Vision du samedi 21
avril 1945
458> 142.1 – Jésus est avec ses douze. L'endroit est toujours
montagneux, mais la route étant suffisamment praticable ,
ils se tiennent tous en groupe et parlent entre eux.
"Mais bon, maintenant que nous sommes seuls ,
nous pouvons le dire : pourquoi tant de jalousie entre deux groupes ?"
dit Philippe.
"Jalousie ? réplique Jude d'Alphée.
Mais non, ce n'est que de l'orgueil !"
"Non. Je dis que ce n'est qu'un prétexte pour justifier, en quelque
sorte, leur conduite injuste envers le Maître. Sous le voile du zèle à
l'égard du Baptiste,
on arrive à s'éloigner sans trop dégoûter la foule." dit Simon.
"Je les démasquerais."
"Nous, Pierre,
nous ferions tant de choses que Lui ne fait pas."
"Pourquoi ne les fait-il pas ?"
"Parce qu'il sait qu'il est bien de ne pas les faire. Nous ne devons que
le suivre. Ce n'est pas à nous de le guider. Et il faut en être heureux.
C'est un grand soulagement d'avoir seulement à obéir..."
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459> "Tu as bien
parlé, Simon" dit Jésus qui, devant eux, semblait absorbé dans ses
pensées. " Tu
as bien parlé. Il est plus facile d'obéir que de commander.
Il n'y paraît pas. Mais c'est ainsi. C'est certainement facile quand l'esprit
est bon. Comme il est difficile de commander quand on a l'esprit droit. Car
si un esprit n'est pas droit, il donne des ordres fous et plus que fous.
Alors il est facile de commander. Mais... comme il devient plus difficile
d'obéir ! Quand quelqu'un a la responsabilité d'être le premier d'un
lieu ou d'une assemblée il doit avoir toujours présents à son esprit :
charité et justice, prudence et humilité, tempérance et patience, fermeté et
pourtant pas d'entêtement. Oh : c'est difficile :... Vous, pour
l'heure, n'avez qu'à obéir. À Dieu et à votre Maître.
142.2 – Toi,
et non pas toi seul, tu te demandes pourquoi je fais ou ne fais pas certaines
choses, tu te demandes pourquoi Dieu permet ou ne permet pas de telles
choses. Vois, Pierre, et vous tous, mes amis. Un des secrets du parfait
fidèle est de ne s'ériger jamais en interrogateur de Dieu. "Pourquoi
fais-Tu ceci ?" demande quelqu'un qui est peu formé à son Dieu. Et
il paraît prendre l'attitude d'un adulte devant un écolier pour dire :
"Ce n'est pas à faire. C'est une sottise. C'est une erreur". Qui
est supérieur à Dieu ?
Maintenant, vous voyez que sous prétexte de zèle pour Jean, je me
trouve chassé. Et vous vous en scandalisez. Et vous voudriez que je redresse
l'erreur en prenant une attitude polémique à l'égard de ceux qui soutiennent
cette façon de voir. Non, cela ne sera jamais. Vous avez entendu le Baptiste
par la bouche de ses disciples : "Il faut que Lui croisse et que moi je
diminue" .
Pas de regrets, il ne s'accroche pas à sa situation... Le saint ne s'attache
pas à ces choses. Il travaille, pas pour le nombre de ses "propres"
fidèles. Lui n'a pas de propres fidèles. Mais il travaille pour
augmenter le nombre de ceux qui sont fidèles à Dieu. Dieu seul a le droit
d'avoir des fidèles. Par conséquent, je ne regrette pas que, de bonne ou de
mauvaise foi, tels ou tels demeurent disciples du Baptiste et de la même
façon, vous l'avez entendu, lui ne s'afflige pas qu'il vienne à Moi de ses
disciples. Il est tout à fait étranger à ces petits calculs. Il regarde le
Ciel. Et Moi, je regarde le Ciel. Ne restez donc pas à batailler entre vous
s'il est juste ou non que les juifs m'accusent de prendre des disciples au
Baptiste, s'il est juste ou non que cela se dise. Ce sont des querelles de
femmes bavardes autour d’une fontaine. Les saints se prêtent assistance, se donnent et
s'échangent les esprits sans regret et avec bonne humeur, souriant à l'idée
de travailler pour le Seigneur.
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460> 142.3 – J'ai baptisé, et même je vous
ai fait donner le baptême car l'esprit est tellement appesanti, maintenant,
qu'il faut lui présenter la piété sous des formes
matérielles, le miracle sous des formes
matérielles, l'enseignement sous des formes matérielles. À cause de cette
pesanteur spirituelle je devrai recourir à des substances matérielles quand
je voudrai faire de vous des faiseurs de miracles. Mais croyez bien que ce ne
sera pas dans l'huile, comme ce n'est pas dans l'eau, comme ce n'est pas dans
d'autres cérémonies que se trouve la preuve de la sainteté. Il va venir le
temps où une chose impalpable, invisible, inconcevable pour les
matérialistes, sera reine, la reine qui est "revenue", cause de
toute sanctification opérante en toute sanctification. C'est par elle que
l'homme redeviendra 'fils de Dieu' et opérera ce que Dieu opère parce qu'il
aura Dieu avec lui. La Grâce. La voilà la reine revenue. Alors
le baptême sera un sacrement .
Alors l'homme parlera et comprendra le langage de Dieu et il donnera vie et
Vie, il donnera le pouvoir de la science et de la puissance, alors...
Oh ! alors ! Mais vous n'êtes pas encore mûrs pour savoir ce que
vous apportera la Grâce. Je vous en prie : aidez sa venue par un travail
continuel de formation sur vous-mêmes et laissez, laissez les préoccupations
inutiles des esprits mesquins...
142.4 – Nous voici aux confins de la
Samarie .
Croyez-vous que je ferais bien de parler chez eux ?"
"Oh !"
Ils sont tous plus ou moins scandalisés.
"En vérité, je vous dis que des samaritains ,
il y en a partout. Et si je devais ne pas parler là où se trouve un
samaritain, je ne devrais plus parler nulle part. Venez donc. Je ne
chercherai pas à parler. Mais je ne dédaignerai pas de parler de Dieu si on
vient m'en prier.
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461> Une
année finit. La seconde commence. Elle est à
cheval entre le début et la fin .
Au début, dominait le Maître. Maintenant, voici que se révèle le Sauveur. La fin
aura le visage du Rédempteur. Allons. Le fleuve s'élargit en approchant de
son embouchure. Moi aussi, j'étends le travail de la miséricorde car
l'embouchure s'approche."
"Nous allons vers quelque grand fleuve, après la Galilée ? Au Nil,
peut-être ? À l'Euphrate ?" chuchotent certains.
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