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Catéchèses sur le "Je sous salue Marie" : Deuxième méditation
sur “ Pleine de grâce”.
L’Annonciation.
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273> Jésus dit :
"Dieu n’a pas envoyé son ange pour dire
‘Ave’ seulement à Marie. Dieu vous
salue, ô chers enfants, avec ses attentions. Il vous envoie ses saintes inspirations par ses anges; Dieu vous
apporte ses bénédictions du matin au soir et du soir au matin. Vous êtes
toujours entourés des ondes aimantes et prévoyantes de la pensée de Dieu.
Comment se fait-il alors que vous ne ressentiez rien ou si peu ? Comment se
fait-il que vous ne viviez pas dans la justice et la sainteté ? C’est parce
que vous êtes devenus imperméables à l’influence de la grâce, parce que votre
volonté contraire au bien vous a rendus réfractaires à l’action de l’amour.
Gabriel dit à Marie : ‘Ave’, et le son de la voix angélique apporta une nouvelle vague
de grâce sur Celle qui en était déjà inondée. La lumière très vive de son
esprit immaculé atteignit la luminosité suprême, car la conformité de l’esprit
de Marie fut parfaite.
Humilité, promptitude, pudeur, prière.., que ne trouva pas de sublime la
parole angélique pour devenir la première étincelle de l’incendie de
l’Incarnation ? Grand fut le don que fit l’Éternel à Celle qu’il avait
choisie — il la préserva de la faute originelle
— pour être le premier tabernacle du corps du Fils. Mais quelle ne fut pas la
plénitude de la conformité en Marie !
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274> Si, non seulement les dons secrets que seul
Dieu savait avoir donnés, mais aussi les dons manifestes dont on se rend
compte — tels que l’intelligence suprême, les instructions surnaturelles, les
contemplations brûlantes, et
je ne parle que des dons moraux et spirituels — si ces dons avaient été
prodigués à une autre créature, comment ne s’en serait-elle pas, au moins de
temps en temps, glorifiée ?
Mais pas Marie. Plus Dieu l’élevait vers son trône et plus augmentaient en
elle la reconnaissance, l’amour et l’humilité. Plus Dieu lui faisait
comprendre que sur elle s’étendait la main de Dieu pour la protéger contre
tous les pièges du mal et plus elle devenait vigilante contre le mal.
Marie n’a pas commis l’erreur qui fait
s’effondrer tant d’âmes, capables de perfection; elle n’a jamais dit : Je
sens que Dieu veille sur moi, je sens que Dieu m’a choisie. Je lui laisse le
soin de me défendre contre l’Ennemi. Non. Tout en reconnaissant l’œuvre de
Dieu en elle, Marie agit comme si elle était la plus dénuée de toutes les
créatures en dons spirituels. De l’aube au coucher du soleil, et même pendant
son sommeil virginal sur lequel les anges veillaient, son âme restait
vigilante.
Ne croyez pas que la tentation ait épargné
Marie.
Le Tentateur ne m’a pas épargné,
moi; il avait une double raison de ne pas épargner Marie. Double raison. La
première : Marie était la créature sans tache, mais néanmoins une
créature; moi, j’étais Dieu. La deuxième : il était plus important pour Lucifer de corrompre le sein de la femme
qui aurait porté le Christ que d’attaquer le Christ même.
Le Rusé savait que le Verbe se serait fait chair par une fusion d’esprit
à Esprit, dans un sein où ne logeait aucun péché. Aucun péché, je répète. Si,
depuis Ève, il avait réussi à induire en tentation toutes les femmes, il
aurait été sûr qu’il ne serait jamais vaincu par le Vainqueur éternel.
Une seule lui a toujours résisté : Marie. Et Un seul sait quelle
dentelle, quel filigrane de séduction tendit Lucifer autour de Marie pour
secouer et ternir son âme super-angélique. Et c’est Dieu. Mais étant donné
que certains secrets sont trop grands pour vous, il ne vous les dira pas.
C’est à partir de la splendeur de Marie au Ciel que vous comprendrez la
grandeur de son âme. Une grandeur obtenue par
sa propre volonté, et qui aurait été sublime même sans secours suprêmes, tant elle voulut être sainte par amour de
son Dieu.
C’est donc avec raison que l’Ange put
dire : ‘Pleine de grâce’. Oui, pleine de grâce. La Grâce était en elle.
La Grâce, c’est-à-dire Dieu, et la grâce, c’est-à-dire le don de Dieu,
qu’elle sut faire fructifier à mille pour cent.
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275> Voilà ce qu’il faut, mes enfants, pour faire
en sorte que les choses célestes conçoivent le Christ en vous : que vous
adhériez à la grâce, que vous recueilliez la grâce, que vous multipliiez la
grâce, que vous aspiriez la grâce. Pour vivre, le corps doit aspirer de l’air
et absorber de la nourriture. Pour vivre, l’âme doit aspirer la grâce. Alors
la Lumière peut descendre là où elle peut s’incarner, et le Christ naît
mystiquement en vous
comme il naquit réellement en Marie.
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Je te salue, Marie, pleine de grâce.
Regardez-la, vous tous, ô chrétiens si dissemblables au premier Fils de
Marie; regardez-la, surtout vous, les femmes, si dissemblables à Marie, et apprenez,
et méditez sur le fait que le chemin du mal aux mille formes, c’est vous qui
l’avez ouvert avec votre sujétion à la chair, si contraire à la vie de la
grâce dans les créatures, sans laquelle l’être humain devient un démon et le
monde un enfer."
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Fiche mise à jour le 25/03/2019.
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