Les lieux où fut versé le Sang du Christ et leur signification.
Fête de la Sainte-Croix.
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294> Jésus dit :
"On l’appelle la ‘Fête de la Sainte Croix’ [1].
Il vaudrait mieux dire ‘Fête du Sacrifice’, car sur la croix, il y eut
l’apothéose de mon Sacrifice
de Rédempteur. Et en disant ‘du sacrifice’, on
pourrait dire ‘du Sang’, parce que sur la croix, j’ai fini de verser mon Sang
jusqu’à la dernière goutte, jusqu’à ce qu’il ne soit déjà plus du sang, mais
un sérum de sang, l’extrême transsudat d’un corps qui se meurt.
Que de sang, Maria ! Et je l’ai versé
partout, pour sanctifier tout et tous. Il y a une raison à cette souffrance
et au fait que j’ai saigné ainsi en
plusieurs lieux, que vous ne cherchez pas à savoir, mais que, en cette fête
de la Croix, je veux te révéler.
Je
l’ai versé au Gethsémani, potager et oliveraie, pour sanctifier la
campagne et les travaux de la campagne. La campagne créée par mon Père
avec ses moissons, ses vignes, ses arbres fruitiers, ses petites plantes mineures,
mais toutes utiles à l’humanité et dont le Père enseigna l’usage et la
culture, par un enseignement surnaturel, aux premiers humains de la terre. Je
l’ai versé là pour sanctifier la terre et les travailleurs de la terre, parmi
lesquels sont aussi compris les bergers des différentes espèces d’animaux que
le Père a donnés aux humains pour les aider et assurer leur subsistance.
J’ai versé mon Sang dans le Temple, puisque
j’avais déjà été blessé par les pierres et les bâtons, pour sanctifier, dans
le Temple de Jérusalem, le Temple futur dont le ciment commençait à cette
heure-là, mon Église et toutes les églises, maisons de Dieu, et leurs
ministres.
Je l’ai versé aussi au Sanhédrin parce que, outre l’Église, il
représentait aussi la Science. Et moi seul sais combien la science
humaine a besoin de sanctification, elle qui se sert de ses pouvoirs pour
renier la vérité et non pour y croire de plus en plus en voyant Dieu à
travers les découvertes de votre intelligence.
Je
l’ai versé dans le palais d’Hérode, pour tous
les rois de la Terre, que j’ai investis du pouvoir humain suprême pour la
protection des peuples et de la moralité de leurs états.
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295> Même dans les palais je suis seul à
savoir combien est grand, très grand le besoin de se rappeler qu’il n’y a
qu’Un seul Roi, le Roi des rois, et que sa Loi est souveraine même sur les
rois de la terre; ils ne sont rois que jusqu’au moment où je dois intervenir
pour les priver de leur couronne dont ils ne sont plus dignes, soit à cause
d’une faute manifeste et personnelle, soit à cause de leur faiblesse — une
faute moins palpable, mais non moins condamnable et condamnée puisqu’elle est
cause de tant de ruines.
De
même, j’ai versé mon Sang au Prétoire où résidait l’Autorité. Je
t’ai déjà dit, il y a quelque temps ,
ce que sont les autorités et le pouvoir, pourquoi et jusqu’à quand ils
existent. Ce qu’ils devraient être pour ne pas être maudits par le Juste
éternel, ils ne peuvent l’obtenir que grâce à l’obéissance à ma Loi d’amour
et de justice et à mon très précieux Sang
qui déracine le péché du cœur et fortifie les esprits, les rendant capables
d’agir saintement, même quand les évènements, que Dieu permet comme épreuve
d’une Nation et punition d’une autre, font en sorte que l’Autorité dominante
n’est pas du pays même, mais du pays vainqueur ou oppresseur. Dans ce cas en
particulier, l’Autorité devrait se rappeler qu’elle n’est en place que par la
permission de Dieu et toujours à une fin dont la base est la sanctification
des deux parties. D’où la nécessité de ne pas se servir de ses pouvoirs pour
se damner et damner les dominés et opprimés par un injuste abus du pouvoir.
J’ai donné mon Sang, en aspergeant comme d’une sainte pluie la maison de
Pilate, pour racheter cette classe de
la Terre qui a un besoin infini d’être
rachetée, car depuis que le monde existe, elle a cru pouvoir rendre légitime
ce qui ne l’est pas.
J’ai empourpré, en les aspergeant de plus en
plus de mon Sang, les soldats flagellateurs pour insuffler aux milices ce
sens d’humanité dans la douloureuse éventualité de guerres, de maladies
maudites qui renaissent toujours parce que vous ne savez pas éliminer en vous
le poison de la haine et vous inoculer l’amour. Le soldat doit combattre,
telle est la loi de ses devoirs, et il ne sera pas puni pour se battre et
tuer puisque l’obéissance le justifie. Mais je le punirai s’il use de
férocité en combattant et s’il se permet des abus qui ne sont pas nécessaires
et que, au contraire, je maudis toujours, car ils sont inutiles et contraires
à la justice, qui doit rester justice même quand une victoire humaine enivre
ou une haine raciale suscite des sentiments contraires à la justice.
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296> Mon
Sang a mouillé les rues de la Ville, y laissant des empreintes; qui, même
si on ne les voit plus, sont restées et resteront éternellement présentes
dans l’esprit des habitants du plus haut des Cieux. J’ai voulu sanctifier les rues où passent tant de gens et où on fait
tant de mal.
Et si tu penses
que mon Sang, abondamment versé partout, n’a pas sanctifié tous les ministres
de l’Église, n’a sanctifié ni les palais,
ni les autorités, ni les milices, ni le peuple, ni la science, ni la
ville, ni les rues, ni même les campagnes, je te réponds que je l’ai versé
même si je savais qu’il se serait retourné contre beaucoup, devenant
leur condamnation au lieu d’être leur salut, selon le but dans lequel je le
versais; et je l’ai versé pour ce petit nombre d’hommes et de femmes de
l’Église, de la science, du pouvoir, des armées, du peuple, des villes, des
campagnes qui ont su le recueillir et en comprendre la voix d’amour, et
suivre cette voix dans ses commandements. Qu’ils soient éternellement bénis !
Mais le dernier Sang ne fut pas versé sur
les mottes de terre, sur les pierres, sur les visages et les vêtements, dans
des lieux où l’eau de Dieu ou la main de l’être humain pouvait le laver et le
disperser. Les dernières gouttes de mon
Sang, accumulées entre la poitrine et le cœur, qui déjà se figeait, et
jaillies dans l’ultime affront — pour qu’il ne restât plus une goutte du
liquide vital dans le Fils de Dieu et de l’Homme, et que je fusse réellement
l’Agneau égorgé dans le sacrifice acceptable au Seigneur — les dernières gouttes de mon Sang ne
furent pas dispersées. Il y avait une Mère sous cette croix ! Une Mère
qui-pouvait enfin se serrer au bois de la croix, se tendre vers son Enfant
tué, lui baiser les pieds transpercés, contractés dans les dernières affres,
et recueillir dans son voile virginal le dernier sang de son Fils, lequel
coulait goutte à goutte de la poitrine ouverte et sillonnait mon corps
inanimé.
Ma très douloureuse Maman ! De ma naissance à ma mort, elle a dû souffrir de
cela aussi : de ne pas pouvoir donner à son Enfant les premiers et derniers
réconforts que reçoit le plus misérable des fils de l’homme à sa naissance et
à sa mort; de son voile, elle dut faire un lange pour son Fils nouveau-né et
un suaire pour son Fils exsangue.
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