"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 6.401 - Pietro e Bartolomeo a Bétèr per un grave motivo. Estasi della scrittrice.

 3.399 - Jesus at Bether with Peter and Bartholomew.

 4.401 - Pedro y Bartolomé en Béter por un grave motivo. Éxtasis de la escritora.


 7.447 - Jesus mit Petrus und Bartholomäus in Bether.



Judas l’Iscariote d’après un dessin de Lorenzo Ferri.

Vendredi 27 avril 29
(27 Nissan 3789)
Béther.


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 Le tact de Jésus.

 Judas recommence à être agité et agressif.


 

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Ancienne édition : Tome 6, chapitre 90.
Nouvelle édition : Tome 6, chapitre 401.
Dans ce nouveau chapitre, on a réintégré
toutes les réflexions de Maria Valtorta incluses
dans les Cahiers à la date du jour
.

401
Pierre et Barthélemy à Béther pour une raison grave. Ravissement de Maria Valtorta.

Le  mercredi 13 mars 1946.

296/297>  I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 401.1 – Jésus se promène à travers les bosquets de roses où s'active le travail des cueilleurs. Il trouve ainsi le moyen de parler avec tel ou tel et aussi avec la veuve et ses enfants, que Jeanne par amour pour Lui a prise comme servante à Pâque, après le banquet des pauvres[1]. Ils ne semblent plus les mêmes. Refleuris, sereins, ils accomplissent joyeusement leur travail chacun selon ses capacités et les plus petits, qui ne savent pas encore distinguer une rose d'une autre pour la fraîcheur ou la couleur, pour le triage, jouent avec d'autres petits dans des endroits plus tranquilles et leurs cris d'oisillons humains se confondent avec ceux des oiseaux qui pépient dans le feuillage des arbres pour saluer leurs parents qui reviennent avec la becquée.  

Jésus se dirige vers ces petits oisillons humains et il se penche, s'intéresse, caresse, apaise les petites disputes, relève ceux qui sont tombés et qui pleurnichent, souillés de terre, le front ou les menottes égratignées par le sol. Et les pleurs, les rixes, les jalousies s'arrêtent sur le coup sous la caresse et la parole de l'Innocent aux innocents, elles se changent en offrande de l'objet de la contestation ou de la chute du carabe doré, du caillou coloré ou brillant, de la fleur cueillie... Jésus en a les mains et la ceinture pleines, et il ne se fait pas voir quand il dépose les carabes ou les coccinelles sur les feuillages pour les rendre à la liberté.           

 Combien de fois j'ai remarqué le tact parfait de Jésus même avec les tout petits, pour ne pas les mortifier, pour ne pas les décevoir ! Il a l'art et le charme de savoir les rendre meilleurs et de se faire aimer avec des riens, en apparence, qui en réalité sont des perfections d'un amour adapté à la petitesse de l'enfant...    

Il agit de la même manière à mon égard.     
 I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 401.2 – Oh! Il m’a toujours traitée d’"enfant" pour m’améliorer malgré ma misère, pour se faire aimer! Plus tard, quand je l’ai aimé de tout mon être, il a fait pression, il m’a traitée en adulte, sourd à mes supplications: "Mais tu ne vois pas que je suis une bonne à rien ?" Il a souri et m’a obligée à agir en adulte... Ah! C’est seulement lorsque la pauvre Maria est tout affligée qu’il redevient le Jésus des petits enfants envers mon âme si incapable, et il se contente alors de... mes scarabées, de mes cailloux... de mes petites fleurs.... de ce que je réussis à lui donner... et il me montre qu’il les trouve beaux... et qu’il m’aime parce que je suis "le néant qui fait confiance et se perd dans le Tout".        

Mon cher Jésus! Je l’aime, je l’aime à la folie! Je l’aime de tout mon être! Oui, je peux le proclamer ! À la veille de mes 49 ans
[2], si je m’examine attentivement, à la veille du jugement humain sur mon œuvre de porte-parole [3], si je scrute scrupuleusement mon âme et tout mon être pour déchiffrer les vraies paroles qui sont en moi, je puis dire que maintenant j'aime, je comprends que j'aime Dieu de tout mon être. J’ai mis quarante-huit ans pour arriver à cet amour total, si total que je n’ai pas la moindre crainte d’une condamnation, mais seulement la souffrance qu’elle puisse tomber sur des âmes que j’ai conduites à Dieu, et qui, j’en suis convaincue, ont été rachetées par Jésus qui vit en moi mais qui pourraient se séparer de l’Église, ce trait d’union entre l’humanité et Dieu.

