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Texte original


Le rosaire avec Notre-Dame de Fatima. Notre-Dame de Fatima: "Ce sont les mérites infinis de Jésus qui donnent leur valeur à chaque prière."


 










Le 5 mai 1947.

386> Notre-Dame de Fatima.

 Le chapelet du matin... puis les trois chapelets de l’après-midi et les roses d’or. Chaque "Je vous salue, Marie" est une rose qui tombe du chapelet à quinze dizaines de Marie, car chaque perle s’est changée en rose d’or, et la Vierge en détache une à chaque "Je vous salue, Marie" que je dis, et la laisse tomber sur le monde
[1]... aux endroits que j'ai reconnus et sur les pays qui le méritent. Comme il était beau de dire le rosaire avec elle ! Je ne m’en lassais jamais... J’ai encore dans les yeux la cascade lumineuse des roses d’or et dans le cœur la béatitude d’être restée avec la Mère de Dieu pendant tant d’heures...

Le 8 mai 1947.

En m’apparaissant comme elle le fait, Notre-Dame de Fatima me dit :           

 "Le 5, je t’ai donné la vision intellectuelle de ce qu’est un rosaire bien récité : une pluie de roses sur le monde. À chaque "Je vous salue, Marie" qu’une âme aimante dit avec amour et foi, je laisse tomber une grâce. Où ? Partout : sur les justes pour les rendre meilleurs, sur les pécheurs pour les mener à la repentance. Tant, tant de grâces pleuvent grâce aux "Je vous salue, Marie" du rosaire !      

Des roses blanches, rouges, dorées. Les roses blanches des mystères joyeux, les rouges des douloureux, les dorées des glorieux. Toutes ont un grand pouvoir de grâces en raison des mérites de mon Jésus. Ce sont en effet ses mérites infinis qui donnent toute leur valeur à la prière. Car tout ce qu’il y a de bon et de saint existe et advient par lui. Je les répands, mais c’est lui qui les confirme
[2]. Oh, mon petit enfant béni et mon Seigneur !         

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387>  Je vous donne les roses blanches des très grands mérites de l’innocence de mon Fils, innocence parfaite parce que divine et parce que l’Homme a volontairement voulu la garder telle. Je vous donne les roses pourpres des mérites infinis de la souffrance de mon Fils, consommée tout aussi volontairement. Je vous donne les roses dorées de sa charité absolument parfaite. Je vous donne tout ce qui appartient à mon Fils, et tout cela vous sanctifie et vous sauve. Oh, moi je ne suis rien, je disparais dans sa splendeur, je fais seulement le geste de donner, mais lui, lui seul est la source inépuisable de toutes les grâces !       

 Quant à vous, mes âmes bien-aimées, écoutez mes paroles: accomplissez joyeusement la volonté du Seigneur. Faire sa sainte volonté avec tristesse en réduit de moitié le grand mérite. Bien sûr, la résignation est déjà récompensée par Dieu. Mais la joie d’accomplir la volonté de Dieu en multiplie le mérite par cent et donc aussi la récompense d’avoir fait cette volonté divine, qui est toujours, toujours, toujours juste, quand bien même cela ne le paraît pas à l’homme. Ainsi, mes bien-aimées, vous nous plairez, à lui comme à moi, qui suis votre Mère. Soyez en paix sous mon regard qui ne vous abandonne pas." 

 Note personnelle. 

Aujourd’hui encore, le 8, je récite le rosaire en compagnie de Notre-Dame de Fatima ! Mais aujourd’hui, la Vierge ne détache pas les roses, et elle m’explique la raison de son geste symbolique du 5. Je connais maintenant la valeur d’un "Je vous salue, Marie" bien dit ! Le chapelet des quinze dizaines en comprenait cinq de roses blanches comme des perles, cinq de roses rouges comme des rubis, et cinq dorées comme l’autre jour. En l’égrenant, Marie disait le "Gloire à Dieu" puis la première partie du Notre-Père — de "Notre Père", jusqu’à "comme au ciel" —, et des "Je vous salue, Marie" — de "et Jésus" à "béni", en sautant "le fruit de vos entrailles"—; ce faisant, elle portait sur le monde, en bas, un regard indescriptible de paix, d’amour, de pitié, et avait un sourire légèrement douloureux en dépit de sa douceur.

Voilà ! J’ai compris pourquoi Notre-Dame de Fatima m’attire tant, plus encore que celle de Lourdes que, pourtant, j’aime beaucoup: parce qu’elle est plus à nous, plus Maman.

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388>  Celle de Lourdes regarde le ciel... on dirait qu’elle désire y retourner, se perdre en Dieu: elle est l’Immaculée Conception, la Femme du ciel. Celle de Fatima nous regarde, nous, elle regarde la pauvre terre où elle était femme comme toute autre créature et dont elle connaît les tristesses et les besoins, cette pauvre terre qui a un tel besoin d’elle, et elle est toute pitié pour nous: elle est notre Mère, c’est le cœur de Marie qui nous aime et nous surveille... La première est tournée vers le Seigneur et vers les anges. Mais celle de Fatima est tournée vers nous, les pécheurs. Elle prie pour nous... Elle est vraiment la "Maman" toute pure et très compatissante...

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Fiche mise à jour le 02/02/2017

 



[1] Dans un entretien du 26 décembre 1957, sœur Lucie de Fatima confie au père Fuentès : "La très sainte Vierge, en ces derniers temps que nous vivons, a donné une efficacité nouvelle à la récitation du Rosaire ; de telle façon qu’il n’y a aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun de nous, de nos familles, des familles du monde ou des communautés religieuses, ou bien à la vie des peuples et des nations ; il n’y a aucun problème si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint Rosaire. Avec le saint Rosaire nous nous sauverons, nous nous sanctifierons, nous consolerons Notre-Seigneur et obtiendrons le salut de beaucoup d’âmes."

[2] Saint Alphonse de Liguori, docteur de l’Église (1696-1787), reprenant la tradition antérieure, résume ainsi le rôle de Marie "pleine de grâces" : Marie n’en est pas la source, mais le canal de ces grâces. (Les gloires de Marie, chapitre V : Marie, notre médiatrice, § 1 : Que l'intercession de Marie nous est nécessaire pour nous sauver.).