Vision du mardi 13 mars 1945.
365> 129.1 - Jésus se trouve aujourd'hui avec
les neuf qui sont restés, puisque les trois autres sont partis pour
Jérusalem. Thomas, toujours gai, se partage entre ses légumes et ses
autres charges plus spirituelles. Pendant ce temps, Pierre, Philippe, Barthélemy et Matthieu
s'occupent des pèlerins et les autres vont au fleuve pour baptiser. C'est
vraiment un baptême de pénitence, avec la bise qui souffle !
Jésus est encore dans son coin à la cuisine pendant que Thomas s'active en
silence pour laisser en paix le Maître. À cet instant André entre et
dit :
«Maître, il y a un malade. À mon avis, ce serait bien de le guérir tout de
suite parce que... Comme ils ne sont pas juifs, ils disent qu'il est fou,
mais nous dirions, nous, qu'il est possédé. Il crie, il braille, il se débat.
Viens le voir, toi.
- Tout de suite. Où est-il ?
- Il est encore dans la plaine. Entends-tu ces hurlements ? C'est lui.
On dirait une bête, mais c'est lui. Il doit être riche, car celui qui
l'accompagne est bien vêtu, et le malade a été descendu d'un char très
luxueux et par plusieurs serviteurs. Ce doit être un païen car il blasphème
les dieux de l'Olympe.
- Allons-y.
-Je viens voir aussi» dit Thomas, plus curieux de voir, que préoccupé de ses
légumes.
Ils sortent et, au lieu prendre la direction du fleuve, ils tournent du côté
des champs qui séparent cette ferme (ainsi dirions-nous) de la maison du régisseur.
Des brebis broutaient dans un pré mais, apeurées, elles se sont maintenant
éparpillées de tous côtés. Des bergers et un chien -c'est le second qui se
présente dans mes visions - ont vainement essayé de les rassembler. Au milieu du
pré, il y a un homme que l'on tient solidement attaché et qui, malgré cela,
bondit comme un forcené. Il pousse des cris effrayants, toujours plus forts à
mesure que Jésus s'approche de lui.
Pierre, Philippe, Matthieu et Nathanaël sont tout près, perplexes. Il y a
aussi des gens : des hommes, car les femmes ont peur.
«Tu es venu, Maître? Tu vois cette furie? dit Pierre.
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366> — Ça va passer.
—Mais... il est païen, le sais-tu ?
—Quelle importance cela peut-il avoir ?
—Eh bien... à cause de son âme ! ...»
Jésus a un bref sourire et s'avance. Il rejoint le groupe du fou qui s'agite
de plus en plus.
129.2 - Un homme se détache du groupe. Son
vêtement et son visage rasé prouvent manifestement que c'est un Romain. Il
salue :
«Salut, Maître. Ta réputation est arrivée jusqu'à moi. Tu es plus grand
qu'Hippocrate pour les guérisons et que la statue d'Esculape pour opérer des
miracles sur les malades. Je le sais. C'est pour cela que je viens. Tu vois
mon frère ? Il est devenu fou à cause d'un mal mystérieux. Les médecins
n'y comprennent rien. Je suis allé avec lui au temple d'Esculape, mais il en
est sorti plus fou encore. J'ai un parent à Ptolémaïs. Il m'a
envoyé un message par galère. Il disait qu'ici un homme guérit tout le monde.
Et je suis venu. Terrible voyage !
— Il mérite une récompense.
—Mais voilà, nous ne sommes même pas prosélytes. Juste des Romains, fidèles
aux dieux. Des païens, dites-vous. De Sybaris, et maintenant à Chypre.
— C'est vrai, vous êtes païens.
—Alors... n'y a-t-il rien pour nous ? Ton Olympe chasse le nôtre ou est
chassé par lui.
—Mon Dieu, unique et tripe règne, unique et seul.
—Je suis venu pour rien, dit le Romain déçu.
—Pourquoi ?
—Parce que j'appartiens à un autre dieu.
—Il n'y a qu'un Dieu qui crée l'âme.
—L'âme... ?
—L'âme, cette essence divine créée par Dieu pour chaque homme. C'est notre
compagne pendant notre vie, mais elle survit à l'existence.
—Et où est-elle ?
—Dans les profondeurs du moi. Étant divine, elle a beau se trouver dans le
sanctuaire le plus sacré, on peut dire d'elle — et je dis bien
"elle", pas "cela", parce qu'elle n'est pas une chose,
mais un être vrai et digne de tout respect — qu'elle n'est pas contenue, mais
qu'elle contient.
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367> -Par Jupiter ! Mais tu es
philosophe ?
-Je suis la Raison unie à Dieu.
-Je croyais que tu l'étais à cause de ce que tu disais...
- Et qu'est-ce que la philosophie quand elle est vraie et honnête, sinon une
élévation de la raison humaine vers la Sagesse et la Puissance infinies,
c'est-à-dire vers Dieu ?
