L'œuvre de Maria Valtorta
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Le porte-plume de Dieu.

Intervention de François-Michel Debroise (version développée) lors de la «neuvième convention d’études valtortiennes» à Viareggio, le samedi 21 octobre 2017.

 Le porte-plume de Dieu. 

En rédigeant la biographie de Maria Valtorta en 2003[1], Don Massimo Cuofano l’appelait «le porte-plume de Dieu». On ne peut mieux résumer la vie et l’œuvre de Maria Valtorta.

 Les révélations privées viennent aussi de Dieu.  
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Ses cahiers sont écrits par «l’instrument», mais les mots qu’ils contiennent sont inspirés par Dieu.  

Certes, l’œuvre de Maria Valtorta n’est pas la Révélation publique
[2] et lui est subordonnée, mais elle vient de la même source. Car si l’Esprit de Dieu inspire nos prières comme le dit St Paul[3], combien plus inspire-t-Il les saints et les docteurs de l’Église qui nous ont légué leurs trésors spirituels.  

Hildegarde von Bingen (1098-1179) acquit son titre de docteure de l’Église par ses visions et ses révélations
[4]. Saint Paul annonce, pendant plusieurs années, un évangile qu’il ne lui est pas transmis par les hommes mais par révélation de Dieu[5].      

L’Assomption n’est pas dans l’Évangile. L’Immaculée conception fut longtemps l’objet de polémiques entre partisans et adversaires. Le voile de Véronique, que l’on honore dans la sixième station du chemin de croix, n’est pas un épisode de l’Évangile. Anne et Joachim, parents de la Vierge Marie, ne sont connus que par des écrits apocryphes
[6], etc.

 Après l’Ascension Dieu n’est pas devenu muet.   
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Si la Révélation publique est close avec la mort de Jean, dernier témoin direct, Dieu n’est pas devenu muet.   

Sainte Bernadette a vu la Vierge Marie à Lourdes, mais personne d’autres. On la croit cependant de foi humaine comme le dit l’Église
[7], mais non de certitude divine comme pour la Révélation publique.      

Sainte Marguerite-Marie Alacoque a reçu la vision du Sacré-Cœur de Jésus. Elle était la seule à le voir, mais le Ciel s’est servi d’elle pour ouvrir un fleuve de grâces qui s’est amplifié.     

Maria Valtorta fut la seule à voir dans le détail sa vie de Jésus en Palestine. Mais, grâce à elle, des dizaines de milliers de personnes ont entrepris, dans le temps et dans l’espace, un pèlerinage à la suite de Jésus, avec les fruits de conversion que l’on constate.  

On l’oublie trop : les révélations privées sont la voix de Dieu transmise pour éclairer le chemin des hommes
[8].

 Pour l’homme, le surnaturel n’est pas naturel.    
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Alors comment peut-on les entraver, voire les combattre ?       

Les révélations de sainte Faustine Kowalska (1905-1938) furent condamnées neuf mois avant que les écrits de Maria Valtorta le soient aussi
[9]. Et pourtant cette sainte annonçait, après sœur Josefa Menéndez (1890-1923) et avant Jean-Paul II, le temps ultime de la Miséricorde divine. Ces révélations furent sauvées grâce au pape qui alla les libérer de la condamnation où on les avait enfermées[10]. Il canonisa la mystique et instaura le dimanche de la Miséricorde divine dans l’octave de Pâques[11].      

Toutes les mystiques, qui ont transmises des révélations, ont souffert des hommes. Et dans les souffrances qu’elles portaient
[12], il y avait le poids de notre humanité si lente à comprendre, si lente à accueillir les dons de Dieu.

Cela ne date pas d’aujourd’hui. Philippe au soir de la dernière Cène n’a pas encore compris que Jésus était le Fils de Dieu
[13]. Quand les femmes disciples annoncent le la Résurrection, les apôtres, sauf un, ne les croient pas[14]. Jésus leur fait de vifs reproches pour leur manque de foi et leur dureté de cœur[15]. Les disciples d’Emmaüs sont lents à comprendre[16]. Thomas ne croit personne d’autre que lui[17]. À l’ascension les disciples pensent encore que le Christ est un roi terrestre[18]. Après la Pentecôte, il faudra encore deux effusions de l’Esprit saint[19] pour transformer l’humanité des apôtres en colonnes de l’Église, car c’est eux que Jésus choisi pour cela. Mais il continue de confier l’annonce de l’extraordinaire aux petits, aux enfants, aux humbles. Maria Valtorta fut l’une d’entre eux.      

