Le vendredi 28 janvier 1944
(édition de 1985).
272> 41.1 -
Je vois Jésus.
C'est un adolescent. Vêtu d'une tunique qui me semble de lin blanc et lui
descend jusqu'aux pieds. Il se drape par-dessus dans une étoffe rectangulaire
d'un rouge clair. Il est tête nue avec des cheveux longs qui lui descendent à
moitié des oreilles, plus foncés que lorsque je l'ai vu plus petit. C'est un
garçon robuste, très grand pour son âge, mais dont le visage est vraiment
enfantin.
Il me regarde et me sourit en me tendant les mains. Un sourire pourtant qui
ressemble déjà à celui que je Lui vois adulte : doux et plutôt sérieux.
Il est seul. Je ne vois rien d'autre en ce moment. Il est appuyé à un petit
mur au-dessus d'une ruelle toute en montées et descentes, pierreuse avec au
milieu un creux qui, par temps de pluie, se transforme en ruisseau. Pour
l'heure il est à sec car la journée est belle.
Il me semble de m'approcher aussi du muret et de regarder à l'entour et en
bas comme fait Jésus. Je vois un groupe de maisons rassemblées sans
alignement. Il y en a de hautes, de basses et orientées dans tous les sens.
Cela ressemble - la comparaison est pauvre mais assez juste - à une poignée
de cailloux blancs jetés sur un terrain sombre.
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273> Les rues et ruelles
apparaissent comme des veines au milieu de cette blancheur. Çà et là des
arbres sortent d'entre les murs. Beaucoup sont en fleurs et beaucoup couverts
de feuilles nouvelles. Ce doit être le printemps.
À gauche, par rapport à moi qui regarde, il y a une grande agglomération,
disposée sur trois rangées de terrasses couvertes de bâtiments, et puis des tours, des cours et des portiques
au centre desquels se dresse un bâtiment plus haut, majestueux, très riche, à
coupoles rondes qui brillent au soleil comme si elles étaient couvertes de
métal, cuivre ou or. Le tout est entouré d'une muraille crénelée, de créneaux
à la façon de M comme si c'était une forteresse . Une tour plus haute que les autres à cheval sur une
rue plutôt étroite et qui est en saillie domine nettement cette vaste
agglomération. On dirait une sentinelle sévère.
Jésus regarde fixement cet endroit, puis il se retourne appuyant de nouveau le dos au muret comme il était d'abord, puis
il regarde un petit monticule qui est en face de l'agglomération, un
monticule couvert de maisons jusqu'à la base et ensuite dénudé. Je vois qu'une rue se termine là avec un arceau
au-delà duquel il n'y a plus qu'une rue pavée de pierres quadrangulaires,
irrégulières et mal assemblées. Elles ne sont pas exagérément grandes comme
les pierres des routes consulaires romaines. Elles ressemblent plutôt aux
pierres classiques des vieux trottoirs de Viareggio (je ne sais s'ils
existent encore) mais mal assemblées. Une mauvaise route. Le visage de Jésus
devient tellement sérieux que je me mets à chercher sur ce monticule la cause
de cette mélancolie. Mais je ne trouve rien de spécial. C'est une hauteur
dénudée. C'est tout. En revanche, je perds Jésus. En effet, quand je me
retourne, il n'est plus là. Et je m'assoupis avec cette vision.
41.2 -...Quand
je me réveille, avec au cœur le souvenir de cette vision, après avoir
retrouvé un peu de forces et de calme, car tout le monde dort, je me trouve
dans un endroit que je n'ai jamais vu. Il y a des cours, des fontaines, des
maisons, ou plutôt des pavillons que des maisons. Cela semble être en effet
plutôt des pavillons que de maisons. Il y a là une foule nombreuse, habillée
à l'ancienne mode hébraïque et beaucoup de cris. En regardant autour de moi,
je me rends compte que je suis à l'intérieur de cette agglomération que Jésus
regardait. Je vois en effet la muraille crénelée qui l'entoure, la tour qui
fait sentinelle et l'imposant bâtiment qui se dresse au centre et sur lequel
s'appuient les portiques très beaux et vastes où se trouve une foule occupée
qui à une chose, qui à une autre.
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274> Je me
rends compte que je me trouve dans l'enceinte du Temple de
Jérusalem. Je vois des
pharisiens en longs vêtements flottants, des prêtres vêtus d'habits de lin
avec une plaque de métal précieux au sommet de la poitrine et sur le front et
d'autres points qui luisent çà et là sur les vêtements très amples et blancs
que retient à la taille une ceinture de grand prix. Puis, il y en a d'autres,
moins chamarrés qui doivent encore appartenir à la caste sacerdotale et qui
sont entourés de disciples plus jeunes. Je vois que ce sont des docteurs de
la Loi.