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298> D’aucuns diront : "N’as-tu pas honte de tout ce temps?" Non, absolument pas. J’étais si faible, si peu de choses, que je n’ai cessé de le désirer. D’ailleurs, je suis sûre de l’avoir désiré exactement le temps que Jésus l’a voulu. Pas une minute de plus, pas une minute de moins, parce que — je peux l’affirmer — je n’ai jamais rien refusé à Dieu à partir du moment où j'ai commencé à comprendre qui il est [4]. Depuis que, à l’âge de quatre ans, je le sentais tellement omniprésent que je croyais le trouver jusque dans le bois du dossier de la chaise sur laquelle je m’asseyais: je lui demandais de m’excuser de lui tourner le dos et de m’appuyer contre lui. Depuis que, à quatre ans encore, je pensais — même pendant mon sommeil — que nos péchés l’avaient blessé et tué; je me mettais alors debout sur mon lit pour le supplier, dans ma chemise de nuit, sans regarder aucun tableau religieux mais en          me tournant vers mon Aimé tué pour nous, et je le suppliais: « Pas moi! Pas moi! Fais-moi mourir mais ne dis pas que je t’ai blessé! » Et ainsi de suite...           

Tu connais mes ardeurs, ô mon Amour. Pas une ne t’est inconnue... Tu sais que le simple éclair d’une proposition venant de toi était aussitôt accepté par ta Maria. Et cela même si tu me demandais de t’offrir l’amour de la fiancée — c’est d’ailleurs à ce moment, le jour de Noël 1921
[5], que mon amour pour toi a été confirmé —, l’amour de ma parenté, ma vie, ma santé, la prospérité... pour devenir toujours plus un "rien" dans la vie sociale une épave que le monde toise avec commisération ou mépris, une femme qui ne peut pas même attraper un verre d’eau si elle a soif ou s’il n’y a personne pour lui en apporter, une femme clouée comme toi, comme toi — comme j’ai désiré l’être, et comme je voudrais aussitôt le redevenir si tu me guérissais ! —. Tout! Le "rien" a tout donné, tout ce qu’il possédait en tant que créature... Eh bien, même aujourd’hui, même aujourd’hui qu’on peut me juger négativement, m’interdire, me frapper, qu’est-ce que je dis? "Reste avec moi, laisse-moi ta grâce. Tout le reste compte pour rien. Je te prie seulement de ne pas me retirer ton amour et de ne pas permettre que ceux que je t’ai donnés retombent dans les ténèbres."  

Mais où suis-je partie, ô mon Soleil, pendant que tu te promènes au milieu des rosiers? Là où mon cœur me porte, lui qui s’est efforcé de t’aimer. Il palpite et fait brûler mon sang dans mes veines. Les gens diront : "Elle a de la fièvre et des palpitations. "Non. C’est que, ce matin, tu es venu en moi avec la force d’un divin ouragan d’amour, et moi... moi je m’anéantis en toi qui me pénètres. 

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299> Je ne pense plus comme une créature, mais j'éprouve ce qui doit être la vie des séraphins... et je brûle, je délire et je t’aime, je t’aime, je t’aime. Pitié, dans ton amour ! Pitié, si tu veux que je continue à vivre pour te servir, ô Amour divin, éternel, ô très doux Amour, ô Amour des cieux et de la création, Dieu, Dieu, Dieu... Mais non Pas de pitié ! Encore plus, au contraire! Encore plus! Jusqu’à la mort sur le brasier de l’amour! Fondons-nous l’un en l’autre ! Aimons-nous ! Afin que nous soyons dans le Père, comme tu l’as dit quand tu as prié pour nous : "Qu’ils soient (ceux qui m’aiment) là où nous sommes, une seule chose. [6]" Une seule chose ! Voilà une parole de l’Évangile qui m’a toujours plongée dans un abîme d’adoration amoureuse. Qu’as-tu demandé pour nous, mon divin Maître et Rédempteur! Qu’as-tu demandé, mon divin fou d’amour! Que nous soyons un avec toi, avec le Père, avec l’Esprit Saint, puisque qui est en Un est dans les Trois, ô indivisible Trinité du Dieu un et trine ! Béni ! Béni ! Béni par chaque battement de mon cœur, par chacun de mes souffles !   