L’excès de méfiance entrave la Voix de Dieu. Marie d’Ágreda brûla le récit de ses visions à la demande d’un confesseur occasionnel qui estimait que les femmes ne devaient pas écrire dans l’Église
[20]. Elle le fit par obéissance, non par crainte. Elle fut aussi soumise au procès de la terrible Inquisition espagnole et en sortit innocentée. Mais 35 ans après, la réécriture des visions initiales s’était chargée de souvenirs humains qui les ont affadies.    

Dans les Cahiers, Jésus s’exprime sur Marie d’Ágreda. Il fait cette remarque que Mgr Laurentin jugeait "extraordinairement pertinente et pénétrante
[21]" :

Qu’est-ce qui a gâché l’œuvre vraiment sainte de Maria de Agreda ? La hâte des hommes. Elle a suscité l’attention et des rancœurs. Elle a contraint cette femme illuminée à remanier la partie descriptive. En ce qui concerne la partie instructive, l’Esprit a pourvu, et son enseignement reste identique. Or quelles ont été les conséquences de ce remaniement ? Une grande souffrance, de la fatigue et des troubles chez Maria de Agreda, ainsi que la corruption de la magnifique œuvre primitive [...] C’est une grande erreur que d’imposer certains remaniements ! L’esprit humain ! À la fois parfait et très imparfait, il ne peut rien répéter sans tomber dans l’erreur, et en particulier un travail de ce genre et de cette ampleur. Ces erreurs sont certes involontaires, mais elles gâchent ce qui était parfait parce qu’illuminé par Dieu[22].

A.C. Emmerich fut unie au Christ par le don des stigmates. Clemens Brentano recueillit ses visions, mais par excès d’enthousiasme il pervertit leur pureté et défigura irrémédiablement le don originel.          

Une fois que la vie de Jésus fut achevée par Maria Valtorta, et pas avant, Jésus lui donne à lire «Un appel à l’amour» de sœur Josefa Menéndez, et les visions d’A.C. Emmerich. Maria Valtorta reconnaît immédiatement l’Auteur divin dans les révélations de sœur Josefa, mais pas dans les visions d’A.C. Emmerich : elle en est troublée. Jésus lui explique :

Ces pages (les révélations d'A.C. Emmerich), pour tout un ensemble de raisons, ne sont pas le reflet fidèle des choses vues. La poussière de ce qui est humain a corrompu la pureté de la vérité. Les hommes ont voulu ajouter à l'œuvre de Dieu et ils l'ont dénaturée. Comme toujours. Comme cela se serait passé aussi pour les visions que je t'ai donné, si toi ou d'autres avaient voulu ajouter ou modifier. Comme toi-même, si tu avais voulu embellir le récit, comme d'autres pensant le rendre plus parfait. Toi et les autres, vous auriez tout abîmé[23].

On peut donc entraver la Voix de Dieu en voulant, soit juger humainement ses interventions, soit perfectionner la perfection de ses dons, selon les mots de Jésus à Maria Valtorta.

 L’œuvre de Maria Valtorta restaure la pureté originelle.       
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Mais la Révélation publique suffit ! dit-on. Il n’est pas besoin de révélations privées !    

On vient de le voir, Dieu n’entend pas rester muet depuis 2.000 ans. Il entend être avec nous, tous les jours jusqu’à la fin des temps
[24]. Cela est même nécessaire comme le dit Jésus à Maria Valtorta dans «l’adieu à l’œuvre[25]».          

Prenons quatre exemples, parmi les dizaines que l’on pourrait choisir, pour mieux comprendre ce que veut dire : la restauration de la pureté originelle de sa vie et de son enseignement, que Jésus attache à l’œuvre de Maria Valtorta.   