Je me trouve égarée au milieu de tous ces personnages, ne sachant pas bien ce
que j'ai à faire là-dedans.
41.3 - Je
m'approche d'un groupe de docteurs où a débuté une discussion théologique.
Une grande foule s'en approche aussi.
Parmi les "docteurs" il y a un groupe à la tête duquel se trouve un certain Gamaliel
avec un autre, âgé et presque aveugle, que soutient Gamaliel au cours de la
discussion. Celui-là, je l'entends appeler Hillel (je mets l'H parce que je vois qu'il y a une aspiration
au début du nom), il semble le maître ou le parent de Gamaliel parce que ce dernier le traite avec confiance et
respect en même temps. Le groupe de Gamaliel a des vues plus larges, alors
qu'un autre groupe, et c'est le plus nombreux, est dirigé par un certain Chammaï (Shammaï)
et est caractérisé par une intransigeance haineuse
et rétrograde que l'Évangile met si bien en lumière.
Gamaliel, entouré d'un groupe important de disciples, parle de la venue du Messie. S'appuyant sur la prophétie de
Daniel, il soutient que le Messie doit être déjà né. En effet, depuis une
dizaine d'années environ, les soixante-dix semaines indiquées par la
prophétie sont accomplies, à dater du décret de reconstruction du Temple. Chammaï le combat en affirmant que s'il est vrai que
le Temple a été reconstruit, il n'est pas moins vrai que l'esclavage d'Israël
n'a fait que croître et que la paix qu'aurait dû apporter avec lui Celui que
les Prophètes appellent "le Prince de la paix" est bien loin
d'exister dans le monde et spécialement à Jérusalem opprimée par un ennemi
qui ose pousser sa domination jusqu'à l'enceinte du Temple dominée par la
Tour Antonia remplie de légionnaires romains, prêts à apaiser avec leur épée
tout soulèvement patriotique.
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275> La discussion, pleine
d'arguties, tire en longueur : chaque maître fait étalage d'érudition
pas tant pour vaincre son rival que pour s'imposer à l'admiration des
auditeurs. Cette intention est évidente.
41.4 - Du
groupe compact de ses fidèles sort une fraîche voix d'enfant :
"C'est Gamaliel qui a raison."
Mouvement de la foule et du groupe des docteurs. On cherche l'interrupteur.
Mais pas besoin de le chercher; il ne se cache pas. Il se manifeste et
s'approche du groupe des "rabbi". Je reconnais mon Jésus
adolescent. Il est sûr de Lui et franc, avec des yeux intelligents qui
étincellent.
"Qui es-tu ?" Lui demande-t-on.
"Un fils d'Israël venu accomplir ce que la Loi ordonne."
La réponse hardie et sûre d'elle-même le rend sympathique et Lui vaut des
sourires d'approbation et de bienveillance. On s'intéresse au petit
Israélite.
"Comment t'appelles-tu ?"
"Jésus de Nazareth."
La bienveillance s'atténue dans le groupe de Chammaï. Mais Gamaliel, plus
bienveillant, poursuit le dialogue en même temps que Hillel. Ou plutôt c'est
Gamaliel qui, respectueusement, dit au vieillard : "Demande quelque
chose à l'enfant. "
"Sur quoi fondes-tu ta certitude? " demande Hillel. (Je mets les
noms en tête des réponses pour abréger et rendre plus clair).
Jésus : "Sur la prophétie qui ne peut faire erreur
sur l'époque et les signes qui l'ont accompagnée quand ce fut le moment de sa
réalisation. C'est vrai que César nous domine. Mais le monde était tellement
paisible et la Palestine si calme quand expirèrent les soixante-dix semaines
qu'il fut possible à César d'ordonner un recensement dans ses domaines. Il ne
l'aurait pas pu s'il y avait eu la guerre dans l'Empire et des soulèvements
en Palestine .
Comme ce temps était accompli, ainsi va se terminer l'autre intervalle de
temps de soixante-deux semaines plus une depuis l'achèvement du Temple, pour
que le Messie soit consacré et que se réalise la suite de la prophétie pour
le peuple qui ne l'a pas accepté.
