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L’Ave Maria.
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Le
"Je vous salue Marie" (Ave Maria en latin) est une prière
composée de deux parties :
La première partie reprend les paroles de l'ange lors de l'Annonciation (EMV 16) :
"Je vous salue Marie, pleine de grâce ; Le Seigneur est avec vous
(Luc 1,28)",
puis d'Élisabeth au moment de la Visitation : "Vous êtes bénie
entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni (Luc 1,42)
". Cette première partie, en usage depuis le Ve siècle, est commune
aux catholiques et aux orthodoxes qui le récitent toujours ainsi.
On doit la seconde partie à saint Simon Stock (1164-1265), supérieur de
l'Ordre du Carmel et promoteur du scapulaire,
qui la prononça sur son lit de mort en 1265 :
Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres
pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.
Dans
cette seconde partie, propre au rite catholique, Marie est saluée du titre
"Mère de Dieu" (Théotokôs) définit en
431 par le IIIe concile d’Éphèse. Elle fut sans doute inspirée d’une des
plus anciennes prières à la Vierge Marie : le Sub Tuum Praesidium.
Sous l'abri de ta miséricorde, nous nous
réfugions, Sainte Mère de Dieu. Ne méprise pas nos prières quand nous
sommes dans l'épreuve, mais de tous les dangers délivre-nous toujours, Vierge glorieuse
et bénie. Amen.
Le saint Rosaire.
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Le
saint Rosaire, ou chapelet, est une forme de prière en vogue dans l’Église
catholique depuis mille ans environ. Il est composé de séquences de cinq
dizaines d’Ave Maria, entrecoupées de Pater Noster, au cours desquelles ont
médite des évènements particuliers de la vie de Jésus et de Marie.
Traditionnellement au nombre de trois séquences, on l’appelait le Psautier de la Vierge car les 150
Ave correspondaient aux 150 Psaumes. Depuis Jean-Paul II, une quatrième
séquence de cinq dizaines a été introduite.
Le mot Rosaire vient de Rosarium, qui signifie couronne de roses ou roseraie.
Cela se réfère à différents écrits et au titre de Rose mystique ou Rose
sans épines ou Fleur des fleurs qui est décerné,
avec beaucoup d’autres à la Vierge Marie.
L’usage est d’attribuer la codification et la promotion du Rosaire à saint
Dominique (1170-1221). Il l’aurait promu dans cette forme en 1208. Mais il
a sans doute prolongé une tradition plus ancienne,
car il était en usage déjà chez les cisterciens. Il est indéniable, en tous
cas, que le Rosaire reste légitimement attaché aux dominicains.
Cette dévotion fut progressivement généralisée par les saints, notamment
par le bienheureux Alain de la Roche, un dominicain (1428-1475), ainsi que
par plusieurs
papes.
Grignion de Montfort (1673-1716) un breton comme Alain de la Roche, en fut
un promoteur ardent, délivrant ses conseils dans Le Secret Admirable du Très Saint Rosaire pour se
convertir et se sauver.
Dans cet ouvrage, il demande d’avoir toujours en vue, en récitant le
Rosaire, "quelques grâces à demander, quelque vertu à imiter, ou
quelque péché à détruire".
L’Église consacre au Rosaire tout le mois d’octobre en souvenir de la
bataille de Lépante (1571) où la victoire sur les forces ottomanes fut
attribuée à sa récitation généralisée que décréta le pape Pie V.
C’est le 7 octobre 1950, en la fête de N.D. du Rosaire et en l’année
sainte, que Mère Teresa se mit au service des plus pauvres d’entre les
pauvres, partageant leur vie. Elle revêt son célèbre sari blanc bordé de
bleu puis fonde, la congrégation des missionnaires de la Charité.
Au Moyen-Orient, sainte Marie-Alphonsine Danil Ghattas (1843-1927) bénéficie à Bethléem, où elle avait
été envoyée, d’apparitions de la Vierge Marie qui lui demande de fonder la
congrégation du Saint-Rosaire « dans ces régions où j’ai connu la
joie, la souffrance et la gloire ». Ce qui rappelle les trois mystères
du Rosaire : joyeux, douloureux et glorieux.