1. Influencée par la liturgie, la croyance populaire situe l’adoration des mages entre l’adoration des bergers et la présentation au Temple. Mais c’est impossible car la visite des mages entraîne la fuite en Égypte et le massacre des innocents
[26]. Maria Valtorta est une des rares voyantes à restituer la vraie chronologie conforme aux Évangiles. Elle prend ainsi le contrepied d’une croyance populaire largement répandue.

2. La discussion du jeune Jésus avec les docteurs du Temple, est parfois considérée comme un épisode plus symbolique que réel. Sans doute imagine-t-on difficilement qu’un enfant puisse être supérieur à un savant, oubliant qu’Antonietta Meo stupéfia son environnement par sa sainteté et mourût avant d’avoir atteint l’âge de raison de 7 ans.      

Marie d’Agreda comme A.C. Emmerich confirment que le dialogue de Jésus au Temple concerne le temps du Messie, mais seule Maria Valtorta reconstitue le dialogue dans le détail
[27]. C’est justement la connaissance des Écritures du jeune garçon de 12 ans, comme la pertinence de ses citations qui sont propres à stupéfier les savants de l’époque.         

Qui aurait pu inventer les détails de cet épisode si démonstratif en ayant reçu la Bible pour la première fois quelques mois auparavant ? Personne. La fidélité à l’Évangile est, là encore, du côté de Maria Valtorta.     

3. Pour certains exégètes, il n’y a qu’un seul épisode où Jésus chasse les marchands du Temple
[28] : celui rapporté par Jean au tout début de la vie publique[29]. Pour eux celui que rapportent les trois synoptiques, au dimanche des Rameaux[30], a été déplacé malencontreusement. Mais à bien regarder les Écritures et Maria Valtorta, il s’agit bien de deux temps distincts : Dans Jean, Jésus fait une demande impérative pour le futur : « Ne faites pas de la Maison de mon Père… », et dans les synoptiques, il établit un constat du passé : « Vous avez fait … »         

Dans Maria Valtorta l’Évangile ne se modifie ni s’altère : il est immuable et expliqué de façon naturelle.     

4. Le dernier exemple est pris dans la Vulgate de saint Jérôme, source de nos bibles. Lorsque les apôtres cueillent des épis le jour du sabbat
[31], on note cette énigmatique affirmation : cela se passe, dit Luc (6,1) «le sabbat second-premier[32]». Formule si obscure que les bibles catholiques ont supprimé cette mention incompréhensible pour la remplacer par une formule plus vague.       

Mais dans Maria Valtorta la mention de Luc s’éclaire : il s’agit du premier sabbat après la seconde Pâque (Pessa'h Sheni), une fête liturgique qui tomba en désuétude après la destruction du Temple en 70, ce qui explique que trois siècles plus tard quand Jérôme de Stridon demande à Grégoire de Naziance ce que cela voulait dire, il ne put répondre, tant tout cela avait été oublié.     

Mais ce n’est pas Maria Valtorta qui l’écrit, car elle n’avait pas cette science : ce sont ses écrits inspirés que Jean-François Lavère a scruté jusqu’à découvrir l’évidence de cette explication. Elle se vérifie parfaitement car le premier sabbat après la seconde Pâque nous conduit quinze jours avant la Pentecôte (
Shavouot), la fête de la moisson, ce qui explique que les blés sont déjà en épis.

 Maria Valtorta est "l’historienne" de Dieu pour l’éternité.    
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Pour Maria Valtorta il n’y a donc jamais d’épisode de l’Évangile déformé, tronqué ou trahi : tel l’Évangile nous fut donné, tel on le retrouve dans ses visions. C’est ce qu’affirme Jésus dans «l’adieu à l’œuvre[33]».    

Comment, dans ces conditions, soupçonner l’œuvre de Maria Valtorta d’être un cinquième évangile anathème ?   

Certes, pour atteindre son but, son oeuvre puise dans «d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans l’Évangile
[34]», mais, comme nous l’avons vu, d’autres éléments furent adjoints à la Révélation publique tels l’Assomption ou le voile de Véronique.        