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276> Pouvez-vous
avoir des doutes ? Ne vous rappelez-vous pas de l'étoile que virent les
Sages d'Orient et qui alla justement se poser dans le ciel de Bethléem de
Juda et que les prophéties et les visions, depuis Jacob et par la suite,
indiquent ce lieu comme destiné à accueillir la naissance du Messie, fils du
fils du fils de Jacob, à travers David qui était de Bethléem ? Ne vous
rappelez-vous pas Balaam ? "Une Étoile naîtra de Jacob" . Les Sages d'Orient, auxquels la pureté et la foi gardaient ouverts les yeux et les
oreilles, ont vu l'Étoile et compris son nom : "Messie" et ils
sont venus adorer la Lumière allumée dans le monde."
41.5 - Chammaï,
le regard livide: "Tu dis que le Messie est né au temps de l'Étoile à
Bethléem Ephrata ?"
Jésus : "Je le dis."
Chammaï : "Alors il n'existe plus. Tu ne sais pas,
Enfant, qu'Hérode fit tuer tous les garçons de un jour à deux ans de Bethléem
et des environs ? Toi qui connais si bien les Écritures, tu dois aussi
savoir cela : "Un cri s'est élevé... C'est Rachel qui pleure ses
enfants» .
Les vallées et les collines de Bethléem qui ont recueilli les pleurs de
Rachel mourante sont restées remplies de ces pleurs ,
et les mères l'ont répété sur leurs fils massacrés. Parmi elles, il y avait
certainement aussi la Mère du Messie."
Jésus : "Tu te trompes, vieillard. Les pleurs de
Rachel se sont changés en hosanna,
parce que là où elle avait mis au jour "le fils de sa douleur" ,
la nouvelle Rachel a donné au monde le Benjamin du Père céleste, le Fils de
sa droite,
Celui qui est destiné à rassembler les peuples sous son sceptre et à le
libérer de la plus terrible servitude."
Chammaï : "Et comment, s'il a été tué ?"
Jésus : "N'as-tu pas lu, en parlant d'Élie ? Il
fut enlevé dans un char de feu .
Et le Seigneur Dieu ne pourra pas avoir sauvé son Emmanuel pour qu'il fût le
Messie de son peuple ? Lui qui a ouvert la mer devant Moïse pour
qu'Israël rejoignit à pieds secs son territoire, II n'aura pas pu ordonner à
ses anges de sauver son Fils, son Christ, de la férocité de l'homme ?
En vérité je vous le dis : le Christ vit et il est parmi vous et quand
sera venue son heure, il se manifestera dans sa puissance."
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277> Jésus, en disant ces
paroles que je souligne, a dans la voix un éclat qui remplit l'espace. Ses
yeux brillent encore davantage et comme mus par le pouvoir et la promesse, il
tend le bras et la main droite comme pour un serment. C'est un enfant, mais
il est solennel comme un homme.
41.6 - Hillel :
"Mon enfant, qui t'a enseigné ces paroles ?"
Jésus : "L'Esprit de Dieu. Je n'ai pas de maître
humain. C'est la parole de Dieu que vous entendez par mes lèvres."
Hillel : "Viens, parmi nous, que je te voie de près,
ô Enfant ! Mon espérance se ravive au contact de ta foi et mon âme
s'illumine au soleil de la tienne."
Et on fait asseoir Jésus sur un siège élevé entre Gamaliel et
Hillel et on Lui apporte des rouleaux pour qu'il les lise et les explique.
C'est un examen en règle. La foule se presse et écoute.
La voix enfantine de Jésus lit : "Console-toi, ô mon peuple .
Parlez au cœur de Jérusalem, consolez-la car son esclavage est fini...
Voix de quelqu'un qui crie dans le désert: préparez les chemins du
Seigneur...
Alors apparaîtra la gloire du Seigneur..." .
Chammaï: "Tu le vois. Nazaréen ! Ici on parle d'esclavage
fini. Jamais comme à présent nous sommes esclaves. Ici on parle d'un
précurseur. Où est-il ? Tu radotes !"
Jésus: "Je te dis que c'est à toi plus qu'aux autres que
t'invite le Précurseur. À toi et à tes semblables. Autrement tu ne verras pas
la gloire du Seigneur et tu ne comprendras pas la parole de Dieu, parce que
la bassesse, l'orgueil, la dissimulation t'empêcheront de voir et
d'entendre."
Chammaï: "C'est ainsi que tu parles à un
maître ?"
