Se dépouiller de tout pour ne rechercher que Dieu.
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381> Jésus dit :
"
Le secret de l’âme qui ne veut pas perdre son amour, Dieu, doit être — je
t’en ai déjà parlé
— de rester toujours fixée en Dieu avec les pouvoirs de l’âme
.
Quoi que vous fassiez, sachez garder l’esprit fixé en moi. De
cette façon, vous sanctifierez chacune de vos actions en la rendant agréable
à Dieu et surnaturellement utile pour vous. Tout est oraison pour celle qui
sait demeurer en Dieu, parce que l’union n’est rien d’autre qu’amour, et
parce que l’amour transforme même les actions les plus humbles de la vie
humaine en actes d’adoration agréables à Dieu.
Je te dis en vérité que, entre celui qui reste enfermé pendant
des heures à l’église à répéter des mots dont l’âme est absente et celui qui,
chez lui, à son bureau, dans son magasin, vaque à ses occupations en m'aimant
et aimant son prochain pour moi, c’est le second qui prie et je le
bénis, tandis que le premier ne fait qu’exécuter une pratique hypocrite que
je condamne et méprise.
Quand l’âme a réussi à atteindre cette science amoureuse qui
consiste à savoir rester toujours fixée en Dieu avec ses facultés, elle
produit des actes d’amour continus. Elle m’aime même dans le sommeil
physique, car la chair s’endort et se réveille avec la présence de mon Nom et
ma pensée et, pendant que le corps se repose, l’âme continue d’aimer.
Oh ! saintes unions de l’âme avec son Dieu ! Lien spirituel que
l’œil humain ne voit pas, mais s’il le pouvait, il verrait un cercle de feu
qui entoure Dieu et la créature et qui, en augmentant la jubilation de Dieu,
augmente la gloire de la créature; cercle saint qui, au Ciel, servira de
nimbe à votre front glorifié.
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382> Enfermée comme elle est dans la chair, l’âme
subit parfois par contrecoup les fatigues de la chair. Tentations de Satan,
manquements plus ou moins graves — je ne parle pas de la faute mortelle
qui sépare violemment l’âme de son Dieu, mais des fautes plus légères ,
lesquelles, quoique légères, ont pour conséquence une lassitude de l’esprit —
déceptions, douleurs, évènements de la vie, toutes ces choses provoquent,
avec les autres causes, des fatigues de l’âme chez ceux qui sont moins formés
à la vie de l’esprit.
Mais il faut réagir. Elles sont comme une de ces langueurs
physiques qui précèdent la consomption de la chair. Malheur à celui qui ne
les combat pas dès le début ! Mais trois fois malheur à celui qui ne combat
pas les langueurs de l’esprit qui mènent à la somnolence spirituelle et,
lentement, à la mort de l’âme.
Dieu n’aime pas les paresseux, il n’aime pas
ceux qui préfèrent leur confort au Seigneur. Dieu punit ceux qui deviennent
tièdes. Il se retire.
Votre bon Dieu vous appelle pour vous réveiller, il vous prie
de l’accueillir, il se montre soucieux en vous ayant cherché et vous demande votre
cœur pour s’y réfugier. Mais ne savez-vous pas que votre cœur est le plus
beau tabernacle pour votre Seigneur ?
Le bon Dieu tente tout pour vous tirer du sommeil spirituel et de la paresse
spirituelle. Parfois, il tente même de forcer les grilles mystiques du cœur
pour essayer d’y entrer. Puis, il se retire parce qu’il ne recourt que
rarement à la violence. Il vous laisse toujours libres, même si le fait de
vous laisser libres est une douleur pour lui, car il voit que vous faites un
mauvais usage de la liberté.
Quelquefois, en fait presque toujours, l’âme
perçoit la venue de son Dieu, elle sent sa tentative d’entrer et, puisque
l’âme se souvient que Dieu l’a créée, elle tressaille de douceur.
Vous piétinez votre âme, vous ne la suivez pas dans ses désirs,
mais elle résiste à mourir en vous. Elle est la dernière à mourir, elle meurt
après que l’intellect et le cœur sont morts à cause de l’orgueil
et de la luxure;
elle meurt seulement quand vous la tuez en lui enlevant la Lumière,
l’Amour, la Vie, c’est-à-dire Dieu. Mais aussi longtemps qu’elle n'est
pas morte, elle tressaille de joie et palpite d’amour quand Dieu s’approche
d’elle. Malheur à ceux qui refusent de seconder ces mouvements de l’âme. Ils
sont semblables aux malades qui, en multipliant les imprudences et en
désobéissant au médecin, aggravent leur maladie toujours davantage au point
de la rendre mortelle.
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383> Lorsque votre âme fond de douceur
car elle sent la présence de Dieu au-delà des grilles, secondez le mouvement
de l’âme, abandonnez tous les soucis de la chair, mettez votre chair
orgueilleuse à genoux, reconnaissez les droits de la reine enfermée en vous,
de cette reine qui veut suivre son Roi, et adorez la bienveillance du Roi qui
est venu à vous pour aimer votre âme et vous donner le gage du salut même
pour votre chair à laquelle vous tenez tant, mais pour laquelle vous ne savez
faire rien de réellement utile.
Dieu veut qu’à la résurrection finale vos chairs aussi
resplendissent de lumière et de beauté surnaturelle et éternelle, qu’elles
resplendissent pour les saintes œuvres accomplies dans la vie sur terre, pour
les œuvres accomplies en suivant les impulsions de l’âme mue par Dieu.