Si les visions de Maria Valtorta sont si précises et si détaillées c’est pour consolider l’Évangile éternel. Car on peut ainsi vérifier la valeur théologique, dogmatique, exégétique, historique, scientifique, des éléments qu’elles contiennent.     

En effet le modernisme dénoncé par Pie X s’est engouffré dans le fait que «presque rien n’est dit sur la vie de Jésus à Nazareth, et même une grande part de sa vie publique n’est pas relatée
[35]». Il en a profité pour combler ces vides – qu’il élargissait à l’envi - par l’imagination, la supputation, la désinformation, cachées dans un emballage rationnel et scientiste. Dans beaucoup d’écrits, Jésus n’est plus que le héros d’un Da Vinci Code irréel.    

De grands intellectuels comme le P. Roschini ou Mgr Laurentin, ont commencé par considérer l’œuvre de Maria Valtorta comme une pieuse méditation, et l’ont écrit. Mais leur honnêteté les a poussés à l’examiner plus avant avec les changements d’attitude que l’on connaît.     

Mgr Laurentin, au terme de l’étude comparative des vies révélées de Marie, parue en italien sous le titre Indagine su Maria, a voulu évaluer le charisme historique de Maria Valtorta en entreprenant le dictionnaire des 750 personnages de l’Évangile pour lequel Jean-François Lavère a contribué si brillamment, puis a poursuivi d’autres travaux sur des aspects plus spirituels et eschatologiques de son œuvre.       

Le P. Roschini s’exclame que l’œuvre de Maria Valtorta, découverte trente ans après une première lecture, dépasse tout ce qu’il a pu lire et écrire sur la Vierge Marie. Venant d’un si grand mariologue, quelle reconnaissance !       

À côté d’eux, le commentateur de la mise à l’Index dans l’Osservatore romano, estime que le Jésus de Maria Valtorta est trop divin : il passe son temps à se proclamer le Messie et à donner des leçons de théologie la plus récente
[36]. Mais, dans l’Évangile, que proclame Jésus sinon qu’il est le Messie[37] ? Mais qui est la source de la théologie, sinon Dieu ?

Pour un évêque traditionnaliste, c’est le contraire : le Jésus de Maria Valtorta est trop humain
[38].    

Entre les deux à qui l’Église et l’Écriture donnent-elles raison ? Ni à l’un, ni à l’autre, mais à un Jésus qui, «en condition de Dieu s’est abaissé jusqu’à être reconnu comme un homme et à mourir sur une croix
[39]». C’est dans un judaïsme alors sous domination romaine que Jésus est né d’une femme de la race de David. Il a été fils de la Loi tout en se proclamant Fils de Dieu. C’est l’humble Maria Valtorta qui voit juste. Son œuvre magistrale est bien le «chant de l’homme-Dieu» ou «l’Évangile tel qu’il nous fut révélé», selon ses titres successifs.       

Sur
la tombe de Maria Valtorta à la Santissima Annunziata de Florence, sont inscrits ses titres de gloire. Le dernier la désigne comme «écrivaine de Dieu» (Divinarum rerum scriptrix), mais on peut aussi traduire cette épitaphe, rédigée par le père Berti, par «historienne de Dieu», car rerum scriptor désigne l’historien. Ce sens caché me semble être un clin d’œil du Ciel qui en fait ainsi, pour l’éternité, l’historienne fidèle de la vie de Jésus.

 Crucifiée avec le Christ, c’est lui qui vit en elle.   
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Le premier et le second de ses titres de gloire, lient sa vocation de tertiaire de l’ordre des Servites de Marie, avec sa vocation d’âme victime (Hostia Deo grata). On doit chercher là, la raison du don "extra – ordinaire" qu’elle reçut.         

Son Autobiographie relate le long cheminement de Maria Valtorta vers le don total qui la conduisit, par amour, à épouser la croix du Christ à l’imitation et à la suite de Jésus. Parce qu’elle a été ainsi crucifiée ce n’est plus elle qui vivait, mais le Christ qui vivait en elle
[40]. Désormais elle tient le porte-plume, mais c’est Dieu qui écrit.     

