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Catéchèses sur le "Je sous salue Marie" : Quatrième méditation
sur “ Tu es bénie entre toutes les femmes”.
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277> Jésus dit :
"Tu es bénie entre toutes les femmes".
Cette bénédiction, que vous dites mal ou pas
du tout à Celle qui, par son sacrifice, a commencé la Rédemption, résonne
sans cesse au ciel, prononcée avec un amour infini par notre Trinité, avec
une charité brûlante par ceux que notre sacrifice a sauvés et par les chœurs
des anges. Le Paradis tout entier bénit Marie, chef-d’œuvre de la création
universelle et de la miséricorde divine.
278> Même si toute l’œuvre du Père pour
créer la Terre du néant n’avait servi qu’à accueillir Marie, l’œuvre
créatrice aurait eu sa raison d’être, car la perfection de cette créature est
telle qu’elle est un témoignage, non seulement de la sagesse et de la
puissance, mais de l’amour avec lesquels Dieu a créé le monde.
Mais au lieu de cela, la création terrestre
ayant donné Adam et la race d’Adam, Marie témoigne de l’amour suprêmement
miséricordieux de Dieu envers l’être humain, parce qu’à travers Marie, Mère du rédempteur, Dieu a opéré le salut
de genre humain. Je suis le Christ parce que Marie m’a conçu et donné au
monde.
Vous me direz qu’en tant que Dieu, je pouvais surmonter la nécessité de
prendre chair dans le sein d’une femme. Je pouvais tout, c’est vrai. Mais
réfléchissez à quelle loi d’ordre et de bonté se manifeste dans mon
anéantissement dans une enveloppe humaine.
La faute
commise par l’humain devait être expiée par l’humain et non par une divinité
non incarnée. Comment la Divinité, Esprit incorporel, aurait-elle pu
racheter par le sacrifice d’elle-même les fautes de la chair ? Il était donc
nécessaire que moi, Dieu, paye du supplice d’une Chair et d’un Sang
innocents, nés d’une innocente, les fautes de la chair et du sang.
Mon intellect, mes sentiments, mon esprit auraient souffert à cause de vos
fautes de l’intellect, des sentiments, de l’esprit. Mais pour être la rédemption
de toutes les concupiscences, inoculées en Adam et sa progéniture par le
Tentateur, l’Immolé pour elles, devait être doté
d’une nature semblable à la vôtre, rendue digne d’être offerte à Dieu en
rançon par la Divinité cachée en elle, telle une pierre précieuse d’une
valeur surnaturelle infinie cachée sous une gaine ordinaire et naturelle.
Dieu est ordre et Dieu ne viole et ne
violente pas l’ordre, excepté dans des cas très extraordinaires que son
intelligence juge utiles. Ce n’était pas le cas pour ma Rédemption.
Je ne devais pas seulement effacer la faute,
du moment où elle fut commise au moment du sacrifice, et annuler les effets
de la faute chez ceux qui allaient venir en les faisant naître, comme Adam
avant qu’il ne la commît, dans l’ignorance du mal. Non. Je devais, par un
sacrifice total, réparer la Faute et les fautes de toute l’humanité, donner à
l’humanité déjà disparue l’absolution de la faute, à l’humanité vivant à ce
moment-là et à l’humanité future le moyen qui l’aide à résister au mal et à
se faire pardonner le mal que sa faiblesse l’induirait à commettre.
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279> Mon sacrifice devait donc présenter
toutes les qualités nécessaires, et ça ne pouvait être que le sacrifice d’un
Dieu fait homme, hostie digne de Dieu, incluant l’humain. En outre, je venais
apporter la Loi.
Si mon humanité n’avait pas existé, comment
auriez-vous pu croire, vous, mes pauvres frères qui avez
du mal à croire en moi qui vécus pendant trente-trois ans sur terre, homme
parmi les hommes ? Et comment pouvais-je apparaître, déjà adulte, à des
peuples hostiles ou ignorants, les persuadant de ma nature et de ma doctrine
? Je serais alors apparu aux yeux du monde comme un esprit qui aurait pris
l’aspect d’un homme, mais non comme un homme qui fût né et mort en versant du
vrai sang par les blessures d’une vraie chair - comme preuve de son humanité
- et cela comme preuve qu’il était Dieu retournant à sa demeure éternelle.
N’est-il pas plus doux pour vous de penser que je suis votre véritable frère
et que je partage le destin des créatures qui naissent, vivent, souffrent et
meurent, que de penser que je suis un esprit au-dessus des nécessités
humaines ?
Il était donc nécessaire qu’une femme
m’engendrât selon la chair, après m’avoir conçu au-dessus de la chair,
puisque l’Homme-Dieu ne pouvait être engendré
d’aucun mariage de créatures, quelque saintes qu’elles fussent, mais
seulement de l’union entre la Pureté et l’Amour, l’Esprit et la Vierge créée
sans tache afin d’être matrice de la chair d’un Dieu, la Vierge dont la
pensée était la joie de Dieu avant même que le temps ne fût, joie du Ciel,
salut de la Terre, fleur de la Création plus belle que toutes les fleurs de
l’Univers, astre vivant en comparaison duquel semblent éteints les soleils
qu’a créés mon Père.
Bénie soit la Femme pure destinée au
Seigneur.
Bénie soit la Femme désirée de la Trinité qui anticipait par son désir
l’instant de se fondre à elle dans l’étreinte du trin amour.
Bénie soit la Femme victorieuse qui écrase le Tentateur sous la blancheur
éclatante de sa nature immaculée.
Bénie soit la Vierge qui ne connaît que le baiser du Seigneur.
Bénie soit la Mère devenue telle par sainte obéissance à la volonté du
Très-Haut.
Bénie soit la Martyre qui accepte le martyre par pitié de vous tous.
Bénie soit la Rédemptrice de la femme et des enfants des femmes, qui annule
Ève et s’insère à sa place pour porter le fruit de la vie là où l’Ennemi a
semé la mort.
Bénie, bénie, trois fois bénie pour ton ‘oui, ô Mère, qui as permis à Dieu de
garder la promesse faite à Abraham, aux patriarches et aux prophètes, qui as
réconforté l’Amour, accablé de devoir être punisseur et non sauveur, qui as
soulagé la Terre de la condamnation qu’Ève lui avait attirée.
Bénie, bénie, bénie pour ta sainte humilité, pour ta charité brûlante, pour
ta virginité intouchée, pour ta maternité divine, multiple, éternelle, vraie
et spirituelle, Mère qui de ton amour et de ta douleur engendres sans cesse
de nouveaux enfants pour le royaume de ton Jésus.
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280> Génératrice de grâce et de salut,
génératrice de la divine miséricorde, génératrice de l’Église universelle,
sois éternellement bénie pour ce que tu as accompli, comme tu étais
éternellement bénie pour ce que tu allais accomplir.
Sainte, sainte, sainte Prêtresse qui as célébré le premier sacrifice et
préparé avec une partie de toi-même l’Hostie à immoler sur l’autel du monde.
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