Vision du mardi 13
février 1945,
(veille du mercredi des cendres).
202> 107.1 – Je
vois Jésus qui se dirige vers la maison de Jeanne de Kouza. Quand le portier reconnaît Celui qui arrive, il a un
tel cri de joie que toute la maison est en rumeur. Jésus entre, souriant,
bénissant.
Jeanne accourt du jardin tout en fleurs et se précipite pour baiser les pieds
du Maître. Kouza
vient aussi. Il s'incline d'abord profondément et puis baise le bord du
vêtement de Jésus.
Kouza est un bel homme, d'environ quarante ans. Il n'est pas très grand, mais
bien bâti, avec une chevelure noire qui commence à avoir aux tempes quelques
fils d'argent. Il a les yeux vifs et foncés, un teint pâle et une barbe
carrée, noire, bien entretenue.
Jeanne est plus grande que son mari. De sa précédente maladie, elle ne garde
qu'une sveltesse caractérisée, moins squelettique pourtant qu'alors. Elle
semble un palmier élancé et flexible que termine une tête gracieuse aux yeux
profonds, noirs et très doux. Sa chevelure touffue, couleur de jais est
soigneusement peignée. Le front lisse et dégagé paraît encore plus blanc sous
cette sombre couleur. La bouche petite, bien dessinée se détache avec sa
couleur rouge naturelle au milieu des joues d'une pâleur délicate, comme les
pétales de certains camélias. C'est une très belle femme... et c'est elle
qui, au Calvaire, donne la bourse
à Longinus. Là, elle est en pleurs,
bouleversée et toute voilée. Ici elle sourit et a
la tête découverte. Mais c'est bien elle.
"À quoi dois-je la joie de t'avoir pour hôte ?" demande Kouza.
"À mon besoin d'une halte pour attendre ma Mère. Je viens de Nazareth... et je dois faire venir avec Moi
ma Mère pour quelque temps. J'irai à Capharnaüm
avec elle."
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"Pourquoi pas chez moi ? Je ne suis pas digne, mais..." dit Jeanne.
"Tu en es bien digne, mais ma Mère a avec elle sa belle-sœur, veuve depuis
quelques jours."
"La maison est grande, pour accueillir plus d'une personne. Tu m'as
donné tant de joie qu'elle t'est ouverte entièrement. Commande, Seigneur, Toi
qui as éloigné la mort de cette demeure et lui as rendu ma rose fleurie et
épanouie." dit Kouza en appuyant la demande de sa femme. Il doit
beaucoup l'aimer. Je m'en rends compte à son regard.
"Je ne commande pas, mais j'accepte. Elle est très fatiguée et a
beaucoup souffert ces derniers temps. Elle craint pour Moi, et je veux lui
montrer qu'il y a quelqu'un qui m'aime."
"Oh ! Conduis-la ici, alors. Je l'aimerai comme sa fille et sa
servante." s'écrie Jeanne.
Jésus accepte. Kouza sort tout de suite pour donner des ordres en
conséquence. La vision se dédouble. Jésus reste dans le splendide jardin de
Kouza occupé à parler avec lui et sa femme.
La maison de Kouza au bord du lac de
Tibériade. Dessin de Lorenzo
Ferri sous les indications de Maria
Valtorta. © Fondazione Maria Valtorta cev onlus.
107.2 – Pendant ce temps, je suis et
vois l'arrivée du char pratique et rapide avec lequel Jonathas
est allé prendre Marie à Nazareth.
Naturellement, pour ce fait, la cité entre en émoi. Quand Marie et sa
belle-sœur, respectées comme deux reines par Jonathas, montent sur le char
après avoir confié les clés de la maison à Alphée de Sara,
l'émoi augmente. Le char s'éloigne, pendant qu'Alphée se venge de la vilenie commise contre Jésus à la synagogue
en disant :
"Les Samaritains sont meilleurs que nous ! Voyez-vous comment un
serviteur d'Hérode respecte la Mère de Jésus ? ... Et nous. J'ai honte
d'être nazaréen."
Il se produit une vraie rixe entre les deux partis. Il y en a qui abandonnent
le parti hostile pour aller vers Alphée et lui pose mille questions.
"Mais certainement !" répond Alphée. "Hôtes de la maison
du Procurateur. Vous avez entendu ce qu'a dit son intendant : "Mon
maître te supplie d'honorer sa maison". Honorer ! vous
comprenez ? Et c'est le riche et puissant Kouza, et sa femme est une
princesse royale. Honorer ! Chez nous, vous plutôt, Lui avez lancé des
pierres. Quelle honte !"
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204> Les Nazaréens ne répliquent pas et
Alphée parle avec plus de force.
"Bien sûr, quand on l'a, Lui, on a tout ! Et on peut se passer
d'appui humain. Mais, vous paraît-il inutile d'avoir Kouza pour ami ?
Vous paraît-il avantageux qu'il nous méprise ? C'est le Procurateur du Tétrarque,
le savez-vous ? Ça vous paraît peu de chose. Agissez, agissez comme des
Samaritains avec le Christ ! Vous vous attirerez la haine des grands. Et
alors... oh ! alors, je veux vous voir ! Sans aide du côté du Ciel,
ni du côté de la terre ! Imbéciles ! Méchants !
Incrédules !"
La grêle des injures et des reproches continue pendant que les Nazaréens s'en
vont penauds comme de chiens déçus. Alphée reste seul comme un archange
vengeur à l'entrée de la maison de Marie...
107.3 – ...La soirée est avancée
lorsque, par la route splendide qui longe le lac, arrive au trot des robustes
chevaux le char de Jonathas. Les serviteurs de Kouza, qui sont déjà en
sentinelle à la porte avertissent et accourent avec des lampes qui augmentent
la lumière du clair de lune.
Jeanne et Kouza accourent. Jésus, aussi, apparaît souriant et, derrière eux,
le groupe apostolique. Quand Marie descend, Jeanne se prosterne jusqu'à terre
et salue :
"Louange à la fleur de la souche royale. Louange et bénédiction à la
Mère du Verbe Sauveur."
Kouza fait une inclination plus profonde que celles qu’il a jamais pu faite à
la cour devant Hérode et il dit :
"Bénie soit cette heure qui te conduit vers moi. Bénie sois-tu, Mère de
Jésus."
Marie répond, douce et humble :
"Béni notre Sauveur et bénis les bons qui aiment mon Fils."
Ils entrent tous dans la maison, accueillis avec les plus grandes marques de
respect. Jeanne tient Marie par la main et lui sourit en disant :
"Tu me permettras de te servir, n'est-ce pas ?"
"Pas moi. Lui, sers et aime-le toujours, Lui.
Et tu m'auras déjà tout donné. Le monde ne l'aime pas... C'est ma
souffrance."
"Je sais. Pourquoi cette indifférence d'une partie du monde, pendant que
d'autres donneraient pour Lui leur vie ?"
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205> "Parce qu'il est le signe de
contradiction pour beaucoup, parce que Lui est le feu qui purifie le métal.
L'or se purifie. Les scories tombent au fond et on les jette. Cela me fut dit alors qu'il était encore tout petit...
Et jour après jour, la prophétie se réalise..."
"Ne pleure pas, Marie. Nous l'aimerons et le défendrons." dit
Jeanne pour la réconforter.
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