La première des âmes corédemptrices, et la plus grande, fut la Vierge Marie, cette Vierge des sept douleurs (Maria Addolorata) si chère aux Servites de Marie. Cette Vierge qui se tient au pied de la Croix comme la violette de la vision du
22 avril 1943 qui inaugure la série monumentale des visions et des dictées.      

C’est parce que Maria Valtorta a su prononcer le Fiat de son acte d’offrande à l’Amour miséricordieux, qu’elle put partager, pour nous, la magnificence de la vie de Dieu sur terre.       

Mais son Magnificat ne s’arrête pas là : dans les Cahiers, elle nous livre les confidences de Jésus pour notre temps. Elles sont inscrites dans la marche des siècles. Puis elles nous soulèvent vers la vie en Dieu au travers des commentaires d’Azarias ou de l’épître de saint Paul aux Romains.      

Elle a écrit d’autres choses que vous avez le privilège unique de connaître et que nous découvrirons lorsque ces œuvres seront traduites en notre langue. Qui oserait encore prétendre que ces sphères sublimes sortent de l’imagination d’une malade alitée ?  

Le commentateur de la mise à l’Index voulut tourner en ridicule la théologie exprimée dans l’œuvre de Maria Valtorta, mais tel Balaam
[41] qui ne put maudire les tentes d’Israël mais fut forcé de les bénir, il reconnaît paradoxalement une expression théologique semblable à celle des professeurs de son temps et une mariologie la plus en pointe[42].          

Quels diplômes pour Maria Valtorta !           

Il n’est pas étonnant que trente ans après le Catéchisme de l’Église catholique, confirme Maria Valtorta et contredit les accusations du commentateur.   

Comment cela est-il possible venant d’une personne qui ne découvre la Bible que sur le tard en étant capable de commenter immédiatement Baruch ou Abdias, prophètes quasiment ignorés de la grande masse des fidèles ? Comment peut-elle se référer, comme le démontre David Amos, pas moins de 3.000 fois à des citations de la Septante, bible du temps de Jésus et référence du Nouveau Testament ?   

Mgr
George Hamilton Pearce, archevêque métropolitain des Fidji et père conciliaire, écrit de façon juste à l’éditeur en 1986 :

Il m’est impossible d’imaginer que quelqu’un puisse lire ce travail monumental, avec un esprit ouvert, et ne pas en être convaincu que l’auteur ne peut être autre que l’Esprit saint de Dieu.

Maria Valtorta fut plus qu’un génie, elle fut une grande âme qui acquit ce don du Ciel non à cause de ses talents mais à la force de son amour.   

C’est avec raison que les Servites de Marie la classe dans les
Servantes de Dieu, titre réservé aux personnes pour qui un procès en béatification a été introduit en raison de leur sainteté, même si ce procès est ajourné «pour l’instant».

 Elle crut jusqu’à l’incroyable.  
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Si elle réussit, au terme de ses souffrances et au prix de grandes douleurs, à nous léguer son si précieux héritage, c’est qu’elle eut en plénitude deux grandes qualités : l’humilité et la foi confiante en Celui à qui elle s’était pleinement consacrée.  

Elle eut une humilité jusqu’à offrir son intelligence, et une foi jusqu’à croire l’incroyable comme nous allons le voir au travers de quatre exemples :         

1. Le premier est bien connu du prof. La Greca qui l’a étudié et a publié sur ce cas. Dans une rencontre avec des romains
[43], Jésus cite Galien (Galeno), un auteur qui vécut longtemps après Jésus-Christ. L’anachronisme est donc évident. Maria Valtorta a dû hésiter à écrire ce que Jésus lui inspirait. C’est ce que laisse supposer d’ailleurs l’écriture incertaine du nom dans son manuscrit. Elle le fait cependant. Pour la critique c’est la preuve que les visions de Maria Valtorta ne sont que de pure imagination.       