- Dieu ! Dieu ! ... J'ai ce malheureux qui me trouble, mais j'en
oublie presque son état pour t'écouter toi, qui es divin.
- Je ne le suis pas de la manière dont tu le dis. Toi, tu qualifies de divin
ce qui dépasse l'humain. Moi, j'affirme qu'un tel nom ne doit être donné qu'à
celui qui est de Dieu.
- Qu'est-ce que Dieu ? Qui l'a jamais vu ?
- On a écrit: "Toi qui nous as formés, salut ! Quand je décris la
perfection humaine, les harmonies de notre corps, je célèbre ta gloire."
Il a été dit : "Ta bonté brille en ce que tu as distribué tes dons
à tous les vivants, pour que tout homme ait ce qui lui est nécessaire. Et tes
dons témoignent de ta sagesse, comme l'accomplissement de tes volontés
témoigne de ta puissance. " Reconnais-tu ces paroles ?
- Si Minerve vient à mon secours... elles sont de Galien.
Mais comment les connais-tu ? Je suis stupéfait !...»
Jésus sourit et répond :
«Viens au vrai Dieu et son Esprit divin t'instruira "de la vraie sagesse
et de la piété qui consistent à se connaître soi-même et à adorer la
Vérité."
-Mais c'est toujours de Galien ! Maintenant, j'en suis sûr. En plus
d'être médecin et mage, tu es également philosophe. Pourquoi ne viens-tu pas
à Rome ?
-Je ne suis ni médecin, ni mage, ni philosophe, comme tu dis, mais le
témoignage de Dieu sur la terre.
129.3 - Amenez-moi le malade.»
On le traîne là, tout criant et gesticulant.
«Tu vois ? Tu dis qu'il est fou, qu'aucun médecin ne peut le guérir.
C'est vrai. Aucun médecin: car il n'est pas fou. Mais un être des enfers - je
parle ainsi pour toi qui es païen - est entré en lui.
-Mais il n'a pas l'esprit d'une pythie. Au contraire, il ne dit que des
choses fausses.
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368> - Nous donnons à cet esprit le nom
de "démon", non de pythie. Il y a celui qui parle et celui
qui est muet. Celui qui trompe par des raisons teintées de vérités et celui
qui n'est que désordre mental. Le premier de ces deux est le plus complet et
le plus dangereux. Ton frère a le second. Mais maintenant, il va en sortir.
- Comment ?
- Lui-même te le dira.»
Jésus ordonne :
«Quitte cet homme ! Retourne à ton abîme.
- J'y vais. Contre toi, mon pouvoir est trop faible. Tu me chasses et me
muselles. Pourquoi es-tu toujours victorieux... ?» L'esprit a parlé par
la bouche de l'homme qui s'affaisse ensuite, comme épuisé.
«Il est guéri. Déliez-le sans crainte.
- Guéri ? En es-tu sûr ? Mais... mais moi, je t'adore !»
Le Romain veut se prosterner, mais Jésus refuse.
«Elève ton âme. C'est au Ciel qu'est Dieu. Adore-le et va à lui. Adieu.
- Non. Pour ça, non. Accepte au moins quelque chose. Permets-moi de te
traiter comme les prêtres d'Esculape. Permets-moi de t'entendre parler...
Permets-moi de parler de toi dans ma patrie...
- D'accord, et viens avec ton frère.»
Le frère regarde autour de lui, stupéfait, et demande :
« Mais où suis-je ? Ce n'est pas Cintium, ici ! Où est la mer ?
- Tu étais...»
Jésus fait un signe pour lui imposer le silence :
«Tu étais pris par une grande fièvre et on t'a conduit sous un autre climat.
Maintenant, tu vas mieux. Viens.»
Ils vont tous dans la grande salle, mais tous ne sont pas émus de la même
manière : il y a les admirateurs et ceux qui critiquent la guérison du
païen.
129.4. - Jésus gagne sa
place; justement, les Romains se placent au premier rang de l'assemblée.
«Permettez-moi de vous citer un passage des Rois.
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369> On y dit que le roi de Syrie, étant
sur le point de déclarer la guerre à Israël, avait à sa cour un homme
puissant et respecté du nom de Naamân, qui était lépreux. Une petite fille
juive, prise par les Syriens, était devenue son esclave
et lui dit : "Si mon seigneur s'était adressé au prophète de
Samarie, certainement, il l'aurait guéri de la lèpre."
À la suite de cela, Naamân demanda au roi la permission de suivre le conseil
de la petite fille.
Mais le roi d'Israël fut fortement troublé et dit : "Suis-je donc Dieu
pour que le roi de Syrie m'envoie les malades ? C'est un piège pour déclarer
la guerre."