 I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 401.3 – Mais reprenons la vision : je vois s'avancer d'un pas rapide, au point que ses vêtements s'agitent comme une voile remuée par le vent, Pierre, suivi de Barthélemy qui marche plus lentement. Il arrive derrière le Maître penché sur des bébés qu'il caresse, certainement des enfants des cueilleuses, installés sur des paillasses à l'ombre des arbres.    

"Maître !" 

"Simon, comment donc es-tu ici ? Et toi, Barthélemy ? Vous deviez partir demain soir après le crépuscule du sabbat..."          

"Maître, ne nous fais pas de reproches... Écoute-nous d'abord." 

"Je vous écoute. Et je ne vous fais pas de reproches, car je pense que c'est pour un motif grave que vous avez désobéi. Donnez-moi seulement l'assurance que personne de vous n'est malade ou blessé."         

"Non, non, Seigneur, aucun mal n'est arrivé" s'empresse de dire Barthélemy.        

Mais Pierre, sincère et toujours impétueux dit :    

"Hum ! Moi, je dis qu'il vaudrait mieux que nous avions tous les jambes cassées, et même la tête, plutôt que..."         

"Qu'est-il arrivé alors ?"           

 "Maître, nous avons pensé qu'il valait mieux venir pour mettre fin à..." est en train de dire Barthélemy, quand Pierre l'interrompt :

"Mais dépêche-toi de le dire !"

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300> Et il termine :       

"Judas est devenu un démon depuis que tu es parti. On ne pouvait plus parler, plus discuter. Il querelle tout le monde... Et il a scandalisé tous les serviteurs d'Élise et d'autres encore..."         

"Peut-être est-il devenu jaloux parce que tu as pris Simon avec Toi..." dit Barthélemy pour l'excuser en voyant que le visage de Jésus devient très sévère.       

"Bien sûr, de la jalousie ! Vas-tu finir de l'excuser !... Ou bien je me querelle avec toi pour me défouler de n'avoir pu le quereller... Parce que, Maître, j'ai réussi à me taire ! Pense donc, à me taire ! Justement par obéissance et par amour pour Toi... Mais quel mal pour y arriver ! Bon ! À un moment que Judas s'est éloigné en claquant les portes, nous nous sommes consultés... Et nous avons pensé qu'il valait mieux partir pour mettre fin au scandale à Béthsur et... éviter de... de le gifler... Et je suis parti tout de suite avec Barthélemy. J'ai prié les autres qu'ils me laissent partir sans tarder avant son retour... car... car je sentais que je ne me serais plus contenu... Voilà. J'ai parlé. Maintenant fais-moi des reproches s'il te paraît que je me suis trompé."   

"Tu as bien fait. Vous avez tous bien fait."   

"Même Judas ? Ah ! non, mon Seigneur ! Ne dis pas cela ! Il a donné un indigne spectacle !"        

"Non. Lui n'a pas bien agi. Mais toi, ne le juge pas."          

"...Non, Seigneur..."       

Le "non" a du mal à sortir.      

 I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 401.4 – Un silence. Puis Pierre demande :   

"Mais au moins, dis-moi pourquoi Judas est devenu ainsi tout d'un coup ? Il paraissait devenu si bon ! On était si bien ! J'avais fait des prières et des sacrifices pour que cela dure... Car je ne peux pas te voir affligé. Et tu es affligé quand nous agissons mal... Et depuis les
Encénies je sais que même le sacrifice d'une cuillerée de miel a de la valeur [7]... Il a fallu que me l'enseigne un disciple, le plus petit des disciples, un pauvre enfant, cette vérité, à moi, ton sot apôtre. Mais je ne l'ai pas négligée, car j'en ai vu le fruit. Car j'ai compris, moi aussi, tête dure, quelque chose grâce à la lumière de la Sagesse qui s'est penchée avec bonté sur moi, qui est descendue jusqu'à moi, le grossier pêcheur, l'homme pécheur.  

