à sa Foi. Il faut soigner l’esprit, et non réprimer les fautes de la chair et du sang.   

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372> Si l’être humain, se soignant lui-même d’abord, soignait ensuite l’éducation spirituelle de ses frères et sœurs, reconnaissant cet esprit qui est le moteur de vos actes plutôt que de le nier par ses paroles et encore plus par les œuvres de toute une vie, la délinquance diminuerait jusqu’à devenir une manifestation sporadique chez quelques pauvres malades d’esprit.      

 La laideur physique est vraiment le signe de sa propre ou d’une lointaine union avec le mal [2] au point que, à l’époque de Moïse, alors que, pour un ensemble de raisons que je t’ai expliquées [3], il fallait user d’une sévérité et d’un absolutisme que j’ai par la suite modifiés par ma doctrine d’amour, les personnes difformes étaient exclues des services divins [4]. Cette loi n’avait pas été donnée par la Justice pour enseigner aux humains à manquer de charité envers les infortunés, mais pour mettre un frein à l’animalité des humains par la peur que leurs fautes contre nature n’engendrent des êtres difformes exclus du service divin, aspiration suprême des enfants d’Israël.    

Puis, je suis venu, moi, la Sagesse éternelle, incarnée pour vous, et j’ai modifié la Loi au feu de ma Charité et à la lumière de mon intelligence.        

Des siècles et des siècles s’étaient écoulés depuis le temps de Moïse et, malgré toutes les lois, les humains avaient forniqué avec le mal, avec une Luxure outrée et des aberrations monstrueuses, avec une Férocité également portée à des chefs-d’œuvre de criminalité. Chez les enfants des enfants de ces millions de pécheurs se marquaient les stigmates des lointaines fautes des pères tandis que, sous l’enveloppe d’une chair non belle et rendue difforme par des défauts physiques ou d’horribles maladies, battait un cœur plus digne de Dieu que beaucoup de cœurs d’êtres physiquement beaux.    

 Et alors moi, fruit de l’Amour et porteur de l’amour chez les humains, je vous ai enseigné à aimer les infortunés pour vous enseigner l’amour; j’ai appelé à moi les estropiés, les aveugles, les lépreux, les fous et je les ai guéris lorsqu’il y avait lieu, je les ai aimés toujours avec prédilection et je vous ai enseigné à les aimer de même.           

Cela répondait aussi à une raison de haute justice. Moi, qui étais venu pour racheter les difformités de l’esprit et pour aimer jusqu’à l’holocauste vos esprits difformes, pour leur redonner la beauté digne d’entrer au ciel, pouvais-je ne pas aimer les difformes dans la chair, dont la difformité était une croix qui en elle-même rachetait l’esprit qui savait la porter ?    

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373> Non. Le Sauveur les a aimés et les aime, les malheureux de la terre. Et s’il ne peut opérer sur tous le miracle qui rendrait parfaits leurs membres destinés à périr il ne le peut pour des raisons qu’il est inutile d’expliquer aux humains il peut donner à tous ceux qu’une infirmité accable, sa divine assurance qu’ils posséderont le Ciel, s’ils savent subir l’épreuve de leur martyre sans douter de la bonté de l’Eternel et sans se révolter contre leur sort en en accusant Dieu .           

Qu’ils m’aiment aussi pour leur douleur. Je les récompenserai pour leur amour, et les abandonnés de la terre triompheront au Ciel.       

 Ma Mère, la sans faute, la toute belle, désirée de Dieu, destinée à être ma Mère, possédait l’harmonieuse intégrité des membres, en laquelle était manifeste le pouce modeleur de Dieu qui l’avait créée à sa parfaite ressemblance.     

Les œuvres artistiques ont tenté pendant tant de siècles de représenter Marie [5]. Mais comment peut-on représenter la perfection ? Elle transparaît de l’intérieur à l’extérieur. Et si vous réussissez à faire une forme parfaite avec le pinceau ou le ciseau, vous ne pouvez y mettre cette lumière de l’âme qui est une chose spirituelle, l’ineffable touche divine apposée sur une chair sainte, touche que vous voyez briller de l’intérieur sur vos frères et sœurs et qui vous fait vous exclamer :’Quel saint visage !’.  

Comment pouvez-vous représenter Marie ? La Toute Sainte du Seigneur ! Chaque fois qu’elle est apparue et que vous vous êtes donné de la peine pour reproduire son apparence, ceux qui avaient eu le bonheur de la voir se sont écriés :’Cette œuvre est belle, mais ce n’est pas Marie. Elle est belle autrement, d’une beauté que vous ne pouvez reproduire et qu’on ne peut décrire’ [6].  

Pourrais-tu reproduire Marie, toi à qui, pour te réconforter dans l’épreuve imminente, j’ai accordé de voir ma Mère et la tienne [7], le pourrais-tu, même si tu étais peintre ou sculpteur sublime ? Non. Tu as déclaré que même ta parole efficace de femme instruite et capable de composer, est pauvre, insuffisante pour décrire Marie. Tu as dit qu’elle est ‘lumière’ pour évoquer la chose la plus belle et la plus indescriptible de ce monde et la comparer à ma Mère, notre Mère [8].