La Congrégation est expressément destinée au monde arabe. Elle est la seule
à avoir été fondée en Terre Sainte. Le Rosaire (en arabe, al-Wardiyya) est prié intégralement chaque jour par les
religieuses dans l’ensemble des maisons fondées.
À Kibeho, la Vierge Marie enseigne un
« chapelet des douleurs », méditations sur dix évènements douloureux
de la « Mère du Verbe » qui complètent le Rosaire usuel.
Maria Valtorta, en tant que tertiaire des Servites de Marie, partageait la
dévotion à Notre-Dame des Sept-Douleurs (Maria Addolorata).
Jean-Paul II proclama une année du rosaire au début du 3ème millénaire et
publia à cette occasion sa lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae..
Il qualifie le chapelet de "prière d'une grande signification,
destinée à porter des fruits de sainteté".
Selon sœur Lucie de Fatima :
La très sainte Vierge, en ces derniers temps que nous
vivons, a donné une efficacité nouvelle à la récitation du Rosaire ; de
telle façon qu’il n’y a aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou
surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun de nous, de
nos familles, des familles du monde ou des communautés religieuses, ou bien
à la vie des peuples et des nations ; il n’y a aucun problème si difficile
soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint Rosaire.
Avec le saint Rosaire nous nous sauverons, nous nous sanctifierons, nous
consolerons Notre-Seigneur et obtiendrons le salut de beaucoup d’âmes.
On
retrouve ce type d’enseignement dans les dictées reçues de la Vierge Marie
par Maria Valtorta.
Le chapelet accompagne presque toutes les apparitions mariales du XIXe et
du XXe siècle.
La Vierge Marie dit au Padre Pio dans un songe où il se voyait en danger de
mort : « Ne crains rien, je suis là. Prends ton arme et sers-t’en ! ». Cette arme
était bien sûr le chapelet.
Les origines du "Je vous salue
Marie" dans Maria Valtorta.
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Il
est intéressant de se rappeler ces différentes notions avant d’aborder les
tous premiers "Ave Maria" de l’histoire prononcé par l’ange
Gabriel puis par les deux époux, Élisabeth et Zacharie.
Élisabeth accueille à Hébron sa
cousine enceinte de l’Esprit-Saint (EMV 21) :
Bénie es-tu parmi toutes les femmes ! Béni le Fruit de ton sein !
(elle prononce ainsi deux phrases bien détachées). Comment ai-je mérité que
vienne à moi, ta servante, la Mère de mon Seigneur ?
Voilà qu'au son de ta voix l'enfant a bondi de joie dans mon sein, et
lorsque je t'ai embrassée, l'Esprit du Seigneur m'a dit les très hautes
vérités dans les profondeurs de mon cœur. Bienheureuse es-tu d'avoir cru
qu'à Dieu serait possible même ce qui ne semble pas possible à l'esprit
humain ! Bénie es-tu parce que, grâce à ta foi, tu feras accomplir les
choses qui t'ont été prédites par le Seigneur et les prophéties des
Prophètes pour ce temps-ci ! Bénie es-tu pour le Salut que tu as
engendré pour la descendance de Jacob !
Bénie est-tu pour avoir apporté la Sainteté à mon fils qui, je le sens,
bondit comme une jeune chevrette pour la joie qu'il éprouve, en mon
sein ! C'est qu'il se sent délivré du poids de la faute, appelé à être
le Précurseur, sanctifié avant la Rédemption par le Saint qui croît en
toi !
Zacharie, touché par
l’Esprit-Saint, reconnaît le Messie attendu dans le fruit des entrailles de
Marie (EMV 24)
Tu es bénie, toi qui as obtenu grâce pour le monde et
lui portes le Sauveur. Pardonne à ton serviteur, s'il n'a pas vu au premier
abord ta majesté. C'est toutes les grâces que tu nous as apportées avec ta
venue, parce que où tu vas, ô Pleine de Grâce, Dieu opère ses miracles et
saints sont les murs où tu entres, saintes deviennent les oreilles qui
entendent ta voix et les chairs que tu touches.
Saints les cœurs parce que tu donnes les grâces,
Mère du Très-Haut, Vierge annoncée par les prophètes et attendue pour
donner au peuple de Dieu le Sauveur.
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