Si vous saviez
quelle grande grâce représente chaque venue du Dieu-Amour ! Si vous le
compreniez, vous diriez à chaque instant :
‘Viens, Seigneur Jésus ! Viens guider mon âme ! Sois mon Roi et
mon Maître !’. Si vous le saviez, vous marqueriez chaque rencontre, chaque
venue, parmi les jours fastes de votre vie d’humains. Et en vérité, aucun
évènement n’est aussi faste que l’instant où j’entre dans votre cœur avec mon
amour pour vous sauver et vous conduire, au-delà de la vie, à la vraie Vie,
éternelle et bienheureuse.
Lorsque, par
incurie, vous avez laissé passer outre votre Maître, affligé à cause de votre
inertie spirituelle; lorsque le remords, cri de la conscience qui ne se tait
jamais complètement, même dans les plus dépravés, éveille votre âme que vous
avez abrutie dans la tiédeur et la matérialité, soyez prompts à prendre les
mesures nécessaires. Cherchez Dieu tout de suite .
Pensez que, sans Dieu, on erre sur les chemins de la mort
jusqu’à en périr pour l’éternité. Pensez aussi que Dieu est
compatissant et qu’il a des entrailles charitables pour vous. Il entend
aussitôt votre cri qui l’appelle et, même s’il reste caché quelque temps pour
vous punir, il n’est pas loin. Vous ne le voyez pas, mais il est déjà à vos
côtés avec son cœur de Père qui pardonne au fils fourvoyé, et désire
ardemment le serrer contre son cœur.
Cherchez Dieu tout de suite. Passez outre la ronde des gardes,
des pièges que l’Ennemi a échelonnés le long de la route afin d’empêcher
qu’une âme lui échappe pour se réfugier en Dieu. Laissez donc que, par
vengeance, Satan, envieux et cruel, vous dépouille.
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384> Il vaut mieux que vous entriez dans la vie
éternelle dépouillés d’humanité ,
mais riches seulement de richesses spirituelles, qu’accompagnés au seuil de
Dieu par des affections, des honneurs, des joies terrestres, pour être jetés
dehors parce que vous avez déjà tout eu et vous ne méritez rien d’autre,
ayant préféré ce ‘tout’, lequel tombe et vous entraîne dans la chute,
à la seule chose nécessaire : la monnaie pour entrer dans la vie éternelle,
accumulée grâce aux efforts, aux fatigues, à la patience spirituelle, menue
monnaie sainte amassée heure après heure en obéissant à ma Loi par amour pour
moi, perles mystiques obtenues par la souffrance subie par amour, éternels
rubis créés par votre volonté d’être mes enfants, à l’encontre des voix de la
nature charnelle, à l’encontre des railleries et des vengeances du monde, à
l’encontre des séductions et des colères de Satan; richesses spirituelles
voulues en se dominant soi-même et ses ennemis, qu’ils soient des humains ou
des démons; voulues en broyant la chair pour faire triompher l’esprit qui
veut suivre la volonté de Dieu; voulues jusqu’à en suer du sang vivant, comme
moi face à la plus forte tentation, à la plus forte peur, à la plus forte
volonté divine que jamais homme ait pu subir.
Si vous saviez ce qu’est un ‘non’ dit aux forces de la chair,
des affections, des richesses, des honneurs, afin d’être fidèles à Celui qui
vous aime ! Si vous saviez ce que c’est que d’être prêts à se laisser prendre
même les choses les plus chères pour appartenir totalement à Dieu !
Certaines spoliations, subies avec résignation sinon avec joie,
puisqu’on peut encore se réjouir devant la santé immolée à des fins divines,
mais on ne peut se réjouir sur un tombeau qui se referme sur un père, une
mère, un époux, un enfant, un frère — je fus homme parmi les hommes moi aussi
et je me rappelle ce que c’est que de ne plus entendre une voix aimée, de ne
plus sentir la présence d’un parent dans la maison ou d’un ami dans sa
demeure — certaines spoliations subies avec résignation ont valeur de
martyre, Maria, souviens-toi. Elles l’ont tout comme la vie qu’on
offre pour l’avènement de mon Règne dans les cœurs, comme les fièvres, les
maladies qu’on subit pour que tombent les fièvres des âmes et les maladies
des esprits.
Et l’un et l’autre martyre auront la récompense du
martyre : l’étole de pourpre de ceux qui sont venus à moi à travers
de grandes tribulations ,
théorie
de feu qui suivra l’Agneau avec la théorie immaculée des vierges, la seconde
à ma droite, la première à ma gauche, car ces héros de l’esprit sont vraiment
les enfants de mon cœur déchiré par un martyre d’amour, comme les premiers
sont les enfants de Marie qui ressemblent davantage à leur Mère et au Fils de
la Mère, ceux qui vécurent dans leur habit d’humains avec des sentiments
d’anges, au-delà de la chair et du sang.
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385> Par tous vos moyens, avec une sainte audace,
cherchez le Seigneur. Cherchez-le pour réparer la paresse d’avant. Et une
fois que vous l’aurez trouvé, ne vous séparez plus de lui.
En lui réside le Bien qui ne meurt pas, en lui la Vie et la
Vérité. Si vous demeurez en lui, vous ne périrez point. Si vous vivez en lui,
vous ne mourrez pas, vous ne commettrez pas d’erreurs. Tel un bateau qui
entre sûrement dans le port parce que son pilote a su le mener, guidés par le
Christ, vous entrerez dans le port de la Paix. C’est moi qui vous le dis, moi
qui ne mens pas.
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