Mais selon David Amos, il s’agirait d’un nom proche portant à confusion : Gallus. Il fut un auteur à succès et protecteur de Virgile. La plupart des œuvres de Gallus ont disparues. Il y a deux causes possibles à cela : leur destruction, ou leur attribution à un autre auteur. Hors sur les 83 ouvrages attribués à Galien – une œuvre anormalement prolifique - 45 sont apocryphes, soit plus de la moitié.      

2. Un autre critique concerne la parabole connue du bon grain et l’ivraie
[44]. Maria Valtorta n’aurait pas décrit la bonne plante de l’Évangile. Mais dans la Vulgate de saint Jérôme, c’est le terme zizania qui est employé et non le terme lolium, nom latin de l’ivraie que reprend la botanique.   

En latin, zizania a un sens plus générique de mauvaise herbe. C’est ce sens général que Jésus développe dans Maria Valtorta et dans l’Écriture. Dans la parabole, il dit en effet, qu’au final, le Fils de l’homme enverra ses anges enlever de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal
[45]. Le mal n’a pas qu’une seule forme mais en a plusieurs comme on le constate dans la vie et comme l’explique si bien le texte de Maria Valtorta.   

3. Par sept fois, Maria Valtorta évoque le figuier d’Inde (fichi d’India). Ce serait encore un anachronisme car les cactées ont été rapportées du Mexique par Christophe Colomb. Mais il n’a jamais été au Mexique. Et surtout, comme le remarque Jean-François Lavère, les botanistes, notamment Pierandrea Mattioli (1500-1577), un botaniste italien contemporain des conquistadores, confirme que le figuier d’Inde existait dès l’Antiquité. D’ailleurs Opuntia, le nom botanique du figuier d’Inde est inspiré d’une ville grecque dans une région aride au bord de la méditerranée.     

4. La maison de Marie à
Éphèse est une croyance populaire largement répandue et ancienne. Elle prit une ampleur avec les visions d’A. C. Emmerich qui décrivit l’endroit où l’on retrouva, au XIXe siècle, ses vestiges. Maria Valtorta n’en parle pas. Elle dit, tout au contraire, que la Vierge Marie vécut avec Jean au Gethsémani. C’est là qu’eut lieu son Assomption. Elle prend donc le contrepied d’une croyance populaire très répandue. J’ai longtemps hésité sur ce point, mais j’en suis désormais convaincu : la Vierge Marie n’a pas pu aller à Ephèse car l’Écriture prouve le contraire :

- Marie et Jean, au pied de la Croix, ont prouvé que la fidélité au Christ était au-dessus de la crainte. Marie n’a pas fui ! Appliquée au Christ par Pierre, cette pensée lui valut son vade retro Satanas ! Jacques de Zébédée meurt martyr à Jérusalem. Jacques d’Alphée aussi, 20 ans après. C’est dans cette ville que Paul rencontre Jean tardivement
[46]. Si les autres apôtres se dispersent, c’est afin de propager l’Évangile, non par crainte.     

- Alors que Marie et Jean auraient résidé pendant plusieurs années à Éphèse, cette ville n’est évangélisée, peu de temps après, que par Apollos puis par Paul
[47]. Il n’y a aucun souvenir de la présence de Marie ni de tous les fidèles qui, selon Emmerich, servaient Marie. Paul ne trouve qu’une poignée de croyants qui ne connaissent pas l’Esprit saint et ne sont pas baptisés en son nom. Autant d’éléments incohérents et incompatibles avec la présence de Marie et de Jean.       

Qu’en est-il vraiment ? A.C. Emmerich a probablement vu la Maison de Marie, mais c’est le lieu où Marie fut proclamée, par le concile d’Éphèse, Théotokos (Mère de Dieu), un de ses plus grands titres de Gloire, sinon le premier. La dévotion mariale dont les éphésiens font preuve dès l’origine, n’est sans doute pas étrangère à la présence de Jean qui y séjourna effectivement sur la fin de sa vie.       

D’ailleurs les trois papes (Paul VI
[48], Jean-Paul II[49] et Benoît XVI[50]) qui se rendirent à la Maison de Marie à Panaghia Capouli, ont honorés la Theotokos et le concile, et non pas la maison où vécut Marie.