 C’est l’esprit de Marie, qui affleure des voiles de sa chair immaculée, que vous ne pouvez décrire, ô enfants de Marie et mes frères et sœurs. Sanctifiez-vous pour voir Marie. Même à supposer qu’au Paradis vous n’ayez qu’elle à voir, vous seriez déjà bienheureux.

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374> Car Paradis signifie lieu où l’on jouit de la vue de Dieu, et celui qui voit Marie voit déjà Dieu. Elle est le miroir sans tache de la Divinité.  

Tu vois donc que les louanges du Cantique sont justement appropriées à Marie : avec son âme pure et amoureuse, elle blessa le cœur de Dieu qui est son Roi, mais qui la contente dans ses désirs d’amour pour vous, comme si elle était sa Reine.          

 Je voudrais que, dans les limites de vos forces, tout comme vous devez aimer Dieu de tout votre être, vous vous efforciez d’aimer Marie. Aimer veut dire imiter, dans un esprit d’amour, celui qu’on aime. Et j’en ai fait pour vous un doux commandement : ‘On saura que vous m’aimez quand on verra que vous faites les œuvres que je fais’ [9]. Je vous donne maintenant le même commandement pour ma Mère :’On verra que vous l’aimez lorsque vous l’imiterez’.

Oh ! Si le monde s’efforçait d’imiter Marie ! Le mal, dans ses diverses manifestations qui vont de la ruine des âmes à la ruine des familles, et de la ruine des familles à la ruine des Nations et du globe tout entier, tomberait vaincu pour toujours, car Marie tient le Mal sous son talon virginal [10] et, si Marie était votre Reine et vous étiez vraiment ses enfants, sujets et imitateurs, le Mal ne pourrait plus vous nuire.



Soyez à Marie. Automatiquement, vous serez à Dieu. Car elle est le Jardin fermé où est Dieu, le saint Jardin où Dieu fleurit. Car elle est la Fontaine dont jaillit l’Eau vive qui monte vers le Ciel et vous donne le moyen de monter au Ciel : moi, le Christ, Rédempteur du monde et Sauveur de l’être humain." [11].        

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Fiche mise à jour le 06/12/2019.

 



[1] Il s’agit des stigmates de l’esprit, autrement dit, des antécédents et des comportements comme la suite l’éclaire.

[2] Il s’agit des malformations congénitales. Toutes ces explications justifient l’amour de prédilection que Jésus portait aux « infortunés » comme il est dit juste après.

[3] Dans la dictée du 9 juillet.

[4] Cf. Lévitique 21, 17-23.

[5] L'image de Notre Dame de Guadalupe est en ce jour, la seule œuvre d'art non peinte de mains humaines, représentant la Vierge Marie. En commentant le récit des apparitions de Tre Fontane à Rome dans la dictée du 28 décembre 1947, Marie précise : «Il (Bruno Cornacchiola) aurait surtout dû s'inspirer de mon visage du portrait de Notre-Dame de l’Annonciation de Florence si l’homme et le temps n’en avaient altéré l’image, chacun pourrait en effet me connaître telle que j’étais quand l’Esprit de l’Esprit de Dieu me rendit enceinte de Dieu. La fumée des cierges et le temps en ont assombri les couleurs, et l’homme l’a endommagé... Mais on voit encore à quoi ressemblait la petite fille de Dieu, la fiancée de Joseph en ce printemps de mes années, en ce printemps fleuri de Nazareth». Cette célèbre fresque est attribuée à la main d’un ange. Maria Valtorta repose dans le cloître attenant.

[6] C’est en effet une réaction habituelle des voyants. Sainte Faustine éclata en sanglots en découvrant le célèbre portrait de Jésus Miséricordieux qu’on avait fait pourtant d’après ses descriptions.

[7] Dans les textes des 12 et 19 septembre.

[8] Ces considérations sont à garder en mémoire lorsque l’on découvre les portraits dessinés par Lorenzo Ferri sous les indications de Maria Valtorta. Si on peut reproduire les traits physiques, on ne peut reproduire la lumière intérieure.

[9] Cf. Jean 13, 34-35.

[10] Cf. Genèse 3, 15. Dans les révélations faites au père Don Stefano Gobbi, Marie a plusieurs fois parlé de sa mission d'écraser la tête du serpent c’est-à-dire le mal. Elle lui dit : "Je suis terrible comme une armée rangée en bataille parce que la tâche qui m'a été confiée par le Seigneur est de vaincre Satan, d'écraser la tête de l'antique Serpent, d'enchaîner l'énorme Dragon et de le précipiter dans son Abîme de feu, de combattre et d'abattre celui qui s'oppose au Christ, c'est-à-dire l'Antéchrist, pour préparer la Seconde Venue de Jésus, qui instaurera son Règne Glorieux parmi vous. C'est là mon dessein…" Cf. Le livre Bleu version 2, Milan, 8 Septembre 1990, page 786 sur 1174.

[11] Le commentaire du Cantique reprend dans la dictée du 18 octobre. L’auteur le note aussi sur une copie dactylographiée.