Jésus: "C'est ainsi que je parle, ainsi que je parlerai
jusqu'à la mort. Car au-dessus de mon intérêt il y a celui du Seigneur et
l'amour pour la Vérité dont je suis le Fils. Et j'ajoute pour toi, ô rabbi,
que l'esclavage dont parle le Prophète et dont je parle Moi aussi, n'est pas
celui que tu crois, et la royauté n'est pas celle à laquelle tu penses. Mais
au contraire, c'est par les mérites du Messie que l'homme sera libéré de
l'esclavage du Mal qui le sépare de Dieu et le caractère du Christ s'imprime
sur les esprits libérés de tout joug et soumis à son règne éternel. Toutes
les nations inclineront la tête, ô race de David, devant le Germe né de toi
et devenu l'arbre qui couvre toute la terre et s'élève jusqu'au Ciel.
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278> Au
Ciel et sur la terre toute bouche louera son Nom et tout genou fléchira
devant le Consacré de Dieu ,
le Prince de la paix, celui qui enivrera de Lui-même toute âme fatiguée et
rassasiera toute âme affamée, le Chef, le Saint qui conclura une alliance
entre la terre et le Ciel. Non pas comme celle qui fut conclue avec les Pères
d'Israël quand Dieu les fit sortir d'Égypte, en les traitant encore comme des
serviteurs, mais en gravant la pensée de la Paternité céleste dans les
esprits des hommes avec la Grâce nouvellement versée en eux par les mérites
du Rédempteur par qui tous les bons connaîtront le Seigneur, et le Sanctuaire
de Dieu ne sera plus abattu ni détruit."
Chammaï : "Mais, ne blasphème pas,
Enfant ! Rappelle-toi Daniel. Il dit qu'après la mort du Christ, le
Temple et la Cité seront détruits par un peuple et un chef qui viendra pour
cela .
Et Toi, tu soutiens que le Sanctuaire de Dieu
ne sera plus abattu ! Respecte les Prophètes !"
Jésus : "En vérité je te dis qu'il y a
Quelqu'un qui est plus que les Prophètes et tu ne le connais pas, ni ne le
connaîtras pas parce qu'il te manque de vouloir le connaître. Et je t'affirme
que tout ce que j'ai dit est vrai. Il ne connaîtra plus la mort, le vrai
Sanctuaire, mais comme Celui qui le sanctifie, il ressuscitera pour la vie
éternelle et à la fin des jours du monde, il vivra au Ciel."
41.7 - Hillel :
"Écoute, Enfant. Aggée dit : " ...II viendra le Désiré des
Nations .
Grande sera la gloire de cette maison et de cette dernière plus que de la
première» .
Il veut peut-être parler du même sanctuaire que Toi ?"
Jésus: "Oui, Maître, c'est cela qu'il veut dire. Ta
droiture t'achemine vers la Lumière et Moi je te dis : quand le
Sacrifice du Christ sera accompli, la paix viendra vers toi parce que tu es
un Israélite sans malice."
Gamaliel : "Dis-moi, Jésus. La paix dont
parlent les Prophètes, comment peut-on l'espérer si la guerre vient détruire
ce peuple? Parle et éclaire-moi aussi."
Jésus : "Ne te souviens-tu pas. Maître, de ce
que dirent ceux qui furent présents la nuit de la naissance du Christ ?
Que les troupes angéliques chantèrent : "Paix aux hommes de bonne
volonté". Mais la volonté de ce peuple n'est pas bonne et il n'aura pas
la paix.
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279> Il méconnaîtra son
Roi, le Juste, le Sauveur parce qu'il attend un roi revêtu de la puissance
humaine alors que Lui est le Roi de l'esprit. Ce peuple ne l'aimera pas,
parce que le Christ prêchera ce qui ne plaît pas à ce peuple. Le Christ ne
combattra pas des ennemis pourvus de chars et de cavalerie, mais les ennemis
de l'âme qui inclinent vers des jouissances infernales le cœur de l'homme
créé pour le Seigneur. Et cela, ce n'est pas la victoire qu'Israël attend de
Lui. Il viendra, Jérusalem, ton Roi monté sur " l'ânesse et l'ânon"
,
c'est à dire les justes d'Israël et les gentils. Mais l'ânon, je vous le dis,
lui sera plus fidèle et le suivra précédant l'ânesse et grandira sur la route
de la Vérité et de la Vie. Israël, à cause de sa volonté mauvaise, perdra la
paix et souffrira en elle-même, pendant des siècles, ce qu'il a fait souffrir
à son Roi réduit par eux à être l'Homme des Douleurs dont parle Isaïe."
41.8 - Chammaï :
"Ta bouche profère à la fois des enfantillages et des blasphèmes,
Nazaréen. Réponds : et où est le Précurseur ? Quand l'avons-nous
eu ?"
