Leçon du Christ en croix sur l’immense valeur de l’esprit.
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374> Jésus dit :
"Aujourd’hui,
je veux parler d’une phrase que j’ai prononcée sur la croix. Cela pourra
sembler un intermède dissonant par rapport au sujet de ces derniers jours.
Mais ce ne l’est pas.
Tout ce que je dis se réfère à la pierre précieuse qui est en
vous, à l’esprit .
Car l’esprit est le Seigneur de votre être. Vous en faites souvent un
esclave, mais c’est une faute dont vous répondrez. Le fait que vous le
piétinez et le tuez ne change pas son caractère de Seigneur de votre être.
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375> Je veux rappeler ton attention à une phrase
que j’ai prononcée sur la croix. Tu es sur la croix, toi aussi, pauvre Maria.
Et ta croix désormais habituelle est devenue plus dure et plus amère avec la
douleur qui présentement te consume la chair et le sang et t’opprime le moral
jusqu’à le briser. Mais à la douleur de la mort de ta mère s’unit l’autre
douleur du fait qu’elle t’a quittée sans un mot. Tu as un nœud de larmes dans
le cœur à cause de ta faim inassouvie de caresses, laquelle t’a accompagnée
toute ta vie de fille et t’accompagnera toute ta vie d’orpheline.
Donne-moi aussi ce sacrifice. Il y a beaucoup d’enfants sans
mère. Sans, parce que leur mère ne les aime pas, parce que leur mère les a
rejetés.
Penses-tu que les enfants du péché, lorsqu’ils sortent du
brouillard de l’enfance et qu’ils commencent à réfléchir, ne souffrent pas de
leur condition ? La charité humaine leur donne du pain et un toit, oh! pas
beaucoup plus, et souvent moins que ce qu’on donne à un chiot perdu ou à un
animal abandonné. Mais s’il suffit au chiot et à l’animal de recevoir de la
nourriture, un abri, une caresse pour être heureux, les enfants de la femme
qui les a répudiés, parce qu’ils sont le témoignage de sa faute, ont un
esprit supérieur à celui du chiot ou d’un autre animal; ils ont une âme qui
souffre; leur souffrance de bâtards perdus en dehors du nid où ils sont nés,
chassés de leur nid, peut les rendre injustes et méchants. Injustes avec moi
et méchants envers les humains, envers les semblables de ceux qui les ont
engendrés pour les condamner à un sort honteux.
Moi seul, qui suis celui à qui pas une larme humaine n’échappe
et pour qui même le besoin d’un moineau qui a faim ne passe pas inaperçu, moi
seul connais les larmes et les révoltes de ces pauvres créatures qui n’ont
même pas eu ce minimum de famille que constitue le souvenir des parents
trépassés. Et mon amour recueille ces larmes et ma miséricorde plaint les
révoltes. La Justice n’est pas sévère avec ces pauvres enfants engendrés
pour les pleurs et la honte, mais elle va juger avec un visage sévère, ceux
qui les ont fait naître à un tel destin.
Mais ce n'est
pas de cela que je veux te parler. Je te demande seulement ta souffrance de
fille qui n’a pas connu le réconfort de l’adieu maternel. Tu m’as, moi, comme
peu m’ont. Ils ne savent pas me voir et m’entendre, autrement je serais avec
tous comme je suis avec toi. Donne-moi ta douleur de fille pour qu’ils
sentent qu’ils ont un Père, qu’ils ne sont pas des bâtards, qu’il y a
quelqu’un qui les aime.
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376> Et qui les aime comme aucun parent de
la terre ne sait et ne peut aimer. Il faut savoir appliquer sa propre douleur
individuelle à soulager les douleurs d’autrui. Et toi qui connais l’amertume
de certaines situations, la désolation du cœur et la consolation qui peut
venir seulement de Dieu, souffre avec bonne volonté pour empêcher ce
désespoir, qui est parmi les plus amers, les plus désolés et les plus
dangereux.
Maintenant,
parlons de la phrase que j’ai prononcée sur la croix.
Si, parmi les paroles de la Sagesse, il n’y en a pas une
d’inutile au sujet de l’esprit, que ne pourrait-on pas dire des paroles
prononcées par moi, Sagesse divine ? Sur la croix, j’ai complété ma mission
de Rédempteur, mais aussi de Maître.
Je vous ai enseigné le pardon en pardonnant à
mes meurtriers et à ceux qui m’offensaient en tant que Dieu et en tant que mourant .