 Le cortège des saints pour compagnons.    
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Il existe beaucoup de vie de Jésus. Mais ces biographies ne peuvent pas être mises sur le même plan que les vies révélées, beaucoup plus rares, car ces dernières rapportent les enseignements et les actes de Jésus, autrement dit l’Évangile. Nul ne peut imiter les discours de Jésus. "Mon style est unique" dit Jésus à Maria Valtorta.       

Celui qui se risquerait à inventer la pensée de Jésus résumée dans les Béatitudes ferait, soit un long exposé théologique, soit une invective virulente envers tous les incroyants, soit un discours un peu mièvre de bons sentiments. Rien qui ne ressemblerait aux enseignements développés dans Maria Valtorta.   

Le cortège des évêques et des saints ne s’y sont pas trompés : les Églises évangélisatrices comme celle de
l’Inde ou de la Chine[51] ont vanté la puissance de l’œuvre de Maria Valtorta dans leur apostolat.      

Après Pie XII, c’est saint
Jean-Paul II qui lit Maria Valtorta. Sainte Mère Teresa l’emmenait dans ses déplacements et la recommandait. La Bienheureuse Mère Inès du Très-Saint sacrement la faisait distribuer dans chaque maison religieuse qu’elle fondait. Mgr Roman Danylak au Canada, Mgr Pearce aux Fidji, la recommande et la distribue.       

Certes la reconnaissance des mérites de Maria Valtorta
a été ajournée par les évêques de Toscane. Nous prions pour cette reconnaissance qui semble tarder. Mais saint Padre Pio a prédit, à une personne de connaissance du P. Berti, que «quelqu’un viendra qui fera tout» pour la reconnaissance de l’œuvre de Maria Valtorta. Cet homme ou cette femme existe donc et cela se fera, sans que l’on sache ni qui, ni où, ni quand, ni comment.   

Jésus a confié à
Don Ottavio Michelini cette prédiction :

J'ai dicté à Maria Valtorta, âme-victime, une œuvre merveilleuse. De cette œuvre, Je suis l'auteur. Tu t'es rendu compte toi-même des réactions rageuses de Satan [...] Cette œuvre est source de sérieuse et solide culture […] Un grand succès est réservé à cette œuvre dans l'Église régénérée, …

Tout cela semble tarder. Le Ciel a-t-il donc oublié ses propres prophéties ?

 Dieu répond à notre impatience.        
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À cela Dieu nous répond par la parole donnée à Habacuc (2,3-4) :

Écris la vision bien clairement sur des tablettes, afin qu’on puisse la lire couramment. Cette vision se réalisera, mais seulement au temps fixé. Elle tend vers son accomplissement, elle ne décevra pas. Si elle paraît tarder, attends-la.

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Fiche mise à jour le 24/06/2021.

 



[1] Santi e Beati, 22.09.2003, Per obbedienza scrive la sua autobiografia, la prima opera valtortiana, e da qui inizia la sua attività di scrittrice, diventando per diversi anni la penna di Dio. (Par obéissance, elle écrivit son autobiographie, la première de ses œuvres. Commence alors son travail d'écrivain, devenant pendant plusieurs années le porte-plume de Dieu.)

[2] Cf. la première convention d’études valtortiennes, Viareggio samedi 30 mai 2009. Conférence du P. François Marie Dermine, op, (en italien).

[3] Romains 8, 26 : l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables.

[4] Le 7 octobre 2012, par Benoît XVI. Elle fut élevée à cette dignité en même temps que saint Jean d’Avila (1499-1569), qui fut condamné à l’époque par l’Inquisition.

[5] Galates 1,11-12 : Frères, je tiens à ce que vous le sachiez, l’Évangile que j’ai proclamé n’est pas une invention humaine. Ce n’est pas non plus d’un homme que je l’ai reçu ou appris, mais par révélation de Jésus Christ.

[6] Le Protévangile de Jacques (IIe siècle).

[7] Encyclique Pascendi Dominici gregis, 8 septembre 1907, Pie X, § 75 : Ces apparitions ou révélations n'ont été ni approuvées ni condamnées par le Saint-Siège, qui a simplement permis qu'on les crût de loi purement humaine, sur les traditions qui les relatent, corroborées par des témoignages et des monuments dignes de foi.        