Mais le prophète Élisée, mis au courant, dit : "Que ce lépreux
vienne me trouver, je le guérirai et il saura qu'il y a un prophète en Israël."
Naamân se rendit alors chez Élisée, mais Élisée ne le reçut pas.
Il lui envoya dire : "Va te baigner sept fois dans le Jourdain et tu
seras purifié."
Naamân s'indigna, car il lui parut avoir fait pour rien une si longue route,
et il était sur le point de repartir.
Mais ses serviteurs lui firent observer : " Il t'a seulement
demandé de te laver sept fois, et même s'il t'avait commandé beaucoup plus,
tu aurais dû le faire parce que c'est un prophète."
Alors Naamân se rendit à ces raisons. Il alla au fleuve, se lava et fut guéri.
Ravi, il revint chez le serviteur de Dieu et lui dit : "Je sais
désormais la vérité: il n'y a pas d'autre Dieu sur toute la terre que le Dieu
d'Israël."
Et comme Élisée refusait ses cadeaux, il lui demanda la permission de prendre
de la terre, suffisamment pour pouvoir sacrifier au Dieu vrai sur de la terre
d'Israël.
Je sais que vous n'approuvez pas tous ce que j'ai fait.
Je sais aussi que je ne suis pas tenu de me justifier devant vous. Mais
puisque je vous aime d'un amour vrai, je veux que vous compreniez mon geste
et qu'il vous éclaire, et que toute pensée de critique ou de scandale
disparaisse de votre âme.
Nous avons là deux sujets d'un État païen. L'un était malade et on leur a dit
par l'intermédiaire d'un parent, mais certainement par la bouche d'un
juif : " Si vous allez trouver le Messie d'Israël, il guérira le
malade. " Et eux, de très loin, sont venus à moi. Leur confiance était
plus grande encore que celle de Naamân, car ils ne savaient rien d'Israël et
du Messie, tandis que le Syrien appartenait à une nation voisine et était en
contact permanent avec les esclaves d'Israël; par conséquent, il savait déjà
qu'en Israël il y a Dieu. Le vrai Dieu. N'est-ce pas une bonne chose qu'un
païen puisse retourner dans sa patrie en proclamant désormais : "
Vraiment, il existe en Israël un homme de Dieu et en Israël on adore le vrai
Dieu" ?
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370> Je n'ai pas dit :
"Lave-toi sept fois."
Mais j'ai parlé de Dieu et de l'âme, deux choses qu'ils ignorent et qui,
telles les bouches d'une fontaine intarissable, apportent les sept dons. Car
là où se trouve l'idée de Dieu et de l'âme, ainsi que le désir de les
trouver, naissent les arbres de la foi, de l'espérance, de la charité, de la
justice, de la tempérance, de la force et de la prudence. Or ces vertus
restent ignorées de ceux qui ne peuvent que copier chez leurs dieux les
passions humaines communes, plus perverses parce que possédées par des êtres
supposés supérieurs. Désormais, ils retournent dans leur patrie mais, plus que
la joie d'avoir été exaucés, ils ont celle de dire: "Nous savons que
nous ne sommes pas des brutes, mais qu'après la vie il y a encore une autre
Vie. Nous savons que le vrai Dieu est bonté, qu'il nous aime, nous aussi, et nous fait du bien pour
nous persuader d'aller à lui."
129.5 - Que croyez-vous donc ? Qu'eux
seuls ignorent la vérité ? Tout à l'heure un de mes disciples croyait que
je ne pourrais guérir le malade parce qu'il avait une âme païenne.
Mais l'âme,
qu'est-elle ? Et d'où vient-elle ? L'âme est l'essence spirituelle
de l'homme. C'est elle qui, créée à un âge parfait, investit, accompagne,
anime toute la vie de la chair et continue à vivre lorsque la chair n'est
plus, car elle est immortelle comme celui qui l'a créée: Dieu. Puisqu'il n'y
a qu'un seul Dieu, il n'y a pas d'âmes de païens ou d'âmes de non-païens
créées par différents dieux. Il n'y a qu'une seule force qui crée les âmes:
celle du Créateur, de notre Dieu, unique, puissant, saint, bon, n'ayant
d'autre passion que l'amour, la charité parfaite, toute spirituelle; comme
j'ai employé, pour être compris de ces Romains, le terme de: charité, je
précise: charité toute morale. Car l'idée d'esprit n'est pas comprise par ces
enfants qui ne savent rien des termes saints.
Que croyez-vous donc ? Que c'est seulement pour Israël que je suis
venu ? Je suis celui qui rassemblera sous une seule houlette toutes les
nations, celle du Ciel. Et, en vérité, je vous dis que bientôt viendra le
temps où beaucoup de païens diront: " Permettez-nous d'avoir tout ce
qu'il faut pour pouvoir sur notre sol païen faire des sacrifices au Dieu
vrai, un et trine " dont je suis, moi, la Parole.