Je vous ai enseigné à avoir foi en la miséricorde
accordée à ceux qui se repentent en promettant le Paradis à Disma .
Je vous ai enseigné vers qui aller pour ne pas vous sentir seuls : vers Marie
qui est une Mère pour vous .
Je vous ai enseigné à demander humblement et à souffrir patiemment même les
nécessités corporelles en demandant une gorgée pour mes lèvres .
Je vous ai enseigné à ne pas vous plaindre si cette gorgée est du fiel et du
vinaigre… fiel et vinaigre, Maria, qu’on donne non seulement aux lèvres, mais
souvent au cœur qui demande à aimer et n’essuie que refus et offenses. Souviens-toi
que ton Jésus a eu le cœur saturé de ce mélange très amer.
Je vous ai enseigné Qui invoquer à ces heures où la douleur
fond sur vous et où il vous semble que tous vous aient abandonnés
.
À cause des besoins de la Rédemption, j’étais réellement abandonné par le
Père, mais je l’ai invoqué aussi. C’est ce qu’il faut faire, mes enfants, aux
heures d’épreuve et de douleur. Même si Dieu vous paraît lointain, il faut
l’appeler au secours quand même. Donnez-lui toujours un amour filial. Il vous
fera ses dons. Ce ne seront peut-être pas ceux que vous avez demandés; ce
seront d’autres dons encore plus utiles —pour vous. Faites confiance au
Seigneur votre Père. Il vous aime et prend soin de vous. Croyez-le toujours.
Dieu récompense celui qui croit en sa bonté.
Mais avant de
dire la dernière parole dans laquelle, à la douleur angoissée de cette mort,
se mêlait la joie d’avoir conquis la vie pour vous j’ai prononcé la phrase
dont je veux te parler : ‘Père, en tes mains je remets mon esprit’
.
Vous voyez, ô chers enfants, quelle valeur a
l’esprit ?
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377> Ma dernière pensée se tourne vers
lui, pour le recommander au Père. L’esprit est une valeur incommensurable de
notre vie d’êtres humains; je dis ‘notre’, car celui qui mourait sur la croix
était vraiment un Homme outre qu’un vrai Dieu, et donc semblable à vous dans
son humanité. Ma sollicitude extrême se porte à mon esprit qui est sur le
point de se libérer de la chair pour retourner à l’Origine dont il est issu.
L’esprit du Christ n’avait pas besoin de la divine pitié.
C’était l’esprit divin et innocent du Fils du Père et de l’Immaculée. Mais
j’ai voulu vous enseigner qu’une seule chose est précieuse dans la vie et
plus précieuse que la vie : l’esprit. Il doit être l’objet de tous vos
soins durant l’existence et de toutes vos prévoyances à l’heure de la mort.
Tout ce que
vous possédez sur terre meurt avec la chair. Rien ne vous suit dans l’autre
vie. Mais l’esprit demeure, mais l’esprit vous précède. C’est lui qui
se présente devant le Juge et reçoit la première sentence. C’est lui qui
réveillera la chair à l’heure du Jugement dernier et lui redonnera la vie
pour qu’elle écoute le décret qui la rendra bienheureuse avec l’esprit ou
maudite avec lui. La chair connaîtra des siècles ou des instants de mort
avant sa résurrection, mais l’esprit ne connaît qu’une mort dont il ne
ressuscite pas.
Malheur aux esprits morts qui donneront la mort à la chair
qu’ils habitèrent ! La ‘seconde mort’, qui ne connaît point de résurrection
est celle que vous devez craindre pour ce corps que vous aimez plus que
l’esprit, humains stupides qui renversez les valeurs des choses.
Tâchez d’avoir pitié de vous-mêmes, non
du point de vue humain, mais du point de vue surnaturel. Pitié de ce qui
ne meurt pas comme la chair, mais qui peut mourir uniquement comme esprit, en
perdant la Lumière de Dieu ici-bas, la vision et la possession de Dieu dans
mon Ciel.
Essayez. Et puisque vous êtes faibles par la chair qui vous
tente prise comme elle est dans la séduction de Satan, confiez votre esprit
dans la vie et dans la mort au Dieu puissant, saint et miséricordieux.
Lorsque je vous ai enseigné à dire : ‘Ne nous induis pas en
tentation, mais délivre-nous du mal’ ,
ne vous ai-je pas déjà enseigné à confier votre esprit au Père qui vous a
créés et qui ne renie pas sa paternité comme au contraire vous reniez votre
lien filial ?
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