[8] CEC § 67.

[9] Le 6 mars 1959 pour sœur Faustine et le 16 décembre 1959 pour Maria Valtorta (publiée le 6 janvier 1960).

[10] Le Saint-Office revient sur cette condamnation le 15 avril 1978 "à la demande de nombreux évêques polonais". Mgr Karol Wojtyła est élu pape six mois plus tard, le 16 octobre 1978, sous le nom de Jean-Paul II.

[11] Le 30 novembre 1980, le pape publie Dives in Misericordia, son encyclique sur la Miséricorde divine. Le 18 avril 1993, il béatifie sœur Faustine, puis la canonise le 30 avril 2000.  La Fête de la Miséricorde Divine est instaurée le même jour pour l'Église universelle, dans l’octave de Pâques.

[12] Cf. Colossiens 1,24 : Ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Église.

[13] Jean 14,8-10.

[14] Luc 24,9-11.

[15] Marc 16,14.

[16] Luc 24,25.

[17] Jean 20,25.

[18] Actes 1,6.

[19] Après le procès de Pierre et de Jean (Actes 4,31) et lors du baptême du centurion Corneille (Actes 10,44).

[20] La Cité mystique de Dieu, Introduction, § 19.

[21] La vie de Marie d’après les révélations des mystiques, Laurentin/Debroise, Presses de la renaissance, 2011, p. 27.

[22] Cahiers, 24 septembre 1944.

[23] I Quadernetti, n°49.2, 28 janvier 1949.

[24] Cf. Matthieu 28,20.

[25] EMV 652, Adieu à l'œuvre.

[26] Matthieu 2,11-18.

[27] EMV 41.4.

[28] EMV 53.

[29] Jean 2,13-21.

[30] EMV 590.

[31] EMV 217.

[32] factum est autem in sabbato secundoprimo cum transiret per sata vellebant discipuli eius spicas et manducabant confricantes manibus.

[33] EMV 652, Adieu à l'œuvre.

[34] Jean 20,30.

[35] CEC § 514.

[36] Osservatore romano du 6 janvier 1960.

[37] Cf. Jean 12,44-50.

[38] «Nous avons avantage à (…) ne pas nous attarder trop aux faits divers de la vie de Notre Seigneur. C’est en cela peut-être que ces vies qui ont été faites de Notre Seigneur, (…) ces livres qui se présentent comme des révélations de la vie de Notre Seigneur, à mon sens, peuvent être un danger, parce que justement elles représentent Notre Seigneur d’une manière trop concrète, trop dans les détails de sa vie. Je pense bien sûr à Maria Valtorta. Et peut-être pour certains cette lecture peut faire du bien, elle peut approcher de Notre Seigneur, essayer de se figurer ce que pouvait être la vie des apôtres avec Notre Seigneur, la vie à Nazareth, la vie dans les visites que faisait Notre Seigneur dans les cités d’Israël. Mais il y a un danger, un grand danger : trop humaniser, trop concrétiser et pas suffisamment montrer le visage de Dieu, dans cette vie de Notre Seigneur. C’est là un danger.» Mgr Marcel Lefebvre, septembre 1986, 4ème instruction.

[39] Philippiens 2,6-8.

[40] Galates 2,19-20 : avec le Christ, je suis crucifié. Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi.

[41] Nombres, chapitres 22 à 25.

[42] Osservatore romano du 6 janvier 1960.

[43] EMV 129.2.

[44] EMV 181.3.

[45] Matthieu 13,41.

[46] Galates 2.

[47] Actes 18 et 19.

[48] 26 juillet 1967. Discours aux fidèles d’Éphèse.

[49] 30 novembre 1979. Homélie à la Maison de la Vierge à Éphèse.

[50] 29 novembre 2006. Homélie lors de la messe au sanctuaire «Meryem Ana Evì».

[51] Vatican : préparation du synode d’octobre 2008. 12ème assemblée ordinaire, note n° 9.