Jésus : "Il existe. Malachie ne dit-il
pas : "Voici que j'envoie mon ange préparer devant Moi le chemin et
immédiatement viendra à son Temple le Dominateur que vous cherchez et l'Ange
du Testament que vous désirez ardemment " ?
Donc, le Précurseur précède immédiatement le Christ. Il est déjà là, comme le
Christ. S'il y avait des années entre celui qui prépare le chemin au Seigneur
et le Christ, tous les chemins s'encombreraient et dévieraient. Dieu le sait
et il a décidé que le Précurseur précède d'une seule heure le Maître. Quand
vous verrez ce Précurseur, vous pourrez dire : "La mission du
Christ est commencée". À toi je dis : le Christ ouvrira beaucoup
d'yeux et beaucoup d'oreilles quand Il viendra par ces chemins. Mais ce ne
sont pas les tiens ni ceux de tes semblables, car vous lui donnerez la mort
en échange de la Vie qu'il vous apporte. Mais quand, plus grand que ce
Temple, plus haut que le Tabernacle enfermé dans le Saint des Saints, plus
haut que la Gloire que soutiennent les Chérubins, le Rédempteur sera sur son
trône et sur son autel, la malédiction pour les déicides et la vie pour les
gentils couleront de ses mille et mille blessures.
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280> Car
Lui, ô maître toi qui l'ignores, n'est pas, je le répète, Roi d'une
domination humaine, mais d'un Royaume spirituel, et ses sujets seront
uniquement ceux qui par leur amour sauront renaître en leur esprit et comme
Jonas, après une première naissance, renaître sur d'autres rivages :
"ceux de Dieu" à travers la régénération spirituelle qui viendra
par le Christ qui donnera la vraie vie à l'humanité."
41.9 - Chammaï
et son entourage : "Ce Nazaréen est
Satan !"
Hillel et les siens : "Non. Cet enfant est un
Prophète de Dieu. Reste avec nous, Petit. Ma vieillesse transmettra ce
qu'elle sait à ton savoir et tu seras Maître du Peuple de Dieu."
Jésus : "En vérité, je te dis que si beaucoup
étaient comme toi, le salut arriverait à Israël. Mais mon heure n'est pas
venue. Les voix du Ciel me parlent et, dans la solitude je dois les recevoir
jusqu'à ce que mon heure arrive. Alors, avec mes lèvres et mon sang, je
m'adresserai à Jérusalem, et mon sort sera celui des Prophètes lapidés et
assassinés par elle. Mais, au-dessus de mon être, il y a celle du Seigneur
Dieu, auquel je soumets moi-même pour qu'il fasse de Moi l'escabeau de sa
gloire, en attendant que Lui fasse du monde un escabeau pour les pieds du
Christ .
Attendez-Moi à mon heure. Ces pierres
entendront de nouveau ma voix et frémiront à ma dernière parole .
Bienheureux ceux qui, en cette voix, auront écouté Dieu et croiront en Lui
par son entremise. À ceux-là le Christ donnera son Royaume dont votre égoïsme
rêve qu'il sera tout humain alors qu'il est céleste. Pour l'avènement de ce
Royaume, Moi, je dis: "Voici ton serviteur, Seigneur, venu pour faire ta
Volonté. Réalise-la entièrement, car je brûle de l'accomplir".
"
Et ici se termine la vision de Jésus avec son visage enflammé d'ardeur
spirituelle, tourné vers le ciel, les bras ouverts, debout au milieu des
docteurs stupéfaits.
41.10 - Samedi 29 janvier 1944
J'aurai ici à vous dire deux choses qui vous intéresseront certainement, et
que j'avais décidé d'écrire dès mon réveil. Mais puisqu'il y en a d'autres
plus pressantes, j'écrirai plus tard.
[…]
Voici ce que je voulais dire au début :
Vous me demandiez aujourd'hui comment j'avais
pu savoir les noms de Hillel et Gamaliel et celui de Chammaï (Shammaï).
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de page.
281> C'est la voix que
j'appelle "seconde voix" c'est elle qui me dit ces choses. C'est
une voix encore moins sensible que celle de mon Jésus et des autres qui me
dictent. Celles-là ce sont des voix, je vous l'ai déjà dit et je vous le
répète, que mon entendement spirituel les perçoit comme si c'était des voix
humaines. Je les perçois suaves ou indignées, riantes ou tristes, exactement
comme quelqu'un qui me parlerait tout près. Tandis que cette "seconde
voix" au contraire c'est comme une lumière, une intuition qui parle en
mon esprit. Je dis "en"
mon esprit et non pas "à"
mon esprit. C'est une indication.
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