Désormais, ils repartent plus convaincus que si je les avais chassés avec
mépris. Grâce à mes miracles et à mes paroles, ils ont pris conscience de
Dieu, et ils le raconteront là où ils retournent.
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371> J'ajoute: n'était-il pas juste de
récompenser une si grande foi? Désorientés par les réponses des médecins,
déçus par leurs voyages inutiles vers les temples, ils ont su avoir suffisamment
de foi pour venir encore vers l'Inconnu, le grand Inconnu du monde, le
Méprisé, le grand Méprisé et Calomnié d'Israël et lui dire: " Je crois
que, toi, tu le peux. " Le premier chrême pour leur mentalité nouvelle
leur vient de ce qu'ils ont su croire. Ce n'est pas tant de la maladie que de
leur foi erronée que je les ai guéris. En effet, j'ai porté à leurs lèvres
une coupe dont la soif croît au fur et à mesure que l'on boit: la soif de
connaître le vrai Dieu.
J'ai fini. Je vous le dis à vous, hommes d'Israël : sachez avoir la foi
qu'ils ont su avoir.»
129.6- Le Romain s'approche, accompagné de
son frère guéri :
« Mais... je n'ose plus dire : par Jupiter ! Je dis : mais sur mon honneur de
citoyen romain, je te jure que j'aurai cette soif ! Maintenant, il me faut
partir. Qui désormais me donnera encore à boire ?
—Ton esprit, l'âme que tu sais maintenant posséder jusqu'au jour où l'un de
mes envoyés viendra vers toi.
—Pas toi ?
—Moi... Moi, non. Mais j'aurai beau ne pas être présent, je ne serai pas
absent. Et il ne se passera guère plus de deux ans seulement pour que je te
fasse un don plus grand que la guérison de celui qui t'était cher. Adieu à
vous deux. Sachez persévérer dans ce sentiment de foi.
—Salut, Maître. Que le vrai Dieu te sauve.»
Les deux Romains s'en vont, et on les entend appeler leurs serviteurs avec le
char.
«Et ils ignoraient même qu'ils avaient une âme ! murmure un vieillard.
— Oui, père. Mais ils ont su recevoir ma parole mieux que beaucoup en Israël.
Maintenant, puisqu'ils ont donné une obole si importante, faisons-en profiter
les pauvres de Dieu en doublant ou triplant l'aumône. Et que les pauvres
prient pour ces bienfaiteurs plus pauvres qu'eux-mêmes, afin qu'ils arrivent
à la vraie, à l'unique richesse : connaître Dieu.»
129.7 - La femme voilée pleure
sous son voile qui empêche de voir ses larmes, mais pas d'entendre ses
sanglots.
«Cette femme est en larmes, dit Pierre. Peut-être n'a-t-elle plus d'argent.
Pouvons-nous lui en donner ?
—Ce n'est pas pour cela qu'elle pleure, mais va lui dire ceci :
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372> "Les patries passent, mais le
Ciel demeure. Il appartient à ceux qui savent avoir la foi. Dieu est bonté,
c'est pourquoi il aime même les pécheurs. Et il te donne ses bienfaits pour
te convaincre de venir à lui." Va. Dis-lui cela puis laisse-la pleurer.
C'est du poison qui s'en va.»
Pierre va trouver la femme qui se dirige déjà vers les champs. Il lui parle
et revient.
«Elle s'est mise à pleurer plus fort, dit-il. Je croyais la consoler...» et
il regarde Jésus.
«Elle est consolée, en effet. On peut aussi pleurer de joie.
-Hum !... Eh bien, je serai content quand je verrai son visage ! Le
verrai-je ?
-Au jour du Jugement.
- Miséricorde divine ! Mais alors je serai mort ! Et qu'est-ce que cela me
fera de le voir, à ce moment-là ? J'aurai l'Eternel à contempler !
- Fais-le tout de suite. C'est la seule chose utile.
- Oui... mais... Maître, qui est-elle ?»
Tout le monde rit.
«Si tu le demandes une autre fois, nous partons tout de suite. Ainsi tu n'y
penseras plus.
- Non, Maître. Cependant... il suffit que tu restes...» Jésus sourit.
«Cette femme, dit-il, est un reste et des prémices.
- Que veux-tu dire ? Je ne comprends pas.»
Mais Jésus le plante là pour aller au village.
«Il va chez Zacharie.
Sa femme est mourante, explique André. Il m'a envoyé prévenir le Maître.
- Tu m'énerves ! Tu sais tout. Tu fais tout et tu ne me dis jamais rien.
Tu es pire qu'un poisson !»
Pierre décharge sur son frère sa déception.
«Mon frère, ne t'en fais pas. Toi aussi, tu parles à ma place. Allons relever
nos filets. Viens. »
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