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301/302> J'ai compris qu'il ne faut pas seulement t'aimer en paroles mais en te sauvant les âmes par le sacrifice. Pour te donner une joie. Pour ne pas te voir comme tu es maintenant, comme tu étais au mois de Scebat [8]. Si pâle et si affligé, mon Maître et Seigneur que nous ne sommes pas dignes d'avoir, nous qui ne te comprenons pas, nous vers de terre près de Toi, Fils de Dieu, nous fange près de Toi, Etoile, nous ténèbres près de Toi, Lumière. Mais cela n'a servi à rien ! À rien ! C'est vrai. Mes pauvres offrandes... si pauvres... si mal faites... À quoi devaient-elles servir ? J'ai été orgueilleux en croyant qu'elles pouvaient servir... Pardonne-moi. Mais je t'ai donné ce que j'avais. Je me suis offert pour te donner tout ce que j'ai Et je croyais être justifié, parce que je t'ai aimé. ô mon Dieu, avec tout moi-même, avec tout mon cœur, avec toute mon âme, avec toutes mes forces, comme il est dit. Et maintenant je comprends cela aussi et je le dis, moi comme le dit toujours Jean. notre ange et je te prie (et il s'agenouille aux pieds de Jésus) d'augmenter ton amour en ton pauvre Simon, pour augmenter mon amour pour Toi, ô mon Dieu[9]."           

Et Pierre se courbe pour baiser les pieds de Jésus et reste ainsi. Barthélemy qui a écouté, l'admirant et l'approuvant, l'imite.    

"Levez-vous, amis. Mon amour ne cesse de grandir en vous et il grandira de plus en plus. Et soyez bénis pour le cœur que vous avez.  
 I:\Maria Valtorta\SiteWeb\ValtortaWeb\Images\Balise.gif 401.5 – Quand les autres vont-ils venir ?"   

"Avant le crépuscule."   

"C'est bien. Jeanne aussi, avec Élise et Kouza, reviendra avant le crépuscule. Nous passerons le sabbat ici et puis nous partirons."        

"Oui Seigneur. Mais pourquoi Jeanne t'a-t-elle appelé d'une manière si pressante ? Ne pouvait-elle pas attendre ? Il était décidé que l'on venait ici ! Par son imprudence elle a été cause de toute cette histoire !..." 

"Ne lui fais pas de reproches, Simon de Jonas. Elle a agi avec prudence et amour. Elle m'a appelé parce qu'il y avait des âmes dont il fallait raffermir la bonne volonté."  

"Ah ! Alors je ne parle plus... Mais, Seigneur, pourquoi Judas a-t-il ainsi changé ?".



"N'y pense pas ! N'y pense pas ! Jouis de cet Eden tout fleuri et paisible. Jouis de ton Seigneur. Laisse et oublie l'humanité sous ses pires formes, dans les assauts qu'elle livre à l'esprit de ton pauvre compagnon. Rappelle-toi seulement de prier pour lui, beaucoup, beaucoup. Venez. Allons trouver ces petits qui nous regardent étonnés. Je leur parlais de Dieu, il y a un instant, d'âme a âme avec amour, et aux plus grands avec les beautés de Dieu..." Et il prend par la taille ses deux apôtres tout en se dirigeant vers un groupe d'enfants qui l'attendent.         

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Fiche mise à jour le 06/10/2020.

 



[1] La veuve de Cornélius le forgeron de la plaine de Saron et la mère de Lévi. Cf. Tome 5, chapitre 60, et Tome 5, chapitre 63.

[2] Maria Valtorta est née le 14 mars 1897.

[3] Maria Valtorta est fébrile. En janvier, Jésus lui avait révélé :       
"Nous avons affaire à un monde obtus et mauvais — même dans les milieux ecclésiastiques —, à un monde qui ne se soucie guère de relire ces écrits pour pouvoir y reconnaître ma présence et les approuver, mais qui porte toute son attention à éplucher l’ouvrage dans le seul dessein d’y trouver un mot qui puisse passer pour une erreur théologique ou simplement historique, que ce soit dû à l’écriture incertaine de l’écrivain ou à une erreur du copiste" (Cahiers de 1945 à 1950,
21 janvier 1946, page 169).

[4] Certains événements rapportés par Maria Valtorta, sont relatés dans l’ "Autobiographie″, écrite en 1943. L’épisode de ses quatre ans est évoqué aux pages 24 et suivantes.

[5] Voir l’Autobiographie à la page 252 et 253.

[6] Una cosa sola. Maria Valtorta utilise un nom extrêmement générique qui ne reçoit son sens que du contexte. Cf. Jean 17, 21, où le contexte n’est pas défini expressément.

[7] Cf. le sacrifice de Marziam pour obtenir une grâce : EMV 311.3/5.

[8] Au début de l’année, lors du retour du voyage des apôtres à Antioche. Cf. EMV 325.1.

[9] Cf. la profession de foi de Jean en EMV 149.6.