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Catéchèses sur le "Je sous salue Marie" : Troisième méditation
sur “Le Seigneur est avec toi”.
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275> Jésus dit :
"Le Seigneur est avec toi".
Le Seigneur est toujours avec l’âme qui est dans
la grâce. Dieu ne s’éloigne même pas quand le Tentateur s’approche. Dieu
s’éloigne seulement quand la créature cède au Tentateur et corrompt son âme.
Alors Dieu se retire, car il ne peut cohabiter avec l’Ennemi. Il se retire
et, comme un Père, non dédaigneux mais affligé, il attend que vienne la
contrition dans le cœur de la créature et qu’elle renoue le lien d’amour avec
le Père.
Dieu voudrait toujours être avec vous. Si tous vos anges, aussi nombreux que
les étoiles dans le ciel, pouvaient vous saluer avec les paroles : "Le
Seigneur est avec toi", la joie de votre Seigneur serait complète,
puisque nous désirons être avec vous et nous vous avons créés pour cela.
Marie était avec Dieu et Dieu était avec
Marie. Les deux perfections s’attiraient et s’unissaient dans un incessant
mouvement d’affection. La perfection infinie de Dieu descendait, avec une
joie inconcevable à vous mortels, pour posséder cette créature. La perfection
humaine de Marie, seule fille de parents humains qui ait
jamais été parfaite, se lançait à la rencontre de la perfection divine pour
trouver le moyen de vivre.
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276> Oui, être avec Dieu était la vie de Marie
et, à l’heure atrocement déchirante du Calvaire et du Sépulcre, quand les
Cieux se refermèrent sur le Mourant et la Transpercée, la privation de Dieu fut, des sept épées, la plus brûlante et la plus
tranchante, touche suprême à l’édifice de douleur exigé par la
Rédemption.
J’ai atteint le sommet de la douleur totale de Gethsémani à la neuvième
heure; Marie a atteint le sommet de la douleur, totale en elle aussi, même si
elle n’a pas été matériellement crucifiée, du Calvaire au moment de la
Résurrection. Et cette suprême douleur
n’a qu’une cause : la privation de l’union avec Dieu.
Ça devrait être la même chose pour vous
aussi. Mais désormais, l’être humain trouve pénible l’union avec nous et il
ne sent pas combien il est misérable lorsqu’il est privé de nous. Malheur,
cécité, folie, mort, voilà ce qu’est la perte de l’union avec votre Seigneur.
Et vous n’y pensez jamais !
Si vous perdez quelques monnaies, un objet, la santé, un emploi, un animal,
vous vous mettez en branle pour les retrouver et vous employez tous les
moyens humains et surnaturels pour y réussir. Oui, pour trouver quelque chose
de limité et de caduc, vous savez prier. Mais
quand vous perdez Dieu, vous ne le cherchez pas. Vous ne vous adressez
pas à mes Saints pour qu’ils vous aident à retrouver la voie de Dieu, vous
n’employez pas les soins humains pour freiner vos impulsions. La perte de
l’union avec Dieu vous paraît une chose de peu d’importance. Et c’est la
chose essentielle.
Marie ne se sépara jamais de Dieu. Leurs esprits
restèrent fondus en une étreinte d’amour qui eut son couronnement au Ciel.
Cette union fut la principale force de Marie, en tant que fille d’Adam, car
elle y trouvait la cuirasse pour se rendre intouchable à la morsure du
Tentateur.
Ce n’est pas que celui qui est avec Dieu ne voie pas le mal, lequel recouvre,
tel un vêtement crasseux ou une maladie répugnante, tant de créatures. Il le
voit, même qu’il le voit avec une plus
grande netteté que beaucoup d’autres, mais cette vue ne le corrompt pas.
Le mal n’entre pas par les yeux pour chatouiller les instincts qui couvent
dans la chair ou les mauvais penchants de l’esprit. Cela n’arrive que chez
ceux qui, séparés de Dieu, ont l’Ennemi pour hôte en eux-mêmes.
Celui
qui est uni à Dieu est saturé de Dieu, et tout ce qui n’est pas Dieu reste à
la surface, tel un petit vent qui ride légèrement la surface de l’esprit
et n’entre pas bouleverser l’intérieur. Ce n’est pas tout. Celui qui est uni à Dieu, vraiment uni
à lui, au lieu d’absorber l’extérieur
en lui, propage son intérieur sur ses proches, c’est-à-dire qu’il propage
le Bien, Dieu.
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277> Oui, c’est vraiment comme cela : celui qui est avec Dieu a un pouvoir de
rayonnement, bien plus puissant
que celui de beaucoup de corps de l’univers sur lesquels l’esprit humain a
peiné et élevé un monument d’orgueil. Et surtout, il a un pouvoir
surnaturellement utile, puisque celui qui porte le Saint des saints en soi,
et vit de lui, le communique aux autres. C’est cela qui fait dire :
C’est un saint.
Marie a possédé l’union avec Dieu à la
perfection, et elle a tendu de toutes ses forces à se fondre à lui toujours
davantage. On pourrait dire que Marie
s’anéantit en Dieu tant elle vécut seulement de lui.
J’ai dit : Marie trouva en cela la principale force pour se rendre
intouchable. N’allez pas comprendre les choses de travers. Marie, la très
humble, n’osait pas le moins du monde se penser la créature parfaite. Elle
ignorait son destin et sa nature immaculée. Elle connut le mystère aux paroles de Gabriel et dans l’étreinte
nuptiale avec l’Esprit Éternel. Mais, durant sa jeunesse, période pleine
de pièges, elle trouva la force, je le répète, dans l’union avec Dieu. Elle
voulut la trouver à tout prix car elle aurait préféré mourir cent fois plutôt
que de sortir un seul instant du halo de Dieu.
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